FR:
Bien qu’elle ait été élevée au rang de stratégie militaire par les chefs d’État lors de la Première Guerre mondiale et qu’elle ait été l’une des premières mesures instaurées par les autorités canadiennes lors du déclenchement des hostilités, la censure de la presse demeure pourtant peu étudiée. De 1914 à 1918, les journalistes canadiens sont aux prises avec les exigences, les récriminations et les sanctions du censeur. L’article qui suit examine spécifiquement les réactions des journalistes canadiens-français face à l’application d’une mesure visant à réduire leur droit de s’exprimer librement. La censure s’intensifiant au fur et à mesure que l’effort de guerre canadien est remis en question, les journalistes d’expression française réagissent de manière parfois contradictoire et oscillent entre la collaboration volontaire et la résistance active.
EN:
Despite its perceived vital importance to military strategy during World War One, and the fact that it was one of the first measures put into place by the Canadian authorities at the outbreak of hostilities, press censorship remains nevertheless little studied. From 1914 to 1918, Canadian journalists were subject to its demands and victims of the recriminations and sanctions of the censor. The following essay examines the reactions of French Canadian journalists to a measure aimed at reducing their freedom of expression. Confronted with censorship that intensified as public criticism of the war effort increased, francophone journalists reacted in contradictory ways, wavering between voluntary collaboration and active resistance.