Labour
Journal of Canadian Labour Studies
Le Travail
Revue d’Études Ouvrières Canadiennes
Volume 69, Spring 2012
Table of contents (10 articles)
Front Matter
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Front Matter
pp. 1–7
Contributors / Collaborateurs
Articles
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“Cracking the Stone”: The Long History of Capitalist Crisis and Toronto’s Dispossessed, 1830–1930
Bryan D. Palmer and Gaetan Heroux
pp. 9–62
AbstractEN:
What constitutes proletarianization? The conventional answer to this seemingly simple question often stresses waged labour. Yet many workers, past and present, are routinely unable to secure paid employment, in part because of the persistence of capitalist crises of various kinds. This study of indigent workers in Toronto from the 1830s to the 1930s is premised on an understanding of proletarianization as dispossession, on the one hand, and, on the other, of the ways in which capitalism necessarily produces recurrent crises, leaving many workers wageless. It addresses how wagelessness and poverty were criminalized through the development of institutions of ostensible charitable relief, such as the Toronto House of Industry, in which those seeking shelter and/or sustenance were required to chop wood or, more onerously, break stone in order to be admitted to the ranks of those ‘deserving’ of such support. By the end of the nineteenth century-resistance to such “labour tests” was increasingly evident. Protests took place in Toronto, where the black flag was carried in demonstrations demanding “work or bread.” Refusing to “crack the stone” and demands that relief be administered differently were common features of mobilizations of the wageless in the opening decades of the twentieth century, in which socialists often took the lead. By the time of capitalism’s devastating collapse in the Great Depression of the 1930s, Toronto’s wageless were well situated to mount an outcasts’ offensive.
FR:
Qu’est-ce qui constitue la prolétarisation ? La réponse classique à cette question apparemment simple souligne souvent le travail salarié. Pourtant, de nombreux travailleurs, dans le passé et à l’heure actuelle, sont systématiquement incapables d’obtenir un emploi rémunéré, en partie en raison de la persistance des crises capitalistes de toutes sortes. Cette étude sur les travailleurs indigents à Toronto des années 1830 aux années 1930 est fondée sur une compréhension de la prolétarisation comme une dépossession, d’une part, et, d’autre part, de la façon dont le capitalisme produit nécessairement des crises récurrentes, laissant de nombreux travailleurs sans salaire. Elle traite de la façon dont le chômage et la pauvreté ont été criminalisés par le abstracts / résumés 286 / labour/le travail 69 développement des institutions de l’allégement de bienfaisance ostensible, comme la Toronto House of Industry, dans laquelle ceux qui cherchent un abri et /ou de subsistance ont été obligés de couper du bois ou, plus lourdement, de casser la pierre en vue de être admis dans les rangs de ceux qui « méritent » un tel soutien. À la fin du XIXe siècle, la résistance à ces « tests de main-d’oeuvre » était de plus en plus évidente. Les protestations ont eu lieu à Toronto, où le drapeau noir a été porté à des manifestations exigeant « le travail ou du pain ». Refuser de « casser la pierre » et exiger que les secours soient administrés différemment étaient des caractéristiques communes des mobilisations des chômeurs dans les premières décennies du XXe siècle, dans lesquelles les socialistes ont souvent pris les devants. Au moment de l’effondrement catastrophique du capitalisme dans la Grande Dépression des années 1930, les chômeurs de Toronto ont été bien placés pour monter un front commun.
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Japanese-Canadian Internally Displaced Persons: Labour Relations and Ethno-Religious Identity in Southern Alberta, 1942–1953
Aya Fujiwara
pp. 63–90
AbstractEN:
This article examines the resettlement of Japanese-Canadian internally displaced persons (idps), who were relocated from the West Coast of British Columbia to sugar beet communities in southern Alberta between 1942 and 1953. It argues that the idps, assisted both by pre-World War II Japanese residents in southern Alberta and by the federal government, contributed to the rising awareness of ethnic rights. For this purpose, my study adds two new angles to the study of human rights and Japanese Canadians. First, while ethnic activism for human rights has often been examined in an urban context, it was the negotiations in the local sphere between the Alberta Sugar Beet Growers’ Association and Japanese idps that played a significant role in promoting human rights. Second, this study applies both local and transnational contexts to the question of Japanese-Canadian idps, which has hitherto been studied only in terms of state violence against an ethnic minority. The Japanese idps retained Pure Land Buddhism as a symbol of their loyalty to Japan, and the religion strengthened its influence in southern Alberta as a focal point of their identity.
FR:
Cet article examine la réinstallation des Canadiens d’origine japonaise, des personnes déplacées à l’intérieur (pdi), qui ont été déplacés à partir de la abstracts / résumés / 287 côte ouest de la Colombie-Britannique vers les communautés de betteraves à sucre dans le sud de l’Alberta entre 1942 et 1953. Il souligne que les personnes déplacées, assistées par les résidents japonais avant la Seconde Guerre mondiale dans le sud de l’Alberta et par le gouvernement fédéral, a contribué à la prise de conscience croissante des droits des minorités ethniques. A cet effet, mon étude ajoute deux nouveaux angles à l’étude des droits de l’homme et des Canadiens d’origine japonaise. Premièrement, alors que l’activisme ethnique des droits humains a souvent été analysé dans un contexte urbain, ce sont les négociations dans la sphère locale entre la Alberta Sugar Beet Growers Association et les personnes déplacées japonaises qui ont joué un rôle important dans la promotion des droits de l’homme. Deuxièmement, cette étude applique à la fois des contextes locaux et transnationaux à la question des Canadiens d’origine japonaise en tant que personnes déplacées, qui ont été étudiés jusqu’à ici seulement en termes de violence d’Etat contre une minorité ethnique. Les personnes déplacées japonaises ont conservé le bouddhisme de terre pure comme un symbole de leur fidélité au Japon, et la religion a renforcé son influence dans le sud de l’Alberta en tant que point focal de leur identité.
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The Elliot Lake Uranium Miners’ Battle to Gain Occupational Health and Safety Improvements, 1950–1980
Laurel Sefton MacDowell
pp. 91–118
AbstractEN:
Uranium miners in Elliot Lake went on a wildcat strike in 1974 to protest their occupational health concerns on the job after a spike in cancer cases. They learned that the provincial government had known of the poor working conditions causing their illnesses, but had not informed them of the dangers or acted to improve their situation. As a result of union and political pressure, the Ontario government created the Ham Commission to investigate and make recommendations. Its hearings revealed the industry’s scandalous conditions, and its report eventually resulted in the Ontario Health and Safety (ohs) Act in Ontario. It did not cover the miners until 1984, so they worked through their internal health and safety committees to gain improvements in the work environment. Others have discussed this situation in relation to the emergence of the ohs and environmental movements. This paper discusses the events in terms of the mine owners’ attitudes towards their employees, the industry’s relationship to governments, and the impact of the uranium mining industry (part of the nuclear industry) on the local community and environment.
FR:
Les mineurs d’uranium à Elliot Lake a entamé une grève sauvage en 1974 pour manifester leurs préoccupations de la santé au travail après une augmentation soudaine des cas de cancer. Ils ont appris que le gouvernement provincial avait connu des mauvaises conditions de travail causant leurs maladies, mais ne les avait pas informés des dangers ni avait agi pour améliorer leur situation. Par suite de la pression syndicale et politique, le gouvernement de l’Ontario a créé la Commission Ham pour enquêter et formuler des recommandations. Ses audiences ont révélé des conditions scandaleuses de l’industrie, et son rapport a finalement abouti à l’adoption de la Loi de l’Ontario sur la santé et la sécurité au travail (sst) en Ontario. Cette loi ne couvrait pas les mineurs jusqu’en 1984, alors que ces derniers travaillaient au sein de sur leurs comités de santé et de sécurité internes pour obtenir des améliorations dans l’environnement de travail. D’autres ont discuté de cette situation par rapport à l’émergence de la sst et aux mouvements environnementaux. Cet article discute des événements en terme d’attitudes des propriétaires de mines envers leurs employés, les relations de l’industrie auprès des gouvernements, et l’impact de l’industrie minière de l’uranium (qui fait partie de l’industrie nucléaire) sur la communauté locale et l’environnement.
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In a Pinch: Snow Crab and the Politics of Crisis in Newfoundland
Reade Davis and Kurt Korneski
pp. 119–146
AbstractEN:
Drawing on historical sources and interviews, this paper discusses several key forces that have shaped the development of the snow crab (Chionoecetes opilio) fishery in Newfoundland. Once commonly discarded as a pest, snow crab has emerged as the economic foundation of many rural coastal communities since the cod moratorium of the early 1990s. While this fishery has brought unprecedented prosperity to some commercial fishers, it has also been prone to significant price fluctuations and the benefits accruing from it have not been widely shared. Accordingly, it has also been marked by frequent and often bitter conflicts between different crab fishing fleet sectors and between crab fishers, processing companies, and processing plant workers. These tensions reflect fundamentally different visions of how to sustain the fishery into the future and which priorities should decide who benefits most from the crab resource.
FR:
S’appuyant sur des sources historiques et des entrevues, ce document traite de plusieurs forces clés qui ont façonné l’élaboration de la pêche des crabes des neiges (Chionoecetes opilio) à Terre-Neuve. Une fois mis au rebut couramment comme un ravageur, le crabe des neiges est apparu comme abstracts / résumés / 289 le fondement économique de nombreuses communautés rurales côtières depuis le moratoire sur la morue du début des années 1990. Bien que cette pêche ait apporté une prospérité sans précédent pour certains pêcheurs commerciaux, elle a également subi à des fluctuations importantes de prix et les avantages en découlant n’ont pas été partagés largement. En conséquence, elle a également été marquée par des conflits fréquents et souvent amers entre les secteurs différents des flottes de pêche et entre les pêcheurs de crabe, les usines de transformation des aliments, et les travailleurs des ces usines de transformation. Ces tensions reflètent des visions fondamentalement différentes sur la façon de soutenir la pêche dans l’avenir et les priorités qui devraient décider qui profite le plus de la ressource en crabe.
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When Sex is Work: Organizing for Labour Rights and Protections
Emily van der Meulen
pp. 147–168
AbstractEN:
Research on sex work has documented the harmful effects of criminalization on sex workers’ safety. Despite this body of research, the effects of criminalization on the organization of labour within the sex industry and sex workers’ suggestions for labour improvements have been largely ignored. In part, this is due to the mostly hypothetical nature of sex work labour organizing, as many common work-related activities are illegal. When one cannot work from a fixed location, have a manager or employer, or communicate about the terms and conditions of services, focusing on labour improvements can become secondary to protecting oneself from criminal charges. However, the 2010 Ontario Superior Court ruling to decriminalize aspects of prostitution opens the door for a more nuanced analysis of sex work as a form of labour and for the development of diverse labour organizing strategies. This article presents narratives from a qualitative study with ten current and former sex workers and two allies. It begins by highlighting interviewees’ arguments in favour of a “sex is work” paradigm before presenting their suggestions for workplace improvements and ideas about effective labour organizing efforts.
FR:
La recherche sur le travail du sexe a documenté les effets nocifs de la criminalisation sur la sécurité des travailleuses du sexe. Malgré cet ensemble de recherches, les effets de la criminalisation sur la syndicalisation au sein de l’industrie du sexe et les suggestions des travailleuses du sexe pour des améliorations ont été pour la plupart ignorées. En partie, cela est dû à la nature essentiellement hypothétique de la syndicalisation du travail du sexe, étant donné que de nombreuses activités communes liées au travail sont illégales. Quand on ne peut ni travailler à partir d’un emplacement fixe, ni avoir un 290 / labour/le travail 69 gérant ou un employeur, ni communiquer sur les termes et conditions des services, se concentrer sur l’amélioration du travail peut devenir secondaire par rapport à se protéger contre des accusations criminelles. Toutefois, la décision de la Cour supérieure de l’Ontario en 2010 de dépénaliser les aspects de la prostitution ouvre la porte à une analyse plus nuancée du travail du sexe comme une forme de travail et à l’élaboration de diverses stratégies de syndicalisation. Cet article présente des récits à partir d’une étude qualitative auprès de dix travailleuses du sexe, anciennes et actuelles et deux alliés. Il commence par mettre en évidence les arguments des personnes interrogées en faveur du paradigme de « travail du sexe » avant de présenter leurs suggestions d’amélioration en milieu de travail et leurs idées à propos des efforts de syndicalisation efficace.
Review Essays / Notes Critiques
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Heterogeneity, Work, and Mobilisation: Recent Works in Latin American Labour Studies
Matthew Casey
pp. 169–186
Reviews / Comptes rendus
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Reviews / Comptes rendus
pp. 187–257