EN:
When refugees’ access to economic, political, and social rights cannot be guaranteed in one locale, individuals make pragmatic choices about what relationships to sustain with authorities elsewhere, even with those that caused their flight in the first place. This process of return is rarely akin to conventional repatriation, understood as the full re-establishment of the rights and responsibilities associated with citizenship (Bradley, 2013). In this paper, the authors instead propose the concept of retreat to capture the process initiated by those who are seeking to escape protracted displacement through a partial return to their country of origin, and through which individuals hope that they can assemble multiple sources of rights across several locations. Drawing from recent ethnographic research in Eritrea, the authors analyze the stories of individuals, mostly refugees, who have decided to retreat despite the lack of political change. Neither exclusively citizens nor refugees in countries of origin or asylum, research participants’ “dually absent” socio-legal position is analyzed in this article. The authors show that this rests on stratified forms of citizenship and the relational nature of different rights and statuses and argue that this position should be recognized as an additional dynamic in the literature on flight, return, and transnational citizenship.
FR:
Lorsque l'accès des réfugiés aux droits économiques, politiques et sociaux ne peut être garanti dans une localité, les individus font des choix pragmatiques concernant les relations à entretenir avec les autorités ailleurs, même avec celles qui ont causé leur fuite en premier lieu. Ce processus de retour est rarement comparable à un rapatriement conventionnel, compris comme le rétablissement complet des droits et responsabilités associés à la citoyenneté (Bradley, 2013). Dans cet article, les auteures proposent plutôt le concept de retraite (retreat) pour rendre compte du processus initié par ceux qui cherchent à échapper à un déplacement prolongé par un retour partiel à leur pays d'origine et par lequel les individus espèrent pouvoir rassembler de multiples sources de droits à travers plusieurs lieux. S’appuyant sur de la recherche ethnographique récente en Érythrée, les auteures analysent les histoires d’individus, pour la plupart réfugiés, qui ont décidé de se retirer malgré l’absence de changement politique. Ni exclusivement citoyens ni réfugiés dans le pays d’origine ou d’asile, la position socio-juridique « doublement absente » des participants est analysée dans cet article. Les auteures montrent qu’elle repose sur des formes de citoyenneté stratifiées ainsi que sur la nature relationnelle des divers droits et statuts et soutiennent que cette position doit être reconnue comme une dynamique supplémentaire dans la littérature sur la fuite, le retour et la citoyenneté transnationale.