FR:
Le principe de base aussi bien de notre droit positif que du droit naturel est celui du respect de l’être humain et de sa dignité. Ce principe, non contesté, constitue le critère d’évaluation du droit. Ce critère permet donc de déterminer la relation de l’être humain au travail, notamment dans le cadre du travail rémunéré où il se trouve à perdre une partie de sa liberté. L’être humain devant toujours être une fin en soi, et jamais un moyen utilisé à d’autres fins, il en découle que « le travail doit être fait pour l’homme et non l’homme pour le travail ». Ce principe une fois posé, permet de vérifier si l’organisation actuelle du monde du travail respecte ce paramètre incontournable. Les faits révèlent que tel n’est pas le cas, en raison de la méconnaissance des obligations personnelles et familiales des travailleurs et de la durée excessive du temps travaillé. Les raisons en sont multiples et généralement peu conscientisées.
Si diverses solutions sont envisageables, la seule diminution généralisée de la semaine de travail, bien que souhaitable, ne constitue pas la solution adéquate, puisqu’elle ne solutionne pas l’inadaptabilité du monde du travail aux besoins personnels. Dans la mesure où le non-respect des personnes relève de la rigidité de l’organisation du monde du travail et de l’impossibilité d’adapter ses exigences aux nécessités personnalisées et diverses de la vie de chacun, c’est sur ce point que doit porter l’intervention.
Dans la mesure où plusieurs des facteurs s’opposant au libre choix du temps travaillé découlent en fait, directement ou indirectement, du droit, il est possible de corriger cet état de fait en modifiant un certain nombre de règles. Dans un tel domaine, l’intervention du législateur est à la fois une nécessité et une obligation puisque c’est lui, et lui seul, qui peut se situer au-dessus des intérêts divergents des divers intervenants et prévoir les conséquences indirectes à long terme de mesures apparemment favorables, mais en fait nuisibles pour la liberté de choix.
EN:
Law and natural justice are based on respect of the individual and of their dignity. This tenet is undeniable and constitutes the benchmark from which law is measured. This principle is therefore used as the basis for determining the relationship between an individual and their workplace, specifically in the situation where the employee is remunerated and where there is a resulting loss of personal freedom. Within this framework, human beings must be an end in themselves and never used as a means to an end. It can also be deduced that "work must be made for people and not people for work." When applied to the workplace, the principle of respect therefore helps to determine whether or not today's workplace fits within these parameters. However, the facts show that, because of excessive work hours and the failure to recognize personal as well as family commitments, this is not the case. The reasons behind this reality are numerous and are often downplayed.
Amongst the many possible answers, simply reducing the workweek, although a highly appealing option, is not an adequate solution because it fails to address inflexibility in the workplace with regards to the individual needs of the workers. Solutions must focus on the principle of respect to the same degree that the rigid organization of the workplace and its indifference towards workers' personal needs and commitments stem from the lack of it.
To the extent that the factors preventing free choice of time worked stem directly or indirectly from the law, the situation could be corrected by amending certain regulations. Legislative intervention is necessary because it is the only means by which to elevate the matter above the diverging immediate interests and to foresee the long-term indirect consequences of actions which, on the surface, seem positive, but which in actual fact hinders freedom of choice.