FR:
Préoccupé par les questions de l’identité et de la subjectivité, le xx e siècle a élu deux grandes figures symboliques pour permettre à l’homme de se dire et de se définir : d’un côté, l’a-humain, de l’autre, l’abject (Julia Kristeva) et l’immonde (Jean Clair). Aujourd’hui, ces figures ne suffisent plus. À l’heure de la surexposition de l’individu au détriment de la collectivité, du zapping comme relation privilégiée au monde et d’une violence symbolique de plus en plus crue, une nouvelle figure prend de l’envergure pour interroger notre humanité : « l’humabestial », qui fonctionne sur le principe de l’alternatif. Comment cette nouvelle déclinaison, prise dans les rets du mythique et adaptée à nos sociétés occidentales, peut-elle s’imposer ? Par persuasion (parole de tête), ou par empathie (parole de coeur) ? À nous d’en mesurer l’étendue, les enjeux, les implications ontologiques.
EN:
Preoccupied by issues of identity and subjectivity, the twentieth century elected two key symbolic figures to enable Man to claim and define himself: on one side, the a-human, on the other, the abject (Julia Kristeva) and the vile (Jean Clair). Today, these figures no longer suffice. At a time when the individual is overemphasized at the expense of the collectivity, when zapping is considered a privileged relationship to the world and symbolic violence has become increasingly raw, a new figure for examining our humanity is gaining ground: “the bestial human”, who functions on the principle of the alternative. How can this new declension, which is derived from the myth and adapted to our Western societies, establish itself? Through persuasion (word of mind), or empathy (word of heart)? It is up to us to measure the extent, the stakes, the ontological implications.