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111.Plus d’information
Le judéo-espagnol et le spanglish sont des variétés linguistiques de communautés minorisées à la périphérie des frontières géographiques et culturelles du monde hispanophone. Publier des oeuvres littéraires en judéo-espagnol et en spanglish est une manière de créer, pour leurs locuteurs, un espace dans des sociétés (principalement aux États-Unis et en Israël) où l'homogénéité linguistique est considérée comme un vecteur d'unité nationale. J'aborde ici deux des défis de la traduction en anglais d'oeuvres littéraires présentant de telles visées politiques : 1) l'hybridité; 2) l'oralité. J'explore ensuite quelques stratégies que j'ai appliquées pour traduire l'hybridité et l'oralité. On a appris aux lecteurs d'oeuvres littéraires en anglais américain à croire en des catégorisations identitaires basées sur des frontières nationales. Si ces catégorisations s'avèrent souvent utiles, elles ne s'appliquent pas aux contextes « hybrides » desquels ces textes sources émergent. De la même manière, l'oralité, omniprésente dans le judéo-espagnol et le spanglish, est rarement exprimée à l'écrit. Il convient de reconnaître que, pour ces variations, une stratégie de traduction doit viser à refléter les réalités des cultures source et cible. Je propose donc ici deux stratégies visant à rendre l'hybridité et l'oralité de ces variétés pour un lectorat anglophone.
Mots-clés : orality, hybridity, diaspora, minoritized languages, oralité, hybridité, diaspora, langues minorisées
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116.Plus d’information
Tocqueville avait raison: les États-Unis donneraient le pouvoir à l'opinion. Facebook connecte chacun à ses proches, mais les réseaux sociaux renforcent le cloisonnement de la société. Si des milliers de personnes font circuler des polémiques, le succès d'audience renforce les peurs et la vindicte. L'élection de Trump révèle un fait d'éditorialisation que masquait l'euphorie des promoteurs de Facebook. Faute d'un cadre approprié pour une conversation démocratique, l'entre-soi des réseaux personnels caricature la vie sociale. Facebook commence juste à réagir. Pour éviter de devenir Fakebook, il doit combiner la liberté d'expression à des dispositifs éditoriaux professionnels et stimuler les initiatives civiques. Et assumer des responsabilités qu'il a voulu ignorer.
Mots-clés : Éditorialisation, réseaux sociaux, opinion publique, médias, intox, Facebook, surveillance, fake news, accélérationnisme, Editorialization, social networks, public opinion, medias, fake news, Facebook, surveillance, accelerationism
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117.Plus d’information
Pendant près de deux millénaires, « faux-Judéens » et « synagogue de Satan » de Smyrne et de Philadelphie (Ap 2,9 ; 3,9) ont été considérés comme des « Juifs », membres des « synagogues » de ces villes, hostiles aux « chrétiens » qu'ils auraient même dénoncés auprès des autorités. Dans la deuxième moitié du xxe siècle, dans un contexte qui a suscité tout un courant de réflexion critique sur l'antisémitisme chrétien, plusieurs ont proposé de voir dans ces « Juifs » des factions hostiles à Jean au sein des assemblées auxquelles il s'adresse. L'hypothèse qui est proposée ici est de voir, dans ces Judéens accusés de blasphème et taxés d'être de faux Judéens ou des Judéens menteurs, des membres de l'ethnos Judéens souillés, aux yeux de Jean, un prophète judéen sectaire, par leur intégration dans le tissu associatif de la cité. Quant à la « congrégation de Satan » qu'ils formeraient, elle ne doit pas être entendue comme la désignation d'une communauté judéenne ayant une existence réelle dans la cité, mais comme une pure construction de Jean, prophète de Jésus le Vivant qui ne se savait pas encore chrétien, visant à démoniser non pas tous les Judéens de ces deux cités, mais certains Judéens infidèles aux commandements et, donc, à leur identité judéenne.
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120.Plus d’information
En affirmant que devenir juif, c'est devenir un juif pratiquant et non un juif « ethnique » ou « national », et en tentant de s'arroger le monopole sur les conversions au judaïsme, notamment en Israël, les institutions religieuses de sensibilité orthodoxe défendent l'idée qu'elles se font de ce qu'être juif veut dire : un collectif soumis à la loi. Elles entendent ainsi lutter contre ce qu'elles considèrent être une réification de l'identité juive dans une entité nationale israélienne ou contre sa réduction à un groupe ethnique ou à une identité dont l'héritage ne constituerait plus un principe structurant mais se réduirait à quelques traits discriminants.