Cahiers de recherche sociologique
Numéro 58, hiver 2015 Pour une sociologie de la transition écologique Sous la direction de René Audet
Sommaire (9 articles)
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Pour une sociologie de la transition écologique
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Hommage à Jean-Guy Vaillancourt
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Le « pari de la transition » dans la sociologie française. L’exemple de Georges Friedmann
Julien Mattern
p. 15–35
RésuméFR :
La notion de « transition » n’est pas un concept récent. Omniprésente dans le discours prospectiviste depuis un demi-siècle, elle appartient plus largement au temps long de l’industrialisation des sociétés humaines, et joue un rôle décisif dans l’orientation théorique de bon nombre de fondateurs des sciences sociales en France (notamment Comte, Tocqueville, Durkheim). Cet article propose un retour sur l’idée classique, développée en 1950 par Georges Friedmann, d’une transition entre « milieu naturel » et « milieu technique ». Tout en ayant d’incontestables vertus descriptives, cette idée suggérait qu’il serait possible de concilier la poursuite du développement techno-scientifique, la maîtrise de la nature et la démocratie. Les évolutions récentes de nos sociétés nous invitent pour le moins à davantage de prudence, et à considérer plutôt l’usage de la notion de transition comme partie intégrante du processus de « désinhibition » face aux risques ayant contribué à nous conduire dans une impasse écologique.
EN :
The concept of «transition» is not a recent concept. Frequently used in prospective studies for one half-century, it belongs more largely to the long time history of industrialized societies. It also plays a decisive part in the theoretical orientation of sociology in France (especially in Comte, Tocqueville, and Durkheim). In his classical studies of work, Georges Friedmann speaks of a transition from «natural environment» to «technical environment». Apart from its undeniable descriptive virtues, this idea suggests that it is possible to reconcile techno-scientific progress, democracy and harmony with nature. The recent evolution of our societies encourage us to show more scepticism, and to rather consider the concept of «transition» as a part of the modern «disinhibition» which has contributed to lead us in an ecological dead end.
ES :
La noción de “transición” no es un concepto reciente. Omnipresente en el discurso prospectivista desde hace medio siglo, pertenece ampliamente al largo periodo de la industrialización de las sociedades humanas y juega un rol decisivo en la orientación teórica de un gran número de fundadores de las Ciencias Sociales en Francia (principalmente Comte, Tocqueville, Durkheim). En este artículo se propone un regreso a la idea clásica, desarrollada en 1950 por Georges Friedman, de una transición entre “el medio natural” y el “medio técnico”. Apoyándose en incuestionables virtudes descriptivas, esta idea sugeriría que sería posible conciliar la búsqueda del desarrollo tecno-científico, el dominio de la naturaleza y el de la democracia. La evolución reciente de nuestras sociedades nos invita a ser aún más cautelosos y a considerar más el uso de la noción de transición como parte integrante de un proceso de “des-inhibición” frente a los riesgos que han contribuido a conducirnos a un bloqueo ecológico.
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La transition énergétique entre homéostasie du système et effondrement : retour sur trois décennies de mobilisations discursives autour de l’écologie
Florence Rudolf
p. 37–54
RésuméFR :
La transition énergétique prétend ouvrir un nouvel horizon dans le paysage français, mais cet horizon est-il à ce point inédit ? Pour en discuter, nous l’inscrivons dans une série dont elle fait partie. Par bien des aspects, les sémantiques qui rythment cette série partagent bien des points, dont le rejet de la figure révolutionnaire et l’affichage d’une certaine confiance dans la capacité de la modernité à faire face aux enjeux écologiques de la fin du XXe et du début du XXIe siècles. Par-delà cette similitude, le repérage des différences laisse entrevoir avec la référence à la transition un tournant plus menaçant qu’il n’y paraît au premier abord. Si la transition énergétique joue encore la carte de l’homéostasie, cette dernière est assombrie par le spectre d’un effondrement socio-écologique majeur qui s’annonce.
EN :
The discourses organized around the energy transition pretend to open a new horizon in the French political landscape, but are these provisions really newsworthy? We suggest to place this proposal into a wider perspective punctuated by the social discourses in response to the global ecological crisis. Despite some similarities between these semantics as for example the confidence placed in the ability of modernity to face the ecological crisis, the introduction of the idea of transition opens a wider discrepancy then expected at the first sight as the ghost of a major socio-ecological collapse announces it.
ES :
La transición energética pretende abrir un nuevo horizonte dentro del panorama francés. ¿Pero hasta qué punto éste horizonte es inédito? Para discutir sobre el tema, nosotros incluimos a la transición en una serie en donde ella ya es parte. En muchos sentidos, la semántica que acompaña esta serie comparte ciertos puntos, en donde el rechazo de la figura revolucionaria y la visualización de cierta confianza en la capacidad de la modernidad hacen frente a los desafíos ecológicos de fin del siglo XX y de principios del siglo XXI. Más allá de esta similitud, la detección de diferencias deja entrever, junto con la referencia a la transición, un giro más amenazador de lo que aparece a primera vista. Si la transición energética juega aún la carta de la homeóstasis, ésta última esta oscurecida por el espectro de un colapso socio-ecológico mayor que se avecina.
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Sociologie de la transition : quelle société post-écologique ?
Corinne Gendron
p. 55–72
RésuméFR :
La transition écologique fait écho à la plus récente étape d’un processus d’intégration du paramètre écologique dans les sociétés humaines. Héritière du courant de la modernisation écologique, elle peut avantageusement être mise en dialogue avec les travaux des économistes qui se sont intéressés aux réformes du système économique impulsées par les impératifs environnementaux. Plus spécifiquement, l’économie écologique institutionnaliste offre des outils pour penser la transformation du système économique non plus comme un ajustement exclusivement technique, mais comme un processus social. Dans son versant pratique, le courant de la transition est aussi nourri par une première génération de débats autour du développement durable. Mais les enjeux de transformation de l’économie y sont plus explicites, sans pour autant que s’impose une lecture univoque de la trajectoire vers une économie verte. Traversée par des courants réformateurs tout autant que par des discours et des pratiques de rupture, la transition semble ainsi devenue le lieu d’un travail social où se construit peu à peu une société post-écologique.
EN :
Ecological transition, which has emerged from the ecological modernization current, is the most recent phase in the integration of environmental issues in human society. We propose that transition studies can be fruitfully interfaced with economics schools that have worked on economic reforms driven by environmental imperatives. More specifically, institutionalist ecological economy offers tools to understand economic transformations as more than technical adjustments but as a social process. In its applied aspects, transition builds on sustainable development debates but has gone a step further in making the economics-environment issues more explicit, even if the path to a green economy is still unclear. The transition field is driven by both progressive reforms and radical proposals that will feed the construction process of the post-ecological society.
ES :
La transición ecologista hace eco a la más reciente etapa de un proceso de integración del parámetro ecológico en las sociedades humanas. Heredera de la corriente de la modernización ecológica, la mencionada tradición puede dialogar con los trabajos de determinados economistas que están interesados en las reformas del sistema económico impulsados por los imperativos medioambientales. Más concretamente, la economía ecológica institucionalizada ofrece las herramientas para pensar la transformación del sistema económico ya no como un ajuste exclusivamente técnico, sino como un proceso social. En su versión práctica, la corriente de la transición está también alimentada por una primera generación de debates alrededor del desarrollo durable. Pero los desafíos de la transformación de la economía son más explícitos, sin que por ello se imponga una lectura unívoca de la trayectoria hacia una economía verde. Atravesada por corrientes reformadoras como así también por los discursos y prácticas de ruptura, la transición parece también convertirse en el espacio de un trabajo social donde se construye poco a poco una sociedad post-ecologista.
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Le champ des sustainability transitions : origines, analyses et pratiques de recherche
René Audet
p. 73–93
RésuméFR :
Le champ des sustainability transitions est peu connu dans les cercles universitaires francophones, demeurant surtout, à ce jour, une affaire européenne. L’objectif de cet article est donc avant tout d’introduire ce champ au monde francophone : il s’agit de présenter les sustainability transitions, ses principales écoles, leurs problématiques théoriques et empiriques, leurs pratiques méthodologiques et leurs critiques. L’article est organisé autour des trois problématiques centrales du champ, soit : les problèmes de l’incertitude, de la complexité et de la réflexivité dans la gouvernance du développement durable, le fort degré de verrouillage des principaux systèmes sociotechniques empêchant leur « transition vers la durabilité », et le défi plus méthodologique du pilotage du changement et des transitions. L’article présente ces trois problématiques en montrant leurs ancrages dans différentes filiations théoriques des sciences sociales et des sciences de l’environnement, et en propose finalement une critique épistémologique et politique qui invite à réfléchir davantage aux conséquences des sustainability transitions sur les transformations actuelles des sociétés dans le contexte des crises écologique et climatique.
EN :
The field of sustainability transitions is near to unknown in francophone academic circles, being mostly a european subject matter. The purpose of the paper is above all to introduce this field to the francophone world by presenting the main schools of thought in sustainability transitions, their theoretical problems and empirical issues, their methodological practices and their critics. The paper is organised around three central problems of the field, which are: the issues of uncertainty, complexity and reflexivity in the governance of sustainable development, the strong degree of lock-in in the main socio-technical systems that impede their transformation towards sustainability, and the methodological challenges of steering change and transitions. These problems are paralleled with their roots in various theoretical filiations in social sciences and environmental sciences. Finally, the paper propose an epistemological and political critic of the field, inviting to a better reflection on the consequences of sustainability transitions on current social transformation in the context of ecological and climatic crises.
ES :
El campo de las transiciones sustentables es poco conocido en los círculos universitarios francófonos, siendo sobre todo, aún en estos días, una problemática europea. El objetivo de este artículo es ante todo, introducir este campo en el mundo francófono: se trata de presentar a las transiciones sustentables, sus principales escuelas, sus problemáticas teóricas y empíricas, sus prácticas metodológicas y sus críticas. El artículo está organizado alrededor de tres problemáticas centrales del campo de estudio, a saber: los problemas de la incertidumbre, de la complejidad y de la reflexividad de la gobernabilidad del desarrollo sustentable, el fuerte grado de bloqueo de los principales sistemas socio-técnicos que impiden «la transición hacia la sustentabilidad» y el desafío de tipo más metodológico de conducción del cambio y de las transiciones. El artículo presenta éstas tres problemáticas que muestran sus anclajes en diferentes filiaciones teóricas de las Ciencias Sociales y de las Ciencias medioambientales y proponen finalmente una crítica epistemológica y política que nos invita a reflexionar aún más sobre las consecuencias de las transiciones sustentables por sobre las transformaciones actuales de las sociedades, dentro de un contexto de crisis ecológica y climática.
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Pour une approche systémique et pragmatique de la transition écologique des systèmes agri-alimentaires
Claire Lamine, Sibylle Bui et Guillaume Ollivier
p. 95–117
RésuméFR :
En partant de la confrontation de trois grands cadres théoriques permettant de traiter des processus de transformation des systèmes agri-alimentaires, les théories des transitions socio-techniques, celles de la sociologie pragmatique, et celles des food regimes, cet article formule une proposition qui emprunte à ces différents cadres pour construire une approche systémique, historicisée et ancrée dans la sociologie pragmatique de ces processus. Approche systémique et historicisée, car il s’agit de saisir comment la modification dans le temps des interdépendances entre certains maillons et acteurs des systèmes agri-alimentaires conduisent à ces processus de transition. Ancrée dans la sociologie pragmatique, car nous proposons également de nous intéresser aux controverses opposant divers acteurs revendiquant une transition écologique, ainsi qu’aux processus de changement de pratiques qu’ils mettent éventuellement en oeuvre. En vue de montrer l’intérêt d’une telle proposition, nous appliquons ensuite cette proposition à trois cas d’étude : d’une part, l’analyse du processus d’institutionnalisation de l’agroécologie au Brésil et en France, et d’autre part, celle de la transition agroécologique à l’échelle d’un système agri-alimentaire territorial.
EN :
Starting with a discussion of three theoretical frameworks which can be applied in order to analyse agrifood systems transformation processes, i.e., the sustainability transitions theory, the French pragmatic sociology, and the food regimes theory, this article suggests a systemic, historicized and pragmatic approach to ecologization processes which borrows from these different frameworks. This approach adopts a systemic and historical standpoint as it aims to study how these transition processes result from the transformation of the interdependences between the different components and actors of the agrifood systems over time. It is also a pragmatic approach because it focusses on the actual changes in actors’ practices as well as on the controversies between diverse actors who have different visions of what an ecological transition should be. In order to assess its relevance, this approach is then applied to three case studies: the institutionalization process of agroecology in France and in Brazil, and the ecological transition of a territorial agrifood system in southern France.
ES :
Partiendo de la confrontación de tres grandes marcos teóricos que permiten tratar los procesos de transformación de los sistemas agro-alimenticios, las teorías de las transiciones socio-técnicas, aquellas que pertenecen a la Sociología pragmática y las de los regímenes alimenticios, este artículo formula una propuesta que toma prestado estos diferentes marcos para construir una aproximación sistémica e historicista, radicada en la Sociología pragmática de estos procesos. Aproximación sistémica e historicista, ya que se trata de aprender la modificación de la interdependencia entre ciertas relaciones y los actores de los sistemas agro-alimentarios que conducen a estos procesos de transición. Arraigada en la Sociología pragmática, ya que nos proponemos analizar las controversias que se oponen a diversos actores que reivindican una transición ecológica, así como también a los procesos de cambio de prácticas que se ponen eventualmente en acción. Con el fin de mostrar nuestro interés en la mencionada propuesta, luego aplicaremos esta proposición a tres casos de estudio: por un lado, al análisis del proceso de institucionalización agro-ecológica en Brasil y en Francia; por otro, aquel que se refiere a la transición agro-ecológica en la escala de un sistema agro-alimentario territorial.
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Associer les habitants à la transition écologique : quelle dimension participative des projets d’énergies renouvelables en Alsace ?
Guillaume Christen et Philippe Hamman
p. 119–137
RésuméFR :
À l’heure où le changement climatique s’est affirmé comme un problème politique et un objet de politique publique tant au niveau global que national et local, l’article éclaire la question de la transition écologique à travers la mise en oeuvre de la transition énergétique en Alsace (France), et plus spécialement la possibilité donnée aux acteurs dits ordinaires d’y prendre part. À partir de trois cas d’étude – l’éolien citoyen dans une commune rurale, la mise en oeuvre par un bailleur social d’une action de maîtrise de l’énergie auprès d’habitants de logements sociaux à Strasbourg et l’installation de dispositifs d’énergie solaire auprès de propriétaires à Plobsheim, en couronne périurbaine de Strasbourg –, nous interrogeons la dimension participative des projets : en quoi permettent-ils (ou pas) d’associer les habitants et de concevoir des modes de gouvernance qui rendent possible une appropriation sociale des problématiques énergétiques et environnementales ?
EN :
Climate change has become a political issue and an object of public policy at local, national as well as global levels. In this context, the paper analyses the ecological transition via different modes of energy transition in Alsace (France) and, more precisely, the possibilities of the re-appropriation of energy issues by a large number of actors and ordinary people. Our contribution focuses on three cases: a community wind energy project in a rural area, the installation of a heating system in a Strasbourg council estate, and of solar energy systems by private owners in Plobsheim, in the urban periphery of Strasbourg. Particular attention is paid to the participatory aspects of the projects: can inhabitants be brought into the process (or not), and is it possible to develop modes of governance that contribute to a social appropriation of energy and of ecological transformation?
ES :
En un tiempo en donde el cambio climático se afirma como un problema político y objeto de la política pública tanto a nivel global nacional como local, el artículo esclarece la cuestión de la transición ecológica a través de la puesta en marcha de la transición energética en Alsacia (Francia), y más concretamente la posibilidad otorgada a los actores llamados “ordinarios” de formar parte de ella. A partir de tres casos de estudio – el eólico-ciudadano dentro de una comunidad rural, la puesta en marcha por parte de un agente comanditario social de la gestión del tratado de energía entre los habitantes de viviendas sociales en Estrasburgo y la instalación de dispositivos de energía solar entre los propietarios de Plobshim, en la periferia urbana de Estrasburgo-, nosotros cuestionamos la dimensión participativa de los proyectos: de qué manera permiten (o no permiten) los mismos asociar a los habitantes y concebir los modos de gobernabilidad que hacen posible una apropiación social de los problemas energéticos y medioambientales?
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Villeray en transition : initiatives citoyennes d’appropriation de l’espace habité ?
Amélie Chanez et Félix Lebrun-Paré
p. 139–163
RésuméFR :
Cet article s’intéresse aux initiatives citoyennes qui prennent place dans le contexte des désappropriations associées à la mondialisation économique néolibérale et de la redéfinition du rapport au politique des citoyens. À partir de l’exemple des Initiatives de transition et plus précisément du cas de Villeray en transition (VET), les auteurs explorent le cadre théorique des Initiatives citoyennes d’appropriation de l’espace habité (ICAEH) ainsi que les dimensions sociales, symboliques et matérielles de cette dernière. Ces nouvelles formes d’initiatives se réalisent dans un rapport au politique caractérisé par une logique ascendante (en termes de participation citoyenne), une démarche réflexive, horizontale et conscientisante d’empowerment entre citoyens. C’est la volonté de créer un « meilleur quartier sans pétrole » dans une perspective optimiste et de développer un « art de vivre local » qui amène les citoyens comme ceux de VET à repenser leurs pratiques sociales de voisinage et à tisser des réseaux inclusifs au sein de Villeray. En s’appropriant symboliquement et socialement l’espace habité, les citoyens transforment progressivement les pratiques matérielles de leur quartier.
EN :
This article is concerned by citizens’ initiatives that take place in the context of dispossession related to the economic neoliberal globalization and through a transformation of the citizen’s relationship to politics. With the example of the transition initiatives, and more precisely the case of Villeray en transition (VET), the authors explore the theoretical frame of Citizens’ initiatives of appropriation of inhabited space and its social, symbolic and material dimensions. These new forms of initiatives are realized through relations to politics characterized by a bottom-up logic (in terms of citizen participation) and by an horizontal, reflexive and conscientizational approach of empowerment between citizens. It is the will to create a “better carbon-free neighbourhood” in a optimistic perspective and to develop a “local art of living” that bring citizens like those in VET to rethink their social practices of neighbourship and to create an inclusive network in Villeray. By the symbolical and social appropriation of the inhabited space, the citizens progressively transform the material practices of their neighbourhood.
ES :
Este artículo trata sobre las iniciativas ciudadanas que tienen lugar en el contexto de las des-apropiaciones asociadas a la mundialización económica neoliberal y la redefinición de la relación con la política de los ciudadanos. A partir del ejemplo de las Iniciativas de transición y más concretamente del caso de Villeray en transición (VET), los autores exploran el marco teórico de las Iniciativas ciudadanas de apropiación del espacio habitado (ICAEH) como así también las dimensiones sociales, simbólicas y materiales de éstas. Estas nuevas formas de iniciativas se expresan en relación con la política caracterizada por una lógica ascendente (en términos de participación ciudadana), una trayectoria reflexiva, horizontal y concientizante de empowerment entre ciudadanos. Existe la voluntad de crear un “vecindario mejor sin petróleo” dentro de una perspectiva optimista y de desarrollar un “arte de vivir lo local” que lleva a los ciudadanos como los del caso de VET, a repensar sus prácticas sociales como vecinos y a entrelazar redes inclusivas en el centro de Villeray. Apropiándose simbólicamente y socialmente del espacio habitado, los ciudadanos transforman progresivamente las prácticas materiales de su barrio.