Volume 4, numéro 1, 2005 Alcool et Amérindiens : usage et intervention Sous la direction de Marc Perreault
Sommaire (6 articles)
Mot de présentation
Articles
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L’abus d’alcool chez les peuples indigènes du Brésil : une évaluation comparative
Esther Jean Langdon
p. 15–52
RésuméFR :
Chez les autochtones du Brésil, l’alcoolisme, que l’on tient responsable des hauts taux de violence et de suicide, représente l’un des principaux problèmes de santé. Toutefois, les organismes gouvernementaux qui s’occupent de la santé des autochtones n’ont que récemment commencé à soutenir la recherche et les programmes de contrôle et de prévention. En réalité, sauf pour certains stéréotypes ou diagnostics biomédicaux, les habitudes de consommation d’alcool des autochtones sont méconnues. Des données comparatives sur l’abus d’alcool et d’autres substances ailleurs dans le monde ont été examinées dans le but de prouver que le milieu social est beaucoup plus révélateur que les critères biomédicaux universels. Le présent article se fonde sur ces données, ainsi que sur le peu de connaissances accessibles en ce qui concerne la consommation actuelle d’alcool chez les autochtones du Brésil, pour remettre en question la pertinence du terme « alcoolisme » dans la mise sur pied de programmes de prévention au sein de la population autochtone. Les problèmes découlant de l’abus d’alcool ne peuvent être compris et réglés qu’en étudiant de près la situation marginale des autochtones dans la société brésilienne.
EN :
Alcoholism is recognized as a major health problem among the native populations of Brazil and is associated with high rates of violence and suicide. However, only recently have the governmental agencies concerned with Indian Health begun to support research and programs for control and prevention. In reality, very little is known about drinking behavior among the Indians beyond certain stereotypes or use of a biomedical diagnosis. A review of comparative data about alcohol and other substance abuse in other parts of the world is made in order to argue that social environment may be more useful for understanding the problem than universal biomedical criteria. Based on this data, as well as the little that is known about contemporary drinking habits among the Brazilian Indians, the paper questions the utility of the label “alcoholism” for the development of prevention programs among Indian populations. The problems resulting from abuse of alcohol can only be understood and successfully addressed by critically examining the marginal position that the Indian in the Brazilian society.
ES :
El alcoholismo, responsable de los elevados niveles de violencia y suicidio entre les indígenas de Brasil, constituye uno de los principales problemas de salud. Sin embargo, sólo recientemente los organismos gubernamentales que se ocupan de la salud de los autóctonos han comenzado a apoyar la investigación y los programas de control y de prevención. En realidad, salvo en lo que respecta a ciertos estereotipos o diagnósticos biomédicos, se desconocen los hábitos de consumo de alcohol de los indígenas. Se han analizado datos comparativos sobre el abuso de alcohol y de otras sustancias en otras partes del mundo con el objetivo de probar que el medio social es mucho más revelador que los criterios biomédicos universales. El presente artículo, que tiene como objetivo cuestionar la pertinencia del término “alcoholismo” en la aplicación de programas de prevención en la población autóctona, se basa en dichos datos y en los escasos conocimientos disponibles relacionados con el consumo actual de alcohol entre los indígenas de Brasil. Los problemas que se originan en el abuso de alcohol no pueden comprenderse ni resolverse si no se estudia de cerca la situación marginal de los indígenas en la sociedad brasileña.
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Une perspective historique sur l’utilité de l’alcool dans les sociétés amérindiennes de la région subarctique
Claude Gélinas
p. 53–83
RésuméFR :
L’alcool a depuis longtemps été considéré comme un facteur déterminant pour expliquer ce que l’on appelle, à juste titre ou non, le déclin des sociétés amérindiennes en Amérique du Nord. Mais, est-ce que l’alcool a joué un rôle aussi désastreux qu’on tend à le croire dans l’histoire de ces populations ? Sans chercher à répondre d’une manière définitive à cette question, et sans vouloir minimiser les répercussions négatives que la consommation d’alcool a pu entraîner au sein des communautés amérindiennes depuis le contact avec les Européens, cet article apporte quelques nuances par rapport à un discours encore trop dominant. En effet, le rôle joué par l’alcool dans la trajectoire historique amérindienne est plus complexe et n’a été jusqu’ici que partiellement compris. Trop souvent, et depuis trop longtemps, on a insisté sur l’aspect sombre du rapport avec l’alcool ; on semble avoir ignoré, ou à tout le moins minimisé, les fonctions plus positives que ce produit a pu remplir dans le quotidien des Amérindiens. Aussi, c’est dans cette optique que cet article met en relief trois domaines dans lesquels l’alcool a été d’une certaine utilité pour les Amérindiens de la région subarctique : dans les rapports interculturels avec les Européens, dans le développement de l’autonomie économique et le maintien de la cohésion sociale.
EN :
For a long time, alcohol has been seen as a major factor explaining the demographic and cultural decline of native populations in North America since the contact. But did alcohol really played such a disastrous role in the history of Native Peoples? Without trying to bring a definitive answer to this question and without trying to downplay the negative impact of alcohol among Native communities over time, this paper offers a more moderated view on this matter. The role played by alcohol in the history of Native Peoples is in fact more complex and only partly understood. By insisting for a long time on the negative impact of alcohol, its more positive aspects has been ignored or at least minimized. This paper brings forward three areas in which alcohol has been of a certain utility to Native Peoples of the Subarctic over time: the intercultural relations with the White population, the economic autonomy and the social cohesion.
ES :
El alcohol se ha considerado desde hace ya mucho tiempo como un factor determinante para explicar lo que se llama, correctamente o no, la declinación de las sociedades amerindias en América del Norte. Pero, ¿ha jugado el alcohol un papel tan desastroso en la historia de estas poblaciones como se tiende a creer? Sin tratar de responder de manera definitiva a esta cuestión, y sin querer minimizar las repercusiones negativas que el consumo de alcohol ha podido ocasionar en el seno de las comunidades amerindias desde el contacto con los europeos, este artículo aporta algunos matices a un discurso que aún es demasiado dominante. En efecto, el papel jugado por el alcohol en la trayectoria histórica amerindia es más compleja y hasta ahora no ha sido más que parcialmente comprendido. Con demasiada frecuencia, y desde hace ya demasiado tiempo, se ha insistido en el aspecto sombrío de la relación con el alcohol; las funciones más positivas que este producto ha podido cumplir en la vida cotidiana de los amerindios parecen haberse olvidado, o por lo menos minimizado. Desde esta perspectiva, el artículo pone de relieve tres campos en los que el alcohol a sido de cierta utilidad para los amerindios en la región subártica: en las relaciones interculturales con los europeos, en el desarrollo de la autonomía económica y en el mantenimiento de la cohesión social.
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Alcool en milieu autochtone et marqueurs identitaires meurtriers
Bernard Roy
p. 85–128
RésuméFR :
La consommation d’alcool chez les Autochtones constitue un sujet de préoccupation depuis les tous premiers contacts avec les Européens. Au XXe siècle, le discours médical a pris la relève des approches morales et légales qui dominèrent les siècles précédents. Aujourd’hui, médecins et professionnels de la santé occupent une place de premier plan dans les mesures de contrôle de l’alcoolisme et autres toxicomanies en milieu autochtone. Les propos du présent article sont de deux ordres. Dans un premier temps, l’auteur s’investit dans une série de critiques qu’il porte sur le modèle explicatif médical de l’alcoolisme chez les Autochtones. Modèle persistant à considérer la dépendance à l’alcool comme essentiellement une maladie relevant du corps biologique. Une maladie exigeant un accroissement constant des ressources médicales et pharmaceutiques. Cette critique offre à l’auteur une plateforme lui permettant, dans un deuxième temps, d’investir un argumentaire qui vise à démontrer que l’alcoolisme observé en milieu autochtone est profondément inscrit dans un contexte historique et politique. L’alcoolisme serait révélateur de l’inscription dans le corps biologique, social et politique de l’autochtone d’importantes disparités sociales ainsi que de l’exclusion. L’auteur propose que les comportements alcooliques observés en milieu autochtone sont révélateurs d’une trame identitaire complexe qui, en certains lieux, ouvre sur des espaces pouvant être qualifiés de « meurtriers ». L’acte de boire est, dans cet article, présenté comme une incontournable constituante de l’acte alimentaire. Un acte social total alimentant des discours multiples, mais surtout le « corps social et politique » de l’Autochtone dans cette quotidienneté qu’il vit.
EN :
Alcohol consumption among native people has been an issue of concern since their very first contacts with Europeans. During the 20th century, medical dialogues took the place of the previous moral and legal approaches. Today, physicians and health professionals are on the front lines, working to control alcoholism and other drug addictions in native communities. This article describes two aspects. First, the author critiques the explanatory medical model of alcoholism among native people which persists in considering alcohol dependency as essentially a biological disease, one that requires constantly increasing amounts of medical and pharmaceutical resources. This critique offers the author a platform which then enables him to invest in an argument designed to show that alcoholism in native communities is firmly entrenched in their historical and political situation. Alcoholism reveals the significant social disparities and exclusion which have become part of the biological, social and political life of native people. The author suggests that alcoholic behaviour observed in native communities reveals a complex identification framework which, in certain cases, could be qualified as “deadly”. In this article, the act of drinking is presented as an unavoidable component of the act of eating, a completely social act feeding many points of view but most of all the “social and political body” of the native person in his daily life.
ES :
El consumo de alcohol entre los autóctonos constituye un tema de preocupación desde los primeros contactos con los europeos. En el siglo XX, el discurso médico ha ocupado el lugar de los enfoques morales y legales que dominaron los siglos precedentes. En la actualidad, médicos y profesionales de la salud tienen un papel de primer plano en las medidas de control del alcoholismo y otras toxicomanías en medio autóctono. El presente artículo tiene dos objetivos: en un primer momento el autor desarrolla una serie de críticas al modelo explicativo del alcoholismo entre los autóctonos propuesto por la medicina, modelo que persiste en considerar esencialmente la dependencia del alcohol como una enfermedad que depende del cuerpo biológico y que exige un aumento constante de recursos médicos y farmacéuticos. Esta crítica ofrece al autor una plataforma que le permite, en un segundo momento, desarrollar una argumentación dirigida a demostrar que el alcoholismo observado en el medio autóctono está profundamente enraizado en un contexto histórico y político. El alcoholismo sería revelador de la inscripción de importantes desigualdades en el cuerpo biológico, social y político del autóctono, así como de la exclusión. El autor propone que los comportamientos alcohólicos observados en medio autóctono son reveladores de una trama identitaria compleja que, en ciertos lugares, se abre sobre espacios que pueden ser calificados de “homicidas”. El acto de beber se presenta en este artículo como un componente inevitable del acto alimentario. Un acto social total que alimenta discursos múltiples, pero sobre todo el “cuerpo social y político” del autóctono en su cotidianidad.
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La production d’un réseau de sur-parenté : histoire de l’alcool et désintoxication chez les Algonquins
Marie-Pierre Bousquet
p. 129–173
RésuméFR :
L’article part de deux constats, établis à l’aide de données ethnographiques en terrain algonquin et corroborés par la littérature ethnologique. D’une part, les Algonquins ne veulent plus que leur image publique soit associée à l’abus de psychotropes ; d’autre part, l’identité algonquine repose sur l’appartenance à une communauté, qui implique pour ses membres des droits et devoirs et qui attend d’eux un dévouement à la collectivité. Les études sur les Amérindiens, sur leurs villages et leurs réseaux urbains, sont fondées sur l’idée que les communautés trouvent leur légitimation tant dans le partage d’un ethos (des valeurs et des traits culturels) que dans les relations de parenté qui existent entre ses membres, relations qui sont aussi des liens sociaux. L’article veut montrer que la prise en charge des problèmes qui affectent les communautés algonquines a donné lieu à l’émergence d’un nouveau lien social, qui remet parfois en question les contraintes requises par la parenté. Pour ce faire, je présente une vision historique de l’origine des problèmes, qui inclut les points de vue algonquins, et j’explique comment les différents recours thérapeutiques ont permis de redéfinir le système de valeurs sociales et les codes comportementaux.
EN :
This article is based on two findings, established using ethnographic data compiled in Algonquin areas and corroborated by ethnological literature. On one hand, the Algonquin do not want their public image associated with drug abuse; on the other hand, the Algonquin identity is based on belonging to a community in which its members have certain rights and duties and are expected to be committed to the community. Studies of Amerindians, their villages and their urban networks are founded on the idea that communities find their legitimacy in sharing an ethos (value and cultural traits) as well as through family relationships between its members, which also serve as social bonds. The article seeks to show that taking charge of the problems which affect Algonquin communities has given rise to the emergence of a new social bond which sometimes questions the constraints required by the family. To do so, I present a historical vision of the origin of the problems, including the Algonquin’s points of view, and I explain how the various therapies available have enabled the system of social values and behavioural codes to be redefined.
ES :
El artículo parte de dos comprobaciones, establecidas por medio de datos etnográficos en áreas algonquinas y corroboradas por la literatura etnológica. Por una parte, los algonquinos rechazan que su imagen pública se vea asociada al abuso de psicotrópicos; por la otra, la identidad algonquina reposa sobre la pertenencia a una comunidad, que espera de ellos una actitud de dedicación hacia la colectividad, lo que implica para sus miembros derechos y deberes. Los estudios sobre los amerindios, sus pueblos y sus redes urbanas están basados en la idea de que las comunidades encuentran su legitimación tanto compartiendo un ethos (valores y rasgos culturales) como en las relaciones de parentesco que existen entre sus miembros, relaciones que son también vínculos sociales. El artículo trata de mostrar que por el hecho de asumir los problemas que afectan a sus comunidades, los algonquinos han dado lugar al surgimiento de un nuevo vínculo social, que cuestiona a veces las limitaciones requeridas por el parentesco. Para ello, presenta una visión histórica del origen de los problemas, que incluye los puntos de vista algonquinos, y explica de qué manera los diferentes recursos terapéuticos han permitido redefinir el sistema de valores sociales y de códigos de comportamiento.
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Approche intraculturelle destinée à réduire les dommages liés à la dépendance à l’alcool chez les Mbya-Guarani du Rio Grande do Sul, au Brésil
Luciane Ouriques Ferreira et Carlos Coloma
p. 175–216
RésuméFR :
Cet article présente une recherche-action réalisée depuis l’année 2000 au sein de l’ethnie mbya-guarani de Rio Grande do Sul, au Brésil. Cette recherche cherche à collaborer avec les programmes développés actuellement pour intervenir sur la consommation excessive de boissons alcooliques et sur ses conséquences, notamment en ce qui concerne l’identification du sujet d’intervention.
Traditionnellement, la substance « alcool » était le sujet principal dans la conception des programmes, alors que l’on cherchait à diminuer son accessibilité et sa consommation. Dans ce projet, une perspective ethnographique émique a été adoptée, ce qui a permis d’identifier les modèles explicatifs de la consommation de boissons chez les autochtones guaranis.
Un aspect fondamental réside dans la compréhension de la notion de personne et du système médical traditionnel, où la notion d’ « esprit », binaire dans ce cas, a permis de comprendre l’association de l’esprit de l’alcool qui se marie avec l’esprit de nature tellurique de celui qui boit. Dans un sens plus large, l’interprétation sociale explique que les communautés n’ayant pas de maison de guérison (Opy) sont les plus vulnérables, car elles n’ont pas de lien avec le dieu créateur (Ñanderu) qui protège les individus contre les risques de devenir malades ou alcooliques.
Face au manque de services de santé adéquats pour prévenir et pour traiter le problème de l’alcoolisme, un réseau de guérisseurs et d’assistants a été développé. Ces personnes agissent dans toutes les communautés et, jusqu’à présent, elles ont réussi à réduire la consommation de boissons par la restitution de l’esprit divin et des réunions communautaires.
EN :
This article presents the action-research that is being carried out since year 2000, with the Mbya-Guarani population of Río Grande do Sul, Brazil. This study is intended to contribute to the programs that are being carried out, to deal with the excessive consumption of alcoholic beverages and their consequences, especially focusing on the identification of the subject being targeted.
Traditionally, the substance “alcohol” is treated as the main subject for the design of programs, for reducing accessibility and consumption. This research is considered from an emic standpoint of study in which focalized ethnography enables the identification of explanatory models of beverage consumption by Guarani indigenous population.
A fundamental aspect is the understanding of the notion of person and the traditional medical system, where the notion of “spirit” in this binary case enables the apprehension of the association of the alcohol’s spirit that matches with the spirit of the drinker’s telluric nature. In a broader sense, the social interpretation explains that the most exposed communities are those with no healing houses (Opy) because there is no tie with the creator god (Ñanderu) who protects from the dangers of sickness and from becoming alcoholics.
Due to the lack of the proper health services to prevent and treat the problem of alcoholism, a network of healers and helpers was set up to operate in all the communities, and up to now, it has succeeded in reducing the consumption of beverages through the restitution of the divine spirit and community meetings.
The VIGISUS project is a plan funded by the World Bank to develop a national health surveillance system, in which there is a component to develop the indigenous health system.
ES :
Este articulo presenta la experiencia que esta siendo realizada desde el año 2000, con la población Mbya-Guarani de Río Grande do Sul, Brasil. Espera contribuir con los programas que están siendo desarrollados para intervenir sobre el consumo excesivo de bebidas alcohólicas y sus consecuencias, especialmente en la identificación del sujeto sobre el cual se espera actuar.
Tradicionalmente la sustancia “alcohol” es tratado como el sujeto principal para el diseño de programas, buscándose disminuir la accesibilidad y el consumo. En esta experiencia fue adoptada una perspectiva émica de estudio en la cual la etnografía focalizada permitió identificar los modelos explicativos del consumo de bebidas de los indígenas guaranis.
Un aspecto fundamental es la comprensión de la noción de persona y el sistema médico tradicional, donde la noción de “espíritu” en este caso binario, permitió comprender la asociación del espíritu del alcohol que se casa con el espíritu de naturaleza telúrica del bebedor. En un sentido más amplio, la interpretación social explica que en las comunidades que no tienen casas de curación (Opy) son las más expuestas debido que no existe el vínculo con el Dios creador (Ñanderu) que protege de los peligros de la enfermedad y de tornarse bebedores.
Frente a la falta de servicios de salud adecuados para prevenir y tratar el problema del alcoholismo, fue desarrollada una red de curanderos y de ayudantes que están actuando en todas las comunidades y que hasta el presente consiguieron reducir el consumo de bebidas a través de la restitución del espíritu divino y de las reuniones comunitarias.
El Proyecto VIGISUS es un projecto financiado por el Banco Mundial para desarrollar un sistema de vigilancia nacional en salud, dentro del cual existe un componente para desarrollar el sistema de salud indígena.