Résumés
Résumé
Cet article s’intéresse à la réécriture de l’Élucidation médiévale (l’un des prologues « postiches » du Conte du graal et de ses trois premières Continuations) que propose La Tresplaisante et recreative hystoire de Perceval le Galloys, imprimée en 1530. Si le choix d’éditer ce prologue obscur – à tous les sens du terme – illustre sans doute le goût de la Renaissance pour une forme d’altérité médiévale, il témoigne aussi des limites de la compréhension de la forme d’archaïsme que met en oeuvre délibérément ce prologue qui invente, à la faveur d’une écriture lacunaire et opaque, un mythe sur l’origine perdue des récits arthuriens. L’article fait à terme l’hypothèse que l’imprimé marque, à cet égard, un autre rapport au temps, qui s’exprime dans un nouvel imaginaire de la production romanesque et un nouveau modèle de généalogie littéraire.
Abstract
This article examines the rewriting of the medieval Elucidation (one of the “false” prologues of the Story of the Grail and its first three Continuations) that is proposed by La Tresplaisante et recreative hystoire de Perceval le Galloys, printed in 1530. If the choice to publish this obscure prologue – obscure in every sense of the word – undoubtedly illustrates the taste of the Renaissance for a form of medieval otherness, it also demonstrates the limits of the understanding of the form of archaism that the prologue deliberately uses, which has created, owing to an incomplete and opaque writing style, a myth about the lost origin of Arthurian narratives. The article hypothesizes that the printed word marks, with regard to this, another relationship to time, which is expressed in a new imaginary of the novelistic production and a new model of literary genealogy.