FR :
Entre 2005 et 2009, l’Institut français de l’Université de Regina a organisé une série de quatre « Tables rondes des francophones et des Métis de l’Ouest canadien », qui ont rassemblé des membres des communautés francophones et métisses de la Saskatchewan. Dans cet article, nous revenons sur ce projet de rapprochement et de réconciliation afin de comprendre la manière dont les Métisses et Métis ont parlé de leur appartenance et de leur nation à leurs interlocutrices et interlocuteurs fransaskois. Nous avons remarqué qu’en dépit de plusieurs proximités, l’accent a été mis sur le besoin de tenir compte des différences entre les deux groupes. Après une description des tables rondes, nous nous tournons vers le champ des études métisses pour comprendre le contexte intellectuel dans lequel les tables rondes se sont (inconsciemment) inscrites et prennent sens aujourd’hui. La description et l’analyse qui suivent portent sur les micro-récits offerts par des participantes et des participants métis, autour de deux thèmes principaux : d’abord, la manière dont ils ont présenté l’identité et l’appartenance métisses ; ensuite, les conditions proposées pour établir de nouvelles relations avec les communautés francophones. Au terme de cet exercice, nous dégageons quelques leçons méthodologiques au moment où les communautés francophones cherchent à développer des relations de respect mutuel et à participer à la réconciliation avec les Premiers Peuples.
EN :
Between 2005 and 2009, the Institut français of the University of Regina organized a series of four “Round Tables between Francophones and Métis in Western Canada” which gathered members of Francophone and Métis communities in Saskatchewan. In this paper, we look back at this initiative, which aimed at coming together and at reconciliation, in order to understand the manners in which Métis participants communicated their belonging and their nationhood to their Fransaskois interlocutors. We find that in spite of various proximities, they insisted on the need to account for the differences between the two groups. After describing the Round Tables, we turn to the field of Métis studies to understand the intellectual context into which the Round Tables (unknowingly) inserted themselves, and which gives them meaning today. The description and analysis that follow focus on the micro-stories offered by Métis participants, around two principal themes: first, the manner in which participants presented Métis identity and belonging; second, the conditions they proposed for the creation of new relations with Francophone communities. Finally, we share a few methodological lessons that emerged from this exercise, at a moment when Francophone communities attempt to develop relations of mutual respect and take part in reconciliation with Indigenous peoples.