Journal of the Canadian Historical Association
Revue de la Société historique du Canada
Volume 31, numéro 1, 2021
Sommaire (9 articles)
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Word from the Editor-in-Chief
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Note de la rédactrice en chef
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Louis-Joseph Papineau’s Seigneurialism, Republicanism, and Jeffersonian Inclinations
Olivier Guimond
p. 5–37
RésuméEN :
Historians have acknowledged that Louis-Joseph Papineau’s political ideas were closely related to Jeffersonian republicanism, but no extensive analysis of this relation has yet been provided. Papineau’s fundamental position on seigneurialism has often been reduced to a supposedly egoistic refusal to endorse the abolition of seigneurial property envisioned by Patriotes in 1838. As close readings of Papineau’s correspondence and speeches reveal, his seigneurialism may be understood in light of his admiration of Jefferson and long-term inclinations for Jeffersonian republicanism. The seigneurial regime, for Papineau, was consistent with what he perceived to be the egalitarian nature of New World societies, such as Lower Canada. It also acted as a system of “free” land distribution, which, in turn, favoured the settlement of independent and virtuous citizens on whom could rest a democratic republic. Moreover, Papineau viewed seigneurialism as a good way to prepare Canadians for integration into a continental American republican society by helping preserve the highly moral character of their nationalité. Papineau’s republican seigneurialism, far from representing a paradoxical stance, was a unique form of “local” republicanism deeply rooted in a French Canadian institution and a “universal” republican ideal.
FR :
Les historiens ont reconnu que les idées politiques de Louis-Joseph Papineau étaient étroitement liées au républicanisme jeffersonien, mais aucune analyse approfondie de cette relation n’a encore été proposée. La position fondamentale de Papineau sur le seigneurialisme a souvent été réduite à un refus prétendument égoïste d’endosser l’abolition de la propriété seigneuriale envisagée par les Patriotes en 1838. Comme le révèle une lecture attentive de la correspondance et des discours de Papineau, son seigneurialisme peut être compris à la lumière de son admiration pour Jefferson et de son penchant de longue date pour le républicanisme jeffersonien. Le régime seigneurial, pour Papineau, était conforme à ce qu’il percevait comme la nature égalitaire des sociétés du Nouveau Monde, telles que le Bas-Canada. Il agissait également comme un système de distribution « gratuite » des terres, qui, à son tour, favorisait l’établissement de citoyens indépendants et vertueux sur lesquels pouvait reposer une république démocratique. De plus, Papineau considérait le seigneurialisme comme un bon moyen de préparer les Canadiens à l’intégration dans une société républicaine continentale américaine en aidant à préserver le caractère hautement moral de leur nationalité. Le seigneurialisme républicain de Papineau, loin de représenter une position paradoxale, était une forme unique de républicanisme « local » profondément enraciné dans une institution canadienne-française et dans un idéal républicain « universel ».
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The Slow Conquest of the Argentine Frontier: From the Subversive Gaucho through the Erasure of First Peoples to the Cold War Military Triumph over Antarctica
David M. K. Sheinin
p. 39–66
RésuméEN :
This article assesses the shifting character of the Argentine frontier. Over time, Argentines have altered their understanding of the concept of a frontier. Two constants over the past century and a half, however, have been the popular notion of the conquest of Indigenous peoples as balefully incomplete, and the associated idea of a racially compromised frontier. These have contrasted sharply with settler myths of the destruction of First Peoples as a steppingstone to early nation building. During the mid-twentieth century, the influence of US American cowboy culture helped confirm the erasure of Indigenous Argentines in popular culture. At the same time, there was a southward shift of the imagined frontier in cultural, territorial, and military claims to Malvinas and Antarctica, territories that, unlike northern Argentine provinces, held no Indigenous populations.
FR :
Cet article évalue le caractère changeant de la frontière argentine. Au fil du temps, les Argentins ont modifié leur compréhension du concept de frontière. Cependant, deux constantes se sont maintenues au cours du dernier siècle et demi : la notion populaire de la conquête des peuples indigènes comme étant incomplète, et l’idée qui lui est associée d’une frontière racialement compromise. Ces idées ont fortement contrasté avec les mythes du colonisateur qui voyaient dans la destruction des peuples autochtones un tremplin pour la construction de la nation. Au milieu du XXe siècle, l’influence de la culture des cowboys américains a contribué à confirmer l’effacement des indigènes argentins dans la culture populaire. En même temps, on a assisté à un déplacement de la frontière imaginaire vers le sud dans les réclamations culturelles, territoriales et militaires des Malouines et de l’Antarctique, des territoires qui, contrairement aux provinces du nord de l’Argentine, n’abritaient pas de populations autochtones.
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Black Minstrelsy on Canadian Stages: Nostalgia for Plantation Slavery in the Nineteenth and Twentieth Centuries
Cheryl Thompson
p. 67–94
RésuméEN :
Blackface minstrelsy, which began in the American northeast in the 1820s and 1830s, featured White, mostly male performers, who crossed racial boundaries by mimicking African Americans with the supposedly “authentic” music, humour, and dance ostensibly common on southern plantations. By the 1860s, newly emancipated African Americans also performed on stages in blackface. By the end of the nineteenth century, however, Black actors performed out of blackface, but they were still required to perpetuate stereotypes plucked from the plantation. These troupes were led by both Black and White managers who promoted their performances as “authentic” and “nostalgic.” These elements of the black minstrel show — most prominently its supposedly “real” depictions of the American South and plantation slavery — resonated with Canadian audiences. It therefore provides another lens — outside of immigration policies and de facto Jim Crow — through which to explain the presence of anti-Black racism and xenophobia in late-nineteenth and early-twentieth-century Canada. By examining the content of black minstrelsy, the role its managers play in its productions, and promotion in newspapers, this article raises questions about the extent to which Canadians have been historically complicit in the denigration of Black people.
FR :
Le blackface minstrelsy, qui a vu le jour dans le nord-est des États-Unis dans les années 1820 et 1830, mettait en scène des artistes blancs, principalement des hommes, qui franchissaient les frontières raciales en imitant des Afro-Américains avec la musique, l’humour et la danse prétendument « authentiques », courants dans les plantations du sud. Dans les années 1860, les Afro-Américains nouvellement émancipés se produisaient également sur scène en blackface. À la fin du XIXe siècle, cependant, les acteurs noirs ne se grimaient plus en noir, mais ils devaient toujours perpétuer les stéréotypes de la plantation. Ces troupes étaient dirigées par des directeurs noirs et blancs qui présentaient leurs spectacles comme « authentiques » et « nostalgiques ». Ces éléments du spectacle de minstrel noir — surtout ses représentations soi-disant « réelles » du Sud des États-Unis et de l’esclavage dans les plantations — ont trouvé un écho auprès du public canadien. Ils constituent donc une autre perspective d’approche — en dehors des politiques d’immigration et Jim Crow de facto — pour expliquer la présence du racisme et de la xénophobie anti-Noirs au Canada à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. En examinant le contenu de la minstrelsy noire, le rôle joué par les directeurs dans ses productions et la promotion dans les journaux, cet article soulève des questions sur l’étendue à laquelle les Canadiens ont été historiquement complices du dénigrement des Noirs.
CHA Best Scholarly Book in Canadian History Roundtable / Table ronde de la SHC sur le meilleur livre savant en histoire canadienne
Shirley Tillotson’s Give and Take: The Citizen-Taxpayer and the Rise of Canadian Democracy
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CHA Best Scholarly Book in Canadian History Roundtable / Table ronde de la SHC sur le meilleur livre savant en histoire canadienne
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Take and Take: The Citizen-Taxpayer and the Rise of Democratic Colonialism in Canada
Brian Gettler
p. 97–103
RésuméEN :
Tillotson’s Give and Take is a major contribution to Canadian history, a highly engaging analysis of culture and politics in the critical yet wildly understudied field of fiscal policy. The book makes the persuasive argument that the taxpayer was never somehow anathema to the citizen but rather that the two figures were mutually constitutive. After presenting a general overview of the Give and Take, this review considers its treatment of First Nations and taxation. While the book fruitfully covers the topic, the review argues that Tillotson might have used her material to profile not the rise of Canadian democracy but that of democratic colonialism in Canada.
FR :
Give and Take de Tillotson est une contribution majeure à l’histoire du Canada, une analyse très envoûtante de la culture et de la politique dans le domaine crucial et pourtant très peu étudié de la politique fiscale. L’ouvrage présente un argument convaincant selon lequel le contribuable n’a jamais été l’anathème du citoyen, mais plutôt que les deux parties se sont constituées mutuellement. Après avoir présenté une vue d’ensemble du livre Give and Take, cet essai examine le traitement qu’il effectue des Premières Nations et de la fiscalité. Bien que le livre traite le sujet avec succès, cette critique avance que Tillotson aurait pu utiliser son matériel non pas pour profiler la montée de la démocratie canadienne, mais celle du colonialisme démocratique au Canada.
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Talking Tax to Social Policy Historians
Lisa Pasolli
p. 105–113
RésuméEN :
When it comes to the links between taxation and social policy, the growth of the welfare state, funded by income tax, is the obvious starting point. But in Give and Take, Tillotson goes far beyond the obvious. In her hands, the tax system has complex “welfare effects.” Looking through the tax lens, Tillotson gives us fresh perspectives on the origins, politics, and consequences of social welfare programs, as well as the negotiation of social citizenship rights and obligations. In this essay, I also suggest Give and Take points us towards a relatively unexplored set of questions about the history of social policy in twentieth-century Canada, namely how the tax system and especially tax expenditures have been used to achieve social policy objectives.
FR :
Quand il est question des liens entre la fiscalité et la politique sociale, la croissance de l’État-providence financé par l’impôt sur le revenu est le point de départ évident. Mais dans Give and Take, Tillotson va bien au-delà de ce qui est manifeste. D’après elle, le régime fiscal a des « effets de bien-être » complexes. En regardant à travers la lentille fiscale, Tillotson nous offre des nouvelles perspectives sur les origines, les politiques et les conséquences des programmes d’aide sociale, ainsi que sur la négociation des droits et obligations de la citoyenneté sociale. Dans cet essai, je propose également que Give and Take nous oriente vers un ensemble de questions relativement inexplorées sur l’histoire de la politique sociale au Canada au XXe siècle, à savoir comment le système fiscal et surtout les dépenses fiscales ont été utilisés pour atteindre des objectifs de politique sociale.
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The Business of Taxes, the Taxation of Business and the Question of Democracy
Dimitry Anastakis
p. 115–127
RésuméEN :
Shirley Tillotson’s Give and Take: The Citizen-Taxpayer and the Rise of Canadian Democracy provides an opportunity to examine this important work’s approach to taxation and business, even if the book’s focus is not primarily focused upon business taxes, businesspeople, or the role of business in taxation policy over the period that that book addresses. This article looks at how Give and Take explores business and taxation, and at how Tillotson engages with some of the key elements and themes in Canadian business history. While not a business historian, Tillotson provides important insights into how we understand the intersection of business and taxation.
FR :
L’ouvrage de Shirley Tillotson, Give and Take : The Citizen-Taxpayer and the Rise of Canadian Democracy, offre une occasion d’examiner l’approche de cette oeuvre importante en matière de fiscalité et d’affaires, même si le centre d’intérêt du livre n’est pas principalement axé sur les impôts des entreprises, les gens d’affaires ou le rôle des entreprises dans la politique fiscale au cours de la période traitée. Cet article examine la manière dont Give and Take explore les affaires et la fiscalité, et comment Tillotson intervient dans certains éléments et thèmes clés de l’histoire des affaires au Canada. Bien qu’elle ne soit pas une historienne du domaine, Tillotson propose des aperçus importants sur la façon dont nous comprenons l’intersection entre les affaires et la fiscalité.