FR :
Dans le sud du Chili, depuis les années 1990 et l’enclenchement de la « transition à la démocratie », on a assisté à la multiplication d’actions de protestation mapuche, principal peuple indien du Chili, autour de la revendication de droits territoriaux et fonciers.
Ces actions défiant la propriété privée et la légalité ont vite été catégorisées comme l’expression d’un « nouveau radicalisme indigène » par la presse, et sanctionnées par la multiplication d’actions en justice contre leurs supposés auteurs, labéllisés comme « extrémistes », voire « terroristes ». Le présent article s’attache, à partir de l’évolution des mobilisations mapuche, à montrer que la radicalité n’est pas une essence et qu’elle doit avant tout être appréhendée comme une lutte de classement.
EN :
In southern Chile, since the 1990s and the beginnings of the “transition to democracy,” the country’s largest indigenous group, the Mapuche, have increased their protest initiatives in support of their territorial and land ownership claims. These actions in defiance of private property and legality were quickly categorized by the press as the manifestation of a “new indigenous radicalism” and were punished by a significant number of legal proceedings against their supposed authors, who were labelled “extremists” or even “terrorists.” In examining the development of Mapuche activism, this paper seeks to show that radicalism is not an essence in itself, but should be seen above all as a form of “classification struggle” (Bourdieu’s lutte de classement)