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Autophagie et destruction des lymphocytes T CD4 par le VIH-1Autophagy and CD4 T lymphocyte destruction by HIV-1[Notice]

  • Lucile Espert,
  • Mélanie Denizot,
  • Marina Grimaldi,
  • Véronique Robert-Hebmann,
  • Bernard Gay,
  • Mihayl Varbanov,
  • Patrice Codogno et
  • Martine Biard-Piechaczyk

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  • Lucile Espert
    Laboratoire Infections Rétrovirales et Signalisation cellulaire,
    UMR 5121CNRS/UM1,
    Institut de Biologie,
    4, boulevard Henri IV,
    34000 Montpellier,
    France.
    lucile.espert@univ-montp1.fr

  • Mélanie Denizot
    Laboratoire Infections Rétrovirales et Signalisation cellulaire,
    UMR 5121CNRS/UM1,
    Institut de Biologie,
    4, boulevard Henri IV,
    34000 Montpellier,
    France.

  • Marina Grimaldi
    Laboratoire Infections Rétrovirales et Signalisation cellulaire,
    UMR 5121CNRS/UM1,
    Institut de Biologie,
    4, boulevard Henri IV,
    34000 Montpellier,
    France.

  • Véronique Robert-Hebmann
    Laboratoire Infections Rétrovirales et Signalisation cellulaire,
    UMR 5121CNRS/UM1,
    Institut de Biologie,
    4, boulevard Henri IV,
    34000 Montpellier,
    France.

  • Bernard Gay
    Laboratoire Infections Rétrovirales et Signalisation cellulaire,
    UMR 5121CNRS/UM1,
    Institut de Biologie,
    4, boulevard Henri IV,
    34000 Montpellier,
    France.

  • Mihayl Varbanov
    Laboratoire Infections Rétrovirales et Signalisation cellulaire,
    UMR 5121CNRS/UM1,
    Institut de Biologie,
    4, boulevard Henri IV,
    34000 Montpellier,
    France.

  • Patrice Codogno
    Inserm U756,
    Faculté de Pharmacie,
    Université Paris XI,
    92296 Châtenay-Malabry,
    France.

  • Martine Biard-Piechaczyk
    Laboratoire Infections Rétrovirales et Signalisation cellulaire,
    UMR 5121CNRS/UM1,
    Institut de Biologie,
    4, boulevard Henri IV,
    34000 Montpellier,
    France.

La mort cellulaire programmée (PCD, programmed cell death) est un processus physiologique essentiel pour le maintien de l’homéostasie. Au cours de l’évolution, plusieurs mécanismes de mort, souvent intriqués, se sont mis en place pour assurer au mieux la survie des organismes [1]. L’absence de PCD peut contribuer au développement de pathologies telles que le cancer et, de façon inverse, une PCD excessive peut aussi devenir pathologique, comme c’est le cas pour l’immunodéficience provoquée par le VIH-1 (virus de l’immunodéficience humaine). Cela montre bien la nécessité d’un très haut niveau de régulation entre survie et mort cellulaire. Deux types majeurs de PCD sont connus : la PCD de type I ou apoptose et la PCD de type II, ou mort autophagique [2, 3]. L’autophagie (Figure 1) est un mécanisme physiologique hautement régulé dépendant des gènes ATG (autophagy-related genes), faisant intervenir deux systèmes de conjugaison semblables au processus d’ubiquitination (formation des conjugués Atg12-Atg5-Atg16 et Atg8/LC3-PE), et de plusieurs voies de signalisation [4]. La découverte des gènes ATG chez la levure a permis de reconsidérer ce processus longtemps laissé de côté par manque d’outils [5]. L’autophagie a pour fonction primaire de réguler le recyclage des protéines à durée de vie longue et des organelles cellulaires. Ce processus est caractérisé par une dégradation de composés cytoplasmiques à l’intérieur de vacuoles appelées autophagosomes. Les autophagosomes fusionnent avec les lysosomes pour former des autophagolysosomes qui sont les compartiments terminaux de la dégradation [4]. La phosphatidylinositol 3 -kinase de classe III est impliquée dans les phases précoces de la formation des vacuoles et contrôle la voie autophagique en s’associant avec la protéine ATG6/Beclin 1 au niveau du réseau trans-golgien [6]. Les mécanismes moléculaires impliqués dans la formation des autophagosomes et régulés par ce complexe de signalisation sont encore indéterminés. L’autophagie est un processus complexe car il peut conduire soit à la survie, soit à la mort cellulaire [7]. De façon intéressante, de plus en plus de travaux montrent que l’autophagie et l’apoptose sont des processus étroitement liés. En effet, l’autophagie peut être indépendante de l’apoptose, l’inhiber ou au contraire être nécessaire à son induction. Cependant, les voies de signalisation responsables de ces connexions ne sont pas claires [8]. Un lien moléculaire entre ces deux processus provient de l’interaction entre la protéine autophagique ATG6/Beclin 1 et la protéine anti-apoptotique Bcl-2. Cette interaction pourrait jouer un rôle de « rhéostat » entre autophagie et apoptose et ainsi déterminer le devenir de la cellule [9, 10]. L’infection par le VIH-1 entraîne une destruction progressive des lymphocytes T CD4 aboutissant, à plus ou moins long terme, à la phase Sida (syndrome d’immunodéficience acquise). De nombreux travaux ont permis de montrer que des phénomènes d’apoptose survenant dans des lymphocytes T CD4 infectés, mais aussi et surtout dans les lymphocytes T non infectés, étaient responsables, au moins en partie, de la disparition de cette population cellulaire [11]. La mort des cellules T CD4 peut être induite par des interactions directes entre le virus et la cellule cible et par l’activation des systèmes immunitaires et inflammatoires de l’hôte. Parmi les déterminants viraux impliqués dans ce phénomène de mort cellulaire, les glycoprotéines d’enveloppe virales (gp120/gp41, ici appelées Env pour enveloppe) jouent un rôle majeur en interagissant avec le récepteur CD4 et un co-récepteur, CXCR4 ou CCR5, molécules de signalisation intervenant dans la physiologie cellulaire [12]. Malgré de nombreux travaux réalisés, la nature des premiers signaux induits directement par le virus et conduisant à la mort cellulaire n’a toujours pas été identifiée. Les résultats obtenus dans notre équipe montrent que l’interaction entre Env et CXCR4 active une voie de signalisation conduisant à la …

Parties annexes