p. 122–126
Notice
Résumé
Les interventions de sept participants à une table-ronde sur la pratique dans les Centres de services sociaux, permettent de saisir les contrôles bureaucratiques qui pèsent sur l’action des professionnels.Bureaucratisés, contrôlés, certains agents des services sociaux tentent cependant de développer des stratégies pour résister à cette déqualification, pour retrouver une certaine autonomie dans leur institution et créer des liens nouveaux avec les usagers des services.Deux textes en encart illustrent le discours non-officiel et les stratégies de ces acteurs du champ social.
Chantal Lavigne et Monique Cloutier
p. 127–131
Notice
Résumé
Une revue gérée de façon relativement autonome par rapport à la direction, permet de créer des débats sur la pratique, dans un Centre de services sociaux. L’auteur raconte l’histoire de cette revue, les problèmes quotidiens de la production, les difficultés de faire écrire un personnel privé de parole, les remous institutionnels autour des numéros. Outil contesté de communication, cette revue a permis des échanges importants, de défendre des projets, de questionner la direction. La suppression de cette revue permet de s’interroger sur la place qu’elle occupait et sur les pouvoirs qu’elle dérangeait.
Michel Dorais
p. 132–135
Notice
Résumé
L’auteur relate l’histoire américaine puis québécoise des démarches entreprises pour faire reconnaître la légitimité de services destinés aux gais et aux lesbiennes aux prises avec des problèmes liés à la perception négative de leur orientation affective/sexuelle et la nécessité de développer des pratiques individuelles et collectives en accord avec une vision de l’homosexualité débarrassée de préjugés. L’accent est mis sur les difficultés rencontrées à faire inscrire dans une institution publique de services sociaux des pratiques professionnelles non discriminatoires et, si nécessaire, des services spécialisés pour les personnes d’orientation homosexuelle.Les groupes autonomes de gais et de lesbiennes jouent un rôle de groupes de pression et parviennent à se faire reconnaître comme interlocuteurs valables auprès des institutions concernées. Des programmes prennent forme, qui répondent à de nombreuses demandes.
Gilbert Renaud
p. 136–140
Notice
Résumé
Si la mise sur pied dans un Centre de services sociaux d’un programme adapté aux besoins des homosexuels marque une étape vers la fin de l’oppression de ces derniers dans les services psychosociaux, il faut se garder de l’associer trop rapidement au projet de libération qui anime le mouvement homosexuel. On risquerait de confondre libération et modernisation.De l’utopie de départ qui visait une réappropriation par la communauté de sa propre gestion et une véritable emprise sur les services dont elle avait besoin, on a abouti à une institutionnalisation et à un élargissement du marché professionnel des services psychologiques.Les homosexuels doivent maintenant se fondre dans la masse de ceux qui luttent contre la domination des appareils. Ils sortent des coulisses pour devenir des acteurs sociaux.
p. 141–149
Notice
Résumé
Une table-ronde a réuni huit intervenants sociaux de CLSC sur le thème de ces pratiques (avec les femmes, les jeunes, les personnes âgées, etc.) et insiste sur la menace que les coupures budgétaires en cours font peser sur les pratiques de prévention, d’innovation sociale et de mobilisation.
Henri Dorvil et Jean-Marie Gourvil
p. 150–154
Notice
Résumé
Ce qu’il y a de neuf aujourd’hui en psychiatrie, c’est le mouvement alternatif. Il questionne les rapports sociaux et les conditions de vie qui constituent les bases matérielles de la folie. D. Cossette présente l’expérience de la Maison St-Jacques à Montréal qui trouve sa place entre l’anti-psychiatrie et la psychiatrie traditionnelle. C. Audet milite pour la défense des droits des psychiatrisés au sein du groupe Autopsy et livre sa « Parole d’ex-psychiatrisée » qui fait une critique virulente de la pratique psychiatrique, qu’elle soit hospitalière ou alternative.
Robert Letendre et Monique Panaccio
p. 155–158
Notice
Résumé
La mise sur pied du groupe Solidarité-psychiatrie, projet autonome orienté et géré par ses membres, guidé par des balises psychanalytiques et fondé sur l’idée d’« institution éclatée » est une recherche d’alternative au traitement de la souffrance mentale par l’institution psychiatrique. Il regroupe des personnes désireuses de constituer un réseau où l’entraide côtoie la recherche et où la folie est envisagée sous ses angles psychologiques, socio-économiques et culturels.Solidarité-psychiatrie représente pour ses membres une manière de prendre sa folie en main, un réseau de vie où l’on utilise les éléments curatifs de la vie quotidienne pour en arriver à un mieux-être individuel et collectif. Il est aussi un collectif qui dénonce les faiblesses, irrégularités et injustices des « traitements » psychiatriques.
Maurice Moreau
p. 159–171
Notice
Résumé
L’approche structurelle que l’auteur a développée vise deux objectifs : réduire la distance sociale entre l’intervenante et la cliente, comprendre et résoudre les problèmes sociaux dans leur contexte social, politique et économique. Le postulat de base est que les conditions matérielles objectives engendrées par le patriarcat et le mode de production capitaliste déterminent la façon dont les hommes et les femmes, selon leur classe sociale, pensent et agissent.À travers le récit critique de son cheminement de formation, l’auteur expose comment divers modèles de thérapie familiale (Epstein, Minuchin, Satir) et d’intervention de réseau lui ont permis d’élaborer de façon critique son propre modèle d’approche structurelle.
Jean-Marie Gourvil
p. 172–178
Notice
Résumé
On ne peut pas comprendre les innovations qui apparaissent dans le champ social, dans les institutions qui dispensent des services sociaux, en utilisant uniquement les concepts de contrôle social ou de reproduction. Les services sociaux sont traversés par plusieurs logiques contradictoires, par des stratégies multiples. Les innovations qui apparaissent dans ce champ doivent être analysées en fonction de ces logiques multiples. Appareil de domination, système bureaucratique, lieu d’un pouvoir professionnel, les services sociaux sont aussi des lieux politiques où certaines stratégies des acteurs du social manifestent la pénétration de l’appareil d’État par les mouvements sociaux.