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La côte nord du Pérou regorge de sites archéologiques de l’époque préhispanique, mais cette région reste encore peu fréquentée par les touristes internationaux. La ville de Trujillo, capitale de la région de La Libertad, est située dans la direction opposée de Cuzco et du Machu Picchu, à neuf heures en autobus de Lima. Les subventions et les plans de développement se concentrent principalement dans la région centre-sud (Cuzco et Machu Picchu), créant de fortes inégalités sociales entre le nord et le sud du Pérou. Dans un tel contexte, de quelle façon la mise en valeur de l’archéologie sur la côte nord du pays s’articule-t-elle ? Quel est le rôle de l’archéologie pour les populations régionales ? De quelle façon le développement et la mise en place de dispositifs et la programmation d’activités culturelles et communautaires influent-ils sur la transmission de valeurs ainsi que le développement d’une identité régionale sur la côte nord du Pérou ? À partir de deux études de cas, Chan Chan et Huacas de Moche, nous cherchons à faire ressortir différentes approches de mise en valeur et d’exposition utilisées au complexe archéologique et au musée de site. La cité de Chan Chan aurait été la capitale du royaume de Chimor (900 à 1476 apr. J. ‑ C.) et utilisée à titre de siège du gouvernement, de résidence, de centre administratif et de centre religieux. Le complexe de Huaca del Sol y de la Luna aurait été la capitale de la civilisation moche (100 av. J. ‑ C. à 700 apr. J. ‑ C.) à son apogée. Il représente l’un des plus anciens centres cérémonials urbains de la côte nord du Pérou. L’analyse des circuits de visites aux complexes archéologiques et aux musées de site de Chan Chan et de Huacas de Moche vise à mettre en parallèle deux approches d’utilisation de dispositifs et de construction d’un discours sur l’archéologie. Le cas du musée de site de Chan Chan présente un modèle muséographique des années 1990, tandis que celui du musée de site de Huacas de Moche propose une approche puisant ses concepts dans la nouvelle muséologie (2010). Par ailleurs, ces modèles de gestion, l’un issu du secteur public (Chan Chan) et l’autre (Huacas de Moche) émanant d’une gestion mixte, ont une influence sur la manière de présenter l’archéologie au public. Cela nous amène à nous questionner sur le rôle du musée de site dans la construction d’un discours sur l’archéologie, ainsi que sur son lien avec la communauté locale.