EN :
The WeeFestival, English Canada’s first performance festival dedicated to children from ages 0 to 5, acts as an advocate for the early years demographic and for the artists who create for them through three key elements of festival structure: programming, space, and creative/artistic exchange. Engaging with research by Ben Fletcher-Watson, Lise Hovik, Matthew Reason, and Adele Senior, this article uses company archives, artist interviews, and the writer’s personal experiences to analyze how the WeeFestival temporarily establishes an alternative public sphere that challenges policy-makers, funders, and artists to rethink relationships between arts, very young citizens, and urban life. Even though very young citizens may not initially know that they want to experience art, the festival attends to the interests and responses of young people, demonstrates respect for their capacity to be emotionally and intellectually engaged by artful and thoughtful productions, and establishes festivalized spaces that put an alternative public sphere into action, gesturing to the possibility of real social change. Taking into account the significance of programming for artists, educators, and policy-makers alongside the significance of meaningful audience-artist exchange, the analysis suggests that events like the WeeFestival have the capacity to gently shift how urban dwellers perceive very young children and the way they interact with the arts in daily life.
FR :
Le WeeFestival, le tout premier festival de performance consacré aux tout-petits de 0 à 5 ans au Canada anglais, défend les intérêts de son jeune public et des artistes qui s’y adressent en créant pour eux une structure festivalière à trois composantes : une programmation, un espace et un lieu d’échange créatif et artistique. Dans cet article, Heather Fitzsimmons-Frey s’appuie sur des travaux de recherche réalisés par Ben Fletcher-Watson, Lise Hovik, Matthew Reason et Adèle Senior, et fait usage de pièces d’archives, d’entretiens avec des artistes et de ses propres expériences pour examiner comment le WeeFestival réussit à créer un espace public qui incite les décideurs, les bailleurs de fonds et les artistes à repenser le lien entre les arts, les citoyens en bas âge et la vie urbaine. S’il est vrai que les très jeunes citoyens ne savent pas toujours qu’ils souhaitent vivre des expériences artistiques, le festival est à l’écoute des intérêts et des réactions des jeunes, respecte leur capacité à être interpellés émotivement et intellectuellement par des productions artistiques bien pensées et crée des lieux à l’intérieur desquels une sphère publique parallèle peut se mettre en oeuvre et faire croire que le vrai changement social est possible. Fitzsimmons-Frey montre l’importance de la programmation destinée aux artistes, aux éducateurs et aux décideurs, de même que celle des échanges pertinents entre le public et les artistes. Son analyse laisse entendre que des événements comme le WeeFestival ont le potentiel de transformer doucement la façon dont les citadins perçoivent les très jeunes enfants et comment ces derniers interagissent avec les arts au quotidien.