FR :
Si l’hybridité formelle de La terre promise, Remember ! de Noël Audet renvoie d’emblée aux grandes traditions romanesques de la modernité — roman picaresque, épopée, chronique, conte —, le roman s’inscrit bien plus encore dans la tradition carnavalesque, tant par son orchestration dialogique des langages que par son imagerie grotesque. Le présent article explore ainsi les formes et les enjeux de la carnavalisation de l’oeuvre qui transcrit, sur un mode distancié, de très larges pans de la culture et de l’histoire du Québec. Chevauchant les époques et les lieux, questionnant les sens possibles de l’Histoire, de la mémoire et de l’identité, bref de la culture, La terre promise, Remember ! fait de l’hétérogénéité langagière le véhicule premier de son odyssée carnavalesque.
EN :
While the formal hybridity of Noël Audet’s La terre promise, Remember ! immediately reminds us of the great novelistic traditions of modernity (picaresque novel, epic, chronicle, tale), the work’s dialogic organisation, and its grotesque imagery, actually locate it firmly within the carnivalesque tradition. This article explores the forms and issues of the work’s carnivalisation as it uses a distanced mode to transcribe large sections of Quebec’s culture and history. Straddling time and place, questioning the possible meanings of history, memory and identity (i.e., culture), La terre promise, Remember ! makes the heterogeneity of language into the primary vehicle of its carnivalesque odyssey.