FR :
Dans cet article, l’auteur examine l’esthétique des sphères parallèles présente dans les romans du cycle de la ville-île de Pierre Yergeau et, afin d’en décrire les principales composantes, il commence par s’arrêter sur le roman intitulé 1999. L’attention se porte sur le personnage de Charles Hoffen, témoin par excellence de la logique de l’interruption sous-jacente à cette esthétique. L’hypothèse soutenue est qu’un récit brisé ne peut que mettre en scène des personnages détraqués, et que Charles en est l’exemple par excellence. Cette perspective s’élargit ensuite pour montrer, dans un premier temps, le système de communication implicite qui réunit les divers textes du cycle de la ville-île. Dans un deuxième et dernier temps, l’auteur étudie les relations entre ce cycle et l’un de ses hypotextes, le poème moderniste de T.S. Eliot, The Waste Land. On verra que la terre dévastée n’est pas qu’un thème chez Yergeau, mais un intertexte aux ramifications étonnantes.
EN :
In this article, the author examines the aesthetic of parallel spheres in Pierre Yergeau’s island-city cycle of novels, describing its key elements through an analysis of the novel entitled 1999. Attention is focused on the character of Charles Hoffen, the quintessential witness to the logic of interruption that underpins this aesthetic. It is argued that a broken narrative can only present characters that are unbalanced, and Charles is the perfect example of this type of character. The perspective then widens to show, in the first place, the implicit communications system that brings together the various texts of the island-city cycle. The author follows Charles’s tracks throughout the texts of the cycle and examines the reappearance of various other characters. In the second place, the author studies the relation between the cycle and one of its founding hypotexts, T.S. Eliot’s modernist poem The Waste Land. It becomes clear that the waste land is not just a theme in Yergeau’s work, but an intertext with surprising ramifications.