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Journal des traducteurs
Translators' Journal
Volume 49, Number 3, September 2004 L’histoire de la traduction et la traduction de l’histoire History of Translation and Translation of History Guest-edited by Georges L. Bastin
Table of contents (17 articles)
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Introduction
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Of Whales and Savages: Reflections on Translating Louis Nicolas’ Histoire naturelle des Indes occidentales
Nancy Senior
pp. 462–474
AbstractEN:
The Histoire naturelle des Indes occidentales by Louis Nicolas, an unpublished late seventeenth-century work, describes natural species in New France and many practices of native people. Translating it involves questions of language (words and expressions that have changed meaning), natural history (identifying species of plants, animals, birds and fish), and social relations. References to native people raise questions about how to deal with words such as sauvage and barbare, where the cognate word in English has different connotations from the French word.
FR:
L’Histoire naturelle des Indes occidentales de Louis Nicolas, oeuvre inédite de la fin du xviie siècle, décrit des espèces naturelles de Nouvelle-France et plusieurs pratiques des peuples autochtones. En la traduisant on fait face à des questions de langue (mots et expressions dont le sens a changé), d’histoire naturelle (identification des espèces de plantes, d’animaux, d’oiseaux et de poissons), et de rapports sociaux. Dans les allusions aux peuples autochtones, on peut se demander comment traiter des mots tels que « sauvage » et « barbare », dont le mot analogue en anglais évoque des idées différentes.
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Les Documents parlementaires : jusqu’à quel point les traductions de documents historiques ont-elles en elles-mêmes une valeur historique ?
Michel Buttiens
pp. 475–480
AbstractFR:
Pour le traducteur aux prises avec le récit historique d’événements survenus au Canada au cours des quelque 150 dernières années, il existe des références incontournables. C’est le cas des Documents parlementaires, où sont consignés, en anglais et en français, tous les documents déposés à la Chambre. Jusqu’à quel point, cependant, le traducteur est-il tenu de reprendre mot pour mot des traductions effectuées, à la hâte peut-être, il y a des dizaines d’années. La tendance au révisionnisme chez les historiens modernes doit-elle se marquer en traduction ?
EN:
For translators confronted with historical accounts of events having occurred in Canada during the last 150 years, some historical sources are essential. The Sessional Papers, which contain, in both English and French, all documents tabled in the House, are among these. To what extent are translators obliged to quote word for word translations done – in a hurry? – decades ago? Should translators follow the trend to revisionism which has been adopted by modern historians?
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The Political Translations of Monteiro Lobato and Carlos Lacerda
John Milton and Eliane Euzebio
pp. 481–497
AbstractEN:
This article examines the connection between translation and politics, concentrating on a specific period in Brazilian history, the dictatorship of Getúlio Vargas, from 1930 to 1945, and then from 1950 to 1954. It initially looks at the link between fiscal policy and translation. It then analyzes the translations, or rather, adaptations, of Peter Pan and Don Quixote, by the Brazilian writer and publisher, Monteiro Lobato. The final section of the paper will describe the situation surrounding the translation of Shakespeare’s Julius Caesar by the Brazilian politician, Carlos Lacerda, governor of the state of Guanabara (greater Rio de Janeiro) (1960-1965).
FR:
Cet article examine le lien entre la traduction et la politique, en se concentrant sur une époque spécifique de l’histoire brésilienne, soit la dictature de Getúlio Vargas, de 1930 à 1945, et de 1950 à 1954. Premièrement, l’étude examine les liens entre la politique fiscale et la traduction. Ensuite, elle analyse les traductions, ou plutôt les adaptations de Peter Pan et Don Quijote, par l’écrivain et l’éditeur, Monteiro Lobato. La dernière section décrit la situation autour de la traduction de Julius Caesar de Shakespeare par l’homme politique brésilien, Carlos Lacerda, gouverneur de l’état de Guanabara (grande Rio de Janeiro) (1960-1965).
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A Socialist Approach to Translation: A Way Forward?
Gabriele Thomson-Wohlgemuth
pp. 498–510
AbstractEN:
Within the German Democratic Republic (GDR) during the period of the Cold War, a new approach was created to the processes involved in literary translation, in fact the whole publishing industry was reorganised. Recognising translation as a social practice, the GDR consciously established conditions which encompassed the whole working environment with the aim of producing high quality translations. By recognising the historical significance of this approach, it may be abstracted and adapted to contemporary society. In so doing, it is believed that it can be developed into a constructive addition to the field of Translation Studies today.
FR:
À l’intérieur de la République démocratique allemande (RDA) dans le contexte de la Guerre froide, une nouvelle approche dans les processus impliqués pour la traduction littéraire, ainsi qu’une réorganisation de l’industrie de la publication ont vu le jour. En reconnaissant la traduction comme étant une pratique sociale, la RDA a établi des conditions qui incluent l’environnement de travail avec l’objectif de produire des traductions de haute qualité. En reconnaissant la signification historique de cette approche, il est possible de l’adapter à la société contemporaine. Nous croyons que cette approche peut amener une contribution constructive à la traductologie.
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La traduction en vers des Institutes de Justinien 1er : mythes, réalités et entreprise de versification
Claire-Hélène Lavigne
pp. 511–525
AbstractFR:
Cet article porte sur une traduction très peu connue des Institutes de Justinien 1er qui a été réalisée en France au xiii e siècle par Richard d’Annebaut. Il débute en situant l’auteur de cette traduction, puis il s’intéresse au prologue et à l’épilogue probablement rédigés par le traducteur lui-même afin d’établir pourquoi et pour qui il a traduit et, finalement il tente de circonscrire les divers facteurs qui ont pu participer à la versification de cet écrit juridique qui est la seule traduction versifiée connue d’un des textes du Corpus Iuris Civilis pour les xiiie et xive siècles français.
EN:
This article examines a relatively unknown translation of Justinian’s Institutes produced by Richard d’Annebaut in 13th-century France. It begins by looking at the author of the translation, and it then moves on to analyze the prologue and epilogue, which were presumably written by the translator himself in order to determine why and for whom he translated the Institutes. Finally and most significantly, it tries to circumscribe the various factors that might have influenced the versification of this legal textbook, which represents the only known verse translation of one of the texts forming the Corpus Iuris Civilis that was undertaken in France in the 13th and 14th centuries.
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Nouvelles aventures de Gulliver à Blefuscu : traductions, retraductions et rééditions des Voyages de Gulliver sous la monarchie de Juillet
Benoit Léger
pp. 526–543
AbstractFR:
Les Voyages de Gulliver (Swift, 1726) connaissent un grand succès au xix e siècle en France. Les quelque cent éditions parues entre 1815 et 1898 présentent une quinzaine de révisions distinctes, de versions abrégées ou expurgées et de retraductions, quoique la traduction réalisée par Pierre-François Guyot, abbé Desfontaines, en 1727 reste prédominante. L’analyse de trois versions publiées entre 1832 et 1843 (une réédition du texte de Desfontaines, une retraduction et une version expurgée pour la jeunesse), révèle comment la notion de traduction a évolué en un siècle et demi. L’étude du discours paratextuel et d’exemples tirés des passages les plus problématiques – s’agissant du « bon goût » ou des convenances – montre que des positions divergentes en matière de traduction cohabitent tout au cours du xix e siècle, cependant que les éditeurs semblent s’entendre pour proposer au lectorat français des textes retravaillés, qui ont transformé notre lecture de Gulliver en le vidant de son essence et en l’infantilisant.
EN:
Gulliver’s Travels (Swift, 1726) enjoyed considerable success in 19th century France. Over one hundred editions appeared between 1815 and 1898, which figure includes over fifteen different revisions, abridged or bowdlerized versions and retranslations. Among these the 1727 translation by Pierre-François Guyot abbé Desfontaines is predominant. An analysis of the three versions (a reedition of Desfontaines’s text, a retranslation and a bowdlerized children’s version), published between 1832 and 1843, reveals how the notion of translation evolved during the 150-year period. An examination of paratextual discourse and examples taken from the most problematic passages (issues of “good taste” or convention) demonstrates that divergent translational practices coexisted throughout the 19th century. Nevertheless, editors seemed to be in agreement when it came to offering their French readership reworked texts that transformed Gulliver by infantilizing him and effacing his essence.
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Translation in Historiography: The Garibay/León-Portilla Complex and the Making of a Pre-Hispanic Past
Gertrudis Payàs
pp. 544–561
AbstractEN:
Historians and anthropologists sometimes need to translate or to use translations in order to have access to sources written in other languages. Mexican historiography is one such case. Indeed, a good part of what we know about pre-Hispanic times has been revealed through translations. How the two most prominent Mexican Mesoamericanists have approached translation will be the focus of this work.
FR:
Historiens et anthropologues doivent à l’occasion traduire ou utiliser des traductions pour avoir accès aux sources écrites dans d’autres langues. L’historiographie mexicaine illustre bien la chose. En fait, une partie non négligeable de ce que nous savons sur la période préhispanique nous a été révélée par des traductions. Dans ce travail, j’analyse la façon dont les deux principaux mésoaméricanistes mexicains abordent la traduction.
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Traduction et révolution à l’époque de l’indépendance hispano-américaine
Georges L. Bastin
pp. 562–575
AbstractFR:
Les historiens ont montré clairement l’influence de l’Indépendance des États-Unis et de la Révolution française sur le mouvement émancipateur en Amérique hispanique entre 1776 et 1810. Cette influence ne s’est cependant pas limitée aux seules idées qui ont façonné le mouvement indépendantiste dans les colonies espagnoles. On la trouve dans les textes fondamentaux des premières républiques hispano-américaines. L’objet de cette étude est de montrer que la présence de ces idées et de ces documents en territoire latino-américain, particulièrement au Venezuela, a été rendue possible par le truchement des traductions de Manuel García de Sena (les documents nord-américains), d’Antonio Nariño (la Déclaration des droits de l’homme et des citoyens de 1789) et de Juan Picornell (la Déclaration… de 1793). C’est par le biais de la comparaison des textes, de l’analyse des conditions de production et de réception des traductions que nous avons pu montrer non seulement la filiation idéologique des trois révolutions, mais également les transformations, linguistiques et notionnelles, subies par les textes nord-américains et français dans leur version espagnole. L’appropriation, démarche traductionnelle latino-américaine caractéristique (Bastin 1996, 1998), se manifeste à nouveau pour donner lieu à de nouveaux textes, autonomes. Nous soulignerons également la contribution intellectuelle et politique de ces traducteurs ainsi que, d’une manière générale, celle de la traduction à la diffusion des idées émancipatrices en Amérique latine à la fin du xviiie siècle.
EN:
Historians have clearly demonstrated the influence of the Independence of the United States and the French Revolution on the emancipation movement of the Hispanic American countries in the period between 1776 and 1810. This influence, however, is not restricted to the ideas that shaped the independence movement of the Spanish colonies. It is also present in the founding documents of the first Latin American republics. The purpose of this article is to show that the presence of these documents and ideas on Latin American soil, specially in Venezuela, was made possible by the translations of Manuel García de Sena (the North American documents), Antonio Nariño (The Declaration of the Rights of Man of 1789) and Juan Picornell (the Declaration of the Rights of Man of 1793). Comparing the texts and analyzing the conditions of production and reception of the documents we were able to establish the ideological link of the three revolutions and to identify the transformations worked by the translators, both conceptually and linguistically, in the Spanish translations. Once again we are dealing with the appropriation of the original texts, a characteristic of Latin-American translations (Bastin 1996, 1998), to conceive another independent document with a life of its own. Additionally, an emphasis is made on the political and intellectual contributions of both translators and translation to the dissemination of revolutionary ideas in eighteenth century Latin America.
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L’interprétation de conférence en tant que profession et les précurseurs de l’Association Internationale des Interprètes de Conférence (AIIC) 1918-1953
Walter Keiser
pp. 576–608
AbstractFR:
Alors que l’interprétation remonte à l’après-Babel, l’interprétation de conférence en tant que profession n’a qu’un siècle. Les grands consécutivistes pionniers de la profession, l’avènement de l’interprétation simultanée et sa percée au procès de Nuremberg et aux Nations unies, l’extension de la pratique de l’interprétation au monde entier, la formation des interprètes, leurs conditions de travail, l’indispensable organisation de la profession, voilà l’objet de cet article enrichi de nombreuses anecdotes et de souvenirs de l’auteur, interprète lui-même depuis 1948.
EN:
Conference interpreting as a profession was born at the end of the First World War. Practised first by a small number of extraordinary consecutive interpreters, its development and spread worldwide came with the breakthrough of the technique of simultaneous interpretation at the Nuremberg Process and in the United Nations. The training of the interpreters, their working conditions, the first attempts to organize the profession are described with a flourish of anecdotes and historic memories by the author whose career as an interpreter started in 1948.
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Breve historia de la secretaría de interpretación de lenguas
Ingrid Cáceres Würsig
pp. 609–628
AbstractEN:
The article traces the history of the Secretaría de Interpretación de Lenguas (Language Interpreting Secretariat), which was created by Charles V in 1527 to support the Consejo de Estado (Council of State) and which can be considered as a pioneering organization in Europe in the field of “official” translation. Here we can find also the origin of the sworn translation in the Iberian Peninsula. At the same time and from the 18th century so-called traductores de Estado (State translators) started to work directly for other state offices, whose activity is also described. At the end of the 18th century a new figure emerges, namely the joven de lenguas (jeunes de langues), which can be considered as the first step in the development of the diplomatic career. More specifically, the following main questions will be answered: When and why was an official translation and interpreting service first created in Spain? What was its incumbent? Who worked for this service and how did applicants enter the office? Which languages and what type of documents were translated? How were these linguistic services remunerated?
FR:
Cet article retrace l’histoire du Secretaría de Interpretación de Lenguas (Secrétariat à l’interprétation de langues) qui fut créé par Charles Quint en 1527 pour épauler le Consejo de Estado (Conseil d’État). Ce Secrétariat peut être regardé comme une organisation pionnière en Europe en matière de traduction « officielle ». Il est à l’origine de la traduction assermentée dans la péninsule Ibérique. Parallèlement au Secrétariat à l’interprétation, les traductores de Estado (traducteurs d’État) commencent, dès le début du xviii e siècle, à travailler pour d’autres organismes officiels, activité qui est également décrite. La fin du xviiie siècle voit naître un nouveau cas de figure en Espagne, le jeune de langues, qui peut être considéré comme le premier échelon de la carrière diplomatique. En particulier, nous répondrons aux questions suivantes : quand et pourquoi fut créé un service de traduction et interprétation officiel en Espagne ? Quelles étaient ses missions ? Qui travaillait dans ce service et comment y accédait-on ? Quels types de documents et langues étaient traduits ? Comment étaient rémunérés ces travaux ?
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Translation in Medieval and Reformation Norway: A History of Stories or the Story of History
Elizabeth Rasmussen
pp. 629–645
AbstractEN:
Three major events marked medieval Norwegian literary production, style, and language: the introduction of Christianity, the Black Death, and the Reformation. Foreign material in translation was pivotal to the transition between the pagan Viking Era and the Christian Middle Ages and to the passage from Catholicism to Lutheranism in the 16th century. Lack of translation and literary production following the Black Death also had an impact.
Translation in a medieval and Renaissance context must be understood as transfer of knowledge, the crossing of linguistic and cultural borders. The translated texts helped introduce and consolidate the social conventions promoted by the new religion. The distinction between story and history faded. Religious and devotional material preceded the secular court literature from the French-speaking territories. Hagiographic material ran parallel to heroic tales: all genres helped illustrate the virtues of Christian life and social organization and needed only minor adaptation for a Norse audience. The pagan literary conventions blended with those of the imported material and resulted in a distinct Norse literary style.
The systematic encounter with other gave rise to a new perception of self. The largely anonymous translators contributed to the inclusion of other in self, to the assimilation of foreign cultural values and concepts.
FR:
La production, le style, et les conventions littéraires de la Norvège médiévale ont été formés par trois événements majeurs : l’introduction du christianisme, la Peste noire, et la Réforme. Les textes importés ont été essentiels à la transition entre le temps des Vikings et le Moyen Âge chrétien ainsi qu’au passage vers la fois protestante du xvie siècle. L’absence de production littéraire et de traduction à la suite de la Peste noire a aussi eu un effet non négligeable.
Le terme traduction comprend, dans un contexte médiéval, le transfert des connaissances et le passage des frontières linguistiques et culturelles. Les textes importés ont facilité l’introduction, la dissémination, et le maintien de la foi chrétienne. La distinction entre conte et histoire s’est en quelque sorte effacée. Le matériel religieux et didactique a précédé les textes séculaires en provenance des cours des territoires francophones. Les hagiographies ont vécu en parallèle avec les récits chevaleresques et héroïques. Tous les genres ont illustré les vertus de la foi et de la société chrétienne et n’ont eu besoin que de modifications mineures pour plaire à l’audience norvégienne. Les conventions littéraires traditionnelles ont rejoint les conventions importées pour engendrer un style courtois norrois typique.
Le rencontre systématique avec l’autre a rendu la perception de soi plus aiguë. Les traducteurs, restés pour la plupart anonymes, ont largement contribué à l’assimilation des valeurs nouvelles venant de l’étranger.
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La traduction en Colombie au xixe siècle
Wilson Orozco, Jean Delisle and Ana María Salvetti
pp. 646–655
AbstractFR:
L’auteur présente quelques grandes figures des lettres colombiennes du xixe siècle, qui, en plus d’être écrivains et polyglottes, ont aussi été traducteurs. Ces intellectuels ont voulu faire entendre à leurs contemporains la voix de l’Autre et les mettre en contact avec de nouvelles idées et de nouvelles sensibilités de manière à ce qu’ils aient la chance de participer à la sensibilité universelle.
EN:
The author looks at those 19th century intellectuals who, in addition to being writers and polyglots, were also translators: men driven by the need to introduce their fellow countrymen to the voice of the Other, to new ideas and to the chance to become active subjects of new universal sensibility.
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Colombie-Britannique : les missionnaires catholiques et les activités langagières (1842-1952)
Ginette Demers
pp. 656–668
AbstractFR:
Étant donné la diversité et la difficulté des langues parlées par les Autochtones de la Colombie-Britannique, la plupart des missionnaires catholiques utilisèrent une langue véhiculaire, le Chinook Jargon, pour la prédication et l’enseignement religieux. Cette langue, bien que très répandue, n’était cependant pas comprise par tous les Amérindiens, de sorte qu’ils durent aussi avoir recours à des interprètes. Le présent article fait état des difficultés liées à l’interprétation, particulièrement au xixe siècle. Les activités de quelques missionnaires illustrent, quant à elles, les réalisations sur le plan langagier : traduction, rédaction, lexicographie, invention d’écritures.
EN:
Because the different languages spoken by the First Nations of British Columbia were extremely difficult, most Catholic missionaries preached and taught in the Chinook Jargon, a trade language. However, the Jargon was not known to all natives, so they often had to use interpreters as well. This article shows some of the problems the missionaries had with interpreters, especially in the 19th century. Moreover, the linguistic activities of a few missionaries serve to illustrate what was done during the mission era as far as translation, writing, lexicography and invention of alphabets go.
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Pour une mise en valeur de la connaissance historique : une anthologie de textes portugais sur la traduction
Manuela Fernández Sánchez and José A. Sabio Pinilla
pp. 669–680
AbstractFR:
Suite à de récentes publications espagnoles consacrées intégralement ou en partie à des aspects historiques, nous observons une série de lacunes qui semblent bien loin d’être comblées. Cela est souvent dû à la prétention de faire table rase de la recherche historique antérieure. Le chercheur ne parvient toujours pas à lire le travail de ses collègues, ni à échanger les informations à disposition et cet isolement est lourd de conséquences pour la recherche qui parfois stagne et verse dans la répétition. La publication de travaux pionniers au Portugal ouvre la voie à une meilleure connaissance historique du passé péninsulaire et à une mise en valeur d’un héritage peu connu et trop souvent soumis à des interprétations simplistes.
EN:
Certain recent publications in Spain devoted partly or wholly to historical matters have brought to light a series of difficulties which are very far from being resolved. The confusion mainly stems from the tendency of many researchers to overlook the research which has already been done in the field. We persist in not reading each other’s work, in failing to share information, and the inevitable result of such isolation is repetition and lack of progress. With the publication of pioneer studies from the Portuguese perspective, we can now broaden our knowledge of Peninsular history, and at the same time appreciate the importance of a legacy which is little known and has tended to be oversimplified.
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First Imitate, then Translate: Histories of the Introduction of Stream-of-Consciousness Fiction to China
Leo Tak-Hung Chan
pp. 681–691
AbstractEN:
In China, stream-of-consciousness (SOC) fiction had for some time been thought of as untranslatable. By contrast, SOC imitations appeared in abundance through the twentieth century, attempted by several Chinese writers who consciously used the technique in their own novels, first in the thirties, then in the sixties, and finally in the eighties. It was not until the nineties, however, that the “difficult” novels by James Joyce and Virginia Woolf, among others, were translated. How can we understand the phenomenon of translations following imitations in the history of SOC fiction as introduced to China?
FR:
En Chine, le stream-of-consciousness (monologue intérieur) a été considéré comme intraduisible pendant une période de temps. Toutefois, au xx e siècle, on assiste à un foisonnement d’imitations de ce genre littéraire. Plusieurs écrivains chinois employaient cette technique dans leurs romans, d’abord dans les années 1930, ensuite dans les années 1960 et finalement dans les années 1980. La traduction de romans « difficiles » tels ceux de James Joyce et Virginia Woolf apparaîtront seulement dans les années 1990. Comment peut-on comprendre le phénomène des traductions suivant les imitations dans l’histoire du stream-of-consciousness en Chine?
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La traduction, principe de perfectibilité, chez Mme de Staël
Jane Elisabeth Wilhelm
pp. 692–705
AbstractFR:
Le renouveau d’intérêt, depuis une vingtaine d’années, envers les origines et le développement du libéralisme politique en Europe, l’un des courants originels de la politique moderne, a remis les écrits de Mme de Staël, de Benjamin Constant et des membres du groupe de Coppet à l’honneur. Le libéralisme apparaît aujourd’hui comme l’un des pivots de la modernité, celui à partir duquel se définissent tous les grands projets de société. En opposition au classicisme et à une conception nationaliste totalitaire promulguée par le régime de Bonaparte, Mme de Staël et ses amis entrevoient le salut des peuples et des littératures modernes dans l’échange des valeurs culturelles et artistiques. C’est le libéralisme politique traduit dans l’espace littéraire et le champ artistique. La traduction, en tant que médiation avec l’étranger, permet de révéler l’esprit national et joue un rôle capital dans la dissémination et la circulation des idées. Principe d’émulation et de commerce intellectuel, elle concourt à la perfectibilité des lettres et de l’esprit humain par l’enrichissement du caractère étranger, facteur de dynamisme social.
EN:
Renewed interest, over the last twenty years, in the origins and development of liberalism in Europe, one of the founding doctrines of modern politics, has sparked new study of the writings of Mme de Staël, Benjamin Constant and other members of the « Groupe de Coppet ». Political liberalism would now appear to be a cornerstone of the modern world, the basis of all of society’s grand projects. In opposition to French classicism and Napoleon Bonaparte’s nationalist and totalitarian views, Mme de Staël and her friends foresee the future of nations and modern literatures in the light of the exchange of cultural and artistic values. This is political liberalism translated to the literary and artistic world. As a means of mediation with foreign cultures, translation helps reveal a nation’s character and plays an important role in the dissemination and the movement of ideas. Translation as emulation and intellectual exchange contributes to the perfectibility of letters and of the human spirit through the wealth of other cultures, a key element of social progress.