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Journal des traducteurs
Translators' Journal
Volume 51, Number 4, décembre 2006 La traduction des noms propres (1) et Langue, traduction et mondialisation : interactions d’hier, interactions d’aujourd’hui Language, Translation and Globalization: Interactions from Yesterday, Interactions from Today (2) Guest-edited by Thierry Grass (1), John Humbley (1), Jean Louis Vaxelaire (1), Louise Brunette (2) and Marc Charron (2)
Table of contents (19 articles)
La traduction des noms propres
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Introduction
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La traduction multilingue des noms propres dans PROLEX
Claire Agafonov, Thierry Grass, Denis Maurel, Nathalie Rossi-Gensane and Agata Savary
pp. 622–636
AbstractFR:
Après avoir défini ce que nous entendons par nom propre, nous évoquons quelques-uns des problèmes généraux posés par cette catégorie en traduction – considérée sous un angle multilingue. Nous proposons une typologie des noms propres sur deux niveaux puis passons en revue les différents procédés que recouvre la translation : l’emprunt – c’est-à-dire la non-traduction –, le calque, la transposition, l’adaptation, la modulation, l’incrémentialisation, mais aussi, lorsque les deux langues envisagées s’écrivent avec des alphabets différents, la translittération et la transcription. Enfin, nous nous penchons sur certains aspects morphologiques des noms propres en rapport avec la traduction automatisée.
EN:
After defining what we mean by proper nouns, we will mention some general problems raised by this category in relation to – multilingual – translation. We will establish a two-level typology of proper nouns and then examine various devices, going from loan translation – which amounts to no translation – to free translation, through literal translation – not forgetting transliteration and transcription between two languages using different alphabets. We will finally study some aspects of the morphology of proper nouns in relation to machine translation.
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Linguistique et reconnaissance automatique des noms propres
Nathalie Friburger
pp. 637–650
AbstractFR:
Cet article présente les aspects linguistiques utilisés par les informaticiens pour créer des systèmes de reconnaissance automatique de noms propres. Ces systèmes doivent non seulement repérer correctement les noms propres dans les textes mais aussi leur donner une catégorie (lieux, personnes, organisations…). Nous montrerons les différents indices utilisés ainsi que les difficultés liées à cette tâche.
EN:
This article presents the linguistic aspects used by computer scientists to create systems to automatically recognize proper names. Those systems must locate correctly proper names but, moreover, they must give a categorization (places, persons, organisations…). We will show the different clues and difficulties linked to this task.
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Anthroponymes en textes de théâtre : drôles de noms propres
Thierry Gallèpe
pp. 651–659
AbstractFR:
Les textes théâtraux sont particulièrement adaptés à l’identification formelle des noms propres dans la mesure où ils apparaissent à deux endroits bien définis : les listes composant le paratexte et les didascalies qui font partie du texte. Cette contribution est dédiée en grande partie aux caractéristiques sémantiques des noms propres en regard des problèmes de traduction. Il est ainsi possible d’identifier trois sortes de composantes sémantiques ressortant du domaine de la connotation. Celles-ci déterminent à la fois la structure de signification et expliquent les difficultés de traduction.
EN:
Theater texts are particularly suited to formal identification of proper names since they appear in two given places, the first one belonging to the paratext, the lists, and the second, called “name identifications,” being part of the text itself. This paper, however, is mainly dedicated to the semantic characteristics of these proper names, with regards to translation problems. It is thus possible to identify three types of semantic features belonging to the domain of connotations that both determine their meaning structure and explain their translation difficulties.
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La traduction comme appropriation : le cas des toponymes étrangers
Thierry Grass
pp. 660–670
AbstractFR:
Apparemment simple à première vue, la traduction des toponymes pose un certain nombre de problèmes relevant à la fois de la linguistique et de la culture au sens large. Tout d’abord, il n’est pas tout à fait évident de circonscrire ce qu’on appelle un toponyme si ce n’est en lui appliquant le trait [locatif] ; il apparaît alors de nouvelles classes de toponymes comme les objets célestes (der Halleysche Komet = la comète de Halley), les bâtiments (der Pariser Triumphbogen = l’Arc de triomphe) ou les lieux mythiques ou fictifs (Utopia = Utopie) qui ne sont pas celles de l’onomastique traditionnelle. En deuxième lieu, on constate des différences morphosyntaxiques, telle la détermination qui peut être présente en allemand et pas en français ou vice versa (Sachsen = la Saxe ; der Mars = Mars). Pour le même toponyme, la référence peut aussi changer (der Genfer See = le lac Léman, der Aralsee = la mer d’Aral et non *le lac d’Aral). S’ajoute à ces phénomènes une dimension qu’on peut qualifier de « poids de l’histoire » : la traduction étant une appropriation, plus un toponyme étranger aura de liens historiques avec une culture donnée, plus on aura tendance à le traduire et inversement. Ceci en dépit des recommandations des Nations Unies en matière de traduction des toponymes.
EN:
Even if the translation of toponyms appears to be simple on a first approach, it can be difficult on a linguistic level as well as on a more general “cultural” level. First, it is not easy to define what a toponym is; it possesses only a [locative] semantic feature. There are classes of toponyms like celestial objects (der Halleysche Komet = la comète de Halley), buildings (der Pariser Triumphbogen = l’Arc de triomphe) as well as mythical or fictive places (Utopia = Utopie) that all differ from the traditional classes of onomastics. Second, there are morphosyntactical differences as determination which can appear in German and not in French and vice versa (Sachsen = la Saxe; der Mars = Mars). For a same toponym, the reference can change (der Genfer See = le lac Léman, der Aralsee = la mer d’Aral and not *le lac d’Aral). There is also an aspect which is eligible as “the effect of history”: Translation means adapting a name to your own. The more a foreign toponym has contacts to a given culture, the more it will be translated; despite of the recommendations of the United Nations in matters of translation of toponyms.
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La traduction des noms d’institutions
John Humbley
pp. 671–689
AbstractFR:
On prétend que les noms propres ne se traduisent pas. Ceci est loin d’être le cas des noms d’institutions, qui comportent souvent un équivalent très officiel dans plusieurs langues étrangères, mais il ne semble pas exister une doctrine établie concernant les principes qui doivent présider à ce genre de traduction. La présente étude vise à proposer quelques principes à la lumière de l’observation de la pratique actuelle, telle qu’on la constate en Europe en particulier. À partir d’Internet, qui sert de mégacorpus, on a examiné des traductions de noms d’institutions (politiques, économiques et d’enseignement) sur les plans international et européen, national, régional (et départemental pour la France) et local. Le plan international semble le plus systématique, le plan local le moins en ce qui concerne la présence de la traduction et de sa forme. On propose une série de recommandations à l’intention d’institutions désireuses de traduire leur nom.
EN:
It is often claimed that proper names are not translated. This is clearly not the case for names of institutions, which often have official equivalents in various foreign languages, but there seems to be a lack of discussion on the principles which govern this translation. The following study intends to provide some guidelines for translating names of institutions, derived from the observation of current practice, particularly in Europe. Using the Internet as a megacorpus, translations of institutions (political, economic and educational) were examined on an international and European, national, regional (and – for France – departmental) and local level. It appears that the international level is the most and the local the least systematic in both providing translation or not, and in the form this translation takes. A series of recommendations are put forward for local institutions contemplating a translation of their names.
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Le nom de marque déposée : nom propre, nom commun et terme
Gérard Petit
pp. 690–705
AbstractFR:
La classe des noms de marques déposées (désormais ND) est très diversifiée, voire hétérogène, et ne se superpose pas à l’une des catégories lexicales traditionnellement reconnues. Elle s’inscrit en porte-à-faux relativement à la bipartition noms propres et noms communs, même si cette dernière fait l’objet de débats et de renégociations. Le but de cet article est de montrer que la sémiotique hybride des ND les fait participer aussi bien du régime du nom propre que de celui du nom commun ou du terme technique sans pour autant investir pleinement l’ensemble ou l’une des propriétés caractéristiques de ces unités. Nous envisagerons successivement les propriétés syntaxiques, référentielles, sémantiques et juridiques des ND. À la diversité structurelle, correspond une hétérogénéité sémiotique qui fait de cette classe une pierre d’achoppement de la réflexion lexicologique.
EN:
Trademark names constitute a mixed category, which doesn’t fit in the traditional distinction between proper names and common names. This paper would show that the hybrid semiotics of trademark names relate them to proper names, common names or terms, without owning one or other of the characteristic properties of these. We shall successively consider syntactic, referential, semantic and legal properties of trademark names. With their structural diversity square a semiotic heterogeneity which constitutes this category as a stumbling block of the lexical reflexion.
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Nom propre en russe : problèmes de traduction
Sergueï Sakhno
pp. 706–718
AbstractFR:
En dehors d’exemples bien connus (mais insuffisamment étudiés d’un point de vue proprement linguistique) de transcriptions quasi phonétiques (Popoff) et de translittérations (Popov), les pratiques existantes pour rendre les noms propres russes en français présentent plusieurs cas intermédiaires qui n’ont pas été systématisés ni décrits dans des termes linguistiques stricts. Nous proposons une classification de travail basée sur des données trouvées sur des sites web français concernant les variations des graphies de certains noms tels que Gorbatchev, Eltsine, Ekaterinbourg.
Parmi d’autres questions abordées, notons les difficultés liées au système anthroponymique russe (patronymes, diminutifs, traduction de noms « parlants », connotés, dans des textes littéraires) et celles qui sont la conséquence des évolutions politiques récentes dans l’espace post-soviétique (débaptisations, rebaptisations, autochtonisation toponymiques).
EN:
Beyond well known (yet insufficiently questioned from a linguistic point of view) samples of quasi-phonetic transcription (Popoff) and translitteration (Popov), the existing practice of rendering Russian proper names into French displays many intermediate cases which have been neither systematized nor described in strict linguistic terms. We propose a working classification based on data of French web sites concerning such names as Gorbachev, Eltsin, Ekaterinbourg.
Among other problems discussed in the paper: difficulties linked to Russian anthroponomical system (patronymics, diminutives, possibility of translating connotated “meaningful” names in literary texts) and those involved by recent political events in the ex-Soviet area (renaming and autochthonization in toponymy).
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Pistes pour une nouvelle approche de la traduction automatique des noms propres
Jean Louis Vaxelaire
pp. 719–738
AbstractFR:
Qu’est-ce que les noms propres ? Sont-ils traduisibles ? Une réponse claire à ces deux questions semble préalable à toute tentative de traitement automatique des noms propres. Certains auteurs prétendent qu’ils sont intraduisibles, alors que la pratique prouve le contraire.
Divers critères tels que le genre textuel, le contexte historique, la langue source ou la nature ontologique du porteur jouent un rôle important dans la décision de modifier ou de conserver dans sa forme originale un nom propre.
EN:
What are proper names? Are proper names translatable? A clear answer to those two questions should be prior to any attempt of machine translation of the proper names. Some authors claim that the proper name is untranslatable, while the practice shows the opposite.
Different criteria such as the textual genre, the historic context, the source language or the ontological nature of the bearer play a significant role in the decision to modify or to preserve the proper name in its original shape.
Langue, traduction et mondialisation : interactions d’hier, interactions d’aujourd’hui / Language, Translation and Globalization: Interactions from Yesterday, Interactions from Today
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Langue, traduction et mondialisation : interactions d’hier, interactions d’aujourd’hui
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Globalization and the Politics of Translation Studies
Anthony Pym
pp. 744–757
AbstractEN:
Globalization can be seen as a consequence of technologies reducing the costs of communication. This reduction has led both to the rise of English as the international lingua franca and to an increase in the global demand for translations. The simultaneous movement on both fronts is explained by the divergent communication strategies informing the production and distribution of information, where translation can only be expected to remain significant for distribution, and not for production. The fundamental change in the resulting communication patterns is the emergence of one-to-many document production processes, which are displacing the traditional source-target models still used in Translation Studies. Translation Studies might nevertheless retain a set of political principles that could constitute its own identity with respect to globalization. Such principles would be expressed in the national and regional organization of the discipline, in the defense of minority cultures, and in a general stake in cultural alterity. The possible existence of such principles is here examined on the basis of three instances where Translation Studies might address globalization in political terms: the weakness of the discipline in dominant monocultures, the development of an international association of Translation Studies, and political boycotts of translation scholars.
FR:
Vue comme résultat de l’application des technologies réduisant les coûts reliés aux communications, la mondialisation favorise à la fois le recours massif à l’anglais, lingua franca, et l’accroissement de la demande des traductions. Ce paradoxe apparent s’explique par la dichotomie entre les stratégies de production, d’une part, et les modes de diffusion des informations, d’autre part. Or, c’est la diffusion, et elle seulement, qui donne son caractère pérenne à la traduction. La nouveauté essentielle de la mondialisation est parfaitement illustrée dans la localisation multiple à partir d’un matériau internationalisé (géométrie de l’« un-à-plusieurs »), là où autrefois on travaillait suivant le modèle une source-une cible, encore le plus étudié par la traductologie. La discipline qui étudie la traduction s’organise pourtant autour d’un ensemble de principes politiques qui, tout en restant fidèles au binarisme source-cible, pourraient redéfinir la traductologie dans le contexte mondialisant. Parmi ces principes, relevons l’organisation des formations encadrée par des plans nationaux ou régionaux, la défense des cultures minoritaires, et l’investissement dans l’altérité culturelle. La pertinence même de ces principes est examinée dans les pages qui suivent à la lumière de trois états de fait : le manque relatif de recherches américaines sur la traduction, l’organisation d’une association internationale des traductologues, et le rejet des boycottages nationalistes à l’endroit des chercheurs.
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Traduction et politique langagière au Japon : de l’« ouverture au monde » à la « mondialisation »
Natalia Teplova
pp. 758–770
AbstractFR:
En cette époque dite de « mondialisation », plusieurs pays voient leur(s) langue(s) nationale(s) menacée(s) par les langues de prestige. Cependant, le Japon présente un exemple de pays dont la langue-culture arrive à éloigner cette menace. Cet article propose d’observer, à travers l’histoire des réformes langagières, le développement de la langue japonaise écrite, ainsi que le rôle que joue la traduction dans ce processus.
EN:
In this so-called age of “globalization,” many countries see their national language(s) being threatened by more powerful rivals. Japan, however, is an example of a country whose language-culture manages to distance itself from that threat. This paper attempts an observation, through the history of language reforms, of the development of the Japanese written language, as well as of the role played by translation in that process.
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“He ‘catch no ball’ leh!” Globalization versus localization in the Singaporean Translation Market
James St. André
pp. 771–786
AbstractEN:
Despite the existence of local versions of English and Mandarin Chinese in Singapore, these non-standard languages are not widely used by translators and interpreters. Simultaneous court interpretation and (some) drama prove by their exception to this rule that Singapore’s translation market is driven mainly by foreign, not local demand. Further, local demand by the government and the media points to the continued prestige of “standard” English and Mandarin, where those standards are London and Beijing, respectively. Training for local translators and interpreters, then, must continue to provide students with “standard” models of these languages if they are to compete successfully for jobs in the marketplace.
FR:
S’il existe bel et bien un anglais et un chinois de Singapour, ni l’une ni l’autre de ces langues régionales n’est vraiment utilisée par les interprètes ou les traducteurs. L’exception confirmant la règle, on trouve parfois ces variantes en interprétation judiciaire ou dans les traductions pour le théâtre. Cela démontre bien combien le marché repose davantage sur des forces extérieures que sur les besoins de la région. Qui plus est, localement, les autorités gouvernementales et les médias contribuent à maintenir le statut prestigieux de l’anglais britannique et du mandarin en exigeant ces formes canoniques dans leurs traductions. En conséquence, il faut enseigner les idiomes de Londres et de Beijing aux futurs traducteurs de Singapour si l’on veut qu’ils soient concurrentiels sur le marché de l’emploi.
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Has Computerization Changed Translation?
Brian Mossop
pp. 787–805
AbstractEN:
Because of the hype surrounding computers, it is hard to determine whether they are doing anything more than speed up the writing and research process. Changes such as the advent of ‘collage’ translations – where phrases are pasted into translations from old translations or original TL documents – have been enabled by technological change but they are driven by changes in the translation business.
FR:
Le battage entourant les technologies de l’information nous empêche de déterminer si les ordinateurs font autre chose qu’accélérer la rédaction et les recherches. Certains changements, tel l’avènement des traductions « collages » – consistant à insérer dans une traduction des suites de mots trouvées dans les traductions existantes ou dans des documents originaux en langue d’arrivée –, sont rendus possibles, certes, par les nouvelles technologies, mais ils sont pilotés par les impératifs commerciaux.
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Kalevala through Translation: Continuity, Rewriting and Appropriation of an Epic
Éric Plourde
pp. 794–805
AbstractEN:
The Kalevala, the national epic of the Finnish people, published in the 19th century and created by E. Lönnrot from songs collected in the Karelian countryside (Northwestern Russia), is the result of a long process of rewriting. This process has manifested itself through successive retranslations in various languages and through certain strategies favored by the epic’s translators. Recent translations reflect a tendency to appropriate the epic through the use of a vocabulary and poetic style that are specific to the culture of the translator. For example, verse translations in Tamil are structured in the manner of folk epics of Southern India; while in the French verse translation the translator has made abundant use of archaisms and neologisms.
FR:
Le Kalevala, l’épopée nationale des Finlandais publiée au xixe siècle et créée par E. Lönnrot à partir de chants recueillis dans la campagne carélienne (dans le nord-ouest de la Russie), est le fruit d’un long processus de réécriture, processus qui se reflète à la fois dans l’existence de plusieurs traductions dans une même langue de l’épopée finlandaise et dans l’approche privilégiée par les traducteurs. De plus, la tendance récente montre une appropriation de l’épopée par l’utilisation d’un vocabulaire particulier, d’un style de poésie spécifique à la culture traduisante. Les versions métriques en tamoul sont structurées à la manière des anciennes épopées populaires du sud de l’Inde ; la version métrique française est aussi teintée d’archaïsme surtout lexicologique, doublé d’un recours fréquent à la néologie de la part du traducteur.
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Localisation et variation linguistique. Vers une géolinguistique de l’espace virtuel francophone
Paula Bouffard and Philippe Caignon
pp. 806–823
AbstractFR:
Fruit de la mondialisation, la localisation des sites Web touche de façon centrale leur langue de diffusion. La mondialisation se déroulant essentiellement en anglais, nous cherchons à mesurer l’influence de la localisation sur la diversité linguistique en vérifiant si les sites localisés pour les publics d’expression française tendent vers l’uniformisation par l’internationalisation de leur contenu linguistique ou, au contraire, vers l’affermissement des différences culturelles locales. L’étude de quatre sites franco-européens et du site canadien-français de l’entreprise Mercedes-Benz fait ressortir un fort contraste dans les tendances observées.
EN:
Website localization deals mainly with the languages in which websites are published on the Internet. English is by far the language of globalization. In this paper, we seek to measure the influence of localization on linguistic diversity. For this purpose, we set out to verify whether websites localized for French-speaking users exhibit a tendency towards standardization, through the internationalization of their linguistic content, or if they tend towards the strengthening of local cultural differences. A study of five Mercedes-Benz websites (one French-Canadian and four Franco-Europeans) reveals a sharp contrast in the linguistic effect of localization.
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La localisation, palimpseste de l’aménagement terminologique ? Stratégies d’implantation terminologique et marketing
Jean Quirion
pp. 824–837
AbstractFR:
L’essor fulgurant de la localisation est largement attribuable à une habile mise en marché. Or, la terminologie, élément central de l’adaptation culturelle et linguistique qu’est la localisation, ne met pas à profit les principes de la mercatique. Les liens étroits qui unissent la localisation, l’aménagement terminologique et la mercatique sont tour à tour présentés et discutés.
EN:
The swift advent of localization is largely due to wise marketing strategies. Terminology does not take advantage of those strategies, even though its activites are central to the localization process. The close links between localization, terminology planning and marketing are successively presented and discussed.
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Pour une réaffirmation de l’« être-ensemble » par la traduction
Arnaud Laygues
pp. 838–847
AbstractFR:
Cet article s’inscrit dans une vision éthique du rôle du traducteur dans le contexte de la mondialisation. Il souligne le comportement nécessaire du traducteur dans un monde global où l’humain et la connaissance sont placés en concurrence face à la marchandisation des rapports interpersonnels. Cette idée sera développée à l’aide de trois notions philosophiques que le traducteur est invité à intégrer dans sa pratique professionnelle : le besoin d’accroître le désir de l’« être-ensemble » ainsi que l’a défini Paul Ricoeur en s’appuyant sur les travaux d’Hannah Arendt ; sa responsabilité dans la protection et la diffusion du « bien commun » écrit ; et, enfin, l’importance de la « philosophie du dialogue » telle qu’elle est présentée par Buber et Marcel et poursuivie par Levinas. En ces temps d’échanges mondiaux, cette intégration vise à préserver l’unicité de la relation humaine.
EN:
This article is based on an ethical vision of the role of the translator in the context of globalization. It stresses the necessary ethical behaviour of the translator in a global world where humans and human knowledge are competing with the commercialization of interpersonal relations. This assumption is developed through three philosophical notions which translators should be aware of in their professional practice: the necessity of increasing the desire of “Being-together” (l’être-ensemble) as reported by Paul Ricoeur according to the works of Hannah Arendt; their responsibility for the protection and sharing of written “the common good” (le bien commun); and, last but not least, the importance of “the philosophy of dialogue” as introduced by Buber and Marcel and elaborated by Levinas, in order to preserve, in this time of worldwide exchange, the uniqueness of the human relation.
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Mondialisation en cours et traduction
Yves Gambier
pp. 848–853
AbstractFR:
La mondialisation est un phénomène ambigu à la fois dans ses visées et ses conséquences. Elle est aussi diverse dans ses niveaux et domaines d’intervention, d’influence. Cinq orientations au moins peuvent lui être données. De quelle mondialisation parle-t-on donc quand on traite de traduction ? Peut-on même rapprocher mondialisation et traduction ? A-t-on les moyens d’investigation ? Faute de pouvoir répondre à ces dernières questions, l’auteur propose un dialogue fictif, pour souligner certains effets et clichés au quotidien dès qu’on globalise. Le traducteur n’échappe pas aux bouleversements entrainés par les technologies de l’information et de la communication (TIC).
EN:
Globalisation is an ambiguous process, both in its aims and its consequences, and varied in its levels and fields of influence. Five different meanings at least can be given to the concept. What type of globalization are we talking about when dealing with translation? Do we have any methods to link globalisation and translation? The author has doubts and therefore proposes a fictitious dialogue in order to emphasize certain daily effects and clichés regarding globalization. No translator can escape changes implied by technology (ICT).