FR:
Cet article présente les principales préoccupations et revendications qui ont animé le Comité de la condition des femmes de la Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ) depuis sa formation en 1973 jusqu'à nos jours. L'auteure montre à travers ce bilan qu'un comité de condition des femmes dans une organisation syndicale contribue véritablement à la prise en charge, par l'organisation, des problèmes vécus par les femmes dans toutes les dimensions de leur vie, se fondant ainsi sur l'affirmation, à l'origine du féminisme radical, à savoir que le privé est politique. Les luttes menées par le Comité de la condition des femmes de la CEQ n'ont pas toutes eu le même succès. Certaines, portées en coalition, comme les droits parentaux ou l'équité salariale, ont connu un dénouement satisfaisant, tandis que d'autres, comme l'accès à l'égalité syndicale ou en emploi pour les femmes, se heurtent toujours à des formes diffuses de résistance. Aujourd'hui comme hier, la «spécificité» de la situation ou des problèmes des femmes est toujours présente lorsqu'il s'agit d'établir des priorités d'action ou de mener des luttes d'ensemble. Les enjeux actuels liés à la restructuration du travail et de l'économie sont importants pour les femmes, car ils posent notamment, et de façon encore plus marquée, les questions de la reconnaissance du travail gratuit ou invisible des femmes, de l'équilibre ou de la continuité entre la sphère du privé et celle du public. Pour que l'éducation continue d'être un véritable outil d'émancipation pour les femmes, il faut qu'elle permette à toutes et à tous de créer un équilibre ou une harmonie entre toutes les dimensions de l'activité humaine. Dans un contexte où les seules forces du marché semblent faire la loi à l'échelle mondiale, les groupes de femmes de tous les secteurs de la société doivent plus que jamais travailler de concert pour préserver les acquis, défendre leurs droits et proposer des solutions de rechange fondées sur l'égalité, la justice et le respect de la dignité de la personne.
EN:
This article describes the main concerns and claims underlying the efforts of the CEQ's committee on the status of women from its creation in 1973 to the present. The author uses this historical review to show how a committee on the status of women operating within a union can help an organization grapple with the problems facing women in all aspects of their lives, based on the assertion underlying radical feminism, that even our private lives are political. Not all of the struggles waged by the CEQ's committee on the status of women have been equally successful. Some issues, such as parental rights and pay equity, which were dealt with as part of a coalition, were satisfactorily resolved, whereas others, such as equal access to union representation or job parity for women, still encounter various forms of resistance. The specific nature of women's situation or women's issues continues to be problematic when establishing action priorities or presenting a common front. The current choices and challenges related to the restructuring of jobs and the economy are critical for women, particularly because they bring into clearer focus issues such as the acknowledgment of the free or invisible work done by women, and the need for balance or continuity between women's private and public lives. For education to continue being a genuine tool for the emancipation of women, it must enable all men and women to strike a balance and achieve harmony throughout all areas of human activity. At a time when market forces alone appear to rule the world, groups of women in all sectors of society must work together more than ever to preserve what they have gained, defend their rights, and propose alternatives based on equality, justice and respect for human dignity.