FR :
Entre les marges sèches de la Pampa et les Andes s'inscrit une région sub-aride, ancienne province chilienne du Cuyo qui regroupe aujourd'hui les provinces argentines de Mendoza, San Juan et San Luis.
Au pied de la précordillère et des blocs soulevés, l'utilisation rationnelle des eaux de rivières allogènes à régime nival de montagne a permis l'irrigation de plus de 400.000 hectares de vignobles, vergers et cultures maraîchères. Trois grandes oasis se partagent ces espaces valorisés.
Distribuées le long de l'étroite frange piémontaise sur une distance d'environ 500 km, les conditions climatiques offrent localement des nuances qu'on a cru bon de souligner et de décrire dans cet article. Les deux premières parties établissent les constantes climatiques ; les deux dernières font état des contraintes qui pèsent sur ces oasis.
Une fois mis en place les principaux éléments qui composent le milieu désertique, l'auteur esquisse rapidement les grands traits de la circulation atmosphérique et du régime pluviométrique propre à cette région de l'Argentine. En partant de données précises, il établit ensuite le bilan hydrique et les indices d'évapotranspiration potentielle qui lui permettront de distinguer les nuances de l'aridité dans le piémont du Cuyo.
Au niveau des contraintes, des gelées précoces ou tardives provoquées par des remontées de fronts froids ou encore par des inversions de températures compromettent régulièrement la production agricole, surtout dans l'oasis de San Rafaël, la plus australe ; les risques sont moins grands dans celle de Mendoza et, à San Juan, ils deviennent même très marginaux. Contre cette menace pérenne, il n'existe guère de système de défense efficace.
Plus spectaculaires, les chutes de grêle, aussi dévastatrices qu'imprévisibles, grèvent lourdement les récoltes certaines années. Parmi les méthodes préventives, l'installation de grilles flexibles de fil de fer semblent avoir fourni des preuves concluantes sur leur utilité. Malheureusement les coûts de mise en place en freinent considérablement la diffusion.
On doit donc se contenter d'une formule compensatoire, l’assurance-Récolte, Provinciale, dont les effets rétroactifs et partiels sont loin d'être adéquats.
EN :
Between the dry margins of the Pampa and the Andes lies a semi-arid region, the former Chilean province of Cuyo, now contained within the Argentine provinces of Mendoza, San Juan and San Luis. In the foothills area of this region, snowmelt waters from high mountain basins are used to irrigate almost 400,000 hectares of land, which are presently in vineyards, orchards and market gardening. These areas of intensive agriculture are mainly concentrated in three distinct oasis areas scattered over a north-south distance of about 300 miles.
Local climatic conditions are stressed in this article because of their importance for agriculture. The first two sections of the article deal with the principal elements of the regional climate, while the last two sections touch upon climatic limitations affecting each of the oases. After a brief introduction to the main components of the arid environment, the author deals with atmospheric circulation and the distribution of rainfall in this sector of Argentina. From precise data, he then determines the water balance and evapotranspiration indices which allow him to determine the varying levels of aridity in the foothills of the Cuyo.
An important climatic limitation are the early and late frosts which result from the intrusion of cold air masses or which are produced by temperature inversions ; these frosts endanger agricultural production year after year, especially in the most southerly of the three oases, that of San Rafaël. The frost hazard is not so great at Mendoza, and even less at San Juan. Against this perennial threat no protective System bas yet proved effective.
Far more spectacular are the unpredictable hailstorms which cause serious damage to crops during certain years. Installation of flexible wire grillwork in some areas bas reduced damages appreciably, but high costs of installation have inhibited widespread use of this technique. A Provincial Crop Insurance scheme exists, but it fails to protect the farmer adequately.