
Volume 37, numéro 2, automne 2009 Vivre ensemble, sur Terre Sous la direction de Lucie Sauvé
Sommaire (13 articles)
Liminaire
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Des liens à tisser entre la prise de conscience et l’action environnementales
Marie-Ève Marleau
p. 11–32
RésuméFR :
L’éducation relative à l’environnement (ERE), par ses fondements, ses visées et ses pratiques, invite les personnes et les collectivités à prendre conscience de leur rapport à l’environnement et à agir de façon à produire les changements qu’impose la crise socioécologique actuelle. Elle fait appel à la responsabilité humaine, sociale et individuelle, visant à assurer un environnement sain, une qualité de vie et d’être. Malgré les efforts déployés par l’ERE en ce sens, on observe un écart entre la conscience et l’agir environnemental. À travers la recherche et la pratique, on constate l’ampleur du défi que doit relever l’ERE pour faire face à la complexité des processus de prise de conscience et d’action environnementales.
Cet article présente des éléments théoriques tirés d’une recherche interprétative qualitative qui, d’une part, se propose de contribuer à définir les processus complexes de prise de conscience et d’action environnementales et, d’autre part, tente de cerner l’apport potentiel de l’ERE à ceux-ci. Des liens multiples, complexes et dynamiques se tissent entre la conscience et l’action, au coeur de processus de changement, et ils appellent une action éducative. Ces liens peuvent être mis en évidence en clarifiant les notions de conscience et d’action, leur réseau conceptuel, de même que les processus de prise de conscience et d’action au regard du rapport au monde, de façon à éclairer les choix éducatifs, en particulier en ERE.
EN :
Environmental education (EE), through its goals and practical foundations, invites people and communities to become aware of their relationship to the environment, and to act in ways that will produce the changes required by the current socio-ecological crisis. Despite the efforts of EE, there is a gap between awareness and coherent environmental action. Research and practice reveal the limitations of EE, due to the complexity of the process of raising awareness and taking environmental actions.
This article presents theoretical elements from interpretive and qualitative research, which contribute to defining the complex processes of becoming aware of environmental problems and taking action, and attempts to zero in on the contribution that EE can make. Many complex and dynamic links form between awareness and action, which are at the heart of the process of change and the educational process. These links can be established within the very meanings awareness and action, within conceptual networks, within processes of becoming aware and taking action in relation to the world, and also within educational proposals, particularly those of EE.
ES :
La educación relativa al entorno ecológico (ERE), a causa de sus cimientos, objetivos y prácticas, lleva a las personas y a las colectividades a tomar conciencia de su relación con el medio ambiente y a actuar de manera a provocar los cambios que exige la crisis socio-ecológica contemporánea. A pesar de los esfuerzos desplegados por la ERE, es posible constatar una distancia entre la consciencia y la acción coherente sobre le medio ambiente. La investigación y la práctica muestran los límites de la ERE provocados por la complejidad de los procesos de toma de consciencia y de acción sobre el medio ambiente. Este artículo presenta los elementos teóricos provenientes de una investigación interpretativa cualitativa que, por una parte, contribuye a identificar los complejos procesos de toma de consciencia y de acción sobre el medio ambiente, y por otra parte, trata de circunscribir la contribución de la ERE a dichos procesos. Relaciones múltiples, complejas y dinámicas se entretejen entre la consciencia y la acción durante el proceso de educación y de cambio. Dichos lazos pueden establecerse al interior mismo del significado de las nociones de conciencia y de acción, de su red conceptual, de los procesos de toma de consciencia y de acción respecto a su relación con el mundo y al interior de las proposiciones educativas, particularmente en ERE.
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Feu et vie quotidienne : pour une écoformation éclairée
Dominique Cottereau
p. 33–43
RésuméFR :
À la fois, notre vie quotidienne se déploie au milieu même des choses, des matières, des milieux, des voisins, des courants d’air et courants d’opinion, des coulants d’eau et coulants d’êtres, des flux d’énergie et flux de paroles; mais tout cela se joue à l’insu de notre réflexion. Nous y avançons en somnambules comme si nous en étions détachés. Une faille s’est creusée au fil de la modernité entre matière et esprit, entre corps et pensée, entre nature et culture. Pourtant nous ne sommes rien sans la nature, même dans sa forme la plus artificialisée. Elle constitue notre identité écologique. Afin d’explorer cette relation écoformatrice à une nature qui ne nous semble plus en être, nous avons choisi de nous attarder à l’exemple concret du feu, élément central qui donna naissance à l’énergie. À l’heure où l’on semble opposer, dans les débats de l’éducation relative à l’environnement, une éducation aux écogestes et une éducation au sens critique, cet article fait le pari que les deux peuvent être reliés. La vie quotidienne et la vastitude du monde ne s’opposent pas mais s’imbriquent l’une dans l’autre, réciproquement. Nous tentons de montrer ici comment s’opèrent les changements en chacun de nous, dans l’intime de nos maisons, et comment ces changements sont sources d’un autre regard sur le monde et d’un apprentissage au « vivre ensemble sur Terre ».
EN :
Our daily lives unfold right in the middle of things, matters, environments, neighbors, currents of air and currents of opinion, streams of water, streams of being, fluxes of energy and fluxes of words; but all of this makes clarity of thought more difficult. We move forward like sleepwalkers, as if detached from it all. In modern times, a canyon has been carved out between matter and spirit, body and thought, nature and culture. Yet, we are nothing without nature, even in its most artificial forms. It makes up our ecological identity. In order to explore this eco-formative relationship with a kind of nature that no longer resembles us, we have chosen to use the example of fire, the central element of energy. At a time in the environmental education debates when there seems to be opposition to education based on eco-actions in the critical sense, this article suggests that the two can be related. Daily life and the vastness of the world do not oppose each other, but are reciprocally interlocking parts. We attempt to demonstrate here how changes within each of us operate in the intimacy of our homes, and how these changes are sources of another perspective on the world and an apprenticeship on “sharing the planet”.
ES :
Nuestra vida cotidiana se despliega simultáneamente en medio de cosas, de materias, de entornos, de vecinos, de corrientes de aire y de corrientes de opinión, de flujos de agua y de flujos de seres, de flujos de energía y de palabras. Todo eso se lleva a cabo a espaldas de nuestra reflexión. Avanzamos como sonámbulos, como si eso no nos compeliera. Una grieta se ha abierto a lo largo de la modernidad entre materia y espíritu, entre cuerpo y pensamiento, entre naturaleza y cultura. Sin embargo, no somos nada sin la naturaleza, incluso en su forma la más artificial. Ella constituye nuestra identidad ecológica. Con el fin de explorar ésta relación eco-formadora hacia una naturaleza que ya no parecer ser una, nos detenemos en el ejemplo concreto del fuego, elemento central de donde nace la energía. Ahora que en los debates sobre la educación relativa al entorno ecológico, parce que se opone la educación al eco-gesto y la educación crítica, éste artículo se arriesga en afirmar que las dos pueden unirse. La vida cotidiana y la inmensidad del mundo no se oponen sino se imbrican recíprocamente. Tratamos de mostrar la manera en que se operan los cambios en cada uno de nosotros, en la intimidad de nuestros hogares, y cómo esos cambios son los manantiales de donde surge una forma diferente de ver el mundo y un aprendizaje para «Vivir juntos sobre la Tierra».
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Entre morale et éthique : apprendre ensemble à choisir ensemble
Yannick Bruxelle et Michel Hortolan
p. 44–62
RésuméFR :
Une intuition et une volonté. C’est ainsi que nous nous sommes saisis du développement durable. Une intuition, car il nous est apparu que l’arrivée massive dans le champ de la société de cette approche allait interroger les fondements et les pratiques de l’éducation à l’environnement : il nous fallait être présents. Une volonté, car ce concept contestable se prêtait à un des fondamentaux de nos pratiques : l’analyse critique. Celle-ci se retrouve également au coeur d’une dynamique d’éducation à l’environnement, comme une éducation au politique. Dans ce cadre, nos réflexions éducatives nous ont amenés à explorer les déclinaisons possibles pour développer un agir politique émancipateur. S’émanciper, c’est aussi aller vers un état d’humanité plus accompli. Cette ambition et la conscience d’en être aux balbutiements d’une histoire humaine porteuse d’espérance nous ont conduits à porter un regard critique sur l’hégémonie de la culture du résultat et du principe d’efficacité. Poussée par la nécessité d’affronter les changements culturels que supposent ces manières d’interroger le monde, l’éducation apparaît comme une voie régénératrice. Nos postures d’éducatrices et d’éducateurs à l’environnement en sont-elles modifiées? Nous le croyons. Aussi, nous avons cherché à ouvrir des pistes afin de les partager avec celles et ceux qui s’interrogent sur leurs pratiques.
EN :
An intuition and a desire. This is how we became aware of sustainable development. An intuition, since we realized that the massive arrival of this approach would bring the foundations and practices of environmental education into question: we had to be present. A desire, since this questionable concept lent itself to one of the fundamentals of our practices: critical analysis.
In a prior article, we explored the idea that environmental education is also an education in politics. In this one, we examine possible variations for developing emancipating political actions. Emancipation also means moving towards a more accomplished state of humanity. This ambition and this awareness of taking the first few steps of a human history that carries hope inspired us to take a critical look at the hegemony of culture of results and of the principle of effectiveness.
Driven by the necessity to confront the cultural changes that demand these ways of questioning the world, education seems like a regenerative path. As environmental educators, do we need to change our perspective? We believe so. We also tried to open avenues for sharing information with educators who are questioning their practices.
ES :
Una intuición y una voluntad. Fue así como comprendimos el desarrollo sustentable. Una intuición, pues percibimos que la llegada masiva de este enfoque interpelaría los cimientos y las prácticas de la educación relativa al entorno ecológico: teníamos que estar presentes. Una voluntad, pues ese concepto contestable era una contribución a uno de los cimientos de nuestras prácticas: el análisis crítico. En una reflexión anterior habíamos explorado la idea según la cual la educación al medio ambiente es asimismo una educación a lo político. En dicho contexto, habíamos abordado las posibles declinaciones del desarrollo de un actuar político emancipador. Emanciparse es asimismo dirigirse hacia un estado de humanidad más completo. Esta ambición y la consciencia de asistir a los balbucimientos de una historia humana preñada de esperanza, nos condujeron a mirar de manera crítica la hegemonía de la cultura del resultado y del principio de eficacidad. Obligada por la necesidad de hacer frente a los cambios culturales inherentes a esas maneras de interrogar al mundo, la educación se presenta como un camino regenerador. ¿Se modifica así nuestra postura de educadores y de educadoras al medio ambiente? Creemos que sí. Así pues, mostramos alternativas con el fin de compartirlas con aquellos y aquellas que se cuestionan sobre sus prácticas.
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L’éducation relative à l’environnement en enseignement des sciences et de la technologie : une contribution pour mieux Vivre ensemble sur Terre
Patrick Charland, Patrice Potvin et Martin Riopel
p. 63–78
RésuméFR :
Dans les années soixante, les sociétés du monde entier ont graduellement pris conscience de l’ampleur, de la sévérité et de la complexité des divers problèmes environnementaux qui touchent notre planète. À travers de multiples sommets, congrès et colloques, qui ont donné lieu à de nombreuses déclarations, chartes ou stratégies, le champ de l’éducation relative à l’environnement s’est graduellement constitué. Malgré des intentions et des engagements fermes exprimés par les décideurs politiques et curriculaires, il semble que les initiatives en éducation relative à l’environnement (ERE) se soient plus développées dans les milieux éducatifs non formels ou en contexte informel qu’en milieu scolaire. On constate cependant une tendance récente à l’intégration d’éléments d’éducation relative à l’environnement dans les curriculums, et particulièrement dans les programmes de sciences du Québec. C’est donc dans cette perspective de l’intégration de l’ERE au sein des programmes de sciences que sera traitée la question du Vivre ensemble sur Terre. En illustrant le propos par l’exemple concret de changements récents apportés au programme de formation de l’école québécoise, notamment au sein d’un programme de Science et technologie, cet article montre comment divers éléments d’ERE peuvent contribuer à enrichir le sens de leur vie chez les élèves et ainsi construire leurs identités personnelles et sociales. On soutient également que l’intégration d’éléments d’ERE constitue une perspective pouvant contribuer à favoriser la résolution de problèmes socioécologiques et apporter un éclairage particulier à l’action citoyenne. L’article souligne également que des éléments d’ERE intégrés aux cours de sciences peuvent amener les élèves, citoyens, à participer aux affaires de leur société et à contribuer ainsi à influencer les politiques publiques. Enfin, certaines limites à une telle intégration sont présentées.
EN :
In the 1960s, societies around the world gradually became aware of the scope, severity and complexity of the diverse environmental problems affecting our planet. Despite the intentions and commitments expressed by our political and curricular decision-makers, environmental education (EE) actions seem to take place in informal educational settings, but rarely at the school. However, we notice a tendency to include elements of environmental education in the classroom, particularly as part of Québec’s science programs. The question of “sharing the planet” will therefore be examined from this perspective. Illustrating the topic with the example of recent changes to the Science and Technology Program in Québec schools, this article shows how a variety of EE elements can contribute to enriching the meaning of students’ lives, thus helping them to build their personal and social identities. The article also demonstrates that integrating EE elements can contribute to resolving socio-ecological problems, with a focus on citizen action. Certain limits to this integration approach are also presented.
ES :
Durante los años sesenta, las sociedades del mundo entero tomaron gradualmente conciencia de la amplitud, la severidad y la complejidad de los diversos problemas ambientales que afectan a nuestro planeta. A pesar de las intenciones y de los compromisos expresados por los decidores políticos y curriculares, parece que las acciones en educación relativa al entorno ecológico (ERE) se realizaron en los medios educativos informales pero muy poco en las escuelas. Se constata, sin embargo, una tendencia hacia la integración de elementos de la educación relativa al entorno ecológico en los medios escolares, sobre todo en los programas de ciencias de Quebec. Es bajo ésta perspectiva que abordaremos la cuestión de «Vivir juntos sobre la Tierra». Ilustrando el discurso con ejemplos concretos de cambios recientes del programa de estudios de Ciencia y Tecnología de la escuela quebequense, éste artículo muestra cómo diversos elementos de la ERE pueden contribuir al enriquecimiento del sentido de las vidas de los alumnos y así construir sus identidades personales y sociales. El artículo afirma asimismo que la integración de elementos de la ERE es una perspectiva que puede contribuir a la resolución de problemas socio-ecológicos y aportar una iluminación particular a la acción ciudadana. Por último, se presentan algunos de los límites de dicha integración.
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Des actions en faveur de la nature dans les cours d’école : un levier pertinent pour mieux vivre ensemble dans une démarche d’établissement « vers un développement durable »
Véronique Philippot
p. 79–97
RésuméFR :
Dans le cadre des pratiques développées par les classes-ateliers-environnement de Tours (France) qui accompagnent des projets d’éducation à l’environnement avec les écoles primaires, celles qui visent à réintroduire un peu de nature dans les cours des écoles font ici l’objet d’une première analyse. Une exploration bibliographique sur le sujet permet d’argumenter tout l’intérêt de ce type d’actions concrètes, intérêt déjà perçu intuitivement par la communauté éducative sollicitée. Pourtant, une analyse préliminaire de ces actions pédagogiques met en évidence des difficultés à différents niveaux qu’il serait intéressant d’étudier de manière approfondie par la suite. Cet article tend également à montrer qu’une volonté de renaturalisation de l’école pourrait s’avérer une entrée pertinente pour des établissements qui s’engagent dans une démarche de développement durable. En effet, le bien-fondé des actions collectives visant à restaurer un peu de biodiversité dans un espace éducatif informel peut s’ancrer dans un champ philosophique qui explore le thème du mieux-vivre ensemble à l’école.
EN :
This article analyzes practices developed by environment workshop-classes in Tours (France) that complement environmental education projects in elementary schools. These practices aim to bring a little nature back into the classroom. A bibliographical exploration of the subject shows increased interest in this type of action. The educational community that was approached had already perceived this interest intuitively. However, a preliminary analysis of these pedagogical actions reveals problems at different levels, which would be interesting to study in more depth. The article also attempts to show that the school’s desire to renaturalize could be a relevant port of entry for schools involved in a sustainable development process. The legitimacy of collective actions aimed at restoring a little biodiversity to an informal educational space can be based on a philosophical exploration based on the theme of sharing the planet.
ES :
En el cuadro de acciones desarrolladas por las clases-talleres-medio-ambiente de Tours (Francia), que acompañan los proyectos de educación relativas al entorno ecológico con escuelas primarias, aquellas que apuntaban la reintroducción de un poco de naturaleza en los cursos constituyen aquí los objetos de un primer análisis. Una exploración bibliográfica sobre el tema permite argumentar el interés de ese tipo de acciones concretas, interés ya percibido intuitivamente por la comunidad educativa solicitada. Sin embargo, el análisis preliminar de dichas acciones pedagógicas pone en evidencia dificultades en diferentes niveles, que sería interesante profundizar posteriormente. Este artículo tiende a mostrar que una voluntad de re-naturalización de la escuela podría ser una entrada apropiada para las escuelas que adhieren al proyecto de desarrollo sustentable. En efecto, lo bien fundado de las acciones colectivas que tratan restaurar un poco de biodiversidad en un espacio educativo informal pueden cimentarse en un campo filosófico que explora el tema de mejorar el vivir juntos en la escuela.
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L’éducation relative à l’environnement au Sénégal : un puissant levier de transformation des liens sociaux
Michèle Berthelot
p. 98–118
RésuméFR :
Cet article présente les résultats d’une analyse du Programme de formation-information pour l’environnement (PFIE), implanté au Sénégal entre 1990 et 2001, sous l’angle de sa contribution à la transformation des liens sociaux. Il s’appuie sur une étude de cas réalisée dans le cadre d’une thèse de doctorat. L’analyse des données recueillies fait ressortir que ce programme, sans opérer de rupture radicale avec l’équilibre social traditionnel, a agi comme un levier important de transformation des liens sociaux au sein et autour de l’école. Les principaux changements observés ont trait aux aspects suivants : la reconnaissance du statut et du rôle social des enfants; l’émergence d’une collégialité nouvelle entre les acteurs de l’école; la construction d’un nouveau partenariat école-communauté. Cette étude nous amène à conclure que la contribution du PFIE à la transformation des liens sociaux au Sénégal a été substantielle. Toutefois, la permanence de cette transformation dépendra, pour une bonne part, des formes que prendra l’éducation environnementale à l’issue de la réforme curriculaire en cours dans l’enseignement primaire sénégalais.
EN :
This article presents the results of an analysis of the Environmental Training-Information Programme (ETIP) in Senegal between 1990 and 2001, from the perspective of its contribution to social connections. It is based on a case study that was done as part of a doctoral thesis. An analysis of the data shows that this program, without creating a radical rupture from traditional social equilibrium, acted as an important catalyst for the transformation of social connections within and around the school. The principle changes that were observed deal with the following aspects: the recognition of the social role and the status and of children, the emergence of a new collegiality between the school actors and the construction of a new school-community partnership. This study leads to the conclusion that the ETIP made a substantial contribution to the transformation of social connections in Senegal. However, the permanence of this change will largely depend on the forms that environmental education will take following the curriculum reform now in progress in Senegal elementary schools.
ES :
Este artículo presenta los resultados de un análisis del Programa de formación-información sobre el entorno ecológico (PFIE), implantado en Senegal entre 1990 y 2001, bajo el ángulo de su contribución a la transformación de los vínculos sociales. Se apoya en un estudio de caso realizado en el cuadro de una tesis de doctorado. El análisis de los datos recogidos muestra que ese programa, sin provocar una ruptura radical con el equilibrio social tradicional, funciona como un dispositivo importante de transformación de los vínculos sociales al interior y en torno de la escuela. Los principales cambios observados conciernen los siguientes aspectos: el reconocimiento del estatus y del rol social de los niños; el surgimiento de una nueva colegialidad entre los actores de la escuela; la construcción de una nueva colaboración escuela-comunidad. Este estudio nos lleva a concluir que la contribución del PFIE a la transformación de los vínculos sociales ha sido substantiva. No obstante, la persistencia de dicha transformación dependerá, en buena medida, de las formas que adoptará la educación ecológica una vez terminada la reforma curricular que actualmente se realiza en la educación primaria senegalesa.
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Défis et principales orientations d’un projet de recherche ancré dans des problématiques socio-environnementales locales et destiné à des adultes peu alphabétisés en situation d’exclusion
Carine Villemagne
p. 119–131
RésuméFR :
Vivre ensemble dans nos sociétés occidentales ne veut pas nécessairement dire être en relation avec d’autres. Un quotidien très solitaire peut être vécu par des individus en plein coeur de villes densément peuplées. Certaines populations sont susceptibles plus que d’autres de vivre isolées, sans espace d’expression ni de liens de solidarité, dans des milieux de vie de piètre qualité environnementale. Or, ce sont ces populations défavorisées qui sont les plus confrontées aux désordres sociaux et écologiques, considérant leur situation comme un « mal » acceptable.
Dans le cadre d’un projet de recherche mené par trois partenaires (deux organismes communautaires et une université), l’objectif général poursuivi consiste en la conception et en l’expérimentation d’un programme éducatif, « Alphabétisation et éducation relative à l’environnement des adultes ». Un tel programme vise l’engagement social et environnemental, dans leur milieu de vie, de personnes adultes peu alphabétisées. La démarche de recherche choisie est celle d’une « recherche de développement d’objet éducatif » où les données recueillies tout au long de la recherche renseignent autant sur son processus que sur ses résultats.
La recherche étant à ses débuts, les trois partenaires travaillent à concevoir le programme éducatif en se basant sur leurs expériences pratiques et sur les écrits théoriques recensés et analysés. À cette étape de la recherche, il apparaît que plusieurs défis sont à relever pour mettre en oeuvre le programme « Alphabétisation et éducation relative à l’environnement des adultes ». Nous en examinerons quelques-uns, tantôt de nature théorique, tantôt de nature pratique. Nous présenterons ensuite les grandes orientations que les organismes collaborateurs souhaitent donner à ce programme, orientations qui ont émergé d’un premier groupe de discussion.
EN :
The notion of sharing the planet does not always mean sharing it with others. People living in the downtown areas of densely populated cities can lead very solitary lives. Certain populations are susceptible to living in isolation and in poor-quality conditions without any opportunity for expression or supportive relationships. These disadvantaged populations are those most often confronted with social and ecological disorder.
The research project, conducted in collaboration with two community organizations and a university, consists of designing and using the educational program “Literacy and environmental education for adults”. This program targets the social and environmental commitment of adult literacy students in their own neighbourhoods. Since the research is in its early stages, the collaborators are working to create a program based on their practical experiences and their theoretical articles, which are reviewed and analyzed. At this stage, several challenges must be overcome in order to develop the program. This article examines some of them, on both practical and theoretical levels, and then presents the general orientations the collaborators want to wish to this program.
ES :
Vivir juntos no siempre significa estar en relación con los otros. Una vida cotidiana muy solitaria puede ser vivida por individuos que residen en ciudades densamente pobladas. Algunas poblaciones son susceptibles de vivir aisladas, sin expresión ni lazos de solidaridad, en medios de vida con muy poca calidad ambiental. Son precisamente esa poblaciones marginales que están más confrontadas con los desordenes sociales y ecológicos. Este proyecto de investigación se realizó en colaboración con dos organismos comunitarios y una universidad y consiste en la concepción y la experimentación del programa educativo «Alfabetización de adultos y educación relativa al entorno ecológico». Este programa tiene como objetivo el compromiso social y ambiental en el medio de vida de adultos poco alfabetizados. Como la investigación se encuentra en sus inicios, los colaboradores trabajan en la concepción del programa basándose en sus experiencias prácticas y en los escritos teóricos inventariados y analizados. En ésta etapa, parece ser que varios retos deben ser resueltos para poder desarrollar el programa. Este artículo examina algunos de ellos, tanto de naturaleza teórica como práctica y presenta las grandes orientaciones que los colaboradores desean imprimir al programa.
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Construire des compétences d’adaptation aux changements climatiques, grâce à l’éducation relative à l’environnement
Diane Pruneau, Charline Vautour, Natasha Prévost, Nicole Comeau et Joanne Langis
p. 132–151
RésuméFR :
Depuis le début des temps, les humains se sont adaptés aux modifications de leur environnement, réagissant par ajustement corporel, par acclimatation ou par des pratiques culturelles et technologiques. Les humains peuvent ainsi transformer leur alimentation, leurs vêtements, leurs habitations… La qualité des mesures d’adaptation choisies dépend de la compréhension du contexte par les acteurs, de leurs compétences et de leur intention d’agir. L’éducation relative à l’environnement (ERE) peut renforcer la résilience et l’adaptation des citoyens aux changements climatiques. Certaines pratiques pédagogiques propres à l’ERE peuvent être mises à profit pour accompagner les citoyens pendant qu’ils analysent les problèmes locaux, prédisent les impacts des changements climatiques et proposent des mesures d’adaptation. Ces pratiques encouragent le développement de compétences telles que l’analyse du milieu, la résolution de problèmes et la pensée prospective. Des adultes en alphabétisation ont été observés pendant qu’ils cheminaient dans la proposition de mesures d’adaptation aux impacts des inondations en agriculture. Des idées d’adaptation efficaces ont été proposées par ces adultes grâce aux compétences et pratiques particulières du groupe (connaissance endogène du terrain, façon expérientielle de résoudre un problème, pensée prospective large, attitude de persévérance face aux situations complexes…), de même que grâce à un accompagnement qui favorise le renforcement de compétences en matière de résolution de problèmes.
EN :
Since the beginning of time, people have adapted to changes in their environment, reacting with physical adjustments, acclimatization or cultural and technological practices. Humans thus transform their food, clothing and dwellings… Environmental education can strengthen the resilience and adaptation of citizens facing climate change. Certain EE teaching practices can be used to accompany citizens while they analyze local problems, predict the impacts of climate change and propose adaptation measures. These practices encourage the development of skills such as environmental analysis, problem solving and prospective thinking. This article presents the results of a research-intervention during which adult literacy students suggested measures for adapting to the impacts of agricultural floods. These adults proposed effective adaptation ideas thanks to the group’s skills and practices (knowledge of the land, an experiential method of problem solving, broad prospective thinking, an attitude of perseverance faced with complex situations…), and coaching that favoured the reinforcement of problem solving skills.
ES :
Desde hace siglos, los humanos se han adaptado a las modificaciones de su medio ambiente, reaccionando con ajustes corporales, aclimataciones o prácticas culturales y tecnológicas. Los humanos pueden así transformar su alimentación, vestimenta, habitaciones… La educación relativa al entorno ecológico puede reforzar la resiliencia y la adaptación de los ciudadanos a los cambios climáticos. Ciertas prácticas pedagógicas de la ERE pueden aprovecharse para acompañar a los ciudadanos durante el análisis de los problemas locales, la predicción de los impactos de los cambios climáticos y la proposición de mediadas de adaptación. Esas prácticas favorecen el desarrollo de habilidades tales que el análisis del entorno, la resolución de problemas y el pensamiento prospectivo. Este artículo presenta los resultados de una investigación-intervención durante la cual los adultos en alfabetización deseaban proponen medidas de adaptación a los impactos de las inundaciones en agricultura. Los adultos propusieron ideas de adaptación eficaces gracias a las habilidades y a las prácticas específicas del grupo (conocimiento endógeno del campo, manera práctica de resolver un problema, pensamiento prospectivo amplio, actitud de perseverancia ante situaciones complejas…) y gracias a un acompañamiento que favorecía el reforzamiento de habilidades de resolución de problemas.
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Le potentiel éducatif de projets d’action sociale en agriculture : le cas de la coopérative de solidarité La Mauve
Véronique Bouchard
p. 152–172
RésuméFR :
Dans un contexte où l’agriculture et l’alimentation semblent de plus en plus en rupture avec l’environnement, à la fois naturel et social, on assiste à l’émergence de plusieurs projets d’action sociale comme l’agriculture soutenue par la communauté, les jardins collectifs ou certains types de coopératives agroalimentaires. De tels projets peuvent-ils présenter un potentiel éducatif pour renforcer les relations entre les personnes, la société et l’environnement « agriculturel »?
La recherche présentée propose de caractériser la dimension éducative des activités d’une coopérative de solidarité en agriculture et d’en saisir les enjeux. Dans un premier temps, la recherche s’intéresse à la façon dont les membres de La Mauve comprennent la problématique socioécologique en agriculture et, par conséquent, développent une action individuelle et collective par l’entremise de leur coopérative. Dans un deuxième temps, elle examine l’apprentissage informel issu de la dynamique d’interaction entre les membres de la coopérative. Dans un troisième temps, elle caractérise l’action éducative de la coopérative.
Au terme de cette recherche, on constate que les processus d’apprentissage qui se déroulent au sein de la coopérative La Mauve permettent d’enrichir les représentations des personnes qui s’y impliquent et d’accroître leur pouvoir d’action individuel et collectif. On remarque cependant que le potentiel éducatif de La Mauve est limité, d’une part, par un conflit cognitif (qu’est-ce que l’éducation?) et un conflit de valeurs (quelle est son importance?) au sein des membres de la coopérative et, d’autre part, par un manque de planification de l’intervention éducative et un manque de reconnaissance des processus d’apprentissage qui se développent dans l’action sociale.
EN :
In a context in which agriculture and eating seem increasingly separate from both the social and natural environment, we are witnessing the emergence of several social action projects, such as agriculture supported by the community, community gardens and some types of agro-food cooperatives. Could such projects have an educational potential to strengthen relationships between people, the society and the “agri-cultural” environment?
The research presented describes the educational dimension of the co-operative’s solidarity activities in agriculture and identifies the issues. The article first takes a look at how La Mauve members see the socio-ecological problem in agriculture and how they develop an individual and collective action through their cooperative. Secondly, it examines the informal learning that comes out of interactions between co-op members. Thirdly, it describes the cooperative’s educational action.
This research showed that the learning processes taking place at La Mauve cooperative enrich the knowledge of the people involved, and increase their power for individual and collective action. However, we notice that the educational potential of La Mauve is limited by a cognitive conflict (what is education?) and a conflict in values (what is the importance of education?) among the members, a lack of planning for educational intervention, and limited recognition of the learning process that develops out of social action.
ES :
En un contexto en donde la agricultura y la alimentación parecen cada vez más separadas del medio ambiente, tanto natural como social, asistimos al surgimiento de varios proyectos de acción social como la agricultura sostenida por la comunidad, los jardines colectivos y ciertos tipos de cooperativas agro-alimentarias. ¿Poseen tales proyectos el potencial educativo capaz de reforzar las relaciones entre las personas, la sociedad y el medio ambiente «agro-cultural»? La investigación aquí presentada se propone caracterizar la dimensión educativa de las actividades de una cooperativa de solidaridad en agricultura e identificar sus retos. Por principio, la investigación aborda la manera en que los miembros de La Mauve comprenden la problemática socio-ecológica en agricultura y, consecuentemente, despliegan una acción individual y colectiva a través de la cooperativa. Después, se examina el aprendizaje informal provocado por la dinámica interactiva entre los miembros de la cooperativa y finalmente se caracteriza la acción educativa de la cooperativa. La conclusión de la investigación nos permite constatar que los procesos de aprendizaje que se llevan a cabo al interior de la cooperativa enriquecen las representaciones de las personas implicadas e incrementan su poder de acción individual y colectivo. Se nota sin embargo que el potencial educativo de La Mauve se encuentra limitado, por un lado, por un conflicto cognitivo (¿qué es la educación?) y por un conflicto de valores (¿cuál es su importancia?) entre los miembros de la cooperativa, y por otro, por la falta de planificación de la intervención educativa y por la falta de reconocimiento de los procesos de aprendizaje inherentes a la acción social.
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L’éducation relative à l’éco-alimentation au Jardin des Premières-Nations
Thierry Pardo
p. 173–185
RésuméFR :
Au Québec, les Premières Nations ont leur jardin, au Jardin botanique de Montréal. On y présente les modes de vie des différentes nations amérindiennes du Québec. L’alimentation, respectueuse de l’environnement, du rythme des saisons et des populations animales, en est une dimension majeure. Par leurs pratiques, les Amérindiens véhiculent des valeurs et des préoccupations propres à inspirer la réflexion sur les enjeux alimentaires actuels en lien avec la santé. L’équipe de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l’environnement de l’Université du Québec à Montréal a mené une large recherche sur ces questions, plus spécifiquement sur les initiatives en matière d’éducation relative à l’éco-alimentation. L’étude portant sur le Jardin des Premières-Nations dans le cadre de cette recherche a su dégager des pistes de réflexion inédites et très riches.
EN :
In Québec, there is a First Nations garden at the Montréal Botanical Garden. It presents the ways of life of Québec’s Amerindian nations. Food that is respectful of the environment, the rhythm of the seasons and animal populations is a major dimension of this garden. Through their practices, the Amerindians convey values and concerns that inspire reflection on current food-health issues. The Canadian Research Chair in Environmental Education conducted a large study on these questions, under the theme of eco-eating. The First Nations Garden study brought out unique and very rich avenues for reflection.
ES :
En Quebec, las Primeras Naciones poseen su jardín en el Jardín Botánico de la ciudad de Montreal. Ahí se presentan las formas de vida de las diferentes naciones amerindias de Quebec. La alimentación, respetuosa del medio ambiente, del ritmo de las estaciones y de las poblaciones animales constituye una de las dimensiones importantes. A través de sus prácticas, los Amerindios vehiculan sin duda alguna los valores y preocupaciones que pueden inspirar la reflexión sobre los retos alimentarios contemporáneos relacionados con la salud. El Centro de investigaciones de Canadá en educación relativa al entorno ecológico de la Universidad de Quebec en Montreal, ha realizado una vasta investigación sobre dichas cuestiones reunidas bajo el tema eco-alimentario. El estudio sobre el Jardín de las Primeras Naciones en el cuadro de esta investigación aporta algunas pistas de reflexiones inéditas y fructuosas.
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Éducation relative à l’environnement, dialogue intercommunautaire et apprentissage du vivre-ensemble
Nayla Naoufal
p. 186–203
RésuméFR :
Il existe peu de recherches et de pratiques en éducation relative à l’environnement (ERE) qui participent explicitement à la création d’une dynamique de paix. Ni la recherche en éducation, ni les organismes d’éducation populaire et communautaire, ni le milieu éducatif formel, ni le grand public ne prennent généralement en compte les liens entre les problématiques environnementales et l’émergence de conflits, exception faite de quelques organismes non gouvernementaux. Or, la dégradation du milieu de vie et l’apparition ou l’exacerbation de guerres sont interdépendantes et étroitement liées, tout comme le sont la protection de l’environnement et la création d’une dynamique de paix. Il importe certes de prendre en compte ce double enjeu dans la recherche et la pratique en ERE. L’éducation relative à l’environnement peut contribuer à l’apprentissage du vivre-ensemble dans un environnement partagé, notamment à travers des projets collectifs et concrets de résolution de problèmes et d’écodéveloppement. Cet article présente notamment deux exemples d’interventions : un projet de coopération hydrique et environnementale entre communautés voisines en conflit politique et un projet de jardinage collectif réunissant des groupes précédemment en guerre. Ces démarches participent à la consolidation de la paix et à l’innovation sociale.
Signalons d’entrée de jeu que la méthodologie adoptée pour la rédaction de cet article est celle d’une démarche réflexive et critique de synthèse d’une recension d’écrits exhaustive sur un ensemble de thématiques et sur les liens entre celles-ci : environnement, guerre, éducation, ERE, consolidation de la paix, projets éducatifs contribuant à une dynamique de paix, etc. Elle intègre des éléments d’une recherche spéculative, à savoir « un travail de l’esprit produisant des énoncés théoriques à partir et à propos d’autres énoncés théoriques » (Van der Maren, 1995, p. 134), en vue de proposer des pistes de réflexion sur la contribution de l’ERE à la création d’un dialogue intercommunautaire environnemental et à la construction d’une dynamique de paix.
EN :
There is little research and few educational practices in the field of environmental education (EE) that contribute to creating a dynamic of peace. Generally, educational researchers, popular and community education organizations, the formal education milieu and the general public neglect the relationship between environmental problems and the emergence of conflicts, with the exception of a few non-governmental organizations. The declining quality of living environments and the appearance or exacerbation of wars are interdependent and closely linked, as are the protection of the environment and the creation of a dynamic of peace. With this in mind, we wonder if this issue should be part of EE research and practice. Environmental education can contribute to teaching people and communities how share an environment, notably through real community projects on problem solving and eco-development. This article presents two intervention examples: A water and environment cooperation project between neighbouring communities involved in a political conflict, and a collective gardening project uniting groups that were previously at war with each other. These projects contribute to consolidating peace and societal innovation.
ES :
Hay pocas investigaciones y prácticas en educación relativa al entorno ecológico (ERE) que participen a la creación de una dinámica de paz. Ni la investigación en educación, ni los organismos de educación popular y comunitaria, ni el medio educativo formal, ni el gran público toman en cuenta las relaciones entre los problemas del medio ambiente y el surgimiento de conflictos, a la excepción de algunos organismos no gubernamentales. Ahora bien, la degradación del medio de vida y el surgimiento o el aumento de guerras son interdependientes y están estrechamente vinculados. Por ello, lo que está en juego ¿acaso no debería integrarse en la investigación y en la práctica de la ERE? La educación sobre el medio ambiente puede contribuir al aprendizaje de las personas y de las comunidades a vivir juntos en un medio ambiente compartido, sobre todo a través de proyectos colectivos y concretos de resolución de problemas y de ecodesarrollo. Este artículo presenta dos ejemplos de intervención: un proyecto de cooperación hídrica respetuoso del medio ambiente entre comunidades vecinas pero en conflicto político, y un proyecto de jardinería colectiva que reúne grupos que antes estaban en guerra. Estas acciones contribuyen a la consolidación de la paz y a la innovación social.
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Le Baobab en quête de ses racines : la « Négritude » d’Aimé Césaire ou l’éveil à un humanisme identitaire et écologique dans l’espace francophone
Gina Thésée et Paul R. Carr
p. 204–221
RésuméFR :
La pensée d’Aimé Césaire (1913-2008), à la fois discours poétique, posture politique et conscience écologique bien avant l’heure, révèle un lieu de révolte symbolique où convergent une « communauté d’oppressions subies ». Césaire exprime un rapport au monde en quête de sens, en quête de racines. Les mots-stylets du poète sont ciselés comme pour mieux façonner la conscience critique aiguë nécessaire pour transcender les barrières géographiques, raciales ou disciplinaires. La « Négritude » de Césaire prend l’allure d’un manifeste écopolitique qui s’adresse à tous les « damnés de la terre » pour les enjoindre à une fougueuse reconquête de soi, en marche vers une « humanitude » partagée. On y retrouve les principes de l’écologisme et de la mouvance critique. Il y est question de dignité bafouée, du devoir d’indignation, d’imaginaires à reconquérir, d’engagement collectif, de vigilance subversive et d’identité-monde. Césaire, justement appelé le baobab de la poésie, porte haut et loin sa quête de racines. Il les découvre dans la terre et le ciel, dans l’eau, l’air et le feu, les cinq éléments mythiques de la nature. Métissant culture et nature, Césaire a réalisé une ode au vivre-ensemble qui vise à combattre tous les colonialismes.
Nous explorons un site peu fréquenté de l’oeuvre de Césaire : son rapport au monde selon une perspective écologique. Les dimensions poétique, politique, environnementale et éducative de son oeuvre sont abordées dans trois de ses écrits : le poème La Négritude, le Discours sur le colonialisme et le Discours sur la Négritude. Cette exploration met en évidence la Négritude comme un humanisme qui prend racines dans l’identité-monde noire.
EN :
The thinking of Aimé Césaire (1913-2008), a combination of poetic discourse, political stance and ecological awareness well ahead of its time, reveals a place of symbolic revolt where a “community of experienced oppressions” converge. Césaire expresses a relationship to a world in search of meaning, in search of roots. The poet’s stylus-words are chiselled as if to better create the sharp critical awareness required to transcend geographical, racial and disciplinary barriers. Césaire’s “Negritude” takes on the appearance of an eco-political manifesto addressed to all the “damned of the earth”, inviting them to a spirited winning back of self, a march towards a shared “humanitude”. In his writing, we find the principles of environmentalism and a critical shift. There is a question scorned dignity, the duty of indignation, imaginary worlds to re-conquer, collective commitment, subversive vigilance and identity-world. Césaire, justly called the baobab tree of poetry, searches high and low in his quest to find his roots. He discovers them in the earth and sky, in the water, air and fire, the five mythical elements of nature. Intermingling culture and nature, Césaire created an ode to sharing the planet that aims to combat all forms of colonialism.
We explore a little-known site of Césaire’s work: his relationship to the world from an ecological perspective. The poetic, political, environmental and educational dimensions of his work are explored in three of his poems: Negritude, Discourse on Colonialism and Discourse on Negritude. This inquiry shows Negritude as a humanism rooted in the black identity-world.
ES :
El pensamiento de Aimé Césaire (1913-2008), a la vez discurso poético, postura política y conciencia ecológica precoz, revela un lugar de rebelión simbólica donde convergen una “comunidad de opresiones sufridas”. Césaire expresa su relación con un mundo en busca de sentido, en busca de raíces. Las palabras-punzón del poeta están cinceladas como para modelar mejor una conciencia crítica aguda, necesaria para trascender las barreras geográficas, raciales o disciplinarias. La “Negritud” de Césaire adopta la forma de un manifiesto ecopolítico que se dirige a todos los “condenados de la Tierra” para empujarlos a una reconquista fogosa de sí, en marcha hacia una “humanidad” compartida. Encontramos aquí los principios del ecologismo y del movimiento crítico. Se trata de dignidad violada, del deber de indignación, de imaginarios por reconquistar, de compromiso colectivo, de vigilancia subversiva y de identidad-mundo. Césaire, acertadamente llamado el baobab de la poesía, logra que su búsqueda de raíces vuele alto y lejos. Las descubre en la tierra y el cielo, en el agua, el aire y el fuego, los cinco elementos míticos de la naturaleza, conjugando en un mismo mestizaje cultura y naturaleza. Césaire compone una oda a la convivencia que busca combatir toda forma de colonialismo.
Exploramos un lugar poco frecuentado en la obra de Césaire : su relación con el mundo desde una perpectiva ecológica. Las dimensiones poética, política, mediambiental y educativa de su obra se analizan en tres de sus escritos : el poema Negritud, el Discurso sobre el colonialismo y el Discurso sobre la Negritud. Esta exploración pone de manifiesto la Negritud como un humanismo arraigado en la identidad del mundo negro.