Journal of the Canadian Historical Association
Revue de la Société historique du Canada
Volume 25, numéro 2, 2014
Sommaire (15 articles)
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Charlemagne and the Lombard Kingdom That Was: the Lombard Past in Post-Conquest Italian Historiography
Eduardo Fabbro
p. 1–26
RésuméEN :
The Carolingian conquest of Lombard Italy (774) was preceded by a massive effort on the part of the Church to convince the Frankish court of the legitimacy of the invasion. Relying on a terminology borrowed from Gregory I, the papal court produced an offensive portrait of the Lombards, depicted as treacherous, vile, and heathen. This article analyzes eighth-century papal epistolary and the Liber Pontificalis in order to establish the strategies behind this campaign. In a second moment, we turn to the Lombard response after the conquest, and the efforts of Paul the Deacon as well as the anonymous author of the Origo Langobardorum codicis Gothanis to question the papal portrait of the Lombards and to reclaim the Christian past of their people. Both Paul and the Gotha Origo focused on the importance of the conversion — and especially the role of Gregory the Great — in the rehabilitation of the Lombards. Their works, this article suggests, represent an attempt of the Lombards to dissociate their Christian faith from the conquest and to reclaim the narrative about their own past.
FR :
Avant la conquête carolingienne de la Lombardie en Italie (774), l’Église a déployé de grands efforts auprès de la cour franque pour la convaincre de la légitimité de l’invasion. En empruntant les termes de Grégoire Ier, la cour pontificale trace un portrait offensant des Lombards, les dépeignant comme étant traîtres, exécrables et sauvages. Le présent article analyse l’épistolaire papal du VIIIe siècle et le Liber Pontificalis afin d’établir les stratégies derrière cette campagne. Ensuite, il se penche sur la réaction des Lombards après la conquête et s’attarde aux efforts de Paul Diacre et de l’auteur anonyme de l’Origo Langobardorum codicis Gothanis pour remettre en question le portrait des Lombards dressé par la cour pontificale et pour se réapproprier le passé chrétien de leur peuple. Tant Paul que l’Origo de Gotha ont mis l’accent sur l’importance de la conversion – et surtout du rôle de Grégoire le Grand – dans la réhabilitation des Lombards. Cet article avance que leurs travaux constituent une tentative des Lombards de dissocier leur foi chrétienne de la conquête et de se réapproprier le récit de leur propre passé.
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Reading Across Borders: The Case of Anne Clifford’s “Popish” Books
Leah Knight
p. 27–56
RésuméEN :
This paper investigates the experiences of Anne Clifford (1590–1676) with three controversial books: the anonymous libel known as Leicester’s Commonwealth; the Jesuit Robert Parsons’ Resolution (and its Protestant adaptation by Edward Bunny); and François De Sales’ Introduction to a Devout Life. Clifford’s unorthodox choice of reading material in these cases appears to jar with ideas about what an early modern woman — loyal to the Church of England and to the state, even through the political and religious uproar of England’s civil wars — could, would, or did read: all three titles were “popish,” one was seditious, and two saw many copies burned before Clifford obtained her own. Evidence for Clifford’s reading of these works is set in the context of her own wider habits and circumstances to understand her motives for attending to such seemingly controversial materials. The paper concludes that Clifford’s attention to these books does not likely reflect any divergence from her avowed orthodoxy, and unveils the likelihood of other motives for her engagement, such as genealogical research.
FR :
Le présent article se penche sur l’effet de trois livres controversés sur Anne Clifford (1590-1676) : le libelle anonyme connu sous le nom de Leicester’s Commonwealth; Resolution du jésuite Robert Parsons (et son adaptation protestante d’Edward Bunny); et Introduction à la vie dévote de François de Sales. Le choix de lectures peu orthodoxe de Clifford semble s’écarter de l’idée de ce qu’une femme du début des temps modernes — qui était fidèle à l’Église et à l’État d’Angleterre, même pendant les tollés politiques et religieux des guerres civiles anglaises — pouvait lire, devait lire ou lisait : les trois titres étaient « papistes », l’un était séditieux, et bien des exemplaires de deux des ouvrages ont été brûlés avant même que Clifford ne puisse mettre la main sur l’un d’eux. Les sources montrant que Clifford a lu ces ouvrages sont présentées dans le contexte de ses propres grandes habitudes et de sa situation en vue de comprendre son intérêt pour ce matériel soi-disant aussi controversé. L’article conclut que l’attention portée par Clifford à ces livres n’est pas un signe d’éloignement à son orthodoxie avouée, mais il révèle la probabilité de motifs autres, telle la recherche généalogique.
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“If you want to get ahead, get a Hat”: Manliness, Power, and Politics via the Top Hat
Ariel Beaujot
p. 57–88
RésuméEN :
This paper identifies an important historical and social phenomenon largely neglected by historians: the way in which headwear functioned as a site in the making of class-based masculinities in Victorian British society. Hats were an index to social power and an object from which a narrative could be read. They were also part of the signs and symbols that clarified the public landscape. By focusing on headwear we can assess one of the ways in which power, class, and masculinity were formed and maintained in Victorian Britain. The first half of this article explores the symbolism of hats by focusing on the ways in which they depicted and reinforced elite masculinity and status. The second half looks at the particular arena of the House of Commons where several sartorial issues were tested and resolved. This paper argues that the consolidation of hegemonic elite masculinity is done in what seemed like minor incidents concerning fashion.
FR :
Le présent article met en évidence un phénomène historique et social important que les historiens ont largement négligé : la façon dont le couvre-chef a servi à l’affirmation de la masculinité en fonction des classes dans la société britannique victorienne. Les chapeaux étaient un baromètre de pouvoir social et un objet permettant de raconter une histoire. Ils ont aussi fait partie des signes et des symboles donnant une interprétation à l’espace public. Les coiffures ouvrent une fenêtre sur les processus de création et de maintien du pouvoir, du rang social et de la masculinité en Angleterre victorienne. La première moitié du présent article s’attarde au symbolisme entourant les chapeaux, notamment aux façons dont ils représentent et renforcent la masculinité et le statut de l’élite. La seconde moitié examine l’arène particulière de la Chambre des communes, où plusieurs questions vestimentaires ont été testées et résolues. L’article avance que la consolidation d’une masculinité hégémonique de l’élite se fait par l’entremise d’incidents en apparence mineurs entourant la mode.
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A Border without Guards: First Nations and the Enforcement of National Space
Benjamin Hoy
p. 89–115
RésuméEN :
During the mid-to-late nineteenth century, the American Civil War, Canadian Confederation, transnational violence, and rising concerns over undesirable immigration increased anxieties in Canada and the United States over the permeability of their shared border. Both countries turned to a combination of direct and indirect control to assert their authority and police movement across the line. Direct control utilized military units, police officers, customs officials, and border guards to restrict movement by stopping individuals at the border itself. This approach had minimal success in limiting the movement of groups such as the Coast Salish, Lakota, Dakota, and Cree. In response, both countries employed indirect border-control strategies that attacked the motivations for crossing the border instead of its physical manifestation. They used rations, annuities, extra-legal evictions, and reserve land to impose national boundaries onto First Nations communities in the prairies and on the West Coast. The application of this indirect approach differed by region, by tribe, and by community leading to a ragged set of borderland policies that remained in flux throughout the nineteenth and early twentieth centuries.
FR :
À la fin du XIXe siècle, la guerre de Sécession, la confédération canadienne, la violence transnationale et les préoccupations grandissantes entourant l’immigration indésirable ont exacerbé les craintes au Canada et aux États-Unis à l’égard de la perméabilité de leur frontière commune. Les deux pays ont mis en place une série de contrôles directs et indirects pour marquer leur autorité et pour surveiller les mouvements transfrontaliers. Le contrôle direct a misé sur des unités militaires, des agents de police, des douaniers et des gardes-frontières pour restreindre les déplacements en stoppant les personnes à la frontière. Cette méthode a connu un succès mitigé pour limiter la circulation de groupes tels les Salishs du littoral, les Lakotas, les Dakotas et les Cris. En réaction, les deux pays ont usé de stratégies indirectes de contrôle qui se sont attaquées aux motifs de traverser la frontière plutôt qu’aux passages proprement dits. Ils ont eu recours à des rations, à des rentes, à des expulsions extrajudiciaires et aux terres de réserve pour imposer une frontière nationale aux communautés des Premières Nations des Prairies et de la côte Ouest. L’application de ces stratégies a varié selon la région, la tribu et la communauté, ce qui a mené à une courtepointe de politiques frontalières qui ont continué à évoluer pour le reste du XIXe siècle et le début du XXe siècle.
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“We Dare Entertain Thoughts not to the Liking of Present-Day Bigots”: Radical Slavs, Race, Civil Rights, and Anti-Communism in Red-Scare America
Robert M. Zecker
p. 117–157
RésuméEN :
Developing a white identity was a key component in immigrants’ acculturation to America. Many immigrants learned to distance themselves from black fellow workers through cultural productions that delineated blacks as impermissible outsiders, and made a case for Slavic or Mediterranean inclusion in the Caucasian republic. Yet “red” immigrants resisted white privilege. During the 1930s-1950s, members of the International Workers Order endorsed anti-colonial movements and civil rights for blacks at home. The Slovak Workers Order and other IWO lodges joined the “American Crusade Against Lynching” and lobbied for an end to the poll tax and segregation. During World War II the IWO was active in anti-lynching and anti-poll-tax campaigns. While in the 1940s many white Americans violently resisted black attempts to integrate neighbourhoods, the radical groups sought to counter the hegemonic white narrative and build cross-racial alliances while preserving members’ discreet, ethnic identities. In no small measure because of this anti-racist activism, the Order was placed on the Attorney General’s List of Subversive Organizations. By 1954 the Order was dismantled, but for a brief moment some “red” members opted out of racial privilege in favour of black-white solidarity.
FR :
L’acquisition d’une identité de Blanc constituait un élément clé de l’acculturation des immigrants aux États-Unis. Nombre d’immigrants ont appris à se dissocier de leurs compagnons de travail noirs au contact de productions culturelles qui dépeignaient les Noirs comme des exclus et qui préconisaient l’inclusion slave et méditerranéenne au sein de la république caucasienne. Pourtant, les immigrants « rouges » se sont opposés aux privilèges des Blancs. Dans les années 1930-1950, les membres de l’International Workers Order (IWO) ont appuyé les mouvements anticolonialistes et les droits civils des Noirs au pays. Le Slovak Workers Order et d’autres sections de l’IWO se sont joints à la campagne « American Crusade Against Lynching » et ont milité pour l’abolition du cens et de la ségrégation. Durant la Seconde Guerre mondiale, l’IWO est intervenu dans les campagnes contre le lynchage et le cens. Même si dans les années 1940, bien des Américains blancs ont résisté avec violence aux tentatives des Noirs de s’intégrer dans leurs quartiers, les groupes radicaux ont cherché à contrer le récit hégémonique des Blancs et à conclure des alliances interraciales tout en maintenant la discrétion sur l’identité ethnique de leurs membres. En raison en bonne partie de cet activisme antiraciste, l’IWO a été placé sur la List of Subversive Organizations du procureur général. En 1954, l’IWO a été démantelé, mais pendant un bref moment quelques membres « rouges » se sont soustraits aux privilèges de race pour se montrer plutôt partisans de la solidarité entre Blancs et Noirs.
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Diplomacy of Constraint Revisited: Canada and the UN Korean Reconstruction Agency, 1950-55
Greg Donaghy
p. 159–185
RésuméEN :
Historians remain divided over the nature of Canadian diplomacy during the Korean conflict of 1950-1953. Some favour traditional interpretations that stress Canadian-American differences over Western strategy in Cold War Asia, differences which encouraged Ottawa to pursue a “diplomacy of constraint.” Others minimize the gap between Ottawa and Washington, insisting that similar worldviews and shared Cold War interests severely limited Ottawa’s inclination and capacity to constrain the much more powerful United States. Canada’s experience with the United Nations Korean Reconstruction Agency (UNKRA), created in the fall of 1950 to help rebuild shattered South Korea, provides an opportunity to test these two interpretations against the still untapped documentary record. This paper explores the competing set of motives, goals, and preoccupations that shaped Canada’s approach to this UN agency. Humanitarianism and the allure of Asian trade were doubtless considerations. But politics trumped all. Support for the UN agency helped Ottawa sustain domestic backing, particularly among liberals and progressives, for the brutal Asian conflict. Canadian officials, like their UN and American counterparts, embraced UNKRA as a “pioneering” effort to showcase capitalist development in the context of the Asian Cold War. Most important, UNKRA was yet another multilateral mechanism available to Ottawa to offset, or constrain, the American tendency “to go it alone.”
FR :
Les historiens ne s’entendent pas sur la nature de la diplomatie canadienne durant la guerre de Corée, de 1950 à 1953. Certains penchent vers les interprétations traditionnelles qui font ressortir les différences entre le Canada et les États-Unis au sujet de la stratégie occidentale en Asie en période de guerre froide, des différences qui ont incité Ottawa à favoriser une « diplomatie de retenue ». D’autres minimisent le fossé entre Ottawa et Washington et maintiennent plutôt que les visions du monde similaires et les intérêts communs durant la guerre froide ont grandement limité le penchant et la capacité d’Ottawa à freiner les États-Unis, pays beaucoup plus puissant. La contribution du Canada à l’Agence des Nations unies pour le relèvement de la Corée (ANURC), créée à l’automne 1950 en vue d’aider à reconstruire la Corée du Sud dévastée, fournit l’occasion de vérifier ces deux interprétations à partir de sources documentaires encore inexploitées. Le présent article explore la série de motifs, d’objectifs et de préoccupations opposés qui ont façonné l’attitude du Canada à l’égard de cet organisme des Nations unies. Il est clair que l’humanitarisme et l’attrait du commerce avec l’Asie soit entrés en ligne de compte. Mais la politique a prévalu. Le soutien accordé à l’organisme onusien a aidé Ottawa à maintenir l’appui au pays, surtout chez les libéraux et les progressistes, en faveur du brutal conflit asiatique. Les représentants du Canada, à l’instar de leurs homologues des Nations unies et des États-Unis, ont adopté l’ANURC comme un effort « novateur » pour mettre à l’honneur le développement capitaliste durant la guerre froide en Asie. Qui plus est, l’ANURC a fourni un autre levier multilatéral qu’Ottawa a utilisé pour contrebalancer, ou freiner, la tendance américaine à « faire cavalier seul ».
Digital History Forum
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New Directions in Digital History / Nouveaux axes de recherche en histoire numérique
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A Plea for Design: Historians, Digital Platforms, and the Mindful Dissemination of Content and Concepts
John Bonnett
p. 189–231
RésuméEN :
One of the most significant attributes of digital computation is that it has disrupted extant work practices in multiple disciplines, including history. In this contribution, I argue that far from being a trend that should be resisted, it in fact should be encouraged. Computation is presenting historians with novel opportunities to express, analyze, and teach the past, but that potential will only be realized if scholars assume a new research mandate, that of design. For many historians, such a research agenda is likely to seem strange, if not beyond the pale. There are tasks that fall properly within the domain of the Historian’s Craft and the design of workflows for digital platforms and expressive forms for digital narratives are not among them. In Section One, via the writings of Harold Innis, I make the case that a preoccupation with design is in fact very much part of Canada’s historiographic tradition. In Section Two, I present an environmental scan of emerging technologies, and suggest that now is an opportune time to revive Innis’ preoccupation with design. In the following two sections, I present the StructureMorph Project, a case study showing how historians can leverage the properties of digital form to realize their expressive, narrative, and attestive needs in the digital, virtual worlds that will become increasingly important platforms for representing, disseminating, and interpreting the past.
FR :
L’un des attributs les plus importants du traitement informatique des données est qu’il a perturbé les méthodes de travail en vigueur dans de nombreux domaines, y compris l’histoire. La présente étude soutient qu’il ne faudrait pas s’opposer à cette tendance, mais plutôt l’alimenter. L’informatique offre aux historiens de nouvelles possibilités d’exprimer, d’analyser et d’enseigner l’histoire, mais ce potentiel ne peut être réalisé que si les chercheurs adoptent le design comme nouveau mandat de recherche. Un tel programme de recherche peut paraître singulier pour de nombreux historiens, voire excessif. Il y a des tâches qui relèvent du métier d’historien, et la conception de flux de travail pour outils numériques et de formes expressives pour les récits numériques en font partie. Le premier volet de l’article s’appuie sur les écrits de Harold Innis pour montrer que le souci du design est indissociable de la tradition historiographique du Canada. Le deuxième volet fait un tour d’horizon des technologies émergentes et avance que l’heure est propice pour raviver l’intérêt que portait Innis au design. Les deux derniers volets présentent le projet StructureMorph, qui est une étude de cas illustrant comment les historiens peuvent tirer parti des propriétés du modèle numérique en vue de combler leurs besoins d’expression, de narration et de démonstration dans le monde virtuel numérique qui deviendra de plus en plus important pour représenter, faire connaître et interpréter le passé.
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Le modèle numérique 4D : un outil de diffusion et de communication au service de l’historien
Nathalie Charbonneau, Léon Robichaud et Joanne Burgess
p. 233–263
RésuméFR :
Le modèle numérique 4D constitue depuis quelques années un nouvel outil de recherche, de communication et de diffusion pour les historiens dont les travaux incluent une composante relative au patrimoine bâti. Ce type de modèle prend en considération la dimension temporelle du cadre bâti, c’est à dire l’évolution de la morphologie du lieu. Il permet par ailleurs de rendre compte de la multiplicité des hypothèses de restitution et des liens existant entre informations spatiales et sources documentaires. Le modèle 4D peut être accessible par le biais d’un environnement numérique interactif. Nous nous intéressons à la réponse de l’humain face à de tels systèmes informatiques. Nous cherchons à vérifier dans quelle mesure le modèle 4D pourrait contribuer à bonifier la communication d’une part entre l’historien et l’apprenant et, d’autre part, entre des historiens appartenant à un groupe de chercheurs. Notre intérêt porte également sur une optimisation des modalités de communication entre l’historien et le développeur informatique, afin que le chercheur en histoire soit en mesure de s’approprier les technologies numériques de façon plus probante. Une étude de cas nous amène à développer et à mettre à l’essai un environnement numérique 4D afin d’examiner ces divers types de communication.
EN :
For the past few years, the 4D digital model has served as a new research, communication, and dissemination tool for historians whose work involves a component related to built heritage. This type of model takes into consideration the temporal dimension of the built environment, i.e. how the morphology of a place evolves over time. It also allows for a multiplicity of hypotheses in reconstituting the built environment and for the linking of spatial information and documentary sources. The 4D model can be accessed via an interactive digital environment. We are interested in learning how humans respond to such computer systems. We will attempt to determine the extent to which the 4D model could help improve communication between historians and learners as well as among historians within a research group. Furthermore, we will consider how to optimize communication between historians and computer developers so that the history researcher is able to make more effective use of digital technologies. We conclude by presenting a case study of a 4D digital environment in order to examine these various types of communication.
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Applications of Agent-Based Modelling Techniques to Studies of Historical Epidemics: The 1918 Flu in Newfoundland and Labrador
Jessica Dimka, Carolyn Orbann et Lisa Sattenspiel
p. 265–296
RésuméEN :
The purpose of this article is twofold. First, the study addresses questions related to the spread and impact of the 1918 influenza pandemic in a small Newfoundland community, focusing on the role of large social institutions including an orphanage, school, and churches. Records indicate, for example, that residents of the orphanage in St. Anthony, our study community, experienced an increased risk of infection at different times during the epidemic than did members of the general community. Further, archival sources show that a variety of public health measures including closure of public gathering spaces were implemented throughout Newfoundland, but evidence suggests that the success of these measures varied. Second, this paper presents an argument for the important role computer simulation models can play in historical research, which is demonstrated using results from simulations focusing on social, demographic, and cultural factors, including behaviours and interactions of community residents. These examples highlight how modelling techniques can be used in historical research to address gaps in archival sources and help direct future research paths, and to test counterfactual scenarios to identify important factors influencing observed outcomes.
FR :
L’objectif du présent article est double. D’une part, il traite de questions liées à la propagation et à l’incidence de la pandémie de grippe de 1918 dans une petite collectivité de Terre-Neuve. Il s’attarde au rôle des grandes institutions sociales, y compris l’orphelinat, l’école et les églises. Des sources indiquent, par exemple, que les résidents de l’orphelinat de St. Anthony, agglomération à l’étude, ont été exposés à des risques plus grands que les membres de la collectivité en général à divers moments de l’épidémie. Qui plus est, les archives révèlent que différentes mesures de santé publique, y compris la fermeture des lieux de rassemblement, ont été mises en oeuvre dans tout Terre-Neuve, mais des données suggèrent que ces mesures n’ont pas connu le même succès partout. D’autre part, l’article soutient l’importance des modèles de simulation informatisés pour la recherche en histoire. Pour ce faire, il utilise les résultats de simulations articulées autour de facteurs sociaux, démographiques et culturels, y compris le comportement des résidents de la collectivité et leurs interactions. Ces exemples mettent en lumière comment les techniques de modélisation servent à la recherche en histoire pour combler les lacunes des sources archivistiques et orienter les recherches futures ainsi que pour tester des scénarios contrefactuels afin de dégager des facteurs importants qui agissent sur les résultats observés.
Russian History Forum
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New Directions in Russian History: A Discussion about the State of the Field in Canada / Nouvelles directions en histoire de la Russie : un bilan sur l’état de la discipline au Canada
Victor Avdeev, Heather Coleman, Erica Fraser et David Schimmelpenninck van der Oye
p. 297–298
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Why Bother? The Importance of Russian History on the Canadian Campus
David Schimmelpenninck van der Oye
p. 299–307
RésuméEN :
What is the state of Russian history on the Canadian campus today? This article addresses the question by discussing the subject’s challenges in the wake of the Soviet Union’s collapse. Much as in the United States, the Cold War made it de rigueur to “know the enemy,” but since the “evil empire’s” collapse over 20 years ago, the field has appeared to be less important to academic administrators. Nevertheless, no serious history department in Canada can claim to be comprehensive without counting in its midst at least one Russianist.
FR :
À quoi ressemble l’histoire de la Russie sur les campus canadiens aujourd’hui? Le présent article se penche sur cette question en abordant les difficultés liées à ce sujet qui ont surgi après la chute de l’Union soviétique. À l’instar de ce qui se faisait aux États-Unis, il était de mise pendant la Guerre froide de « connaître l’ennemi », mais vu que « l’empire du mal » s’est effondré il y a plus de 20 ans, ce domaine d’études a perdu de son intérêt aux yeux des administrateurs universitaires. Malgré cela, aucun département d’histoire qui se respecte au Canada ne peut prétendre être exhaustif sans compter au moins un russiste.
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Studying Russian Religion Since the Collapse of Communism
Heather J. Coleman
p. 309–318
RésuméEN :
This review article surveys the field of the religious history of Russia since the fall of the Soviet Union. Increased accessibility to the archives in the early 1990s coincided with historiographical developments such as the “new cultural history” and the “lived religion” approach to the study of religious cultures, favouring a renewed interest in religious topics. The article argues that the lived religion approach has allowed scholars to rethink the classic question of the relationship between church and state, to demonstrate the significance of religion to the social, intellectual, and political transformations experienced in late imperial and early Soviet Russia, and to reconceptualize Russian Orthodoxy’s relationship with modernization and modernity. This research demonstrates the need to correct the traditional neglect of the Orthodox experience in histories of religion in Europe and in theorizing religious change and secularization in the modern era.
FR :
La présente recension d’écrits explore le champ de l’histoire religieuse en Russie depuis la chute de l’Union soviétique. L’ouverture progressive des archives au début des années 1990 a coïncidé avec certains renouveaux historiographiques, dont la « nouvelle histoire culturelle » et la théorie de la « religion vécue » portant sur l’étude des cultures religieuses, ce qui a ravivé l’intérêt pour les sujets touchant à la religion. Le présent article avance que l’approche de la religion vécue a permis aux chercheurs de jeter un regard nouveau sur la question classique de la relation entre l’Église et l’État, de montrer l’importance de la religion dans les transformations sociales, intellectuelles et politiques vécues à la fin de la Russie impériale et au début de la Russie soviétique, et de revoir la relation de l’orthodoxie russe avec la modernisation et la modernité. Cette recherche fait voir la nécessité d’éviter la tendance habituelle de négliger l’expérience orthodoxe dans les histoires de la religion en Europe et d’élaborer des théories sur le changement religieux et la sécularisation à l’ère moderne.
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Gender and Sexuality in Russian History: New Directions
Erica L. Fraser
p. 319–328
RésuméEN :
Gender history overall – not just for Russia – is at a crossroads right now. This article suggests that historians of Russian gender and sexuality need to pursue new methodologies, reframe older questions, and engage more with gender history in other geographical fields if we are to move forward. The present moment, with Russian president Vladimir Putin choosing to highlight gender and sexual identity in Russia through his “homosexual propaganda” law, is crucial for gender history, and Russianists are poised to provide leadership to the rest of the gender history field because of it. However, we must first overcome long-established obstacles such as following, rather than leading, in the kinds of questions we ask, and we must actively engage in dialogue with other fields on gender issues.
FR :
L’histoire des sexes en général – non seulement en Russie – se trouve actuellement à un carrefour. Le présent article avance que les historiens des sexes et de la sexualité en Russie doivent chercher de nouvelles méthodes, reformuler de vieilles questions et puiser davantage dans l’histoire des sexes d’autres régions géographiques pour faire des progrès. L’instant actuel, marqué par le choix du président russe Vladimir Poutine de cibler l’identité de genre et de sexe en Russie par sa loi contre la « propagande homosexuelle », est crucial pour l’histoire des sexes, et les russistes sont en conséquence sur le point d’indiquer la voie à suivre pour le reste du champ de l’histoire des sexes. Toutefois, nous devons commencer par surmonter des obstacles de longue date, comme le fait d’être à la remorque du genre de questions qui se posent au lieu d’être ceux qui les posent, et nous devons participer activement au dialogue avec d’autres régions sur les questions des sexes.
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A Russian View on Teaching Russian History in Canadian Universities
Victor Avdeev
p. 329–338
RésuméEN :
As a Russianist, I have always been interested in understanding the basic approaches in teaching Russian studies in the West. My intimate knowledge of the development of Western historiography — and its latest developments — can only clarify, though, some facets of my inquiry. In 2014, as a visiting professor of Russian history at Brock University, I had the chance to acquaint myself with essential principles, forms, and methods of teaching Russian history in Canada. I also appreciated the opportunity to find out the source of Canadian students’ interest in Russian history, their motivation, likes and dislikes in learning and researching it. Comparing Russian and Canadian ways of teaching Russian history and discussing the inconsistent views of Canadian students toward Russian history, I would like to define the most useful concepts and forms to assist in the learning of the Russian past in both our countries, despite current political troubles.
FR :
À titre de russiste originaire de Russie, j’ai toujours cherché à comprendre les façons dont l’histoire de la Russie s’étudie en Occident et je suis attentivement l’historiographie russe qui en émerge. En 2014, en tant que professeur invité en histoire russe à l’Université Brock, j’ai eu l’occasion de me familiariser avec les principes, formes et méthodes d’enseignement de l’histoire russe au Canada. J’ai aussi pu me pencher sur les attitudes des étudiants canadiens à l’égard de l’histoire russe, y compris leurs motivations, leurs préférences et leurs aversions. Le présent article compare les façons russes et canadiennes d’enseigner l’histoire de la Russie et analyse la gamme de points de vue des étudiants canadiens envers ce sujet.