FR :
L’objectif général de l’étude que présente Michèle Laliberté est de décrire les caractéristiques du surtitrage interlinguistique pour la représentation théâtrale contemporaine, ainsi que les facteurs qui peuvent nuire à la qualité du surtitrage. Plus spécifiquement, sa recherche descriptive vise à comprendre les besoins des traducteurs-adaptateurs, des diffuseurs et des créateurs participant au processus de surtitrage ainsi qu’à décrire leur appréciation du logiciel qu’ils utilisent pour créer et projeter les surtitres. Sur le plan méthodologique, l’étude est fondée sur un recensement des écrits publiés en français, en anglais et en allemand, à la suite duquel un questionnaire a été rédigé et envoyé à 475 directeurs de théâtre canadiens ainsi qu’aux structures d’accueil concernées par la problématique (directeurs de festival, diffuseurs et directeurs de salle, etc.). L’analyse de Laliberté s’appuie aussi sur un examen d’extraits de vidéos de spectacles et sur des entrevues réalisées avec des surtitreurs professionnels et des créateurs œuvrant dans ce domaine en France, en Allemagne et au Canada. L’étude montre qu’aucun intervenant au Canada ne se sert actuellement d’un logiciel de surtitrage professionnel conçu spécialement pour le spectacle vivant. De plus, les résultats de la recherche permettent d’identifier trois principaux types de surtitrage—fonctionnel, artistique et intermédial—et fait voir que les besoins des créateurs diffèrent souvent de ceux des diffuseurs de spectacles. Laliberté constate que mis à part le surtitrage fonctionnel utilisé dans la plupart des théâtres et des structures d’accueil, les créateurs ont de plus en plus recours au surtitrage artistique, qui peut aussi comporter des composantes intermédiales. Elle fait également valoir que le spectacle théâtral s’inscrit dans un contexte en perpétuelle évolution, où le multimédia prend de plus en plus de place. Le traducteur-adaptateur de demain, observe Laliberté, sera peut-être de plus en plus appelé à porter plusieurs chapeaux et à intégrer non seulement des surtitres à l’espace scénique, mais aussi des images, des vidéos ou tout autre élément visuel.
EN :
The aim of this study by Michèle Laliberté is to describe the characteristics of interlingual surtitling for contemporary theatre performances, along with factors that may have a negative impact on quality. More specifically, it seeks to identify the needs of translators/adaptors, presenters and creators involved in the surtitling process, and to describe their experiences with surtitling software. Laliberté’s methodology consisted of carrying out a literature review in French, English and German, and then developing a questionnaire, which she then sent to 475 theatre directors and other stakeholders in Canada with an interest in this topic (e.g., festival directors, presenters and venue directors). Her analysis was further based on excerpts from video recordings of shows and interviews with professional surtitlers and creators working in France, Germany and Canada. The study reveals that no stakeholders in Canada are currently using professional surtitling software specifically designed for live performance. The analysis also shows that there are three main types of surtitling—functional, artistic and intermedial— and that creators’ and presenters’ needs are often quite different. Laliberté points out that although functional surtitling is used in most theatres and live performance venues, creators are increasingly opting for artistic surtitling, which can also include intermedial components. Theatre performance, writes Laliberté, is part of a fast-changing world in which multimedia is becoming more and more prominent. The translators and adaptors of the future will increasingly be required to wear several hats and to integrate not only surtitles onto the stage, but also images, videos and other visual elements.