Volume 142, Number 3, Fall 2018
Table of contents (14 articles)
Le mot de la rédactrice en chef
Gens d’action
150 ans du Naturaliste canadien – Histoire
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Le Naturaliste canadien et l’essor des sciences au Canada à l’époque victorienne
Pierre-Luc Beauchamp and Yves Gingras
pp. 5–9
AbstractFR:
Cet article situe la création du Naturaliste canadien dans le contexte général du développement des sciences naturelles au xixe siècle. On y rappelle la création des premières institutions scientifiques canadiennes (sociétés savantes, universités, revues), pour ensuite s’attarder à la place occupée par l’abbé Léon Provancher et sa revue dans le monde de la science victorienne. En fondant Le Naturaliste canadien, Provancher, alliant son sens de l’entreprise à sa passion pour la culture scientifique, a été un pionnier du mouvement scientifique pancanadien dans le dernier tiers du xixe siècle.
EN:
This article situates the founding of Le Naturaliste canadien in the general context of the development of natural sciences in the 19th century. It outlines the creation of the first scientific institutions in Canada (i.e., learned societies, universities and journals), and then focuses on the contributions of Abbé Léon Provancher and his journal to the advancement of science in the Victorian era. In founding Le Naturaliste canadien, Provancher combined his business acumen with his passion for scientific culture and became a pioneer of the pan-Canadian scientific movement in the last third of the 19th century.
150 ans du Naturaliste canadien – Entomologie
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Sur les traces de l’épithèque de Provancher au mont Yamaska (Odonata : Corduliidae : Neurocordulia yamaskanensis)
Alain Mochon and Michel Savard
pp. 10–21
AbstractFR:
L’épithèque de Provancher (Neurocordulia yamaskanensis) a fait l’objet en 2017 d’une investigation au pied du mont Yamaska, dans le cours lent et sinueux de la rivière Noire, située à Saint-Pie, en Montérégie. Il s’agit de la localité type de l’espèce, découverte il y a plus de 140 ans par l’abbé Léon Provancher, et qui n’avait pas été explorée depuis sur le plan odonatologique. La collecte d’exuvies et l’observation d’adultes ont montré qu’une population de l’espèce est toujours présente dans l’environnement du mont Yamaska. Cette libellule discrète, rarement observée au Québec, passe généralement inaperçue en raison de ses moeurs strictement crépusculaires. Ce retour aux sources de la découverte de Provancher, en 1875, se veut un clin d’oeil à son oeuvre durable qui persiste par l’intermédiaire de sa revue Le Naturaliste canadien qui souligne, en 2018, son 150e anniversaire.
EN:
The Stygian Shadowdragon (Neurocordulia yamaskanensis) was the subject of an investigation in 2017 at the foot of Mount Yamaska, in the slow and winding course of the Black River, located in Saint-Pie, Montérégie. This is the type locality of the species, discovered more than 140 years ago by Reverend Léon Provancher, and which had not been explored since at the odonatological level. The collect of exuviae and crepuscular observations of adults have shown that a population of the species is still present in the Mount Yamaska area. This discreet dragonfly, rarely seen in Québec, usually goes unnoticed because of its crepuscular behavior. This return to the origins of Provancher’s discovery in 1875 is a nod to his lasting work, which continues through his magazine Le Naturaliste canadien, which in 2018 marks its 150th anniversary.
Botanique
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La tourbière de la base de plein air de Sainte-Foy : quatre décennies de changements floristiques
Florence Blanchard, Stéphanie Pellerin and Monique Poulin
pp. 22–30
AbstractFR:
L’objectif de cette étude était de reconstituer les changements floristiques survenus dans la tourbière de la base de plein air de Sainte-Foy (ville de Québec) entre 1978 et 2015, notamment à la suite du processus de boisement qui semble s’opérer. Les objectifs spécifiques étaient d’identifier les espèces dont la fréquence et l’abondance ont le plus changé et d’évaluer comment ces changements ont modifié la composition floristique globale de la tourbière. Trente-cinq placettes échantillonnées en 1978 ont été rééchantillonnées en 2015. La flore de la tourbière est beaucoup plus riche maintenant qu’en 1978 (hausse de 152 % de la richesse spécifique) et le cortège floristique des deux années diffère fortement (indice de dissimilarité de Sørensen de 0,62). Les espèces typiques des milieux humides sont celles qui ont le plus diminué en fréquence et en abondance, alors que celles associées à des habitats forestiers ont augmenté de façon importante. Une diversification biotique (hausse de la diversité bêta) a également été observée, ce qui indique que les assemblages floristiques sont désormais plus différents d’une placette d’échantillonnage à l’autre qu’en 1978. Des actions pouvant être prises pour assurer la protection de la tourbière sont discutées.
EN:
The present study aimed to reconstruct the floristic evolution of the bog at the Base de plein air de Sainte-Foy (Québec City, Québec, Canada) between 1978 and 2015, particularly considering the tree encroachment apparently occurring at the site. The specific objectives were to identify which species had shown the greatest change in frequency and abundance, and to assess how such modifications had altered the overall floristic composition of the bog. Thirty-five plots sampled in 1978 were re-sampled in 2015. There was a 152% increase in plant richness between the two sample dates, and the plant assemblages were markedly different (Sørensen dissimilarity index of 0.62). There was a notable decrease in the frequency and abundance of typical wetland associated species over time. By contrast, forest-associated species increased significantly. Biotic differentiation (an increase in beta diversity) was also observed, indicating that plant assemblages differed more between sampling plots in 2015 than they did in 1978. Management approaches for the protection of the bog are discussed.
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Gestion intégrée du roseau commun à la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher (Neuville, Québec)
François Messier and Réhaume Courtois
pp. 31–39
AbstractFR:
Le roseau commun exotique (Phragmites australis [Cav.] Trin. ex Steud. subsp. australis) s’est propagé graduellement au cours des 20 dernières années dans la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher, un site de 125 ha avec 19 ha de marais d’eau douce. Des inventaires réalisés de 2013 à 2015 ont permis d’identifier 41 clones de roseau sur le territoire du marais. Compte tenu des conditions du milieu et de l’accessibilité au site, 5 méthodes ont été privilégiées pour lutter contre le roseau : l’arrachage manuel des rhizomes, la fauche des tiges, le bâchage, l’excavation mécanique avec ensemencement et l’implantation d’une compétition végétale. La superficie totale occupée par les clones de roseau à la suite des interventions a diminué de 19 %, passant de 7579 m2 en 2013 à 6132 m2 en 2017. L’excavation mécanique avec ensemencement, l’arrachage manuel et le bâchage ont engendré de fortes diminutions des superficies occupées par le roseau (baisses respectives de 99 %, 88 % et 47 %), tandis que la fauche et la compétition végétale ont eu un effet plus faible (diminution d’au plus 28 %).
EN:
Over the last 20 years, the exotic invasive genotype of common reed (Phragmites australis [Cav.] Trin. ex Steud.) has been gradually spreading across the Marais-Léon-Provancher Nature Reserve (Québec, Canada), a 125-ha site, comprising a 14-ha freshwater marsh. Field surveys conducted from 2013 to 2015 identified and mapped 41 colonies in the marsh. Given the environmental conditions and site accessibility, 5 control methods were used to control common reed expansion: hand-pulling, mowing, tarping, mechanical excavation with seeding, and the planting of competitive plant species. In 2013, the combined surface area of the colonies was 7579 m2. By 2017, this had been reduced by 19.1% to 6132 m2. Mechanical excavation with seeding, hand-pulling and tarping resulted in large reductions in common reed patch size (decreases of 99%, 88% and 47%, respectively), while mowing and the use of plant competition were less effective (reduction of 28% at best).
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Reconstitution historique de l’invasion du Québec par le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum)
Romy Jacob-Racine and Claude Lavoie
pp. 40–46
AbstractFR:
Le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) est une plante vasculaire exotique envahissante qui colonise les lacs et les rivières de l’Amérique du Nord depuis plusieurs décennies. Nous avons reconstitué la progression historique de son invasion au Québec à l’aide de spécimens d’herbier, de bases de données, de rapports, de journaux et de périodiques. L’aire de répartition de la plante s’est beaucoup étendue depuis son introduction à la fin des années 1950. L’espèce s’est d’abord disséminée le long du fleuve Saint-Laurent. Elle s’est ensuite propagée à l’intérieur des terres à partir des années 1970. En 2017, 14 des 17 régions administratives du Québec comptaient au moins une mention de myriophylle à épis. Cela représentait 132 lacs, 16 rivières et ruisseaux — y compris le fleuve Saint-Laurent et ses lacs fluviaux — et 4 autres plans d’eau, tels que des étangs ou des voies navigables artificielles. À lui seul, le fleuve Saint-Laurent représentait 24 % des 322 mentions. Les régions avec le plus grand nombre de mentions sont celles de la Montérégie, des Laurentides, de l’Estrie et de l’Outaouais. Bien que l’envahissement par le myriophylle à épis semble avoir progressé de manière importante ces dernières années, il est possible que l’augmentation du nombre d’observations soit davantage le reflet d’une préoccupation grandissante des acteurs du territoire par rapport à l’envahisseur que d’une accélération réelle de l’invasion.
EN:
Eurasian watermilfoil (Myriophyllum spicatum) is an exotic invasive vascular plant that has been colonizing North American lakes and rivers for several decades. The present study reconstructed its spread in Québec (Canada) using herbarium specimens, database records, reports, and articles in newspapers and scientific journals. The distribution of this plant has greatly expanded since its introduction in the late 1950s. The species first spread along the St. Lawrence River, and then from the 1970s, it started to establish further inland. In 2017, 14 of the 17 administrative regions in the province had at least one record of Eurasian watermilfoil, with reports from 132 lakes, 16 rivers (including the St. Lawrence River and its fluvial lakes) and brooks, and 4 other waterbodies, such as ponds or artificial waterways. The St. Lawrence River alone accounted for 24 % of the 322 records. The highest number of observations were from the Montérégie, Laurentides, Estrie and Outaouais regions. Although the invasion by this species appears to have progressed significantly in recent years, the increased number of records may, in part, reflect the growing concern of regional stakeholders, rather than an actual spread of the plant.
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Approche méthodologique pour l’évaluation de l’utilité effective de la flore comestible de la forêt boréale en situation de survie
Manu Tranquard
pp. 47–58
AbstractFR:
Au Québec, la forêt boréale est de plus en plus utilisée pour ses ressources naturelles et comme territoire de loisir. En raison du caractère isolé et parfois difficile de cet environnement, des situations critiques peuvent occasionnellement conduire des personnes à vivre un séjour prolongé en état de grande précarité, notamment sans autres moyens de subsistance que les ressources naturelles disponibles. Dans ce contexte, l’objectif de la présente étude est de proposer une méthode visant à quantifier le potentiel d’utilité effective d’un groupe d’espèces pouvant fournir une source d’alimentation de fortune à des victimes de situations de survie, et ainsi contribuer au maintien de leurs fonctions vitales. Ce potentiel a été établi grâce à une analyse multicritère de la répartition spatiale de la flore, de sa disponibilité temporelle, de son accessibilité physique, de sa valeur calorique et de son acceptabilité gustative. À terme, la connaissance du potentiel de ces espèces pourra être utilisée dans un contexte de formation des travailleurs et de sensibilisation des usagers de la forêt boréale au regard de l’usage réel qui peut être fait de la flore en contexte de survie; usage qui apparaît relativement limité au regard des espèces analysées.
EN:
The boreal forest region of Québec (Canada) is being increasingly used for resource extraction and recreational purposes. This heightens the risk that people using this wilderness area will, one day, find themselves in a critical or survival situation. Because of the isolated and often rugged nature of this environment, such individuals may be forced to spend a long period under potentially dangerous conditions, notably without any food other than that naturally available. The objective of the present study was to develop a scientific profile of those elements of the Québec flora that are able to provide temporary sustenance for those in a survival situation, and so contribute to the maintenance of their vital functions. This potential was established using a multi-criteria analysis based on each species’ spatial distribution, temporal availability, physical accessibility, caloric value, and palatability. Ultimately, knowledge of the potential of these species could be used in a context of worker training and to raise awareness of users of the boreal forest regarding the actual use that can be made of the flora in a context of survival; use which appears relatively limited for the analyzed species.
Mycologie
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Regard nouveau sur la biologie du polypore ponctué : Fomitiporia punctata (P. Karsten) Murrill
Bruno Boulet and Guy Bussières
pp. 59–72
AbstractFR:
Le champignon Fomitiporia punctata est d’abord un saprophyte des chicots et du bois gisant. L’inventaire réalisé dans 2 sites au Québec montre qu’il est parfois un agent pathogène responsable d’un chancre sur le chêne rouge (Quercus rubra L.) et le frêne rouge (Fraxinus pennsylvanica Marsh.). La nécrose du cambium débute autour d’un noeud pourri sur le tronc. Les chênes à Beauceville sont infectés à 52,6 % comparativement à 11,6 % pour les frênes à Duberger. L’incidence de la maladie est accrue chez les chênes et les frênes codominants. La hauteur médiane des chancres ne diffère pas selon l’essence. La longueur moyenne des chancres ne peut à elle seule expliquer l’étendue de la carie. Toutefois, les chancres dont la largeur touche moins de 50 % de la circonférence du tronc ont 75 cm ou moins de longueur et sont exempts de pourriture profonde. Il n’existe pas de relation claire entre les dimensions d’un chancre et le diamètre des arbres. Les chancres fusiformes de 0,35 m2 à 0,61 m2 révèlent une carie avancée du coeur et de l’aubier résultant d’un laps de temps très long écoulé depuis le début de l’infection. L’impact de la maladie est à craindre surtout dans les frênaies riveraines, menacées par l’agrile du frêne.
EN:
The fungus Fomitiporia punctata is primarily a saprophyte of snags and large pieces of deadfall. However, surveys conduced in 2 sites in Quebec (Canada) showed that it also causes a canker rot on living red oak (Quercus rubra L.) and red ash (Fraxinus pennsylvanica Marsh.), with necrosis of the cambium beginning around a rotten knot on the trunk. In total, 52.6% of red oaks at the Beauceville site were infected, and 11.6% of red ashes at the Duberger site, with the incidence of the disease being higher on codominant trees. The median height of cankers did not differ between species, and the average length of the canker was not an indication of the extent of the decay. However, trees with canker less than 75 cm in length and that covered less than 50% of the circumference of the trunk were free of heart rot. There was no relationship between canker size and tree diameter. Large fusiform cankers covering between 0.35 m2 to 0.61 m2 were the result of longstanding infections, and indicative of advanced heart rot and sapwood decay. The potential impact of the disease is especially of concern in riparian ash trees, theatened by emerald ash borer.
Milieux aquatiques
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Caractérisation et protection de l’habitat du poisson dans la rivière Beaudette (Québec)
Emily Sinave and Amélie Grégoire Taillefer
pp. 73–87
AbstractFR:
La rivière Beaudette est un lieu de fraie pour diverses espèces de poissons et un sanctuaire de pêche important pour la région de Vaudreuil-Soulanges. Toutefois, elle subit diverses dégradations à la suite du lessivage de sédiments provenant des activités agricoles environnantes et de la dénaturalisation des berges en milieu résidentiel. Le but de cette étude était d’acquérir des connaissances sur le bassin versant de la rivière Beaudette (Québec) afin de documenter les menaces affectant le potentiel de l’habitat du poisson. Ceci s’est fait en caractérisant l’habitat, en évaluant la qualité des bandes riveraines, en analysant la qualité de l’eau, en recensant les marques d’érosion des rives et par des inventaires ichtyologiques. Les analyses de la qualité de l’habitat du poisson indiquent que près de 75 % de la rivière obtient une cote variant de « faible » à « très faible ». De plus, la rivière obtient généralement un indice « faible » en ce qui concerne sa capacité à accomplir ses fonctions écologiques. L’inventaire ichtyologique démontre que la rivière Beaudette comprend une richesse spécifique qui est plus grande en présence de bandes riveraines de bonne qualité ainsi qu’à des valeurs élevées de l’indice de qualité de l’habitat du poisson. Ces résultats confirment le besoin d’intervenir pour assurer la pérennité des écosystèmes de la rivière Beaudette.
EN:
The section of the Beaudette River in the Regional County Municipality of Vaudreuil-Soulanges in southern Québec (Canada) is an important fish sanctuary. However, it is being negatively impacted by sediment-laden agricultural runoff and bare shorelines in residential areas. The present study sought to describe the watershed to obtain a better understanding of the threats to habitat quality and thus allow for more effective intervention. This was done through the characterization of fish habitat; assessment of riparian band quality; analysis of water quality; the mapping of erosion, sedimentation and obstacles; and fish sampling. The analysis of fish habitat quality showed this to be low to very low at nearly 75% of the sampling stations. Bacteriological and physicochemical water quality indices were also generally low, indicating that ecological functions of the river are impaired. The fish sampling data show that the river has a higher species richness in sections with good quality riparian bands and when fish habitat index values are high. These results highlight the need for appropriate management actions to ensure the sustainability of the Beaudette River ecosystem.
Conservation
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Conservation du ciel nocturne : surveillance de l’éclairage extérieur et de la pollution lumineuse au parc national et à la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic
Rémi Boucher, Sarah Knefati and Camille-Antoine Ouimet
pp. 88–94
AbstractFR:
Pourtant d’apparence immuable, le ciel étoilé est aujourd’hui menacé de disparition. La cause est la croissance généralisée de la pollution lumineuse, résultat de l’utilisation de dispositifs d’éclairage inadéquats. Nous présentons ici les résultats de la mesure de cette pollution obtenue par différentes approches méthodologiques sur le territoire de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM). La RICEMM a été créée en 2007 afin de protéger la qualité des observations astronomiques et de recherche de l’observatoire du mont Mégantic, ainsi que pour conserver les paysages étoilés exceptionnels du site. Deux aspects incontournables de la lumière artificielle nocturne ont été pris en compte : ses sources, ainsi que sa diffusion dans l’atmosphère. Les analyses démontrent que le niveau de pollution lumineuse est resté stable depuis 10 ans dans la RICEMM, tant au zénith que pour l’ensemble du ciel, et ce, malgré une tendance mondiale à la hausse des niveaux d’éclairement, l’augmentation de la population dans la périphérie du parc national du Mont-Mégantic et l’arrivée sur le marché de types de luminaires problématiques.
EN:
Although seemingly unchanging, today, our ability to see stars on a dark night is in danger of disappearing. The reason for this is the widespread growth of light pollution from inadequate lighting systems. This study, which used a range of methods, presents the results of light pollution measurements taken within the Mont-Mégantic International Dark Sky Reserve (MMIDSR), which was created in 2007 to protect the quality of astronomical observations and research at the Mont-Mégantic Observatory, and to preserve the exceptional starry nightscape visible from the site. Two essential elements of artificial night lighting were considered: its source and its diffusion in the atmosphere. Analyses showed that despite a global trend towards an increase in light levels, population growth on the outskirts of the Parc national du Mont-Mégantic, and the arrival of problematic types of lighting fixtures on the market, the level of light pollution in the MMIDSR has remained stable over the last 10 years, not only at the zenith but across the entire sky.