FR:
À la fin de Médée, La Péruse fait tenir à l’héroïne des propos particulièrement inquiétants, puisqu’elle indique que le spectacle qui vient d’avoir lieu pourra « [apprendre] à [son] sexe à se pouvoir vanger » (La Péruse, 1990 [s.d.] : 42). Comment comprendre ces vers? On peut conclure à l’ironie du dramaturge, puisque Médée, infanticide et régicide, ne saurait être sérieusement érigée en exemple. Néanmoins, si on se met à l’écoute de la Colchidienne, on peut observer d’autres résultats : La Péruse semble insister sur les pouvoirs de la parole féminine, si bien que Médée pourrait apprendre aux femmes non le meurtre, mais la puissance des mots.
EN:
At the end of Médée, La Péruse has his heroine make a disturbing statement, suggesting that the play has the potential to “teach [her] sex how to take revenge” (La Péruse, 1990 [s.d.] : 42). This raises questions about the playwright’s intentions. One interpretation is that La Péruse is being ironic, as the character of Médée, who is a murderer, should not be held up as an example for women. However, if we listen to La Colchidienne, we can argue that La Péruse is emphasizing the power of female speech and that Médée can serve as a model for women to use the power of words instead of violence.