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Après la disparition de la Society of Artists and Amateurs en 1834, la ville de Toronto n’eut plus d’organisme artistique officiel jusqu’en 1847, alors qu’un groupe d’artistes professionnels et d’architectes se réunirent pour former la « Society of Arts » de Toronto. Leur but principal était de mettre en valeur les talents locaux et d’établir des critères de qualification en art, qui pourraient par la suite alimenter « la renommée, la personnalité et la fierté de la Province ». La première exposition eut lieu en avril 1847 dans l’ancien Hôtel de ville de Toronto. La majorité des oeuvres présentées dépeignaient des sujets locaux, surtout sous forme de portraits et de rendus architecturaux. Les journaux de l’époque, à la différence de ceux des années 1830, reflétaient maintenant les points de vue des groupes politiques ou religieux, plutôt que les opinions personnelles des éditeurs. Dans un climat d’affirmation nationaliste résultant de l’Union du Haut et du Bas-Canada en 1841, les comptes rendus de la première exposition furent extrêmement généreux, spécialement vis-à-vis le travail des Canadiens d’origine. On trouve la série de commentaires la plus détaillée dans le British Colonist. La deuxième exposition, tenue en juillet 1848, continua de témoigner de l’intérêt grandissant pour le développement d’une imagerie canadienne. Les comptes rendus les plus importants parurent dans le Globe et le British Colonist. La bienveillance dans l’encouragement des talents locaux y prévalut de nouveau, mais malgré cette bonne volonté, les ventes demeurèrent faibles : la plupart des collectionneurs de Toronto préféraient toujours les tableaux des Maîtres ou d’artistes d’origine européenne, comme George Berthon. Par réaction à cette absence de patronage, à l’incongruité de la juxtaposition des artistes et des artisans et à l’apport plus structuré des Expositions provinciales du Haut-Canada, la Société ne présenta pas d’autre exposition après celle de 1848. Malgré sa courte vie, la Société des arts de Toronto réanima l’intérêt pour les arts visuels après une parenthèse de treize ans. Sa formation et l’encouragement subséquent de la presse découlent directement de la stabilité politique des années 1840 et du désir de chercher et de promouvoir un esprit « canadien » à travers les arts visuels.