FR :
Les crises que nous vivons — écologique et climatique, économique et financière, sociale et culturelle, également ecclésiale et théologique — sont une seule et même crise : elle est d’ordre épistémologique, a par conséquent trait aux fondements porteurs de la modernité qui arrive dans cette crise à facettes multiples (et dont chacune a aussi sa spécificité propre) à sa fin. La modernité est marquée par un dualisme fondamental et, partant, par les unilatéralismes qui en résultent : l’anthropocentrisme (humaniste ou autre) d’un côté, le matérialisme (productivisme et consumérisme) irrespectueux de bien des manières de la matière de l’autre côté. L’issue de la crise qui s’esquisse dans cette dernière elle-même dès lors que les causes en apparaissent, tient dans une approche du réel qui se fait non plus de manière méthodologiquement a-thée, mais de manière méthodologiquement théonome ; par là seul le dualisme est dépassé. L’issue, c’est de considérer le réel dans ses parties et dans son tout, donc tout à la fois par la science et par la pensée ; celle-ci est la reprise réflexive et critique (discernante) de la science, à l’aune de tout le réel. Qu’est-ce que cela signifie-t-il, et quel défi cela représente-t-il pour la théologie, et particulièrement pour la théologie chrétienne ? C’est cette question qui sera posée, c’est elle qui demande à être éclairée.
EN :
All the crises we are living in — ecological and climatic, economical and financial, social and cultural, also ecclesial and theological — are but one and the same crisis : it’s an epistemological crisis, which concerns the very foundations of modern times. In this crisis with its numerous aspects (each of which having its own specificity) modern times come to their end. They are characterized by a fundamental dualism and, consequently, by the unilateralities which result of it : mainly anthropocentrism (be it humanistic or of a different kind) on the one hand, materialism (productivism and consumerism) which doesn’t respect in many manners the matter, on the other hand. When the causes of the crisis are getting clear, the way out of it becomes clear too : this way is given in an approach of reality which is not any longer methodologically a-theistic but methodologically theonomous ; thus, and only thus, dualism is overcome. The way out of the crisis is to consider reality altogether in its parties and in its whole, altogether through science and through thinking : by thinking is meant the reflexive and critical (discerning) evaluation of science, this being referred to and controlled by the whole of reality. What does this mean, and which challenge does this represent for theology, particularly for Christian theology ? That’s the question which is dealt with here, it’s this question which needs to be cleared up.