TTR
Traduction, terminologie, re?daction
Volume 15, numéro 1, 1er semestre 2002 La traduction au Canada : Tendances et traditions Translation in Canada : Trends and Traditions Sous la direction de Jane Koustas
Sommaire (15 articles)
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Presentation
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La réception de la littérature québécoise au Canada anglais 1900-1940 : le rôle de la traduction
Annette Hayward
p. 17–43
RésuméFR :
La nécessité de fixer des paramètres objectifs pour le projet de recherche CALQ sur la réception de la littérature québécoise au Canada anglais a entraîné entre autres une prise de conscience de la complexité des concepts de « réception », « littérature québécoise » et « Canada anglais ». Cet article, qui s’interroge sur le rôle de la traduction dans cette réception entre 1900 et 1940 – époque importante où la littérature canadienne décide de s’inventer en tant que polysystème conscient – arrive à la conclusion que, pour bien répondre à cette question, il faut problématiser également le sens du mot « traduction ». Il est évident que le rôle de la traduction a été primordial en suscitant de l’intérêt pour la littérature du Québec pendant cette période, comme l’illustrent éloquemment le « phénomène Maria Chapdelaine » et les statistiques de publication. Mais la quantité d’oeuvres non traduites dont il est question dans les périodiques et les manuels littéraires du Canada anglais oblige aussi à reconnaître l’importance d’autres facteurs tels que les « tandems littéraires » biculturels comme Lorne Pierce/Mgr Camille Roy, ainsi que la capacité de l’élite canadienne-anglaise de l’époque de lire des textes littéraires français fort complexes même si elle était souvent incapable de parler la langue. Tout ceci ne minimise en rien, cependant, l’impact idéologique au Canada anglais de la « traduction » : celle de Jean Rivard et de Maria Chapdelaine, bien entendu, mais aussi celle représentée par la poésie de l’habitant de William Henry Drummond ou les manuels d’histoire littéraire de Lorne Pierce, de Vernon Blair Rhodenizer et de Archibald MacMechan.
EN :
The necessity of establishing objective parameters for CALQ, a research project on the reception of Quebec literature in English Canada, led to a heightened awareness of the complexity of concepts such as “reception”, “Quebec literature” and “English Canada”. The present article concludes, after examining the role played by translation in the above-mentioned reception between 1900 and 1940 – a particularly vital period when Canadian literature was essentially “invented” as a self-aware polysystem – that it is also essential, in this context, to problematize the word “translation”. It is clear that translation played a vital role in the awakening of interest in Quebec literature during this period, a fact eloquently illustrated by the « Maria Chapdelaine phenomenon » and the statistics of studies published. However, the long list of untranslated Quebec literary works that are also discussed in English-Canadian periodicals or literary manuals point to the importance of other factors such as bicultural “literary tandems” like Lorne Pierce/Mgr Camille Roy, as well as the fact that, generally speaking, the English-Canadian elite of that period was well able to read complex literary texts in French even if it was incapable of speaking the language. This is not to say, however, that one should minimize the ideological impact on English Canada of “translations”, whether these be translations of works such as Jean Rivard or Maria Chapdelaine, or the translation of Quebec culture as offered by the habitant poetry of William Henry Drummond and literary manuals by authors such as Lorne Pierce, Vernon Blair Rhodenizer and Archibald MacMechan.
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L’autre Poulin
André Lamontagne
p. 45–63
RésuméFR :
Cet article propose une synthèse descriptive de la réception de Jacques Poulin au Canada anglais entre 1973 et 1989. S’ils font l’objet d’un consensus critique des plus favorables au Québec, les romans de Jacques Poulin connaissent un accueil beaucoup plus mitigé au sein de l’institution littéraire anglo-canadienne en dépit de leur diffusion en traduction. Notre étude révèle des écarts entre les deux principales communautés linguistiques et interprétatives du Canada tant sur le plan des jugements évaluatifs que sur celui de l’interprétation des oeuvres. À l’exception de certains commentaires positifs, la critique anglophone semble résister au style minimaliste de Poulin, à son univers thématique et à ses filiations littéraires anglo-saxonnes. Serait-ce que le plus américain des écrivains québécois ne rencontre pas l’horizon d’attente des lecteurs anglo-canadiens ? Le fait que ces lecteurs se soient penchés presque exclusivement sur les oeuvres en traduction anglaise est-il déterminant ? Tout se passe comme si une grande partie de la critique anglo-canadienne avait de la difficulté à reconnaître l’altérité de l’oeuvre romanesque de Jacques Poulin, du moins l’altérité qu’elle attend de la littérature québécoise et qui motive son intérêt pour cette dernière.
EN :
This article presents a synthesis of Jacques Poulin’s critical reception in English Canada between 1973 and 1989. Whereas Poulin’s novels were unanimously acclaimed in Quebec, they met, although translated, with mixed reception within the anglophone literary institution. This study shows significant differences in the way Poulin’s work is judged and read by Canada’s main linguistic and interpretive communities. Notwithstanding some positive comments, the anglophone critics have difficulties with Poulin’s simple prose, with his preferred themes, and his anglo-saxon literary influences. Could it be that the most American of Quebecois novelists does not meet the expectations of anglophone readers ? Since all but two critics wrote about the English version of Poulin’s texts, how did the translation factor impact on their reception ? It looks as if a majority of English Canadian critics do not recognize the alterity in Jacques Poulin’s novels, the difference they are looking for when they read Quebecois writers, the difference that dictates their interest in Quebecois literature.
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La traduction comme réception : les écrivaines québécoises au Canada anglais
Barbara Godard
p. 65–101
RésuméFR :
S'inspirant de la théorie de Pierre Bourdieu de la stratification violente du « champ de production culturelle » et de la théorie d'André Lefevere de la médiation hégémonique du patronage dans la survivance des oeuvres littéraires, cet essai analyse la ré-écriture de la littérature québécoise au Canada anglais par le biais des pratiques de traduction. Toronto (et New York) contribuent à la légitimation de la littérature québécoise : les maisons d'éditions anglophones choisissent ce que l'on traduit et qui le traduit — des processus de séléction qui ont féminisé la culture québécoise comme alternative au matérialisme américain. Les romans de Gabrielle Roy, Anne Hébert, et Marie-Claire Blais ont été intégrés pleinement au système littéraire anglo-Canadien où, ré-écrits comme « réalistes » et présentant une image d'un Québec unilingue anglais, ils ne circulent que dans le champ de grande production ou le champ de la production restreinte, addressés à la bourgeoisie. En dépit de l'hypothèse de Carolyn Perkes, cependant, l'écriture d'une génération féministe plus jeune (Nicole Brossard, France Théoret, etc.) n'a pas transformé les normes du champ littéraire cannadien-anglais. Un nouveau genre de « fiction/théorie» s'est développé au Canada anglais, mais il ne circule que dans le champ de production marginale (les presses féministe et d'avant-garde) sans la reconnaissance d'autres positions dans le champ culturel. En effet, dans cette fiction/théorie, la thématique du langage, qui met en relief l'asymétrie du pouvoir entre l'anglais et le français, a été fortement critiquée parce qu'elle enfreint les normes de la purété linguistique et du sens transparent qui structurent le champ de la production restreinte. Un dialogue entre féministes à travers les langues a influencé l'écriture des écrivaines québécoises pour qui le motif de la traduction informe quelques romans récents. Répondant par un jeux de variations à la violence d'une subordination symbolique, ces romans entreprennent le travail du deuil pour l'objet perdu (la mère absente, la langue unique) en employant la traduction comme une figure de perlaboration. La traduction n'implique pas la tragédie d'une perte de la langue, mais un excès carnavalesque de la répétition dans beaucoup de langues potentielles. La traduction constitue alors un accès privilégié à une créativité autre.
EN :
Drawing on Pierre Bourdieu's theorization of the violence of the internal stratification of the "field of cultural production" and André Lefevere's theorization of the hegemonic mediation of patronage in extending the life of literary texts, this essay examines the re-writing of Quebec literature in English Canada through practices of translation. Toronto (and New York ) participate in the legitimation of Quebec literature: their publishing houses select what is translated and who translates it — processes which have feminized Quebec culture as an alternative to American materialism. Fiction by Gabrielle Roy, Anne Hébert, and Marie-Claire Blais has been fully integrated into the English-Canadian literary system where, rewritten to appear realist and offering an image of a Quebec unilingually English-speaking, it circulates in the field of general or restricted production oriented toward the middle-class. Despite the claims of Carolyn Perkes, however, writing by a younger generation of feminists such as Nicole Brossard, France Théoret and others has not transformed the cultural norms of English Canadian literature. While a new genre of "fiction-theory" has emerged in English Canada, it circulates only in the field of marginal production of small feminist and avant garde literary presses without recognition from other positions in the cultural field. Indeed, its language-centred writing, foregrounding the political asymmetry between English and French, has been criticized negatively for violating the restricted field's norm of linguistic purity and transparent meaning. A dialogue among feminists across languages has in turn had an impact on Quebec women's writing where the motif of translation structures a number of recent fictions. Responding to symbolic and gendered violence of subordination in a play of variations, these fictions undertake the work of mourning around the lost object — the absent mother, a singular language — using translation as a figure of working -through. Translation in these works entails not a tragic loss of language, but the carnivalesque excess of repetition in many potential languages. Translation becomes then a new model for creativity as re-working.
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A Comparative Study of the French & Italian Translations of Anne Michaels’ Fugitive Pieces
W. Terrence Gordon
p. 103–115
RésuméEN :
W. Terrence Gordon examines the notion of translation problems by comparing the French and Italian versions of Michaels’ work. He begins by examining the translation of geological terms which, although they cause no translation problems on a strictly scientific level, are a cause of divergence in the French and Italian versions because they express metaphorically a main theme of the novel: memory and the modifying effect that the past has on the present. Gordon also examines the strategy of each translator with regards to word play, and in particular homonyms, anagrams and palindromes, which are rendered anywhere from a strictly didactic translation to a translation based on various linguistic resources and creative expression. Gordon reminds us that we are invited to study the stylistique interne of English-French and English-Italian through the two translations.
FR :
W. Terrence Gordon examine le concept de problèmes de traduction à travers la comparaison des traduction française et italienne de l`oeuvre de Michaels. Il commence par une étude de la traduction de termes géologiques qui ne posent pas de problème de traduction du point de vue scientifique mais qui sont ici sujets à une divergence dans les deux traductions parce qu’ils expriment de manière métaphorique un thème principal du roman : la mémoire et l’effet modificateur du passé sur le présent. Gordon examine également la stratégie employée par chaque traducteur en ce qui concerne les jeux de mots, et plus particulièrement les homonymes, les anagrammes et les palindromes. On remarque que ces jeux de mots sont traduits aussi bien par un moyen strictement didactique que par l’emploi de diverses ressources linguistiques et par une force créatrice de la part du traducteur. Gordon nous rappelle que l’étude des deux traductions nous invite à mieux saisir la stylistique interne de l’anglais et du français, de l’anglais et de l’italien.
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Trading Partners: New Views on Theatre Translation in Canada
Glen Nichols
p. 117–135
RésuméEN :
What kinds of modern Canadian plays are most often translated or adapted for production elsewhere in Canada or overseas? How many modern Canadian plays are translations or adaptations of non-theatrical originals (novels, poetry, fairy tales)? Where can one find out if a translation of a Canadian play is available? These are among the questions addressed by the catalogue From Around the World and at Home: Translations and Adaptations in Canadian Theatre, the first comprehensive database of Canadian theatre translations. This paper examines the two basic questions of translation in Canadian theatre as revealed by the database, not from the usual point of view of one or several individual works looked at closely, but from the broader perspective of a large statistical overview:
1. What is the state of theatre translation within the borders of Canada? That is, what transfers are happening between linguistic groups within Canada? And what role do inter-generic translations play here?
2. Are there regional variations in terms of overseas influence? In other words, do different parts of Canada look to different parts of the world for theatrical sources?
Published by Playwrights Union of Canada in 2001, the Catalogue contains over 3000 separate entries, including source and target references to Canadian plays translated for production or publication either inside or outside Canada, and Canadian plays which are themselves translations of other domestic or overseas pieces. With the term “translation” including generic as well as linguistic transfers, the Catalogue is designed to serve as both a reference source and the basis for more detailed analysis of the ongoing role of translation in Canadian theatre.
FR :
Quels types de pièces de théâtre sont le plus souvent traduits ou adaptés pour la production ailleurs au Canada ou outremer? Combien de pièces canadiennes modernes sont des traductions ou des adaptations d’originaux non-théâtraux (romans, poésie, contes de fées)? Comment peut-on savoir si une pièce canadienne est disponible en traduction? Voilà certaines des questions abordées dans le catalogue From Around the World and at Home : Translations and Adaptations in Canadian Theatre, qui constitue la première base de données exhaustive des traductions du théâtre canadien. Cet article se penche sur les deux questions fondamentales à la traduction dans le théâtre canadien abordées dans le catalogue, non pas de la perspective habituelle où l’on étudie un ou plusieurs ouvrages individuels de près, mais plutôt de la perspective plus vaste rendue possible grâce à un survol statistique.
1. Où en est la traduction théâtrale à l’intérieur des frontières canadiennes? Plus précisément, quels transferts sont opérés entre les divers groupes linguistiques au Canada? Quel rôle joue alors la traduction intergénérique?
2. Existe-t-il des variantes régionales en ce qui a trait à l’influence d’outremer? En d’autres mots, les diverses parties du Canada trouvent-elles leurs sources théâtrales dans diverses régions du monde?
Publié en 2001 par la Playwrights Union of Canada, le catalogue contient plus de 3000 entrées, dont les références des ouvrages sources et cibles des pièces canadiennes traduites pour la production et la publication au Canada et à l’extérieur du Canada, ainsi que des pièces canadiennes qui sont elles-mêmes des traductions de pièces canadiennes ou étrangères. En appliquant la définition du mot « traduction » aux transferts génériques aussi bien que linguistiques, le catalogue sert à la fois d’ouvrage de référence et de base à des études plus détaillées du rôle de la traduction dans le théâtre canadien.
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Canada’s Michel Tremblay : des Belles Soeurs à For the Pleasure of Seeing Her Again
Louise Ladouceur
p. 137–163
RésuméFR :
Cet article porte sur les représentations de l'oeuvre dramatique de Michel Tremblay proposées dans deux traductions anglaises effectuées à vingt-cinq ans d'intervalle, soit Les Belles Soeurs, produite en 1973 à Toronto dans une version anglaise de John Van Burek et Bill Glassco, et For The Pleasure of Seeing Her Again, présentée en 1998 au Centaur Theatre dans une traduction de Linda Gaboriau. La première pièce fut écrite par un jeune auteur peu connu qui venait de révolutionner l'écriture dramatique québécoise en faisant du joual la langue de la scène, à une époque où la traduction du théâtre québécois répondait aux besoins d'une dramaturgie canadienne en émergence. La seconde est la plus récente oeuvre d'un auteur célèbre sur la scène internationale et la version anglaise de la pièce s'inscrit au sein d'un répertoire dramatique canadien bien constitué où la traduction n'occupe plus la même fonction. Il s'agit plutôt ici de célébrer un auteur devenu canonique et de prendre part à son succès.
EN :
This article examines the representation of Michel Tremblay’s drama as proposed by two English translations completed twenty-five years apart : Les Belles Soeurs, translated by John Van Burek and Bill Glassco and produced in Toronto in 1973; For the Pleasure of Seeing Her Again, translated by Linda Gaboriau and presented at Montreal’s Centaur Theatre in 1998. The first play was written by a young author, as yet unknown, who would revolutionize Quebec’s theatre by bringing joual to the stage at a time when Quebec plays were translated to respond to the needs of a nascent Canadian drama repertoire. The second play is the latest work of an internationally renowned author and its English version contributes to a well-established Canadian dramatic repertoire where translation no longer fulfills the same function. In this instance it is rather a question of celebrating a renowned author and sharing in his success.
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Quand les vieux classiques font peau neuve sur les scènes franco-canadiennes : trois cas de figure
Nicole Mallet
p. 165–202
RésuméFR :
En se référant à certains ouvrages critiques fondamentaux, cette étude présente, dans un premier temps, une rétrospective des idéologies qui sous-tendent le traitement auquel certains dramaturges canadiens d’expression française ont soumis quelques grands classiques du théâtre européen au cours des trente-cinq dernières années. Ensuite, l’auteure verse au dossier trois pièces qui ponctuent ce parcours et en les confrontant avec leurs modèles respectifs, elle inventorie le concept de l’adaptation théâtrale et ses liens spécifiques avec la traduction. Les paires de textes analysées sont : Le Légataire universel de Regnard /L’impromptu de Québec ou le testament de Marcel Dubé; Le médecin malgré lui de Molière /Cré Sganarelle de Claude Dorge et Bartholmew Fair de Ben Jonson/ La foire de la Saint-Barthélémy d’Antonine Maillet.
EN :
With reference to fundamental critical works and by way of introduction, this essay reviews the main ideologies underlying the special treatment of some classical works of European drama by francophone playwrights in Canada over the past thirty five years. Then the author examines three plays belonging to this period, confronts them with their respective models, and thus investigates the concept of theatrical adaptation and its specific links with translation strategies. The three pairs of texts under consideration are : Le Légataire universel by Regnard /L’impromptu de Québec ou le testament by Marcel Dubé; Le médecin malgré lui by Molière /Cré Sganarelle by Claude Dorge and Bartholmew Fair by Ben Jonson/ La foire de la Saint-Barthélémy by Antonine Maillet.
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Interprétation et traduction dans les territoires : hors de la polarité traditionnelle des langues officielles
Denise Nevo et Marco A. Fiola
p. 203–221
RésuméFR :
Depuis quelques années au Canada, les activités de traduction et d’interprétation connaissent une recrudescence considérable, et les langues autochtones du Grand Nord ne font pas exception à la règle. Mais pourquoi traduire et interpréter en langues autochtones ou à partir de celles-ci? Le problème de la pertinence des langues autochtones se pose dans toute son acuité au Nunavut, où le gouvernement territorial souhaite que l’inuktitut devienne la langue de l’administration gouvernementale. Or, les défis à relever avant de parvenir à ce but sont nombreux. À l’autre extrémité de l’Arctique canadien, les Premières nations du Yukon travaillent à la revitalisation des huit langues locales dans le but de les amener sur un pied d’égalité avec les langues officielles du Canada. Dans un cas comme dans l’autre, l’interprétation et la traduction permettent dans un premier temps de maintenir la pluralité linguistique et culturelle des territoires et, dans un deuxième temps, de favoriser le développement des langues que l’on dit minoritaires, soit d’un point de vue démographique, soit à l’égard du statut social qui leur est conféré. Le présent article décrit la situation actuelle au Nunavut et au Yukon, deux territoires situés aux antipodes de l’Arctique canadien, aux antipodes à l’égard de l’approche favorisée pour le développement des langues locales, et aux antipodes par rapport à l’industrie de la traduction du Canada, essentiellement axée sur les langues officielles.
EN :
Over the past few years, translation and interpretation activity have been on the increase across Canada; the Great North is no exception to this rule. One might ask, however, why translate and interpret into and from aboriginal languages ? The issue of the relevance of aboriginal languages is nowhere more acute than in Nunavut, where the Territorial Government is working towards making Inuktitut the official language of the Government. The road to this ultimate goal is, however, fraught with many challenges. At the other end of the Canadian Arctic, the Yukon First Nations are working on the revitalization of the eight local languages, some on the brink of extinction, in order to bring them up to an equal footing with the two Canadian official languages. In both cases, interpretation and translation are useful firstly, in maintaining the linguistic and cultural diversity of the Territories and, secondly, in enabling the development of those languages with a minority status either from a demographic perspective, or from a social status perspective. This paper describes the current situation in Nunavut and Yukon, two Territories at opposite ends of the Canadian Arctic, taking opposite approaches toward the revitalization of the local languages, and calling for a perspective in opposition with the traditional Canadian official language dichotomy.
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Métaphores conceptuelles en traduction biomédicale et cohérence
Sylvie Vandaele
p. 223–239
RésuméFR :
Selon Lakoff et ses collaborateurs, l’être humain formule ses idées en ayant notamment recours à des « expressions métaphoriques » qui sont l’expression de surface de « métaphores conceptuelles » structurant un domaine : cela consiste à utiliser les termes et la structure conceptuelle d’un domaine pour en décrire un autre. De fait, plusieurs travaux montrent que l’énonciation scientifique, notamment dans le domaine biomédical, fait largement appel aux métaphores conceptuelles. En traduction, la formulation dans la langue d'arrivée pose précisément le problème de la cohérence des métaphores conceptuelles utilisées dans les deux langues. Grâce à des exemples tirés de textes biomédicaux en anglais et en français, nous analysons la correspondance des cartographies métaphoriques dans les deux langues. Une attention particulière est portée à la mise à l’épreuve des généralisations élaborées par Lakoff, notamment en ce qui a trait au « principe d’invariance » et à la polysémie.
EN :
According to Lakoff et al., human beings draw upon "metaphorical expressions" to express their ideas. These are surface expressions of the "conceptual metaphors" that form the structure of a given field of knowledge. As such, the terminology and conceptual structure of one field are used to describe another. In fact, a number of studies have shown that scientific statements, particularly in the field of biomedicine, are often expressed using conceptual metaphors. Indeed, in translation, enunciation in the target language is precisely related to the question of coherence of conceptual metaphors in both source and target languages. Using examples found in English and French biomedical texts, the author analyses the mapping of metaphors in both languages. Particular attention is devoted to the analysis of some generalizations established by Lakoff and related to polysemy and the "invariance principle".
Comptes rendus de lecture
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Mossop, Brian. Revising and Editing for Translators, Manchester, UK, St. Jerome Publishing, 2001, 177 p.
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Christina Schäffner (ed.). The Role of Discourse Analysis for Translation and in Translator Training, Clevedon, Buffalo, Toronto, Sydney, Multilingual Matters Ltd., 2002, 95 p.
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Ruth A. Roland. Interpreters as Diplomats: A Diplomatic History of the Role of Interpreters in World Politics, Ottawa, University of Ottawa Press, 1999, 209 p.
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Kristal, Efraín. Invisible Work. Borges and Translation, Nashville, Vanderbilt University Press, xxii, 2002, 213 p.
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Loredana Polezzi. Translating Travel. Contemporary Italian Writing in English Translation, Aldershot, Ashgate “European Cultural transmission”, 2001.