VertigO
La revue électronique en sciences de l’environnement
Volume 12, Number 3, December 2012 Émergence et mise en politique des services environnementaux et écosystémiques Guest-edited by Martine Antona, Muriel Bonin, Marie Bonnin, Marie Hrabanski and Jean-François Le Coq
Table of contents (19 articles)
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Généalogie scientifique et mise en politique des services écosystémiques et services environnementaux : introduction au dossier
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La mise en politique des services environnementaux : la genèse du Programme de paiements pour services environnementaux au Costa Rica
Jean-François Le Coq, Denis Pesche, Thomas Legrand, Géraldine Froger and Fernando Saenz Segura
AbstractFR:
Les notions de services environnementaux et de services écosystémiques (SE) ont connu un rapide engouement au cours de la dernière décennie et sont à l’origine de nouveaux instruments pour faire face à divers problèmes environnementaux, notamment la déforestation : les dispositifs de Paiements pour Services Environnementaux (PSE). Néanmoins, l’intégration du concept dans les politiques publiques reste un processus rare. Dans ce domaine, le Costa Rica fait figure de pionnier pour avoir dès 1996 mobilisé la notion de SE dans sa loi forestière n° 7575 pour instaurer un programme de PSE (PPSE) d’envergure nationale. Alors que le PPSE a fait l’objet de nombreuses études portant sur sa nature et son efficacité, nous chercherons à comprendre comment et pourquoi le concept de SE, encore peu connu internationalement, a-t-il été, à cette période donnée, introduit dans la politique forestière au Costa Rica. Sur la base d’un travail bibliographique et d’enquêtes auprès d’acteurs impliqués directement et indirectement dans le processus politique, nous analysons la formulation et l’adoption de la loi forestière n° 7575. Nous montrons que la mise en politique de la notion de SE résulte d’une fenêtre politique singulière trouvant son origine dans 4 facteurs : 1) l’existence d’un problème identifié de déforestation, 2) l’existence depuis plus ou moins deux décennies de dispositifs d’appui au secteur forestier et de groupes d’intérêts structurés représentant le secteur forestier, 3) le développement de flux d’idées au sein de quelques élites costariciennes insérées dans des réseaux internationaux, 4) l’existence d’entrepreneurs de politique qui ont su tirer parti du contexte national et international pour construire un compromis à l’origine d’une nouvelle politique forestière au Costa Rica.
EN:
During the last decade, the notions of environmental services and ecosystem services (ES) experienced a rapid development of attention from scholars and development actors. These notions have been mobilized to develop new instruments to face environmental problems such as deforestation: the Payments for Environmental Services (PES). Nevertheless, the integration of these concepts in public policy is still limited. In this regard, Costa Rica is considered as a pioneer since it has integrated the ES notion in its forest law since 1996, setting the ground for the implementation of the national Program of PES (PPES). Although the nature and efficiency of the PPES has been largely discussed, the policy process has been poorly documented. In this article, we aim at understanding how and why the concept of ES, then poorly known at international level, was integrated at this specific moment in the Costa Rican forestry law #7575. Based on a review of existing documents and interviews of actors involved directly or indirectly in the policy process, we analyze the formulation and adoption of the forestry law #7575. We show that the introduction of the notion of ES resulted from an original policy windows, which derived from 4 factors: 1) the pre-existence of an identified problem of deforestation, 2) the existence, for more than two decades, of instruments supporting forestry sector and of interest groups structured in the forestry sector, 3) the development of flows of ideas inside Costa Rican elites inserted in international networks, 4) the presence of policy entrepreneurs that were able to take advantage of the national and international context to build a compromise leading to the new Costa Rican forestry policy.
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L’introduction de la notion de service environnemental et écosystémique à Madagascar
Fano Andriamahefazafy, Cécile Bidaud, Philippe Méral, Georges Serpantié and Aurélie Toillier
AbstractFR:
Cet article vise à identifier les modalités de l’introduction et de l’adoption de la notion de service écosystémique/environnemental (SE) à Madagascar, pays à méga-biodiversité et faible développement économique. La recherche a privilégié l’étude documentaire et les entretiens. L’analyse montre l’importance des bailleurs internationaux et ONG dans l’émergence de cette notion tant au niveau macro-institutionnel, qu’au niveau des activités de terrain. Plusieurs étapes sont identifiées à travers une analyse historique : (1) fin des années 90 : réflexion exploratoire sur la valeur totale des produits forestiers; (2) 2000-2004 : réflexion avancée avec les études d’économistes consacrées au financement durable et à l’extension du réseau d’aires protégées; (3) depuis 2004 : mise en oeuvre de dispositifs PSE (séquestration de carbone, services hydrologiques, conservation de la biodiversité). Actuellement, les acteurs tentent collectivement de générer un projet de politique nationale, ce qui marque une grande différence avec le processus d’introduction au Costa Rica, pays pionnier des PSE, par une loi forestière. Si le milieu de la conservation est acquis à cette notion, elle n’est pas encore acceptée par tous les acteurs du développement. De plus, il existe à Madagascar de multiples façons d’exprimer et d’interpréter la notion de SE. Tant comme notion éducative favorisant la conscience environnementale, que comme nouvelle justification de dispositifs concrets, la notion SE témoigne aussi d’une mutation de vision de la conservation. Son développement n’est pas exempt d’opportunisme en vue du financement des institutions intermédiaires dans plusieurs secteurs (forêt, agriculture, énergie)
EN:
This article aims to identify the modalities of the introduction and adoption of the ecosystem/environmental services (ES) notion at Madagascar, a biodiversity hot spot with low human development. The research privileged documentary study and interviews. The analysis confirms the importance of the international donors and NGO, promoting it so much at the macro-institutional level, that at the local action level. Several steps are identified through a historical analysis: (1) End of the 90s: exploratory research on the total value of the forest products (academic research, forest administration, donors). (2) 2000-2004: advanced research with studies of economists dedicated to the sustainable financing and to the extension of the network of protected areas. (3) From 2004: implementation of PSE, by order of importance: carbon sequestration, hydrological services, preservation of the biodiversity. The actors try to lobby for a project of national policy, what marks one difference with the Costa Rica process, where SE and PSE were introduced by a forest law in 1996. The preservationist circle has adopted this notion but it is not accepted by all the development actors yet. Furthermore there are multiple manners in Madagascar to express and to interpret the notion. As educational notion promoting the environmental consciousness or as new justification of policy plans, the notion testifies also of a transformation of vision of the preservation. Its development is not exempt from opportunism for the financing of the intermediate institutions in several sectors (forest, agriculture, energy).
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Émergence de la notion de service environnemental et des dispositifs de rémunération des fournisseurs : le cas du Cambodge
Colas Chervier, Christophe Déprés and Malyne Neang
AbstractFR:
La définition des politiques environnementales dans les pays en développement est affectée par la globalisation des questions soulevées ainsi que l’évolution des logiques d’intervention des pouvoirs publics. Longtemps basée sur une approche réglementaire et coercitive, la politique environnementale tend aujourd’hui à promouvoir les instruments davantage incitatifs dits de marché.
Le présent article a pour objectif d’illustrer cette tendance au Cambodge à partir de données de terrain provenant d’enquêtes réalisées au cours de l’année 2010 auprès d’un échantillon d'acteurs locaux : décideurs politiques, responsables d’ONG et bailleurs de fonds. L’objectif est de rendre compte de l’émergence du couple de notions service écosystémique (ES) et paiement pour services environnementaux (PSE) dans les politiques de conservation mises en place dans le pays (domaine de la biodiversité, de la séquestration du carbone principalement) ainsi que de l’influence internationale dans ce processus.
Le papier montre que les stratégies initiales de conservation, basées sur des approches réglementaires notamment avec la mise en place d’aires protégées, ont eu un succès mitigé notamment pour réduire la déforestation. Dans les années récentes, la notion de SE a été rapidement diffusée au sein des administrations gouvernementales (administration forestière, ministère de l’Environnement). Nombre de projets de conservation conduits par des ONG internationales (comme CI, WCS) ont également cherché à faire reconnaître la valeur des écosystèmes protégés en expérimentant des dispositifs de paiement aux communautés paysannes/forestières reposant sur le respect de pratiques favorables à la conservation des habitats fragiles. Le cadre légal cambodgien ne reconnaît pas encore, pour autant, la notion de PSE (basée sur le principe bénéficiaire payeur) et des freins importants subsistent au développement de tels mécanismes à grande échelle.
EN:
The definition of environmental policies in developing countries is affected by globalization of such issues and the change in governments’ interventions. Based on regulatory approaches for ages, environmental policy tends nowadays to promote more incentive tools called market-bases instruments.
This article aims at illustrating the trend in Cambodia from data field surveys conducted in 2010 with a sample of local stakeholders: policy makers, NGO officers and donors. The objective is to understand the emergence of the pair of notions eco-system services (ES) and payment for environmental services (PES) in conservation policies implemented in the country (areas of biodiversity and carbon sequestration mainly) and international influence in this process.
The paper shows that the initial conservation strategies based on regulatory approaches with the establishment of protected areas, have had mixed success in particular to reduce deforestation. Over the recent years, the concept of SE has been quickly circulated within government offices (Forestry Administration, Ministry of Environment). Number of conservation projects conducted by international NGOs (such as CI, WCS) has also sought to recognize the value of protected ecosystems. In this objective, they have experienced payment devices to rural/forest communities sitting on environmentally-friendly practices related to the conservation of fragile habitats. Cambodian legal framework has not yet recognized, so far, the concept of PES (based on the beneficiary pays principle) and significant obstacles remain in the development of such mechanisms on a large scale.
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Émergence de la notion de service environnemental dans les politiques agricoles en France : l’ébauche d’un changement de paradigme?
Elodie Valette, Olivier Aznar, Marie Hrabanski, Caroline Maury, Armelle Caron and Mélanie Decamps
AbstractFR:
Cet article traite des modalités d’importation de la notion de service environnemental dans les politiques agricoles en France. Le travail est basé sur une analyse bibliographique et sur des entretiens semi-directifs réalisés de septembre 2009 à mai 2010 auprès de 62 représentants des institutions du monde agricole en France.
Née dans l’univers anglo-saxon, et popularisée à l’occasion du Millennium Ecosystem Assessment (2005), la notion de SE est apparue tardivement en France, qui lui y est restée longtemps réticente, préférant défendre jusqu’en 2002 la notion de multifonctionnalité de l’agriculture. La diffusion de la notion (qu’elle recouvre l’acception de services rendus par les écosystèmes ou de services environnementaux rendus par les acteurs) qui s’ébauche à partir de 2005 connaît une accélération en 2008-2009 dans le monde agricole. Nous posons l’hypothèse de l’ouverture d’une fenêtre d’opportunité française, à la conjonction des trois courants évoqués par Kingdon (1984). Outre le rôle évident de la diffusion de la notion à l’échelle internationale, l’émergence de la notion de SE en France s’inscrit en effet dans le cadre d’un agenda politique particulier : national avec la réflexion sur la biodiversité engagée dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, et la création de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB) et de divers dispositifs, mais surtout européen avec les enjeux de la renégociation de la PAC à l’horizon 2013.
EN:
This article deals with the transfer of environmental service’s concept in agricultural policies in France. It is based on a document and literature review and on semi-directive interviews conducted from September 2009 to April 2010 with 62 key stakeholders in the French agriculture sector.
The notion of environmental services and ecosystem services has been gathering strength since the 1970s and has been popularized with the Millennium Ecosystem Assessment in 2005. Yet the concepts appeared late in France. Until 2003 France was arguing for the idea of multifunctionality in agriculture. The concept came on the national political scene from 2005. At the same time the idea was spreading in the farming world that agriculture renders environmental services. Agricultural circles are concerned with environmental services rather than ecosystem services, and the idea gathered steam in 2008 and 2009 with publications and symposiums on the subject by the agriculture ministry. Although there is no explicit reference to environmental services or payments for environmental services (PES) in French laws and regulations governing agricultural provisions, the ES concept was introduced in legal renditions of the commitments made under the French Grenelle environment agreement and they feature prominently in the discussions towards the CAP reform in 2013. The growing prevalence of the PES idea in French and European debates on agriculture (CAP-2013) seems to herald a renewal of agri-environmental provisions in France.
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Adaptations locales de dispositifs agrienvironnementaux français et européens dans deux départements d’Outre-mer français : la Réunion et la Guadeloupe
Xavier Augusseau, Muriel Bonin, Jérome Queste, William’s Dare and Martine Antona
AbstractFR:
En Europe, depuis trois décennies, la prise en compte des enjeux environnementaux dans les politiques agricoles se traduit, en partie, par la conception de Mesures agrienvironnementales (MAE), visant à promouvoir le changement de pratiques. En France, ces mesures ont été mobilisées dans différents modèles de contrats avec les agriculteurs, passant d’un paradigme basé sur la subvention de la multifonctionnalité d’une exploitation agricole à une compensation des surcoûts liés à l’adoption de nouvelles pratiques plus vertueuses au niveau des parcelles. Cet article aborde la mise en application de ce changement de paradigme et analyse l’opérationnalisation de ces mesures à la Guadeloupe et à la Réunion, petits territoires insulaires et régions ultrapériphériques européennes, qui se caractérisent par des modèles agricoles majoritairement productivistes, orientés vers l’export et largement soutenus par les politiques publiques. L’analyse présentée dans cet article montre comment, dans ces îles confrontées de façon aiguë aux enjeux environnementaux, et soumises aux normes européennes, les acteurs agricoles ont su adapter les dispositifs agrienvironnementaux pour maintenir leurs objectifs de productivité et de soutien aux filières dominantes. Ainsi, après avoir souscrit les mesures intégrées dans les dispositifs hybrides inspirés de la multifonctionnalité, la profession agricole s’est peu mobilisée pour contractualiser la dernière génération de MAE. Les observations montrent qu’il n’y a pas eu d’évolution significative dans la déclinaison opérationnelle des instruments de politique agrienvironnementale qui restent conçus et pilotés par les institutions agricoles. L’absence de coordination avec les acteurs de l’environnement et de l’aménagement constitue un frein à l’appropriation des enjeux environnementaux par les exploitations. De fait, la convergence de la production agricole et de la fourniture de services environnementaux ne peut être assurée dans une logique d’aménagement et de gouvernance de l’espace rural.
EN:
Environmental stakes are partially tackled in European Agricultural Policy by promoting changes in farmers’ practices through agri-environmental measures (AEM). In France, these measures are implemented in various types of contracts between farmers and government agriculture offices. The rationale of these contracts has shifted from a farm multifunctionality-grant paradigm to a new paradigm of compensating the extracosts of specific environmental practices developed in farm plots. In this paper, we analyzed how this paradigm shift was put into practice. We studied the implementation of AEM in the Guadeloupe and Reunion Island, which are small islands and UE outermost regions. In these two islands, the agricultural productivist model is dominant, export-oriented, and actively supported by public policies. Although these islands face environmental stakes and are subject to the UE environmental standards, we showed that the agricultural stakeholders have adapted the various agri-environmental schemes in order to maintain the productivity of agriculture and the support to the dominant farming industry. In a first stage, farmers entered in the hybrid multifunctionality agreements and have subscribed the integrated measures. But in a second stage, farmers did not subscribe the latest generation of AEM. We observed that the operationalization of agri-environment policy schemes is utterly unchanged and that agricultural institutions still formulate and manage these schemes. But the lack of coordination between farming and environmental stakeholders prevents the appropriation of environmental issues by the farmers. Accordingly, this lack of coordination does not allow for the convergence of the agricultural production and the provision of environmental services in order to foster rural areas’ spatial planning and governance.
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Organisations environnementales et services écosystémiques : stratégies de diffusion du concept et opportunités politiques
Marie Hrabanski and Elodie Valette
AbstractFR:
L’article interroge le rôle des organisations environnementales dans la diffusion rapide de la notion de « services écosystémiques » en France. À partir de quatre ONG environnementales, l’Union Internationale de Conservation de la Nature, France Nature Environnement, la Fondation Nicolas Hulot et le World Wildlife Fund, l’enquête montre d’abord comment une certaine répartition des tâches entre les organisations environnementales a pu faciliter la diffusion rapide de l’approche systémique promue par les services écosystémiques. À l’interface entre le monde scientifique, le monde de l’entreprise et les instances décisionnelles, les ONG semblent avoir été des acteurs clés de la diffusion de la notion. Le propos analyse ensuite de quelle façon la notion leur permet de renouveler en profondeur leurs approches et leurs activités militantes, et offre de nouvelles opportunités. Enfin, l’article examine le rôle joué par les ONG dans le cas particulier des questions agricoles.
EN:
The article deals with the role of environmental organizations in the rapid spread of the concept of ecosystem services in France. From four of them: International Union for Conservation of Nature, France Nature Environnement, Fondation Nicolas Hulot and World Wildlife Fund, the survey first shows how sharing out the tasks between environmental organizations has made faster and easier the spread of the systemic approach promoted by the ecosystem services. At the interface between science, firms and policy-making, environmental NGOs seem to have been key players in the dissemination of the concept. The paper examines how the concept allows them to renew their approaches and their activism and how it offers new opportunities. It finally focuses on the role played by NGOs in agricultural issues.
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Une analyse bibliométrique pour éclairer la mise à l’agenda scientifique des « services environnementaux »
Philippe Jeanneaux, Olivier Aznar and Sybille de Mareschal
AbstractFR:
La publication dans des revues scientifiques apparaît comme un bon signal de l’émergence et du développement important du paradigme des « services environnementaux » ("ecosystem services", "ecological services", "environmental services"). L’analyse bibliométrique de la base de données Web of Science (Thomson Reuters) met en évidence que cette thématique constitue actuellement un front de recherche. Elle met aussi en lumière la distinction entre la notion de service écosystémique ou écologique, mobilisée par les sciences et technologies du vivant et celle de service environnemental, plus souvent convoquée par les sciences sociales.
EN:
Publication in academic journals is a good way to assess the emergence and the development concerning a new paradigm like services linked with environment ("ecosystem services", "ecological services", "environmental services"). Our bibliometric study of the Web of Science (Thomson Reuters) database highlights the intensive scientific work about these ecosystem or environmental services and suggests the existence of a research frontier. The analysis distinguishes ecosystem service, used by from environmental service which is more used by the social sciences.
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Regards croisés de l’économie sur les services écosystémiques et environnementaux
Géraldine Froger, Philippe Méral, Jean-François Le Coq, Olivier Aznar, Valérie Boisvert, Armelle Caron and Martine Antona
AbstractFR:
Depuis le milieu des années 1990, la notion de services écosystémiques a connu une popularité croissante tant académique qu’opérationnelle. L’objectif de cet article est d’en analyser les différentes significations dans le champ disciplinaire de l’économie. Dans ce cadre, il est important de revenir sur la généalogie du terme de services écosystémiques pour proposer par la suite une typologie qui les traitent sous l’angle, soit des externalités, soit des prestations de services, soit de services intégrés à un produit de consommation faisant l’objet d’un échange marchand. Sur la base de la typologie que nous avons élaborée, nous analysons de manière critique plusieurs instruments de régulation des services concernés.
EN:
Since the mid-1990s, the concept of ecosystem services has been growing in popularity at academic and operational level. The aim of this paper is to analyse the different meanings of these concepts in economic science. In this context, it is important to explain the origin of the notion of ecosystem services in order to put forward a typology that treats them as externalities, or as provision of services, or as services included in a product subject to a market transaction. On the basis of our typology, we develop a critical analysis on various regulating instruments for these services.
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Des bienfaits de la nature aux services écosystémiques : éléments pour l’histoire et l’interprétation d’une idée écologique
Georges Serpantié, Philippe Méral and Cécile Bidaud
AbstractFR:
Cet article replace le concept montant de « service écosystémique » (SE) dans l’histoire occidentale, en mettant en évidence les permanences, oppositions et ruptures qui ont accompagné la genèse de ce concept ou de ses équivalents anciens. Une nature bienveillante, l’existence de « bienfaits », « services » et « utilités » furent des idées régulièrement mises en avant, mais pour des raisons différentes d’aujourd’hui, depuis les philosophes de l’Antiquité, les naturalistes de l’Ancien Régime, les poètes romantiques, les ingénieurs à la recherche de crédits ou de lois incitatives pour le reboisement, et désormais, l’écologie scientifique. L’étude s’appuie sur le cas de la forêt, le plus évoqué en parlant de SE. La discussion aborde certaines propriétés de ce concept, que son histoire peut expliquer, notamment ses ambigüités, ses mutations et sa dissymétrie, mais aussi les contradictions qui naissent de son usage dans des dispositifs locaux.
EN:
This article replaces the rising concept of "ecosystem service" (ES) in the western history, by bringing to light the continuities, the oppositions and the breaks which accompanied the genesis of this concept or its former equivalents. A “friendly nature”, the existence of "benefits", "the services" and "the utilities" were ideas regularly emphasised, but for different reasons, for the philosophers of the Antiquity, the naturalists of the Ancien Régime, the romantic poets, the engineers in search of credits or of incentive laws for the afforestation, and henceforth, the scientific ecology. The study leans on the case of the forest, the most evoked ecosystem regarding ES. Some properties of this concept, that may be due to its history, are discussed: its ambiguities, its mutations and its asymmetry, but also the contradictions that arise from its practical use in local designs.
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L’émergence des services environnementaux dans le droit international de l’environnement : une terminologie confuse
Marie Bonnin
AbstractFR:
Cet article montre que l’apparition récente des termes de services écosystémiques et services environnementaux comme outils de conservation de la biodiversité ne s’accompagne pas de définition claire ni même d’un consensus sur le terme utilisé. La pluralité d’appellations existantes pour ces services révèle une certaine confusion et indique un manque de consensus entre les accords internationaux en matière d’environnement, les organisations internationales et les institutions nationales. Les premières traces de ce concept peuvent être relevées dès le début des années 90, à la fois dans des textes contraignants et des textes non contraignants même si dans la majorité des exemples le concept apparaît par le biais des textes adoptés par les conférences des parties. Cette utilisation de termes sans consensus a été considérée comme problématique par plusieurs conférences des parties. Certaines ont décidé de lui accoler un terme explicatif, d’autres ont mis en doute l’intérêt de son utilisation. Cet amalgame terminologique appelle une clarification qui devrait être un préalable au développement de ce concept dans les règles de droit. Une définition précise des concepts de services environnementaux et écosystémiques pourrait être un premier pas vers une meilleure appréhension de ce concept et permettre une utilisation raisonnée de l’évaluation environnementale favorable à la conservation de la biodiversité.
EN:
This article shows that the recent appearance of the terms of ecosystem services and environmental services, like tools of conservation of the biodiversity, is not accompanied by clear definition nor even of a consensus on the term used. The plurality of existing names for these services reveals certain confusion and indicates a lack of consensus between environmental international agreements, international organizations, and national institutions. The first traces of this concept can be raised as of beginning of the year 90 at the same time in binding texts and not-binding texts. However in majority of the examples, the concept appears by the means of the texts adopted by conferences of the parties. This use of terms without consensus was regarded as problems by several conferences of the parties. Some decided to join an explanatory term to it, others questioned the interest of its use. This terminological amalgam calls a clarification, which should be a precondition to the development of this concept in law. A precise definition of the concepts of environmental and ecosystem services could be a first step towards a better apprehension of this concept and could allow a reasoned use of the environmental evaluation favorable to the conservation of the biodiversity.
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Les évolutions inversées de la multifonctionnalité de l’agriculture et des services environnementaux
Philippe Bonnal, Muriel Bonin and Olivier Aznar
AbstractFR:
L’article porte sur l’évolution comparée de l’usage des notions de multifonctionnalité et de service environnemental dans les politiques agricoles. Constat est fait que si les notions de services écosystémiques et environnementaux s’affirment alors que disparaît celle de multifonctionnalité elles n’en constituent pas pour autant un substitut. Ces deux types de notions ont des histoires parallèles et sont portées par des acteurs différents. Les raisons de leurs destins inversés doivent être recherchées dans leur cohérence avec les nouveaux corpus normatifs en émergence au niveau international encadrant les interventions publiques en matière agricole, forestière et environnementale.
EN:
The article focuses on the compared evolution of the use of the notions of multifunctionality and environmental service in agricultural policy. It has been observed that the SE is not a substitute to the MFA, although the concepts of ecosystem and environmental services are strengthening while multifunctionality is disappearing. Different actors have mobilized these two kinds of concepts which have got parallel histories. The reasons for their reverse development paths must be sought in their coherence with the new normative corpus which is emerging at international level and is governing the agricultural, forest and environmental public interventions.
Section courante
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Évaluer ex ante la pertinence de projets locaux d’adaptation au changement climatique
Alexandre Magnan
AbstractFR:
Ce texte présente une méthodologie d’évaluation ex ante des projets d’adaptation au changement climatique qui repose sur le principe selon lequel éviter les maladaptations (environnementales, socioculturelles et économiques) est une voie pertinente pour engager un processus d’adaptation. Il repose sur une expérience de terrain concrète (projet The Other Migrants). L’article détaille la démarche. En préalable à l’élaboration de « critères significatifs » et d’« indicateurs de pertinence » des projets par rapport à l’enjeu d’adaptation, de nouvelles bases conceptuelles sont posées quant à l’identification des communautés dites « vulnérables ». La définition du GIEC est ainsi affinée pour être rendue plus opérationnelle. Les critères et indicateurs sont ensuite décrits, puis la méthodologie d’évaluation ex ante appliquée à des projets concrets. Trois conclusions principales ressortent. (i) Éviter les maladaptations constitue réellement un angle d’entrée privilégié pour mettre en oeuvre l’adaptation, car il permet d’identifier dès aujourd’hui des lignes d’action concrètes. (ii) L’approche ex ante permet de rapprocher porteurs de projets et bailleurs de fonds en élaborant des bases communes d’évaluation. Or, celles-ci s’avèrent indispensables pour la mise en cohérence des multiples initiatives d’adaptation, clairement appelées à se multiplier dans le contexte de croissance – espérée exponentielle – des fonds pour l’adaptation. (iii) L’évaluation ex ante des projets d’adaptation est tout aussi importante que leur évaluation ex post, aujourd’hui dominante, en ce sens qu’elle participe en amont, et en complément du suivi de la mise en oeuvre et de l’efficacité des projets, à une optimisation des efforts pour l’adaptation.
EN:
Based upon fieldwork conducted in Mauritius and Rodrigues islands (Indian Ocean), this paper presents a methodology for ex ante assessment of adaptation to climate change projects. It relies on the hypothesis that avoiding environmental, sociocultural and economic maladaptation is a relevant way to start implementing a concrete adaptation process. The paper details the approach adopted on the field. First, and before elaborating “significant criteria” and “relevance indicators” (regarding the long-term adaptation challenge), we developed new bases for facilitating the identification of the study’s targeted population, i.e. the “local vulnerable communities”. To do so, we refined the IPCC definition of vulnerability to make it more operational on the ground. The criteria and indicators are then described, and finally an application of the methodology to concrete projects is proposed. Three major conclusions arise from this empirical experience. (i) Avoiding maladaptation is really a relevant way to start implementing adaptation, as it allows the identification of pragmatic guidelines for today’s action. (ii) The ex ante approach allows gathering projects’ holders and funding agencies thanks to common assessment bases. Yet, such bases are essential pillars for ensuring consistency among scattered adaptation initiatives, while these latter are expected to grow in number in the context of adaptation funds increase. (iii) Ex ante assessments are as necessary as currently dominating ex post assessments, as they contribute upstream and in parallel of projects’ monitoring and efficiency analysis, to the coherence and the optimisation of adaptation endeavours.
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Trajectoires et adaptations à une crise multiple : Port-au-Prince depuis le séisme du 12 janvier 2010 au travers des concepts d’exit, voice, loyalty et apathie
Michel Desse, Jean-Philippe Pierre and Georges Eddy Lucien
AbstractFR:
Le séisme du 12 janvier 2010 a ravagé Port-au-Prince, causant la mort de 250 000 personnes, un million de blessés et des centaines de milliers de sans-abris. Cette situation est essentiellement liée à la pauvreté, mais aussi à des choix d’urbanisme, repoussant les plus démunis à s’installer dans des quartiers précaires. La lecture des enjeux territoriaux à travers le modèle exit-voice and loyalty d’Albert Otto Hirschman permet de mieux appréhender les stratégies des personnes sinistrées. À la suite du 10 janvier, le séisme a engendré un dysfonctionnement dans les stratégies spatiales, entrainant des dynamiques de défection, de mobilité (exit), de protestations (voice), de fidélité (loyalty) et enfin d’apathie dans un contexte de crises multiples (environnementale, sanitaire, sociale, économique, politique) marqué par une grande individuation des trajectoires.
EN:
The earthquake which struck Port-au-Prince on January 12th 2010, ravaged the town causing the death of 250,000 people, injuring close to a million and leaving hundreds of thousands homeless. The extent of the damage was essentially due to poverty but urban management choices also played a role, both factors causing the poorer segments of the population to relocate in shantytowns. A study of territorial management issues using Albert Otto Hirschman's Exit-Voice-Loyalty model makes comparatively better sense of the survivors' post-cataclysm strategies. The January 12th earthquake caused multiple crises, upsetting Haiti's environmental, healthcare, social, economic and political structures. As a result, attitudes, including spatial strategies, became considerably more individualized, with behavioral patterns ranging from withdrawal and relocation (Exit) to protests (Voice), reciprocated support (Loyalty) and Apathy.
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Dynamique de gestion de la biodiversité d’igname face au développement du vivrier marchand au nord-Bénin
Janvier Egah, Mohamed Nasser Baco and Ismail Moumouni
AbstractFR:
Dans cet article, nous avons analysé la dynamique de gestion de la biodiversité de l’igname face au développement du vivrier marchand au Nord-Bénin. Nous avons effectué les investigations dans la commune de Tchaourou, un des principaux greniers d’igname du Nord-Bénin. Trois villages ont été choisis suivant le degré d’enclavement et de développement du marché d’igname. La taille de l’échantillon est de 90 exploitations à raison de 30 par village. La méthodologie adoptée a été une combinaison des approches qualitatives et quantitatives. Les données relatives aux différentes variétés d’igname cultivées, à la variété la plus chère, au nombre de buttes, aux proportions d’igname affectées à la consommation, à la commercialisation, aux dons et aux semences et les changements des systèmes de culture d’igname ont été collectées à partir des focus groups et des entretiens individuels, informels, non structurés donnant une large manoeuvre aux enquêtés. L’analyse des résultats à partir des tests de comparaison de moyenne a révélé qu’à l’heure actuelle, les producteurs qui vendent une grande partie de leur production d’igname cultivent plus de variétés que les autres. L’octroi d’une grande superficie aux variétés de grande valeur marchande dans une exploitation est sans inconvénient sur la diversité variétale de l’igname. Le développement du vivrier marchand n’a pas affecté la diversité variétale de l’igname. Cependant, des mesures doivent être prises pour sauvegarder la biodiversité variétale dans ce nouveau contexte de production orientée vers le marché.
EN:
In this paper, we analyzed the impact of the development of food market on the dynamic of yam biodiversity management in Northern Benin, using a mix-method approach. We conducted investigations in Tchaourou district, which is the yam barn in Benin. Three villages were selected according to the degree of isolation and market development. Our sample included 90 farms, 30 per village. We collected data on yam cultivation (cultivated varieties, most expensive varieties, farming systems), and the use of yam production (household consumption, marketing, donations and seed) through focus groups, and informal, unstructured individual interviews. Mean comparison tests showed that farmers who produced yam mostly for market cultivated more varieties that the others. In addition, the allocation of large amount of land to high commercial value varieties of yam did not impact on the diversity of yam. In conclusion, the development of food market did not affect yam biodiversity. However, steps may be taken to prevent the lost of yam biodiversity due to market-driven production.
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Indices de structures spatiales des îlots de forêts denses dans la région des Monts Kouffé
Inoussa Toko Mouhamadou, Ismaila Toko Imorou, Brice Sinsin and Fatou Touré
AbstractFR:
La région des Monts Kouffé concerne ici la Forêt classée des Monts Kouffé et sa périphérie sud. Au Bénin, la Forêt classée des Monts Kouffé subit des pressions anthropiques qui ont pour nom une croissance démographique galopante, une agriculture itinérante sur brûlis, pâturage et braconnage anarchiques, exploitation forestière abusive, dysfonctionnement des écosystèmes forestiers et perte de la biodiversité. L’objectif général de cette étude est de caractériser les îlots de forêt dense de la forêt classée des Monts Kouffé en vue de mettre en exergue leur dynamique spatio-temporelle. La méthodologie adoptée est basée sur les techniques de la télédétection, de la cartographie et de l’écologie du paysage. À partir des images satellitaires Landsat TM de 1986 et ETM+ de 2006 toutes de 30 m de résolution spatiale, celles-ci ont permis le calcul des indices spatiaux comme le nombre de taches (ilots de forêts denses), l’aire totale des taches, la dominance, l’aire moyenne, la diversité des aires des taches et l’indice de forme.
EN:
Monts Kouffe's region concerns here Monts Kouffe's forest reserve and its south suburb. In Benin, Monts Kouffe forest reserve undergoes anthropic pressures which are galloping population growth, a shifting cultivation, anarchy meadow and poaching, unfair forestry woods using, forested ecosystems' dysfunction and loss of biodiversity. The aim of this study is to characterize Monts Kouffe forest reserve and periphery’s dense forests islands in order to present their spatio-temporal dynamic. The adopted methodology is based on Remote Sensing, Cartography and Landscape Ecology techniques. From 1986 Landsat TM and 2006 Landsat ETM+ images for 30 m spatial resolution, these allowed the computation of spatial indexes as number of spots (dense forests islands), total area of spots, dominance, average area, spots areas’ diversity and, shape index.
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Des clichés protectionnistes aux discours intégrateurs : l’institutionnalisation de réserves naturelles de France
Clara Therville, Raphaël Mathevet and Frédéric Bioret
AbstractFR:
Les aires protégées apparaissent de plus en plus comme des systèmes socio-écologiques dynamiques et ouverts en interaction avec leur environnement. Dans ce contexte nous nous intéressons aux réserves naturelles, l’un des principaux outils de conservation du patrimoine naturel en France. L’association Réserves Naturelles de France (RNF) coordonne les gestionnaires de réserves naturelles. À la fois réseau national d’espaces naturels protégés au patrimoine naturel remarquable, centre de mutualisation des expériences des membres de ce réseau et organisme de promotion de l’outil « réserve naturelle », RNF tient une place importante dans le paysage institutionnel de la protection de la nature en France. Nous présentons dans ce papier l’évolution du réseau RNF au cours des trente dernières années, les mécanismes qui ont contribué à sa construction et les frontières qui bornent son champ d’action. L’analyse de l’émergence des thématiques liées au développement durable des territoires dans le réseau RNF permet, d’une part, de mettre en évidence les enjeux institutionnels, organisationnels, culturels et stratégiques de ce réseau et d’autre part, de discuter la thèse d’une institutionnalisation inachevée symbolisée par la substitution partielle du cliché protectionniste par le nouveau super-cliché de la conservation intégrée. Nous terminons en identifiant les enjeux de l’évolution de la composition des membres de ce réseau, les risques de dérives localistes inhérents à toute politique de décentralisation et l’enjeu crucial de la coopération inter-réseaux.
EN:
The protected areas are increasingly regarded as open and dynamic social-ecological systems that interact with their environment. Within this context, we focus on Nature Reserves, one of the main French conservation tools. The Nature Reserve of France Association (RNF in French) coordinates Nature Reserves’ managers. RNF is at once a national network of protected natural areas, an information centre that focuses on the sharing of managers’ professional experiences and also a dedicated lobbying agency. RNF occupies today a key place in the institutional scene of Nature protection in France. In this paper we present the evolution of RNF over the last thirty years, the social mechanisms of its construction, the frontiers that limit its actions. The analysis of the emergence in this network of the themes linked to the sustainable development of territories highlighted institutional, organizational, cultural and strategic issues at stake. We argue the thesis of an unfinished institutionalization symbolized by the partial substitution of the protectionist cliché by the new super-cliché of integrated conservation. We conclude by identifying the issues of changes of the network members’ composition, especially the local governance excesses’ risks related to any decentralization process and the crucial issue of inter-networks cooperation.
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La problématique éthique du développement de l’aquaculture industrielle au Canada : analyse mésologique d’un nouveau rapport possible à l’océan
Louis-Étienne Pigeon and Lyne Létourneau
AbstractFR:
Le développement des techniques d’aquaculture au Canada est un phénomène qui a récemment pris une importance considérable. Au plan économique, ces techniques de production peuvent potentiellement combler un vide laissé par la baisse des stocks naturels de poissons qui faisaient la réputation du pays. Mais au plan social, l’apparition des fermes de production aquacole et la possibilité de mettre en oeuvre des technologies de transgénèse pour en augmenter la productivité ont provoqué des conflits importants entre les promoteurs et d’autres groupes d’intérêts. Cet article vise à faire une analyse éthique des possibilités qu’offre l’aquaculture au Canada dans le contexte actuel. La méthode d’analyse s’inspire d’une approche mésologique, c’est-à-dire que le centre d’intérêt est la relation de l’être humain à la nature. Nous soutenons que le développement des fermes d’aquaculture au Canada peut être une stratégie bénéfique parce qu’il ouvre la voie à la création de lieux de rencontre entre l’être humain et la nature à travers une relation de domestication. Toutefois, la mise en oeuvre de techniques de pointe telle que la transgénèse menace de réduire la qualité et la diversité des relations instituées parce que ces techniques sont essentiellement des techniques modernes.
EN:
Aquaculture development in Canada is a recent and important phenomenon. As an economic activity, aquaculture has the potential to compensate for the rapid loss of marine resources that have made the country’s reputation for centuries. But the development of aquaculture farms and the possibility to introduce new biotechnological techniques and products – such as the transgenic salmon – has provoked social opposition from various organizations and interest groups directed towards the investors and promoters of this new industry. This article aims at analyzing, from an ethical perspective, the possibilities of aquaculture in this context. The method involved is inspired from a « mesology », meaning that it focuses primarily on the human beings’ relation to nature. We argue that the development of aquaculture in Canada could be a beneficial strategy because it creates new places of contact between men and nature through a relation of domestication. Nevertheless, the introduction of high-tech methods such as transgenic manipulations can reduce the quality and the diversity of these relations because they are essentially modern techniques.
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Renouveler la gestion du risque par l’ouverture à un système de vigilance ? Le cas de la fièvre catarrhale ovine
Catherine Fallon, Grégory Piet, Étienne Thiry, Fabiana Dal Pozzo and Catherine Zwetkoff
AbstractFR:
Cet article rédigé par un groupe multidisciplinaire de vétérinaires et de politologues propose une analyse contextualisée des transformations à l’oeuvre dans le réseau de surveillance des maladies animales face aux menaces nouvelles dites « émergentes » suite aux changements globaux, en l’inscrivant dans le cadre de la gestion des risques. Le travail se base sur une présentation d’une émergence récente, celle de la fièvre catarrhale ovine due au Bluetongue virus serotype 8 (BTV-8) en 2006 en Belgique. Celle-ci permet de mettre en contexte les enseignements d’une enquête récente de type Delphi organisée auprès des responsables administratifs et des scientifiques concernés, qui a montré que la plupart des moyens proposés par les autorités reposent sur une logique de gestion des risques connus. On observe néanmoins des tentatives de renouvellement et d’ouverture, par la mise en place de nouveaux instruments de vigilance : s’appuyant sur une double logique de prévention et d’anticipation de la catastrophe, ils tentent d’adapter les structures de surveillance et d’alerte pour améliorer leur réactivité face aux évènements non prévus. Une double remise en cause se dessine, qui pousse à admettre la permanence d’une incertitude irréductible et à reconnaître le nécessaire décloisonnement des savoirs experts.
EN:
This contribution proposed by a multidisciplinary group of veterinary and political scientists gives an analysis of the transformations of an epidemiosurveillance system dedicated to animal diseases, when confronted to new emerging threats in the wake of global changes, within the frame of risk management. The research field refers to the emergence of bluetongue virus serotype 8 in 2006 in Belgium. This research is complemented with the results of a recent survey based on Delphi method involving relevant public servants and scientists, which showed that most of the means proposed by the authorities are based on the logic of known risk management. However we can identify attempts for renewal and organisational learning, especially with the proposal of a new vigilance system. This system develops two dimensions (prevention and anticipation of the catastrophe) and tries to accommodate the surveillance system reactivity against uncertain events. Finally the article draws two drivers for change, by admitting the persistence of unavoidable uncertainty and by recognising the importance for opening up expert knowledge.