Enfances, Familles, Générations
Numéro 37, 2021 Penser les "origines" dans les familles contemporaines: perspectives internationales Sous la direction de Agnès Martial, Isabel Côté et Kévin Lavoie
Sommaire (11 articles)
Articles thématiques
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De l’adoption à la procréation assistée par autrui : cadres, pratiques et enjeux entourant la question des origines et de ses récits
Agnès Martial, Isabel Côté et Kévin Lavoie
RésuméFR :
Cadre de la recherche : Dans un contexte caractérisé par de nouvelles aspirations à la parentalité, au sein de sociétés où les formes familiales se diversifient, la question des origines suscite actuellement d’intenses débats politiques, sociaux et scientifiques. Ces débats sont emblématiques d’un mouvement plus général, qui témoigne d’une attention croissante à la question des origines dans les modes actuels de constitution des familles, qu’il s’agisse de l’adoption ou de la procréation assistée par autrui. La notion d’origine apparaît alors comme une entrée particulièrement pertinente pour éclairer les enjeux sociaux et politiques que soulèvent aujourd’hui le devenir de l’adoption, les conditions du recours à la procréation assistée avec don, l’encadrement législatif de la gestation pour autrui ou les usages des savoirs biogénétiques, ainsi que pour analyser les reconfigurations contemporaines de la parenté et des liens familiaux.
Objectifs : Cet article a pour objectif de cerner les principaux enjeux qui sous-tendent la question des origines en retraçant les conditions d’émergence des discours sur le sujet de même qu’en faisant dialoguer les différents apports disciplinaires permettant d’en délimiter les contours.
Méthodologie : Cet article s’appuie sur les différentes contributions des auteurs et autrices du numéro, de même que sur les travaux théoriques et empiriques qui retracent comment la question des origines est mobilisée par les personnes concernées par l’adoption de même que par la procréation assistée par autrui. Pour en rendre compte, la perspective comparative est valorisée.
Résultats : L’attention aux origines révèle une évolution profonde liée à la dissociation croissante de la procréation et de la parenté, d’où semblent émerger des relations et des figures « nouvelles ». L’essor des technologies de la reproduction rend aujourd’hui plus nombreuses les circonstances, déjà présentes dans l’adoption, où des personnes procréent, mais ne deviennent pas – au sens légal - des parents, demeurant « aux marges » de la parenté.
Conclusion : La notion d’origines offre un lieu d’examen particulièrement fécond des représentations et interprétations actuelles concernant les figures de l’origine (« parents » de naissance dans l’adoption, donneurs et donneuses de gamètes, femmes ayant porté un enfant pour autrui), les récits qui les constituent, la place qu’elles occupent (ou non) dans l’histoire des individus adoptés ou nés de la procréation par autrui.
Contribution : Cet article apporte une réflexion théorique et heuristique sur la notion des origines tout en témoignant de sa pertinence pour réfléchir aux réalités relationnelles plurielles induites par les configurations familiales actuelles. L’ensemble des articles de ce numéro participe à cette réflexion en interrogeant la question des origines de manière complémentaire.
EN :
Research Framework: In a context characterized by new possibilities for parenthood within societies where family structures are becoming increasingly diverse, the issue of knowing one's origins is currently provoking intense political, social and scientific debates. These debates are emblematic of a more general movement that reflects a growing interest in the question of origins within contemporary patterns of family configuration, whether created by adoption or assisted reproduction . The concept of origins is thus a particularly relevant window shedding light on current social and political issues surrounding the future of adoption, the conditions for assisted reproduction through donation, the legislative framework of surrogacy and the application of biogenetic knowledge, as well as an opportunity to analyze contemporary reconfigurations of kinship and family links.
Objectives: To identify the primary issues underlying the discourse on personal origins by outlining the context from which it emerged, and by bringing together the various disciplinary approaches to define its parameters.
Methodology: This article is based on the various authors' contributions in this issue, as well as on theoretical and empirical studies that show how the concept of origins is used by those involved in adoption and assisted reproduction . The comparative perspective is chosen for this article.
Results: The focus on origins reveals a profound evolution linked to the growing dissociation of procreation from kinship, which appear to be leading to the emergence of "new" relationships and actors. The rapid advancement of reproductive technologies is broadening the circumstances, already present in adoption, in which people have children but do not become parents in the legal sense, remaining "at the edges" of kinship.
Conclusions: The concept of origins provides a particularly rich field for examining current representations and interpretations of the individuals associated with it (birth "parents" in adoption, egg and sperm donors, women who have carried a child for others), the narratives that shape them, and the place they occupy (or their absence) in the accounts of those who are adopted or are born through surrogacy.
Contribution: This article brings a theoretical and heuristic approach to the concept of origins and demonstrates its relevance for examining the multiple relational realities created by current family arrangements. The articles in this issue all contribute to this examination by reflecting in complementary ways on the question of parentage.
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From adoption to assisted reproduction : frameworks, practices and issues surrounding the question of origins and its narratives
Agnès Martial, Isabel Côté et Kévin Lavoie
RésuméEN :
Research Framework: In a context characterized by new possibilities for parenthood within societies where family structures are becoming increasingly diverse, the issue of knowing one's origins is currently provoking intense political, social and scientific debates. These debates are emblematic of a more general movement that reflects a growing interest in the question of origins within contemporary patterns of family configuration, whether created by adoption or assisted reproduction . The concept of origins is thus a particularly relevant window shedding light on current social and political issues surrounding the future of adoption, the conditions for assisted reproduction through donation, the legislative framework of surrogacy and the application of biogenetic knowledge, as well as an opportunity to analyze contemporary reconfigurations of kinship and family links.
Objectives: To identify the primary issues underlying the discourse on personal origins by outlining the context from which it emerged, and by bringing together the various disciplinary approaches to define its parameters.
Methodology: This article is based on the various authors' contributions in this issue, as well as on theoretical and empirical studies that show how the concept of origins is used by those involved in adoption and assisted reproduction . The comparative perspective is chosen for this article.
Results: The focus on origins reveals a profound evolution linked to the growing dissociation of procreation from kinship, which appear to be leading to the emergence of "new" relationships and actors. The rapid advancement of reproductive technologies is broadening the circumstances, already present in adoption, in which people have children but do not become parents in the legal sense, remaining "at the edges" of kinship.
Conclusions: The concept of origins provides a particularly rich field for examining current representations and interpretations of the individuals associated with it (birth "parents" in adoption, egg and sperm donors, women who have carried a child for others), the narratives that shape them, and the place they occupy (or their absence) in the accounts of those who are adopted or are born through surrogacy.
Contribution: This article brings a theoretical and heuristic approach to the concept of origins and demonstrates its relevance for examining the multiple relational realities created by current family arrangements. The articles in this issue all contribute to this examination by reflecting in complementary ways on the question of parentage.
FR :
Cadre de la recherche : Dans un contexte caractérisé par de nouvelles aspirations à la parentalité, au sein de sociétés où les formes familiales se diversifient, la question des origines suscite actuellement d’intenses débats politiques, sociaux et scientifiques. Ces débats sont emblématiques d’un mouvement plus général, qui témoigne d’une attention croissante à la question des origines dans les modes actuels de constitution des familles, qu’il s’agisse de l’adoption ou de la procréation assistée par autrui. La notion d’origine apparaît alors comme une entrée particulièrement pertinente pour éclairer les enjeux sociaux et politiques que soulèvent aujourd’hui le devenir de l’adoption, les conditions du recours à la procréation assistée avec don, l’encadrement législatif de la gestation pour autrui ou les usages des savoirs biogénétiques, ainsi que pour analyser les reconfigurations contemporaines de la parenté et des liens familiaux.
Objectifs : Cet article a pour objectif de cerner les principaux enjeux qui sous-tendent la question des origines en retraçant les conditions d’émergence des discours sur le sujet de même qu’en faisant dialoguer les différents apports disciplinaires permettant d’en délimiter les contours.
Méthodologie : Cet article s’appuie sur les différentes contributions des auteurs et autrices du numéro, de même que sur les travaux théoriques et empiriques qui retracent comment la question des origines est mobilisée par les personnes concernées par l’adoption de même que par la procréation assistée par autrui. Pour en rendre compte, la perspective comparative est valorisée.
Résultats : L’attention aux origines révèle une évolution profonde liée à la dissociation croissante de la procréation et de la parenté, d’où semblent émerger des relations et des figures « nouvelles ». L’essor des technologies de la reproduction rend aujourd’hui plus nombreuses les circonstances, déjà présentes dans l’adoption, où des personnes procréent, mais ne deviennent pas – au sens légal - des parents, demeurant « aux marges » de la parenté.
Conclusion : La notion d’origines offre un lieu d’examen particulièrement fécond des représentations et interprétations actuelles concernant les figures de l’origine (« parents » de naissance dans l’adoption, donneurs et donneuses de gamètes, femmes ayant porté un enfant pour autrui), les récits qui les constituent, la place qu’elles occupent (ou non) dans l’histoire des individus adoptés ou nés de la procréation par autrui.
Contribution : Cet article apporte une réflexion théorique et heuristique sur la notion des origines tout en témoignant de sa pertinence pour réfléchir aux réalités relationnelles plurielles induites par les configurations familiales actuelles. L’ensemble des articles de ce numéro participe à cette réflexion en interrogeant la question des origines de manière complémentaire.
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Quelle place pour le droit aux origines de l’enfant adopté en France et au Québec ?
Michelle Giroux et Laurence Brunet
RésuméFR :
Cadre de la recherche : L’étude porte sur le droit à la connaissance des origines de l’enfant adopté dans une perspective de droit comparé.
Objectifs : L’objectif de la recherche est de proposer une analyse du dispositif français, datant du 22 janvier 2002, et celui réformé en 2017 au Québec qui, l’un et l’autre, aménagent pour les personnes adoptées l’accès à l’identité de leurs parents d’origine.
Méthodologie : Cette étude utilise principalement une méthodologie positiviste de la recherche juridique analysant la législation, la jurisprudence et les travaux de doctrine, ainsi que de droit comparé (France/Québec).
Résultats : La recherche montre bien que la France et le Québec ont cherché à reconsidérer la place de l’histoire de l’enfant adopté en substituant le principe du secret sur les origines à une logique favorisant la transparence. Pourtant, l’équilibre entre l’enfant et les parents de naissance penche souvent en faveur de ces derniers qui peuvent empêcher de libérer le secret, parfois même jusqu’après la mort.
Conclusions : L’assouplissement du droit vers plus de transparence est un pas dans la bonne direction, mais l’exercice semble inachevé tant que la question du droit à l’identité (incluant les origines) – reconnu notamment dans la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant – des personnes adoptées et de celles conçues par procréation assistée, ne sera pas discutée dans le cadre d’une réforme globale du droit.
Contribution : En analysant le droit positif en vigueur en France et au Québec sur l’accès aux origines des personnes adoptées, ce texte permet de comprendre les enjeux relatifs à cette question et le difficile arbitrage entre les intérêts des enfants adoptés et des parents d’origine. Il ouvre, de plus, la réflexion sur l’accès aux origines des personnes conçues par procréation médicalement assistée.
EN :
Research Framework: The study focuses on the right to know one’s origins of the adopted child from a comparative law perspective.
Objectives : The objective of the research is to provide an analysis of the French law, dating from January 22, 2002, and the 2017 law in Quebec, both of which provide adopted people access to the identity of their parents of origin.
Methodology : This study mainly uses a positivist methodology of legal research analyzing legislation, case law and legal literature, as well as comparative law (France/Quebec).
Results : Research shows that both France and Québec have sought to reconsider the place in history of the adopted child by substituting the principle of secrecy of their origins for a logic favouring transparency. Yet the balance between children and their birth parents often tilts in favour of the latter who can prevent the secret from being released, sometimes even until after death.
Conclusions : The relaxation of the law towards more transparency is a step in the right direction. The exercise seems however unfinished as long as the question of the right to identity (including the origins), recognized in particular by the UN Convention in regards to the rights of the Child, of adoptees and those conceived through medically assisted reproduction will not be discussed as part of a comprehensive law reform.
Contribution : Through an analysis of the positive law in force in France and Quebec on the accessibility of adopted people to their origins, this text will help to understand the issues relating to this question and the difficult arbitration between the interests of adopted children and their birth parents. It also opens up a reflection on the accessibility of children born by medically assisted procreation to their origins.
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Adoption internationale et (re)définition du rapport aux origines : la mise en œuvre de la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale (CLH93) au Bénin
Simonella Domingos Tanguy
RésuméFR :
Cadre de la recherche : Le Bénin, pays d’origine peu investi jusque-là dans l’adoption, a ratifié en 2018 la CLH93 qui entraine une évolution de son système de protection de l’enfance et de la perception locale de l’adoption.
Objectifs : Dans le cadre de ce numéro qui interroge les « origines » sous différents angles, cette contribution explore les transformations occasionnées par cette convention dans un contexte social à l’ancrage traditionnel fort.
Méthodologie : Les analyses s’appuient sur les données collectées dans les pays d’accueil et au Bénin, et s’inscrivent dans mon parcours doctoral portant sur une étude comparative des politiques et pratiques d’adoption internationale en France et en Allemagne.
Résultats : Il en ressort que l’origine est une notion centrale dans la culture béninoise et qu’elle est étroitement reliée à l’identité de l’individu. L’adoption est une pratique méconnue dans ce contexte où se perpétuent les usages traditionnels de confiage d’enfants. L’adoption internationale et la rupture qu’elle provoque dans l’identité de l’enfant imposent une nouvelle conceptualisation de l’origine, au-delà de la définition essentialiste qui y prévaut. La mise en œuvre adéquate de la CLH93 requiert des changements à plusieurs niveaux, et crée de nouvelles attentes institutionnelles qui pourraient se révéler trop lourdes.
Conclusions : L’origine est au cœur des débats sur l’adoption. Saisir l’origine dans ce cadre revient notamment à s’interroger sur les représentations qui y sont associées localement, et à prendre en compte les attentes spécifiques des familles biologiques, sans pénaliser les adoptés.
Contribution : Cet article est une contribution à une meilleure connaissance des pays d’origine, peu étudiés et souvent enfermés dans une « uniformité de fait ». Il met en évidence la force des usages traditionnels et les freins possibles à une mise en œuvre adéquate de la CLH93 dans le contexte béninois.
EN :
Research Framework : Benin, a country of origin with little investment in adoption so far, ratified in 2018 The Hague Convention (THC) on international adoption, which leads to changes in its child protection system and in the local perception of adoption.
Objectives : As part of this issue about “origins” from different standpoints, this contribution explores the transformations brought on by this convention in a social context with strong traditional roots.
Methodology : The study is based on data collected in host countries and in Benin. It is part of my doctoral research which compares international adoption policies and practices in France and Germany.
Results : It appears that origins are a central notion in Beninese culture and that it is closely linked to the identity of the individual. Adoption is a little-known practice in Benin where the traditional practices of child fostering are perpetuated. International adoption and the resulting break that it brings with the child’s identity require a new conceptualization of origins, beyond the essentialist definition that prevails there. The proper implementation of THC demands changes at several levels and can lead to new institutional expectations that may prove too burdensome.
Conclusions : Origins are at the heart of adoption debates. To grasp origins in this context involve among other things questioning the representations associated with it locally and also taking into account the specific expectations of biological families, without penalizing adoptees.
Contribution : This article contributes to a better knowledge of countries of origins, which have not frequently been studied and are often locked into a “de facto uniformity”. It highlights the strength of traditional practices and the possible obstacles to an adequate implementation of THC in the Beninese context.
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Chercher ses origines sur Facebook : quels liens entre les médias sociaux et la quête des origines en adoption internationale ?
Johanne Thomson-Sweeny
RésuméFR :
Cadre de la recherche : Il est de plus en plus commun pour les personnes adoptées à l’étranger d’utiliser les médias sociaux pour entreprendre leur quête des origines et vivre un contact numérique post-adoption avec leur famille biologique. Parfois, ce contact est initié par cette dernière. Le but de cet article est de présenter la manière dont le contact numérique avec la famille biologique permet la quête des origines en adoption internationale.
Objectifs : L’étude réalisée dans le cadre d’une maîtrise vise à comprendre le vécu et la perspective d’adultes adoptés à l’étranger d’un contact numérique avec leur famille biologique.
Méthodologie : Les données exposées dans cet article proviennent d’une étude qualitative réalisée auprès de huit adultes québécois adoptés à l’étranger. Leur expérience a été recueillie grâce à des entrevues individuelles semi-directives et analysée selon l’analyse interprétative phénoménologique.
Résultats : La place qu’attribuent les participants aux origines est démontrée par leurs motivations à retrouver leur famille biologique par les médias sociaux, ou à poursuivre le contact lorsqu’ils ont été retrouvés. Les participants désirent mieux se connaître et savoir d’où ils viennent. La place des origines est aussi représentée par leur perception de la nécessité de connaître leur histoire avant leur adoption et l’importance qu’ils accordent à la génétique.
Conclusion : La question des origines est omniprésente dans la trajectoire des personnes adoptées. Les médias sociaux sont un outil leur permettant de répondre à leur désir de se découvrir et d’apprendre sur leur histoire et leur famille biologique.
Contribution : Les résultats de l’étude montrent l’impact des médias sociaux sur la quête des origines dans un contexte où le contact numérique avec la famille biologique est de plus en plus fréquent dans le parcours des personnes adoptées à l’international.
EN :
Research Framework : Internationally adopted people are gradually using more social media tools to search and find their biological family. Biological families are also using these tools to find children put up for adoption. This article aims to present the ways in which virtual contact with the biological family in international adoption influences adult adoptees’ search and reunion.
Objectives: This study aims to understand the experiences and perspectives of internationally adopted adults in regard to their digital contact with their biological families.
Methodology: The data presented in this article come from a qualitative study centered around eight Quebec internationally adopted adults. They participated in semi-directed interviews about their experience of a virtual contact with their biological family. Data collected were analyzed through an interpretative phenomenological analysis.
Results: Through their discourse, the study reveals that participants award great importance to their origins. Interest in their origins motivated them to find their birth family through social media or to respond to contact initiated by their biological family. Participants wish to know more about who they are and where they come from. However, not all participants believe that searching for their origins is a mandatory step for adoptees.
Conclusions: The notion of origins is omnipresent throughout the lives of the participants. Social media allows them to discover who they are and to learn about their history and their birth family.
Contribution: The results of the study show the impact of social media on the search for origins in a context where digital contact with the biological family is more and more frequent in the journey of international adoptees.
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Trois générations de familles lesboparentales en Italie et en Belgique : transmission et pratiques liées aux origines
Alice Sophie Sarcinelli et Charlotte Simon
RésuméFR :
Cadre de la recherche : L’article analyse les rapports aux origines dans des familles lesboparentales au sein de deux pays (Italie et Belgique) caractérisés par différentes législations en matière de reconnaissance des origines biogénétiques et intentionnelles.
Objectifs : L’objectif est de comprendre les rapports aux origines des familles, en fonction du traitement de la lesboparentalité du pays, ainsi que de la génération et du parcours reproductif des interlocutrices. L’article repose sur deux études locales menées entre 2016 et 2020 auprès d’un corpus de 16 familles.
Méthodologie : La méthode utilisée comprend l’observation participante des pratiques familiales, des entretiens biographiques, des conversations informelles, la construction des schémas de parenté et l’analyse du contexte légal.
Résultats : Les trajectoires des familles appartenant à différentes générations et pays montrent que les relations aux origines se construisent au fil du temps sans forcément rompre avec le passé ni avec la culture locale de la parenté, malgré le poids des conditions extérieures et du contexte.
Conclusions : L’étude témoigne d’une progressive multiplication et indétermination de la frontière entre kin et non-kin, fruit d’une négociation souvent incomplète, d’une redéfinition constante et d'interprétations multiples entre les différents acteurs, amenant à des pratiques parfois contradictoires.
Contribution à la recherche : L’article montre que la parenté prend différentes formes selon les acteurs, les dimensions en jeu (juridique, sociale ou encore l’expérience), mais aussi de la génération des mères.
EN :
Research Framework: The present article analyses lesbian-headed families’ relation to the children’s origins in Italy and Belgium, two countries characterized by their completely different legislation in terms of recognition of biogenetic and intentional origins.
Objectives: The goal is to understand and articulate the relationships that families develop to children’s origins as a function of the country’s treatment of lesbian-headed households, of the generation the research participants belong to and of their reproductive path.
Methodology: The article is based upon two local studies realized between 2016 and 2020 with 16 families. The methodology adopted includes participant observation of family practices, biographical interviews, informal conversations, the charting of the construction of kinship in each family’s case and an analysis of the legal context.
Results: The trajectories of families from different countries and generations show that the relation to the children’s origins is built through time without necessarily breaking with either the past (and foreign) or the local culture of kinship. The context and the particular conditions it creates do, nevertheless, influence this relation.
Conclusions: The study reveals an increasingly plural and indeterminate boundary between kin and not-kin resulting from an often incomplete negotiation, a constant redefinition among different actors, and often leading to contradictory practices.
Contribution: The article argues that kinship assumes different forms according to the actors and to the dimensions at stake (juridical, social or experience), as well as to the generation the mother belongs to.
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Le don d’ovules dirigé : conjuguer narratif de don et narratif de conception pour penser les origines
Raphaële Noël, Marie-Alexia Allard et Gabrielle Pelletier
RésuméFR :
Cadre de la recherche : Le contexte sociojuridique du Québec permet d’accéder à différentes modalités de don d’ovules pour concevoir un enfant par procréation assistée. La présente recherche empirique qualitative s’intéresse au don d’ovules dirigé dans lequel la donneuse est connue du couple receveur (CR).
Objectifs : Cet article vise à mieux comprendre la place de chacun dans cette nouvelle réalité familiale et étudie l’impact du recours au don d’ovules sur le sentiment d’identité maternelle et de filiation.
Méthodologie : Des entretiens semi-dirigés accompagnés de la réalisation d’un génogramme libre (GL) ont été menés auprès de huit donneuses et huit CR. Une logique inductive et itérative a guidé la collecte et l’analyse des données par catégories conceptualisantes.
Résultats : Le développement d’une histoire affective et relationnelle entre donneuses et CR émerge comme toile de fond des enjeux spécifiques à chacun. S’il y a bien une rencontre entre eux, les enjeux psychologiques qu’ils traversent et qui apparaissent au fil de la réalisation du GL révèle des univers psychiques distincts.
Conclusions : C’est l’occasion pour la donneuse de construire un sens à son don en rapport avec son histoire personnelle et familiale, établissant les bases d’un narratif de don qui permet un travail d’historicisation et de re-subjectivation. Les parents quant à eux construisent l’histoire qui leur a permis de donner naissance à leur enfant, questionnant la place de la donneuse et le lien avec elle, ainsi que l’identité maternelle.
Contribution : Un tel narratif de conception participe à la construction de l’identité parentale, en particulier celle de la receveuse, et se conjugue au narratif de don pour penser les origines de l’enfant. Cet article contribue à la réflexion sur le devenir parent en ayant recours à un don d’ovules dirigé. Il soulève l’importance d’offrir un accompagnement qui permet à chacun d’élaborer un narratif en continuité de sa propre histoire.
EN :
Research Framework: The socio-legal context of Quebec allows access to different modalities of egg donation to conceive a child through assisted reproduction. The present qualitative empirical research focuses on directed egg donation in which the donor is known to the recipient couple (RC).
Objectives: This article aims to provide a better understanding of each person’s place in this new family reality and to study the impact of the use of egg donation regarding maternal identity and filiation.
Methodology: Semi-structured interviews accompanied by a free genogram (FG) were conducted with eight donors and eight RCs. An inductive and iterative logic guided the collection and analysis of data by conceptualizing categories.
Results: The analysis made it possible to highlight the development of an emotional and relational history between donors and RCs as a backdrop to the specific issues at stake for each of them. If there is indeed an encounter between both parties, the psychic work they go through, and which appears in the course of the FG reveals different universes.
Conclusions: Thus, it is an opportunity for the donor to develop a meaning to her donation in the light of her personal and family history, laying the foundations for a narrative of donation, allowing for a work of historicization and re-subjectivation. As the parents, they construct the story that enabled them to give birth to their child, questioning the place of the donor and the link with her, as well as the maternal identity.
Contribution: As a basis for the psychic birth of the parents and in particular of the mother, such a conception narrative is combined with the donation narrative to think about the origins of the child. This article contributes to the reflection on becoming a parent by means of directed egg donation. It raises the importance of offering support to both the RC and the donor to enable each to develop a narrative that is in continuity with their own story.
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Être issu·e·s du même don : partager des « origines » en assistance médicale à la procréation avec tiers donneur (Royaume-Uni, France)
Anaïs Martin
RésuméFR :
Cadre de la recherche : De nouvelles figures émergent au sein des liens créés par l’assistance médicale à la procréation avec tiers donneur : les personnes issues du même don.
Objectifs : À partir d’une enquête anthropologique auprès d’adultes conçu·e·s par don de sperme au Royaume-Uni et en France, l’article déploie une analyse des distinctions qui sont opérées entre personnes issues du même don, frères et sœurs et enfants du donneur afin de mieux comprendre ce qu’engage le partage d’» origines » quand on a été conçu·e grâce au même donneur.
Méthodologie : L’analyse repose sur les entretiens semi-directifs approfondis menés entre octobre 2017 et décembre 2019 avec 17 adultes conçus par don de sperme qui ont identifié au moins une personne conçue grâce au même donneur au Royaume-Uni et en France.
Résultats : À l’aune des relations avec les frères et sœurs, les connexions entre personnes issues du même don apparaissent d’abord comme un lien corporel paradoxal qui se matérialise par un partage de gènes entre des inconnu·e·s. Les distinctions entre enfants du donneur et personnes conçues par don soulignent ensuite qu’au-delà de la dimension génétique, c’est l’événement du don qui spécifie les liens entre personnes issues du même don. Plus qu’un géniteur, elles partagent les circonstances de leur conception, dont découlent un récit partagé et des expériences communes. Enfin, si les relations qui s’établissent de fait se caractérisent par leur souplesse et leur dimension élective, elles n’en font pas moins émerger de nouvelles normes et hiérarchies.
Conclusions : L’étude des liens entre personnes issues du même don laisse entrevoir la constitution d’une nouvelle catégorie relationnelle aux confins de la parenté.
Contribution : L’article propose d’aborder la procréation assistée avec tiers donneur par les relations collatérales qu’elle produit. Il contribue à la réflexion sur le contenu des liens créés par les « origines ».
EN :
Research Framework: New figures are emerging within the connections created by donor conception: same-donor-offspring.
Objectives: Based on an anthropological study with sperm donor conceived adults in the United Kingdom and France, the article analyzes the distinctions that they establish between same-donor-offspring, siblings and the donor’s children in order to better understand what is involved in sharing “origins” when people have been conceived using the same donor.
Methodology: The article draws on an empirical study through in-depth semi-directive interviews conducted between October 2017 and December 2019 with 17 sperm donor conceived adults in the United Kingdom and in France.
Results: In the light of the relationships with siblings, the connections between same-donor offspring appear first as a paradoxical bodily bond that is materialized by a sharing of genes between strangers. The distinctions between children of the donor and donor conceived people then emphasize that, beyond genetics, it is the donation that specifies the links between same-donor-offspring. More than a progenitor, they share the circumstances of their conception, from which arise a shared narrative and common experiences that specify their bond. Finally, although the concrete relationships that are formed are characterized by their flexibility and their elective dimension, they nonetheless give rise to new norms and hierarchies.
Conclusions: The study of the connections between same-donor-offspring suggests the constitution of a new relational category at the edges of kinship.
Contribution: The article addresses donor conception through the collateral connections it produces. It contributes to the reflection on the content of the relations created by “origins”.
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La double appartenance familiale de l’enfant placé en famille d’accueil Banque-mixte: un équilibre fragile
Doris Chateauneuf, Geneviève Pagé et Béatrice Decaluwe
RésuméFR :
Cadre de la recherche : Les familles d’accueil Banque-mixte accueillent des enfants en vue de les adopter. Les enfants placés dans ce type de ressource sont généralement âgés de zéro à deux ans et considérés à haut risque d’abandon, mais ils ne sont pas pour autant adoptables au moment du placement, et la plupart d’entre eux continuent d’avoir des contacts ponctuels avec leurs parents d’origine.
Objectifs : La présente étude jette un éclairage sur les enjeux que pose la double appartenance familiale de l’enfant pour les parents d’accueil. Elle vise à mieux comprendre comment les parents d’accueil négocient cette double appartenance familiale pendant le placement de l’enfant et tout au long du processus menant à son adoption.
Méthodologie : Pour répondre à ces objectifs, trente et un entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de parents d’accueil Banque-mixte dans trois régions du Québec. Les parents ont été interrogés à deux reprises, une première fois dans l’année suivant le début du placement et une deuxième fois dix-huit mois plus tard.
Résultats : Les résultats de l’étude s’articulent autour de quatre grands thèmes : 1) la perception des parents d’accueil vis-à-vis des parents d’origine; 2) les craintes et appréhensions vécues en lien avec la garde de l’enfant; 3) les enjeux d’appellation et de désignation parentales; 4) le rôle des intervenants sociaux dans les contacts entre les deux familles.
Conclusions : L’appartenance familiale et les relations familiales des enfants placés en famille Banque-mixte reposent sur un équilibre dont la fragilité s’explique en partie par les intentions distinctes et parfois contradictoires des parents d’accueil et d’origine, mais aussi par d’autres facteurs tels que la vulnérabilité des parents d’origine, le profil des enfants placés et la variabilité des pratiques des intervenants sociaux.
Contribution : Le placement en Banque-mixte demeure peu étudié au Québec. Cette étude permet de mieux saisir les différents enjeux sous-jacents à ce type de placement en termes de dynamiques et de relations familiales.
EN :
Research Framework: Foster-to-adopt families foster children intending to adopt them. Children placed in this type of resource are generally between the ages of 0-2 years and considered at high risk of abandonment, but they are not adoptable at the beginning of placement and most continue to see their birth parents through supervised visits.
Objectives: The purpose of this study is to shed light on the challenges that the child's dual family affiliation poses for foster-to-adopt parents during placement. It aims to better understand how foster-to-adopt parents negotiate the child's dual family connection during placement and throughout the adoption process.
Methodology: To meet these objectives, 31 semi-structured interviews were conducted with foster-to-adopt parents in three regions of Quebec. Parents were interviewed twice, once within a year of the start of the placement and again 18 months later.
Results: The results are based on four main themes: 1) foster-to-adopt parents' perception of the child’s birth parents; 2) fears and apprehensions experienced about the child’s custody; 3) issues of naming and designating parents; and 4) the role of child welfare workers in the contact between the two families.
Conclusions: Family affiliation and relationships of children in foster-to-adopt placements are based on a fragile balance that can be explained in part by the distinct and sometimes opposing intentions of the foster-to-adopt parents and birth parents, but also by other factors such as the vulnerability of the birth parents, the profile of the children in care and variability of the child welfare workers’ practices.
Contribution: Foster-to-adopt placements remain little studied in Quebec. This study provides a better understanding of various issues underlying this type of placement in terms of family dynamics and relationships.
Hors-thème
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La participation de l’enfant en protection de l’enfance : Enjeux, conditions et obstacles
Élodie Faisca
RésuméFR :
Cadre de la recherche : Cet article propose une revue de la littérature internationale sur les enjeux, les conditions et les obstacles de la participation des enfants en protection de l’enfance dans le but de repérer les questions intéressantes à explorer dans de futurs travaux.
Objectifs : Il vise à repérer les questions intéressantes à explorer dans de futurs travaux et comprendre les écarts existants entre les exigences du cadre légal, les discours des institutions et de leurs acteurs, et les pratiques des professionnels. Il fournit des pistes de réflexion nouvelles sur les conditions de participation des enfants.
Méthodologie : L’article s’appuie sur l’analyse d’une quarantaine de travaux internationaux publiés depuis 20 ans. Les mots clés mobilisés dans les bases de données en français et en anglais sont : la participation, des enfants ou des jeunes en protection de l’enfance, de leur engagement ou implication.
Résultats : L’article met en lumière la nécessité de repenser l’opposition souvent énoncée entre le principe de protection et le principe de participation. Il montre l’importance de réfléchir aux objectifs visés par la participation aux espaces dans lesquels les enfants sont invités à exprimer leur avis et aux formes que cette expression peut prendre. Nous montrons que la participation doit être considérée comme un processus dynamique qui s’active ou se limite dans l’intervention elle-même.
Conclusions : Des recherches qualitatives, de type ethnographique et longitudinal sont nécessaires pour mieux saisir les processus à l’œuvre.
Contribution : S’appuyant sur une revue de littérature, cet article souligne certains des enjeux de la participation des enfants en protection de l’enfance et identifie des pistes à explorer ou à approfondir pour la recherche. Il invite alors les lecteurs à considérer et à étudier la participation de l’enfant en tenant compte de son caractère dynamique, relationnel et multidimensionnel. Des possibilités analytiques pourraient émerger grâce à une approche longitudinale et écologique de la participation.
EN :
Research Framework : This article offers a review of international literature on the issues, conditions and barriers to children’s participation in child protection in order to identify issues that would be of interest for future studies.
Objectives : It aims to identify interesting questions to explore in future studies and to understand the gaps between the requirements of the legal framework, the discourses of institutions and professionals, and the practices of professionals. It provides new ideas on the conditions for children’s participation.
Methods : The paper is based on an analysis of some forty international works published over the past 20 years. The keywords mobilized in French and English databases are participation, children or young people, child protection, childcare, protection services, child welfare, home-based services, commitment, engagement and involvement.
Results: The article highlights the need to rethink the often-stated opposition between the principle of protection and the principle of participation. It shows the importance of thinking about the goals of participation, the spaces in which children are invited to express their opinions and the forms that this expression can take. We show that participation must be seen as a dynamic process that is active or limited in the intervention itself.
Conclusions: Qualitative, ethnographic and long-term research is needed to understand the processes of participation.
Contribution : Based on a review of the literature, this article emphasizes some of the issues surrounding children’s participation in child protection services and identifies some areas for further research and exploration. It encourages readers to consider and study child participation in the perspective of its dynamic, relational and multidimensional nature. Analytical possibilities may emerge through a longitudinal and ecological approach to participation.
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La photographie enfantine au Maroc : construction photographique des identités sexuées et idéologie du mariage
Souad Azizi
RésuméFR :
Cadre de la recherche : Cette étude a été réalisée dans le cadre de l’intensification du recours des familles marocaines à la photographie de studio pour marquer les étapes de croissance de leurs enfants, ainsi que certaines fêtes religieuses.
Objectifs : Elle vise à comprendre les fonctions sociales et rituelles de la photographie enfantine.
Méthodologie : Les données utilisées sont issues de deux catégories d’observation. Une première enquête en deux phases a été réalisée avec la participation d’étudiant-e-s en sociologie, soit par observation participante et entretien. La 1re phase lors du Mouloud de 2010 a porté sur 50 studios du Grand Casablanca. La 2e phase a porté sur les albums de famille. La deuxième enquête a consisté en une observation outillée par l’auteure, de 2010 à 2015, du rituel vidéo photographique des enfants dans un espace public de Mohammedia.
Résultats : La photographie enfantine est une construction sociale d’une certaine image de l’enfant, résultant d’une communauté d’agir et de pensée entre photographes et familles. L’album est une pratique sexuée. Il a valeur de preuve de bientraitance et de bien symbolique transmissible. La photographie enfantine est un moyen de transmission des traditions vestimentaires et reflète l’imprégnation de la photographie familiale par la culture makhzen et la symbolique du mariage.
Conclusions : Le rituel photo vidéographique est un instrument de construction des identités sexuées et d’inculcation d’une idéologie du mariage à un âge de plus en plus tendre. La photographie enfantine révèle que le mariage reste une institution très valorisée et que les enfants sont préparés très tôt à se projeter dans les rôles sociaux d’époux et d’épouse. Le rituel vestimentaire des noces dans la photographie enfantine fait de cette dernière un instrument de transmission de l’identité nationale et des symboles et valeurs de la royauté.
Contribution : Cette étude propose d’apporter une contribution aux recherches sur la photographie familiale, en attirant l’attention sur l’intérêt heuristique de la photographie enfantine comme clé de compréhension des logiques de retraditionnalisation à l’œuvre derrière les pratiques visuelles des familles.
EN :
Research Framework : This study has been realized in the context of intensification in the use of studio photography by Moroccan families during the main stages of their children’s growth, as well as during religious feasts.
Objectives : The aim is to understand the social and ritual functions of child photography.
Methodology : The data has been collected through two methods of investigation. The first part was conducted in two stages and realized with the help of sociology students. We first observed 50 studios in the Grand Casablanca and then did an observation of family albums. The second method was conducted by the author from 2010 to 2015 as a visual observation of the video photographic ritual in a public space of Mohammedia.
Results : Child photography is a social construct of some parts of the child’s image, which results from a community of thought and action between photographers and families. The album is a gendered practice and can be understood as a proof of the child’s good treatment as well as a symbolic and transmittable asset. Child photography is a way of passing on the traditional dress and it reflects the impregnation of family photography by the Makhzen culture and the marriage symbolism.
Conclusions : The video photographic ritual is a means in the construction of gendered identities and the inculcation of marriage ideology at an early age. Child photography reveals that marriage remains a highly valued institution and that children are prepared from a very early age to project themselves in their roles as husband and wife. The nuptial dress ritual in child photography is a way of transmitting the national identity and the royal symbols and values.
Contribution : This study offers a research contribution in family photography by drawing attention on the heuristic interest of child photography as a key to understanding the social logics at work beneath the family visual practices.