Volume 39, numéro 1 (115), automne 2013 Théâtre et médias Sous la direction de Hervé Guay et Francis Ducharme
Sommaire (15 articles)
Dossier
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Une dramaturgie (con)cernée par les médias
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Entretien avec Carole Fréchette
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Critique théâtralisée des esthétiques marchandes : les dramaturgies performatives d’Olivier Choinière et de Guillaume Corbeil
Marie-Christine Lesage et Audrey-Anne Cyr
p. 29–44
RésuméFR :
Cet article traite de Félicité et de Chante avec moi d’Olivier Choinière, deux oeuvres (l’une dramatique, l’autre scénique) au sein desquelles se cristallise l’entreprise artistique de ce créateur atypique, laquelle consiste, entre autres, à effectuer une critique des esthétiques marchandes. La perméabilité des rapports d’influence entre la réalité et le spectacle est au coeur de ces deux créations, dont la forme est inspirée par la pensée de Guy Debord. L’importance accordée au rôle et à la position du spectateur est affirmée, chez Choinière, comme espace de désaliénation nécessaire. Cette traversée est complétée par une réflexion sur la pièce de Guillaume Corbeil, Nous voir nous (Cinq visages pour Camille Brunelle) (2013), qui prolonge autrement la critique d’un art de consommation de masse, en prenant comme modèle les modes de communication des réseaux sociaux. La toute récente dramaturgie de cet auteur s’attaque à l’hyperspectacle de soi dans la société médiatisée qui est la nôtre. Le texte se présente comme un dispositif performatif de paroles qui met en jeu les mécaniques aliénantes qu’il critique. Les créations de Choinière et de Corbeil ont la particularité d’inscrire à même leur architecture dramatique et scénique cette logique médiatique, en l’exacerbant de manière à en montrer le caractère aliénant, voire mortifère.
EN :
This article deals with Olivier Choinière’s Félicité and Chante avec moi, two works (one is a play, the other a performance) crystallizing an atypical creator’s artistic project — one that involves, among other things, a critique of market aesthetics. The permeability of the relationships of influence between reality and stage performance is at the heart of the two works, whose form is inspired by the thought of Guy Debord. In Choinière’s work, the importance of the spectator’s role and position is emphasized as a necessary space of disalienation. The article ends with a reflection on a play by Guillaume Corbeil, Nous voir nous (Cinq visages pour Camille Brunelle) (2013), which provides a way of extending the critique of mass consumption art by taking social networks’ communication modes as a model. Corbeil’s very recent plays take aim at the hyperspectacle of the self in our mediatized society. The text presents itself as a performative organization of utterances that calls on the alienating mechanisms that it criticizes. A distinctive feature of Choinière and Corbeil’s works is that they incorporate media logic in their dramatic and theatrical architecture and intensify it in order to demonstrate its alienating and possibly deadly character.
ES :
Este artículo trata sobre Félicité y Chante avec moi, de Olivier Choinière, dos obras (una dramática, y otra escénica) dentro de las cuales se cristaliza la empresa artística de este creador atípico, la cual consiste, entre otras cosas, en realizar una crítica de las estéticas mercantiles. La permeabilidad de las relaciones de influencia entre la realidad y el espectáculo ocupa el centro de estas dos creaciones, cuya forma se inspira en el pensamiento de Guy Debord. La importancia que se da al papel y a la postura del espectador se afirma, en Choinière, como un espacio de necesaria desenajenación. Este itinerario se complementa con una reflexión sobre la pieza de Guillaume Corbeil, Nous voir nous (Cinq visages pour Camille Brunelle) (2013), que prolonga de otra manera la crítica de un arte de consumo de masas, tomando como modelo las formas de comunicación de las redes sociales. La dramaturgia muy reciente de este autor arremete contra el hiperespectáculo de uno mismo en nuestra sociedad mediatizada. El texto se presenta como un dispositivo performativo de palabras que pone en juego las mecánicas enajenantes que son objeto de sus críticas. Las creaciones de Choinière y de Corbeil tienen la particularidad de incluir en su arquitectura dramática y escénica esta lógica mediática, exacerbándola de forma que se demuestre su carácter enajenante, incluso mortífero.
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Satire d’une télévision publique en dérive : Les aboyeurs de Michel Marc Bouchard
Francis Ducharme
p. 45–57
RésuméFR :
La dernière comédie estivale de Michel Marc Bouchard, Les aboyeurs (1999), se différencie des précédentes par son sujet ouvertement politique. Elle écorche par la caricature un journalisme corrompu, carriériste et populiste. L’action est campée dans une station de nouvelles télévisées située dans une ville nordique utopique, Villebleue, qui souffre d’une absence totale d’événements à diffuser. Ce manque d’actualité amplifie le grotesque du virage sensationnaliste que la chaîne de télévision publique impose à sa succursale. La satire de Bouchard dénonce ce virage commercial comme une dérive du mandat de service public des médias, à propos duquel sa pièce offre à réfléchir.
EN :
Michel Marc Bouchard’s last summer comedy, Les aboyeurs (1999), is unlike his previous ones in that it has an overtly political subject. The play provides a blistering caricature of corrupt, careerist and populist journalism. It is set in a TV station in a fictitious northern city, Villebleue, that suffers from a complete lack of events worth broadcasting. Lack of topical news items ensures that the station’s new sensationalist orientation, which it is forced to adopt at the behest of its parent public broadcasting corporation, is even more grotesque. Bouchard’s satire denounces the new commercial orientation which it presents as a loss of bearings in relation to the media’s public service mission. The play provides food for thought on this topic.
ES :
La última comedia veraniega de Michel Marc Bouchard, Les aboyeurs (1999), se diferencia de las anteriores por su tema abiertamente político. A través de la caricatura, hostiga un periodismo corrupto, arribista y populista. La acción se desarrolla en una cadena televisiva de noticias sita en una ciudad nórdica, utópica, Villebleue, que padece una ausencia total de eventos que se puedan difundir. Esta carencia de actualidad amplifica lo grotesco del viraje sensacionalista que la cadena televisiva pública impone a su sucursal. La sátira de Bouchard denuncia este viraje comercial como una deriva del mandato de servicio público de los medios de comunicación, acerca del cual su obra brinda un motivo de reflexión.
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Détours dans Téléroman de Larry Tremblay : fantasmes, enfance et rêves
Hervé Guay
p. 59–72
RésuméFR :
Cet article montre que Téléroman de Larry Tremblay emprunte la forme dramatique du « jeu de rêves » théorisée par Jean-Pierre Sarrazac pour brosser à la fois une satire des aficionados de fictions télévisuelles et de danse contemporaine. Sa pièce dépeint des danseurs amateurs en train de répéter une chorégraphie expérimentale, tandis qu’ils se passionnent pour le populaire feuilleton télévisé Piscine municipale. Plutôt que de privilégier la parodie, l’auteur use des détours que sont les fantasmes, l’enfance et les rêves, afin de faire retour sur la culture médiatique dans laquelle baignent ses personnages, culture qui ne manque pas d’influencer leurs comportements. Non seulement il critique les modèles stéréotypés proposés par les séries télévisées, mais il s’en prend à leur caractère prévisible et à leur culte d’un monde axé sur les apparences. L’univers de la danse contemporaine et ses faux génies ne sont pas épargnés non plus dans ce qui se révèle une critique double : des spectacles contemporains comme des comportements irrationnels des téléspectateurs.
EN :
This article shows that Larry Tremblay’s Téléroman takes the form of the “dream games” theorized by Jean-Pierre Sarrazac to satirize aficionados of both TV fiction and contemporary dance. In Tremblay’s play, amateur dancers rehearsing an experimental choreography are fascinated by a popular TV soap opera called Piscine municipale. Instead of relying on parody, the author uses detours such as fantasy, childhood and dreams to look at the media culture surrounding his characters—a culture that definitely affects their behaviour. In addition to criticizing the stereotyped models suggested by TV series, he attacks their predictability and their worship of a world based on appearance. Contemporary dance and its phony geniuses are not spared in what turns out to be a twofold critique aimed at contemporary performance arts and the irrational behaviour of TV viewers.
ES :
Este artículo muestra que Téléroman, de Larry Tremblay, adopta la forma dramática del ‘juego de sueños’ teorizado por Jean-Pierre Sarrazac para esbozar a la vez una sátira de los aficionados a las ficciones televisivas y a la danza contemporánea. Su pieza describe bailarines aficionados ensayando una coreografía experimental, mientras que se apasionan por la popular serie televisiva Piscina municipal. En lugar de privilegiar la parodia, el autor recurre a rodeos que son los fantasmas, la infancia y los sueños, a fin de regresar a la cultura mediática en la cual bañan sus personajes –cultura que no deja de influir sobre sus comportamientos. No se limita a criticar los modelos estereotipados propuestos por las series televisivas, sino que les reprocha su carácter previsible y su culto por un mundo centrado en las apariencias. Tampoco escapa a sus críticas el universo de la danza contemporánea y sus falsos genios en lo que aparece como una crítica doble: unos espectáculos contemporáneos como comportamientos irracionales de los teleespectadores.
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Portrait de l’auteur en vedette de la télévision dans L’imposture d’Evelyne de la Chenelière
Hélène Jacques
p. 73–85
RésuméFR :
Evelyne de la Chenelière oppose dans L’imposture deux figures d’auteurs. Léo, invité dans une émission culturelle, est télégénique, jeune, sympathique, drôle. À l’inverse, Ève, mère de Léo, romancière consacrée, maîtrise peu ses émotions, manque d’humour et de tact. Afin d’éviter le battage médiatique entourant une nouvelle publication, elle orchestre une supercherie littéraire et demande à Léo d’assumer la responsabilité de son roman. Cette pièce souligne et critique l’importance grandissante de la personne de l’auteur dans les médias, où le sujet biographique remplace la discussion sur le livre. Le texte est analysé à partir du concept de la paratopie de Dominique Maingueneau, qui correspond à la situation d’entre-deux dans laquelle se situe l’artiste, à la fois hors de la société et à l’intérieur d’elle, marginal par son occupation « parasitaire » et fonctionnant selon une logique d’opposition à l’ensemble qui l’exclut. Si l’emploi de ce concept a ses limites dans le contexte québécois, il permet néanmoins d’éclairer ce texte mettant en scène une figure d’auteur et interrogeant les contradictions du geste créateur.
EN :
In L’imposture, Evelyne de la Chenelière contrasts the figures of two authors. Léo, a guest on a cultural program, is telegenic, young, likeable, funny; his mother Ève, a well-known novelist, is the opposite, lacking emotional control, humour and tact. To avoid the media attention focused on her new book, she orchestrates a literary hoax, asking Léo to take responsibility for her novel. The play emphasizes and criticizes the growing media importance given to the author’s person as the biographical subject eclipses discussion of the book. Dominique Maingueneau’s concept of “paratopie” is used to analyze the text; this concept refers to the in-between situation of artists who are both outside and inside society, marginal because of their “parasitical” occupation, and actuated by a logic requiring them to oppose the excluding entity. While the use of this concept is limited in the Québécois context, it is illuminating in relation to a text that is centred on an author and that questions the contradictions of the creative act.
ES :
En L’imposture, Evelyne de la Chenelière opone a dos figuras de autor. Leo, invitado en una emisión cultural, es telegénico, joven, simpático y divertido. Por el contrario, Ève, la madre de Leo y novelista destacada, domina mal sus emociones y le faltan sentido del humor y tacto. A fin de evitar una publicidad mediática en torno a una nueva publicación, inventa una superchería literaria y pide a Leo que asuma la responsabilidad de su novela. Esta obra destaca y critica la importancia cada vez mayor de la persona del autor en los medios de comunicación, donde el tema biográfico sustituye a la discusión sobre el libro. Se analiza el texto a partir del concepto de la paratopia de Dominique Maingueneau, que corresponde a la situación de entredós en la cual se encuentra el artista, esto es, a la vez fuera de la sociedad y dentro de la misma, marginado por su ocupación ‘parasitaria’ y que funciona según una lógica de oposición al conjunto que lo excluye. Si bien la utilización de este concepto tiene sus límites en el contexto quebequense, permite sin embargo esclarecer este texto poniendo en escena una figura de autor e interrogando las contradicciones del gesto creador.
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Tout contre la télévision : dialectique de l’adhérence et de la dénonciation dans Vu d’ici
Julie Sermon
p. 87–101
RésuméFR :
Dans Vu d’ici, Mathieu Arsenault se livre à un violent réquisitoire contre la télévision, dont il dénonce, à la suite d’un certain nombre d’intellectuels (Guy Debord, Pier Paolo Pasolini, Noam Chomsky, Pierre Bourdieu…), les fonctionnements et les effets idéologiques. Après s’être attaché aux réseaux métaphoriques que déploie l’auteur pour alerter les consciences quant au fait que la télévision, symbole et vitrine de la société de consommation, est aussi — voire surtout — l’étai du conformisme et de l’attentisme politiques, cet article analyse la façon dont elle devient, aussi bien dans le texte que sur scène, une forme de supra-identité venant infiltrer la voix et le corps du locuteur. À côté des manières de voir qu’elle institue, la télévision engage aussi des manières de dire et de faire, des énoncés et des gestes, que l’écriture poétique et scénique de Vu d’ici s’attache à explorer et critiquer sur un mode tour à tour insidieux, offensif ou parodique.
EN :
In Vu d’ici, Mathieu Arsenault offers a violent indictment of television, following intellectuals such as Guy Debord, Pier Paolo Pasolini, Noam Chomsky, Pierre Bourdieu and others in denouncing its ways of operating and ideological effects. After examining the metaphorical networks deployed by Arsenault to awaken consciences to the fact that television, symbol and showcase of the consumer society, is also—or perhaps especially—the prop of political conformism and passivity, this article analyses how television, both as text and in performance, becomes a form of supra-identity that infiltrates itself into the speaker’s voice and body. In addition to the ways of seeing it establishes, television also involves ways of saying and doing, utterances and gestures, that the poetic and dramatic writing of Vu d’ici seeks to explore and criticize in ways that are in turn insidious, aggressive or parodical.
ES :
En Vu d’ici, Mathieu Arsenault se dedica a una violenta requisitoria contra la televisión, de la cual, siguiendo en ello a cierto número de intelectuales (Guy Debord, Pier Paolo Pasolini, Noam Chomsky, Pierre Bourdieu…), denuncia los funcionamientos y efectos ideológicos. Tras detenerse en las redes metafóricas que despliega el autor para alertar a las conciencias ante el hecho de que la televisión, símbolo y vitrina de la sociedad de consumo, y también –incluso sobre todo– el apoyo del conformismo y de la política de espera, este artículo analiza la manera en que se transforma, tanto en el texto como en el escenario, en una especie de supraidentidad que viene a infiltrarse en la voz y el cuerpo del locutor. Además de las maneras de ver que instaura, la televisión inicia también maneras de decir y hacer enunciados y gestos que la escritura poética y escénica de Vu d’ici se esfuerza por explorar y criticar en una forma tan pronto insidiosa como ofensiva o paródica.
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Claude Gauvreau et la critique théâtrale : (Pre)science, (con)science, connaissance
Noële Racine
p. 103–117
RésuméFR :
Cet article propose un examen (en trois temps) des rapports complexes s’établissant entre les essais sur le théâtre, les chroniques dramatiques (1949-1970) et la dernière pièce de Claude Gauvreau — liens qui, sauf erreur, n’ont pas encore fait l’objet d’une étude approfondie. D’abord, on montrera que les références esthétiques et les prises de position de l’auteur à l’égard du monde théâtral, dans sa prose journalistique, traduisent à la fois un savoir critique et une (con)science poétique. Ensuite, on verra que cette science n’a d’égale que la (pre)science d’une pratique scénique à venir, et ce, tant pour le théâtre québécois que pour la dramaturgie gauvréenne. Enfin, il sera démontré que les conceptions théâtrales du chroniqueur se transposent dans Les oranges sont vertes par l’intermédiaire d’une représentation (incarnée) de la critique.
EN :
This article provides a three-part analysis of the complex relationships between Claude Gauvreau’s essays on the theatre, his theatre columns (1949-1970) and his last plays—relationships which, unless we are mistaken, have not yet been studied in depth. First, it will be shown that the author’s aesthetic references and the positions he took in relation to the theatre world in his journalistic work reflected both critical knowledge and a poetic (con)science. Then, it will be seen that this science is equalled only by the (pre)science of a theatrical practice that was still to come, both in the world of Québec theatre and in Gauvreau’s plays. Finally, it will be shown that the columnist’s ideas about theatre are transposed in Les oranges sont vertes through an (embodied) representation of criticism.
ES :
Este artículo propone un estudio (en tres tiempos) de las complejas relaciones que se establecen entre los ensayos sobre teatro, las crónicas dramáticas (1949-1970) y la última obra de Claude Gauvreau —lazos que, salvo error, aún no han sido objeto de un profundo estudio. En primer lugar, se demostrará que las referencias estéticas y los posicionamientos del autor con respecto al mundo teatral, en su prosa periodística, traducen a la vez un conocimiento crítico y una (con)ciencia poética. Luego, se verá que dicha ciencia sólo se puede comparar con la (pre)ciencia de una práctica escénica por venir, y ello, tanto para el teatro quebequense como para la dramaturgia de Gauvreau. Por último, se demostrará que las concepciones teatrales del cronista se trasponen en Les oranges sont vertes (Las naranjas son verdes) mediante una representación (encarnada) de la crítica.
Étude
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Le développement de la littérature pour la jeunesse et l’affirmation de la culture moderne de la fiction au Québec
Michel Fournier
p. 121–136
RésuméFR :
Cet article cherche à mettre en lumière la fonction de la littérature pour la jeunesse dans le processus d’affirmation de la culture moderne de la fiction qui s’effectue dans les années 1930 au Québec. Il montre plus particulièrement comment la littérature pour la jeunesse constitue, en complétant la formation du lecteur et en définissant les frontières de la fiction, une des médiations qui permettent le passage d’une défense « classique » du roman (qui le soumet à une finalité didactique ou morale) à l’affirmation d’un horizon plus moderne, au sein duquel l’expérience fictionnelle accède à une certaine forme d’autonomie.
EN :
This article attempts to shed light on the function of literature for young people in a process of affirming the modern culture of fiction that took place in Québec in the 1930s. Specifically, it shows how literature for young people, by completing readers’ training and defining the boundaries of fiction, is one of the mediations that allow people to pass from a “classical” defence of the novel (one that subordinates it to a didactic or moral purpose) to the affirmation of a more modern horizon in which fictional experience is granted a certain form of autonomy.
ES :
Este artículo trata de poner en evidencia la función de la literatura para jóvenes en el proceso de afirmación de la cultura moderna de la ficción que se produce en Quebec durante los años 1930. Muestra más especialmente en qué forma la literatura para jóvenes constituye, al completar la formación del lector y definir las fronteras de la ficción, una de las mediaciones que permiten el paso de una defensa ‘clásica’ de la novela (que lo somete a una finalidad didáctica o moral) a la afirmación de un horizonte más moderno, en el seno del cual la experiencia ficcional accede a cierta forma de autonomía.