TTR
Traduction, terminologie, rédaction
Volume 29, Number 2, 2e semestre 2016 Translation and Power: Countertactics La traduction et le pouvoir : la contre-tactique Guest-edited by Ryan Fraser
Table of contents (12 articles)
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Presentation
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“My tongue, my own thing”: Reading Sanaaq
Valerie Henitiuk
pp. 13–41
AbstractEN:
Mitiarjuk, who has been called the “accidental Inuit novelist” (Martin, 2014), began writing Sanaaq in the mid-1950s and was “discovered” in the late 1960s by a doctoral student of Claude Lévi-Strauss. Bernard Saladin d’Anglure took up this text as his anthropology thesis topic, guided its completion, arranged for its 1984 publication in Inuktitut syllabics, and in 2002 published a French translation; his own former student, Peter Frost, has recently (2013) translated the French version into English. Without the training and tools that would equip an outsider to appreciate Inuit writing and the oral traditions from which it arises, and to judge it on its own merits, scholarly assessment by other than specialist anthropologists or ethnographers has often been felt to be beyond the reach of southerners. Nonetheless, a younger generation of literary scholars such as Keavy Martin, inspired by the work of J. Edward Chamberlin, Robert Allen Warrior and Craig Womack, are working to redress such attitudes. Bringing to bear for the first time the perspective of translation studies, this paper will suggest some ways we can move from ethnography’s purported aim of a systematic study of people and cultures to a rigorous and ethical study of these translated texts, reading them explicitly as literature, as well as (and perhaps more importantly) as literary translations.
FR:
Mitiarjuk, surnommée « the accidental Inuit novelist » (Martin, 2014), a commencé à écrire Sanaaq au milieu des années 1950 et a été « découverte » à la fin des années 1960 par un étudiant de Claude Lévi-Strauss. Bernard Saladin d'Anglure a repris ce texte comme sujet de thèse en anthropologie, en a guidé l’achèvement, a organisé sa publication en 1984 en écriture syllabique inuktitute et en a publié une traduction française en 2002. Peter Frost, ancien étudiant de Saladin d'Anglure, a pour sa part traduit la version française en anglais en 2013. L’étude de la littérature inuite est souvent considérée comme hors de portée des chercheurs non autochtones ou qui ne sont pas formés dans les domaines de l’anthropologie ou de l’ethnographie; ces chercheurs ne seraient pas en mesure de comprendre et d’évaluer à leur juste mesure la littérature inuite et les traditions orales dont elle émane. Une jeune génération de chercheurs du domaine de la littérature, parmi lesquels Keavy Martin, inspiré par les travaux de J. Edward Chamberlin, Robert Allen Warrior et Craig Womack, tente de changer cette perception. Présentant pour la première fois la perspective traductologique, cet article propose des pistes en vue de passer d’un objectif ethnographique centré sur l’étude systématique des personnes et des cultures à une étude rigoureuse et éthique de ces textes traduits, en les abordant explicitement comme littérature et, sans doute plus important encore, comme traductions littéraires.
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« Nous les femmes » de 1970 à 2017 à travers les traductions et adaptations de Our Bodies, Ourselves en français
Nesrine Bessaïh and Anna Bogic
pp. 43–71
AbstractFR:
Le présent article se penche sur les traductions et adaptations françaises du classique féministe Our Bodies, Ourselves (OBOS) publié aux États-Unis en 1971. Nous explorons la diversité du « nous » dans l’expression « nous les femmes » à travers trois traductions et adaptations de OBOS réalisées dans des environnements francophones qui diffèrent par l’époque et la situation géopolitique. Nous postulons que ces projets de traduction témoignent des tentatives de représentations de la diversité du « nous » en recourant à la réflexivité et l’intersectionnalité, deux approches qui invitent les traductrices à réfléchir à leur propre posture vis-à-vis des autres femmes et à reconnaître les rapports de pouvoir inégaux qui peuvent exister entre elles. Dans la première partie de l’article, nous présentons les origines de OBOS avant de nous pencher sur les versions françaises réalisées respectivement en France et au Sénégal. Dans la deuxième partie, nous traitons de l’intersectionnalité, de son développement au sein du mouvement des femmes au Québec et de son rôle clé dans le processus d’adaptation adopté par la collective de militantes qui travaille actuellement au Québec à une nouvelle adaptation de OBOS. L’engagement des traductrices envers la réflexivité et l’intersectionnalité montre leur volonté de prendre en considération les rapports de pouvoir inégaux entre des femmes qui occupent différentes postures face au « nous les femmes ». De plus, le cas de OBOS illustre une approche de la traduction où la fidélité ne se mesure pas à l’aune de la retransmission exacte du texte; il s’agit plutôt d’une approche redevable au message et au projet politique d’une reprise de pouvoir des femmes sur leur vie.
EN:
The focus of the present article is on the French-language translations and adaptations of Our Bodies, Ourselves (OBOS), a classic of feminist literature published in the United States in 1971. We explore the diversity implicit in the “we” and “us” that inform expressions like “we women” or “us women” by examining three translations and adaptations of OBOS produced in historically and geopolitically different francophone environments. These translations, we will argue, demonstrate an attempt to represent this diversity through research and writing methods informed by reflexivity and intersectionality, both of which invite women translators to reflect on their own position vis-à-vis the other women they are writing about, and to acknowledge the unequal power relationships that may exist between them. In the first part of the article, we discuss the origins of OBOS and then the French-language versions published in France and in Senegal. In the second part, we focus on intersectionality, its development within the women’s movement in Quebec, and its key role in the adaptation process undertaken by a group of feminist activists currently working on the new translation of OBOS. By engaging with reflexivity and intersectionality, the translators demonstrate a willingness to take into consideration unequal power relations between women who are differently positioned vis-à-vis “we women.” Further, the case of OBOS offers a translation approach where “faithfulness” lies not in the literal retransmission of the source text, but rather in upholding the message of a political project aimed at helping women regain power over their lives.
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La souveraineté peut-elle se transférer? Les enseignements de la traduction du traité de Waitangi (1840)
René Lemieux
pp. 73–98
AbstractFR:
L’objectif de cet article est d’interroger le concept de souveraineté hérité de la modernité européenne à partir de sa « traduction » en maori dans le traité de Waitangi conclu en 1840 entre les chefs maoris d’Aotearoa (Nouvelle-Zélande) et l’Empire britannique. Le concept de souveraineté est difficilement traduisible en maori puisqu’il ne possède pas d’équivalent direct. Le terme kawanatanga choisi par le missionnaire-traducteur Henry Williams n’est qu’une translittération du mot anglais governor auquel le suffixe -tanga a été ajouté; ce terme rend mal l’idée du pouvoir absolu du souverain. Est-ce une « mauvaise » traduction pour autant? Henry Williams était-il incompétent? A-t-il plutôt voulu sciemment tromper les Maoris, comme le laissent entendre certains chercheurs? Le concept était-il lui-même intraduisible? Lorsqu’on analyse la traduction du terme souveraineté, on découvre qu’il n’y a pas d’équivalence formelle préétablie avant sa réalisation et que la souveraineté ne se transfère pas, mais se performe. Le contenu du concept est ainsi isomorphe à sa production : la souveraineté est une performance, et la traduction comme opération de création de termes participe à son actualisation. En utilisant un terme étranger mais profane pour rendre le concept, Henry Williams, sans peut-être le vouloir ou en être conscient, refuse la souveraineté dans son abstraction et, ce faisant, résiste aux tentatives de sceller l’interprétation du texte dans une unicité souveraine. Vue sous ce nouvel angle, la traduction de Williams participerait d’une « pensée sauvage » au sens de l’anthropologue Pierre Clastres, instituant une relativité toujours vulnérable, mais essentielle dans la perspective d’une traduction postcoloniale.
EN:
This article questions the concept of sovereignty as European modernity translated it into Māori in the Treaty of Waitangi established in 1840 between the Māori chiefs of Aotearoa (New Zealand) and the British Empire. The concept of sovereignty is difficult to translate into Māori as it has no direct equivalent, and so the term kawanatanga—a transliteration approximating the sound of the English “governor” (kawana + the suffix –tanga) and therefore doing very little to convey the idea of absolute power wielded by a sovereign—was chosen by the missionary and translator Reverend Henry Williams. Did the latter wish to deceive the Māori, as some scholars have suggested? Or was the concept itself simply untranslatable? Careful consideration of this translation problem reveals that no formalized equivalent of “sovereignty” ever precedes its realization—that “sovereignty,” in fact, is not “transferred” at all, but rather performed, its conceptual content and its production in culture isomorphous: sovereignty is performed, and translation, as a concomitant creative operation, partakes in this performance’s actualization. By coining a term (kawanatanga) that is at once foreign yet still vernacular, Henry Williams rejects (perhaps without meaning to) “sovereignty” as a ready-made abstraction or transferable signified. And in so doing, he resists the urge to close the text within a univocal interpretation of “sovereignty.” Seen from this new perspective, William’s translation demonstrates something of anthropologist Pierre Clastres’ “pensée sauvage,” introduces a potentially vulnerable yet essential relativity into discourse on postcolonial translation.
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Underground Games: Surface Translation and the Grotesque
Ryan Fraser
pp. 99–128
AbstractEN:
Referenced by theory for seemingly contradictory purposes, the practice of “surface translation” has an ambivalent status within Translation Studies. This is not surprising, as the principle of ambivalence informs both its composition and its conversation with its reader. Nevertheless, a positive step toward a more productive conception of surface translation was accomplished by Jean-Jacques Lecercle (1990), who defined it as a form in extremis of linguistic interference or mixing. Guided by this conception, I would argue here that the practice is in all respects identifiable with the Classical and Medieval ornamental style known by art history as the “grotesque.” This is the first study to identify surface translation with the grotesque. Five specific points of comparison are leveraged here: 1) Both surface translation and grotesque art are created through the proscribed mixing of incompatible materials; 2) Both are peripheral art forms involving play with margins; 3) Both aspire toward the “perverse,” “comic,” and/or “monstrous” in their mixes; 4) Both tend to be explained as the product of impulsive thinking; 5) The experience that these mixtures are designed to produce is “ambivalence.”
FR:
Souvent citée par les théoriciens pour des raisons contradictoires, la « traduction de surface » a un statut ambivalent en traductologie – chose peu étonnante étant donné que cette forme eccentrique-comique de traduction se veut « ambivalente » autant dans sa composition que dans sa lecture. Cependant, la théorie a marqué des progrès vers une meilleure compréhension de la traduction de surface au moment où Jean-Jacques Lecercle (1990) l’a conçue comme une forme in extremis d’interférence linguistique. Je me laisserai orienter par cette conception en proposant ici que cette pratique serait en tous points comparable au style ornemental classique et médiéval nommé « grotesque » par l’histoire des beaux-arts. Je présente ici la première étude traductologique à inscrire la traduction de surface dans la tradition du grotesque. Les points de comparaison sont au nombre de cinq : 1) la traduction de surface et les représentations dites « grotesques » sont créées par le mélange proscrit de matériaux incompatibles; 2) les deux impliquent, en plus, la notion d’une marge et d’un jeu centre-périphérie; 3) les deux sont informés par l’esthétique du comique, pervers, monstrueux; 4) les explications qu’ils génèrent sont fondées presque sans exception dans l’automatisme du langage et de la pensée; 5) les deux priorisent manifestement une lecture dans « l’ambivalence ».
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Algorithmic Mimesis: Translation, Technology, Resistance
Stephen Slessor and Anne Sophie Voyer
pp. 129–154
AbstractEN:
Translation technologies often figure translation as a simple process of linguistic transfer from one code to another or as a question of selecting the correct matching segments from a database. The prominence of such technologies in the digital age has thus renewed discussions of fidelity and equivalence for translators. The critical attention given to broader cultural and textual contexts that came into focus with the cultural turn seems at risk of disappearing into cyberspace. However, the ongoing proliferation of textual production and reproduction also foregrounds the possibilities of variability and difference in repetition. Using the foibles of technology as catalysts for their own creative ventures, digital-age artists such as Urayoán Noel and Malinda Kathleen Reese channel deficiencies productively in their art, revealing the unsuspected potentials of digital technologies. Such a view of translation as creation challenges the commonplace notion that translation is a scientific act of “carrying across,” a purely semantic transfer that results in the (illusion of) identicality of source and target. Echoing Lévi-Strauss’s notion of “bricolage”—the means by which people retrieve and recombine cultural materials to create new content—Reese and Noel shatter the semantic shackles of identicality by using technology to retrieve and transform the material scraps of language and culture. Their art helps us reconceptualize translation and go beyond fixed notions of what a translation should be or do in terms of fidelity and equivalence. Their playful misuse of machine translation and voice-recognition software allows for a critical analysis of the tension between the universal and the particular as it relates to the act of translation, and does so in a way that uses formal experimentation and humour to resist traditional power dynamics.
FR:
Les technologies de la traduction posent souvent la traduction comme un processus simple de transfert linguistique d’un code à un autre, ou bien comme une sélection de segments correspondants à partir d’une base de données. La proéminence de ces technologies à l’ère numérique a renouvelé les discussions traductologiques portant sur la fidélité et l’équivalence. L’attention critique accordée aux contextes culturels et textuels plus vastes, mise de l’avant par le tournant culturel, semble risquer de disparaître dans le cyberespace. En utilisant les faiblesses de la technologie comme catalyseurs pour leurs oeuvres créatives, certains artistes de l’ère numérique tels que Urayoán Noel et Malinda Kathleen Reese canalisent les déficiences de manière productive dans leur art, révélant ainsi les potentiels insoupçonnés des technologies numériques. Une telle vision de la traduction comme création contredit le lieu commun voulant que la traduction ne soit qu’un acte scientifique de pur transfert sémantique produisant une illusion d’identité entre source et cible. Faisant écho à la notion de « bricolage » avancée par Lévi-Strauss – c’est-à-dire le moyen par lequel les matériaux culturels sont récupérés et recombinés pour créer de nouveaux contenus – Reese et Noel se libèrent du joug sémantique de l’identité par l’utilisation de technologies dans le but de trouver de nouvelles méthodes de récupération et transformation du matériel linguistique et culturel. Leur art nous permet de re-conceptualiser la traduction de manière à aller au-delà des notions fixes gouvernant ce qu’une traduction devrait être, ou faire, en termes de fidélité ou d’équivalence. Leur utilisation ludique, détournée, de la traduction automatique et de la reconnaissance vocale permet une analyse critique de la tension entre l’universel et le particulier en ce qui concerne l’acte traductif. Elle utilise des formes d’expérimentation formelle et d’humour pour résister aux dynamiques traditionnelles du pouvoir.
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Agency, Patronage and Power in Early Modern English Translation and Print Cultures: The Case of Thomas Hawkins
Marie-France Guénette
pp. 155–176
AbstractEN:
At the English court of Queen consort Henrietta Maria (1625-1642), translation was used as a political tool, partly to impose the queen’s linguistic, cultural and Catholic heritage on Calvinist England. The queen played a pivotal role as a patron of the arts and an agent of Anglo-French cultural relations, and many translators dedicated texts to her in the hopes of winning her favour. This article focuses on “translating agents” (Buzelin, 2005), i.e. translators, printers and patrons, operating in the political, religious and literary networks in and around the Queen’s court. My research draws on scholarship on the cultural and ideological aspects of translation in Stuart Court culture and builds on recent studies on the intersection between translation and print in early modern Europe. I study patterns of patronage, literary production, and text circulation; and I probe the political, social, religious, and print networks involved in the production of translations associated with the Queen’s court, and extending well beyond its social or geographical boundaries. I examine translations using digital catalogues (Early English Books Online, Renaissance Cultural Crossroads, Cultural Crosscurrents in Stuart and Commonwealth Britain), and conduct paratextual analyses of translations dedicated to Henrietta Maria. In this article, I study translator Thomas Hawkins by using data from Six Degrees of Francis Bacon and the Oxford Dictionary of National Biography. Hawkins was a key translating agent who operated in transnational Catholic print networks and whose translations of Jesuit Nicolas Caussin’s La Cour Sainte found their way into social and literary networks around the Queen’s court. I situate Hawkins in the political and ideological contexts of the time and show how he promoted Catholic devotional literature in his capacity as agent of translation, culture and ideology. Hawkins’s case illustrates how agency, patronage and power come together in early modern England’s culture of printed translations.
FR:
À la cour anglaise de la reine consort Henriette Marie (1625-1642), la traduction était utilisée comme outil politique en partie pour imposer l’héritage linguistique, culturel et catholique de la reine sur l’Angleterre calviniste. La reine jouait un rôle central comme mécène des arts et agente des relations anglo-françaises, et de nombreux traducteurs lui dédicaçaient des oeuvres pour gagner sa faveur. Je m’intéresse aux « agents traduisants » (Buzelin, 2005), c’est-à-dire aux traducteurs, imprimeurs, et mécènes qui opéraient dans les réseaux politiques, religieux et littéraires de la cour. Je m’appuie sur des travaux sur les aspects culturels et idéologiques de la traduction dans la culture de cour des Stuart et sur des études récentes sur les traductions imprimées en Angleterre prémoderne. J’étudie le mécénat, la production littéraire et la circulation des textes; puis je sonde les réseaux politiques, sociaux, religieux et les réseaux de l’imprimé liés à la production de traductions à la cour de la reine. J’analyse des traductions de catalogues numériques (Early English Books Online, Renaissance Cultural Crossroads, Cultural Crosscurrents in Stuart and Commonwealth Britain) ainsi que les paratextes de traductions dédicacées à Henriette Marie en m’appuyant sur des données de Six Degrees of Francis Bacon et du Oxford Dictionary of National Biography. Dans cet article, je présente le cas de Thomas Hawkins, un agent traduisant clé des réseaux transnationaux catholiques de l’imprimé dont les traductions de La Cour Sainte du jésuite Nicolas Caussin se sont fait une place dans les réseaux sociaux et littéraires de la reine. Je situe Hawkins dans son contexte politique et idéologique et je montre comment il a promu de la littérature dévotionnelle catholique à titre d’agent de traduction, de culture et d’idéologie. Le cas de Hawkins illustre comment l’agentivité, le mécénat et le pouvoir s’unissent dans la culture des traductions imprimées en Angleterre prémoderne.
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Language and Quality Assurance: A Case Study Highlighting the Effects of Power, Resistance, and Countertactics in Academic Program Reviews
Lynne Bowker
pp. 177–193
AbstractEN:
Quality assurance has been recognized as being important in higher education; however, there are numerous reports that it is challenging to engage faculty members in quality assurance processes in a meaningful way. A frequently cited reason for faculty members’ resistance is that they find the process to be authoritarian and non-collegial. This paper presents a case study which shows that changing the tone of the language used to communicate with academics about the institutional quality assurance process—from a bureaucratic and authoritative tone to a more collegial one—can serve as a countertactic to help mitigate the resistance of faculty members to this process. Using corpus-based techniques, we investigate the language used in documents to communicate with faculty members about quality assurance. We then demonstrate that, following a linguistic revision to introduce a more collegial tone to these communications, faculty members appear to be more willing to engage in the quality assurance process in a meaningful way.
FR:
L’assurance qualité est reconnue comme un processus important dans l’enseignement supérieur. Toutefois, de nombreux rapports indiquent qu’il est difficile de faire participer concrètement les membres du corps professoral dans les processus d’assurance qualité. Une des principales raisons qui expliquent la résistance des professeurs, c’est qu’ils trouvent ces processus autocratiques plutôt que collégiaux. Le présent article décrit une étude de cas qui montre qu’un changement de ton dans les textes destinés au corps professoral et portant sur le processus d’assurance qualité de leur établissement – passant d’un ton bureaucratique et autoritaire à un ton empreint de collégialité – peut servir de tactique pour contrer la résistance des professeurs. Ainsi, en faisant appel à des techniques d’exploitation de corpus, nous analysons d’abord la langue utilisée dans les communications sur la question de l’assurance qualité adressées au corps professoral. Nous illustrons ensuite le fait qu’en apportant des ajustements linguistiques qui favorisent un ton collaboratif à ces communications, les membres du corps professoral se montrent davantage disposés à participer significativement au processus d’assurance qualité.
Comptes rendus
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Tania Demetriou and Rowan Tomlinson, eds. The Culture of Translation in Early Modern England and France, 1500-1660. London, Palgrave Macmillan, 2015, xii, 231 p.
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Ana Pano Alamán and Fabio Regattin. Tradurre un classico della scienza. Traduzioni e ritraduzioni dell’Origin of Species di Charles Darwin in Francia, Italia e Spagna [Translating a classic science text. Translations and retranslations of On the Origin of Species by Charles Darwin in France, Italy and Spain]. Bologna, Bononia University Press, 2015, 376 p.
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James W. Underhill. Voice and Versification in Translating Poems. Ottawa, University of Ottawa Press, coll. Perspectives on Translation, 2016, 333 p.
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Michaela Wolf, ed. Interpreting in Nazi Concentration Camps. New York, Bloomsbury, 2016, 248 p.