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1.Plus d’information
Le tourisme peut être un puissant levier de développement économique, mais également un vecteur destructeur de territoire. Alors qu'en Bretagne le littoral attire toujours plus de touristes et de villégiateurs, certains commencent à craindre que désormais les externalités négatives de cette activité l'emportent sur les effets positifs.Plus à l'intérieur des terres, le bilan est tout autre. Tirant les leçons des excès de la côte mais ne voulant pas pour autant se priver du levier touristique, les acteurs locaux ont résolument opté pour un autre modèle de développement. Le tourisme est censé être « choisi » et non subi. Il est bâti autour de valeurs communes partagées, traduites tant par la « gouvernance » mise en place que par les « atouts » mis en avant : le cadre de vie, la qualité du patrimoine naturel et les activités de découvertes et de sport « nature » proposées. Cette stratégie visant à construire un véritable territoire de projet autour d'un tourisme environnemental ou écologique peut être avantageusement illustrée au travers de l'analyse de la mise en place du label « Accueil Pêche en Finistère » qui est à la fois un vecteur et le révélateur de cette démarche.L'objectif de cet article est de mieux saisir les enjeux du développement d'un tourisme de pleine nature aujourd'hui. Notre étude s'appuie notamment sur un important travail de terrain, en particulier sur plusieurs enquêtes qualitatives et quantitatives auprès des différents acteurs du tourisme, de la pêche et de la gestion de l'environnement.
Mots-clés : Label, pêche, attractivité, réseau, développement durable
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3.Plus d’information
L'abbé Jean-Marie Perrot occupe une place originale et restée longtemps méconnue dans le domaine de la collecte ethnographique en Bretagne à l'aube du xxe siècle. Ordonné prêtre dans un contexte tendu de remise en cause des acquis de l'Église par la République radicale, il entend recourir aux traditions populaires comme moyen de réaffirmer la foi, la langue et la culture bretonnes. Pour mettre en pratique ce projet, il organise un concours de vaste ampleur, nommé Barzaz Bro-Leon, qui vise à rassembler une grande collecte de chansons en breton. Grâce à cette méthode originale d'enquête orale, à ses importants réseaux ecclésiastiques et laïques, à son énergie et à son fort charisme personnel, Jean-Marie Perrot parvient à rassembler en quelques mois la plus importante collecte de chansons jamais réunie en Léon (Nord-Finistère). Le but de cette entreprise est la publication d'un ouvrage valorisant ces savoirs et destiné à l'éducation des jeunes générations, qui n'est finalement jamais publié de son vivant. Par son souci de transmission intergénérationnelle et populaire, par son désir de revitalisation de la « nation » bretonne à travers les traditions orales autant que par son recours à un concours pour mener à bien son projet, Jean-Marie Perrot se distingue nettement, dans ses discours comme dans ses actes, de l'esprit qui anime la plupart des collecteurs-folkloristes du xixe siècle. Après avoir présenté le contexte, le contenu et les enjeux du Barzaz Bro-Leon, cette communication évoque la pertinence que conserve une telle collecte au début du xxie siècle, tant du point de vue de la méthodologie d'enquête ethnographique que de la valeur patrimoniale d'un répertoire chanté qui, un siècle après sa collecte, parvient à garder sens dans la société bretonne d'aujourd'hui.
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4.Plus d’information
L'industrie de la conserverie, développée sur le littoral atlantique depuis 1830 environ, a été particulièrement frappée par deux grandes crises, qui courent pour la première de 1880 à 1886 et pour la seconde de 1902 à 1914. La sardine se fait rare et tous les acteurs du système industriel sardinier, pêcheurs, ouvrières, usiniers et fournisseurs, connaissent d'importantes difficultés au cours de ces deux périodes, à des degrés divers selon les professions. Pour aider les marins à traverser ces périodes de pénurie, l'État, et plus particulièrement le ministère de la Marine, encourage vivement et subventionne les premières tentatives de coopération mises en place par les marins sardiniers après 1880. L'article retrace ainsi les débuts du Crédit mutuel maritime. Mais comme le montre l'auteur, l'adhésion des acteurs tarde à venir et la volonté gouvernementale ne peut, seule, porter la réussite de l'expérience.
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5.Plus d’information
Ces dernières décennies ont été marquées par une complexification des trajectoires des morts. L'habituel triptyque d'espaces traversés par les morts avec le décès à domicile, la cérémonie à l'église et l'enterrement au cimetière n'est plus majoritaire. Il laisse place à des déplacements diffus, parfois sur de longues distances. Cet article cherche à décrire et à analyser les trajectoires des morts observées dans les pompes funèbres et cimetières de Douarnenez, et plus généralement du sud du Finistère, en Bretagne. Il s'agira ainsi de présenter les processus qui sont à l'oeuvre dans la recomposition des trajectoires des morts en France et de rendre compte de la dimension symbolique des déplacements post mortem.
Mots-clés : espaces de la mort, trajectoires des morts, Douarnenez (Finistère), pompes funèbres, frontières, espacios de la muerte, trayectorias de los muertos, Douarnenez (Finisterre), funerarias, fronteras
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7.Plus d’information
Les cordons littoraux sableux à crêtes dunifiées individualisées sont des formes assez rares dans le monde. Dans le massif Armoricain, ces accumulations se sont développées dans la partie distale des flèches littorales, du fait de l'amortissement d'un courant de dérive latérale. Elles se forment généralement à partir de levées de tempête couronnées d'épaves ou parfois de galets; mais elles peuvent aussi, dans certains cas, s'élever à partir de petites falaises entaillant une plate-forme de base, d'origine marine. La mise en place d'une végétation halo-nitrophile et de plantes psammophiles favorise la croissance en hauteur et en volume de l'accumulation dunaire. Lorsque les apports sédimentaires sont abondants, de nouvelles crêtes peuvent s'ébaucher tous les ans, mais la plupart d'entre elles avortent rapidement. Ainsi, dans le cas de la flèche de Penn ar C'hleuz dans le Finistère, il ne s'élabore de crêtes bien individualisées que tous les trois ou cinq ans. La progradation du rivage en avant des crêtes dunifiées plus anciennes peut être extrêmement rapide, mais en phase d'érosion, leur recul peut être tout aussi rapide. L'alternance de phases d'accumulation et d'ablation aboutit fréquemment au façonnement de crêtes laniérées sinueuses. Autour du massif Armoricain, il n'est guère possible de reconnaître des crêtes littorales dunifiées marquant d'anciens rivages antérieurs au XVIIe siècle.
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8.Plus d’information
RésuméÀ partir d'une mise en perspective des contenus de dépliants touristiques et pages Internet valorisant « les » atouts de la Bretagne et plus particulièrement du Finistère, il s'agissait d'interroger les processus de dynamique des marges qui s'expriment au travers des catégories de mots et expressions utilisés pour attirer différentes clientèles de touristes. Lorsque des institutions, dans des opérations de communication/séduction, disent le « pays » en donnant un caractère exceptionnel à de nombreux éléments et en attribuant une valeur emblématique à différents patrimoines, peut-on faire l'hypothèse que ces manières d'invoquer le territoire expriment une volonté de s'imposer et d'entrer ainsi dans une revanche des marges? En même temps, une stéréotypisation des expressions identitaires et l'uniformisation des façons de dire ne peuvent que soulever des questions. Ces pratiques ne pourraient-elles pas conduire à un effet inversé, annihilant les efforts d'attraction des « gens d'ailleurs » et contribuant ainsi à renforcer l'état de marge?