EN :
Drawing on the ideas of Gérard Genette, this article argues for the value of reading translations as “hypertexts,” or as works grafted onto earlier texts (“hypotexts”), on the basis of the intriguing case study of The Admirable Life of the Holy Virgin S. Catharine of Bologna (1621), translated by Catherine Magdalen Evelyn of the Gravelines Poor Clares. Little-known today despite Evelyn’s importance as the most prolific female translator of the early Stuart period, this publication sublimates the voice of the translator through its laconic paratextual materials and its misattribution of Evelyn’s work to another nun. In spite of this carefully engineered authorial opacity, the stakes of Evelyn’s translation become clearer when it is read as part of a hypertextual system of Franciscan writings published in English, French, Italian, and Portuguese over the course of the sixteenth and seventeenth centuries. An analysis of how her text is grafted onto this series of hypotexts through bibliography, intertextuality, and translation results in a detailed, albeit speculative, account of Evelyn’s motivations for reading, translating, and publishing The Admirable Life. This seemingly modest publication is thus revealed as a rich hypertext that participated in a wider European project to chronicle the history of the Franciscan order. A concluding discussion of hypertextuality in early modern England briefly gestures more broadly toward the relevance of this method for studies of Renaissance literature.
FR :
Reprenant les travaux de Gérard Genette, cet article vise à souligner la pertinence de lire les traductions comme des “hypertextes” — c’est –à-dire des oeuvres qui se viennent se greffer sur d’autres qui leur préexistent (ou “hypotextes”) — à partir de l’exemple singulier de The Admirable Life of the Holy Virgin S. Catharine of Bologna (1621), traduction composée par Catherine Magdalen Evelyn, Clarisse au couvent des Gravelines. La traduction est peu connue aujourd’hui malgré son importance historique (Evelyn est la traductrice la plus prolifique du début du règne des Stuart), et la voix de la traductrice y est comme sublimée : les paratextes sont laconiques et l’oeuvre est de fait attribuée à une autre moniale. En dépit de cette opacité auctoriale savamment orchestrée, la traduction prend toute sa signification si on la replace dans le système hypertextuel que représente la littérature franciscaine publiée en anglais, français, italien et portugais au long des seizième et dix-septième siècles. En analysant la série de greffes hypertextuelles à laquelle procède le texte, au niveau bibliographique, intertextuel et traductionnel, on tâche de reconstruire de manière détaillée (bien que spéculative) les enjeux de la lecture, de la traduction, et de la publication de The Admirable Life par Evelyn. Ce texte aux apparences modestes révèle à l’examen un système d’écriture hypertextuelle complexe, renvoyant lui-même à un projet d’historiographie de l’ordre franciscain à l’échelle européenne. L’article offre enfin quelques pistes pour l’intégration d’une méthode de lecture “hypertextuelle” aux études de la première modernité, en Grande-Bretagne et au delà.