Volume 44, Number 1, 2020 Habiter le monde : matérialités, art et sensorialités Inhabiting the World: Materialities, Art and Sensorialities Habitar el mundo: materialidades, arte y sensorialidades Guest-edited by Véronique Dassié, Marie-Luce Gélard and David Howes
Table of contents (25 articles)
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Présentation. Habiter le monde : matérialités, art et sensorialités
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Fertilités : sur les chemins de collecte des femmes oasiennes (univers végétal, résonateurs cosmiques, soins collectifs)
Marc Breviglieri
pp. 25–52
AbstractFR:
Cet article brosse un tableau de l’univers végétal d’une oasis du Maroc présaharien (région du Souss) en mettant l’accent sur la présence de femmes âgées issues d’un milieu très modeste venant quotidiennement désherber et collecter des plantes spontanées. Ces femmes entretiennent un lien privilégié avec ces dernières et transmettent leurs pouvoirs nourriciers, prophylactiques, thérapeutiques ou magiques à la communauté oasienne dans son ensemble. Mais une question se pose : que va-t-il advenir de ce champ de relations intégrées aux cycles de fertilité au fil des transformations structurelles et des projets de modernisation que connaissent actuellement les espaces oasiens ? Ces projets, tout en étant porteurs d’objectifs environnementalistes, attestent d’une modalité de qualification du sol et de son exploitation qui tend à éclipser la présence de ces femmes, négligeant au passage l’arrière-plan cosmologique foisonnant sur lequel se dessinent leurs gestes attentionnés et la perméabilité sensible à l’univers végétal oasien dont elles sont les gardiennes.
EN:
This text presents a description of the plant world of an oasis in pre-Saharan Morocco (Souss region) by emphasizing the daily presence of elderly women from very modest backgrounds, who come daily to weed and collect spontaneous plants. These women have a special relationship with the latter and transpose their nourishing, prophylactic, therapeutic or magical powers to the oasis community as a whole. But the question arises of what will happen to this field of relationships, so integrated into fertility cycles, in the wake of the structural transformations and modernization projects currently under way in oasis areas. These projects, while supporting environmentalist objectives, affirm a modality of qualification of the soil and its exploitation that tends to eclipse the presence of these women, neglecting at the same time the whole cosmological background on which their attentive gestures draw, and the sensate permeability of the oasis plant universe of which they are the custodians.
ES:
Este artículo presenta un panorama del universo vegetal de un oasis de Maruecos pre-sahariano (región del Souss) enfatizando la presencia de mujeres mayores provenientes de medios muy modestos que cotidianamente vienen a desherbar y recolectar plantas silvestres. Estas mujeres mantienen una relación privilegiada con las plantas y transmiten su poder nutricio, profiláctico y terapéutico o mágico a la comunidad del oasis en su conjunto. Sin embargo una pregunta surge: ¿qué va a suceder con ese campo de relaciones integradas a los ciclos de la fertilidad a lo largo de las transformaciones estructurales y de los proyectos de modernización que esos espacios de oasis conocen actualmente? Esos proyecto, portadores de objetivos medioambientales, despliegan un modo de evaluación del suelo y de su explotación que tiende a eclipsar la presencia de esas mujeres, ignorando de paso el rico trasfondo cosmológico en el que se configuran sus gestos solícitos y la permeabilidad sensible al universo vegetal del oasis del cual son las guardianas.
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Affordances sensorielles : de l’objet d’affection au portrait collectif
Véronique Dassié
pp. 53–74
AbstractFR:
Qu’il s’agisse de souvenirs domestiques, d’objets intimes et obsolètes auxquels l’individu est attaché, d’éléments prestigieux du patrimoine monumental, emblématiques des groupes qui les revendiquent, ou encore d’une nature en péril, au nom de laquelle chacun peut s’engager, le monde matériel mobilise les sens et les affects. À la faveur de diverses enquêtes ethnographiques menées en France depuis les années 2000 sur la conservation du patrimoine domestique, les émotions patrimoniales et la patrimonialisation des mémoires des migrations, cet article analyse la manière dont les individus mobilisent les affects pour façonner leur autoportrait. Les épiphanies affectives passent par des expériences sensorielles, véritables épreuves des sens. Mais l’emprise des choses du quotidien, leur affordance et l’affection qu’elles inspirent ne se limitent pas à l’individu concerné, allant bien au-delà. Leur dimension collective se déploie à deux niveaux : action revendiquée de sauvegarde du temps qui passe d’une part, action invisible, voire inconsciente d’une perpétuelle reformation du monde d’autre part. Elle amène à considérer la portée politique des liaisons affectives et de leur interprétation sensorielle sous l’angle d’un autoportrait collectif, miroir d’un monde habité malléable.
EN:
Whether they are domestic souvenirs, intimate and obsolete objects the individual is fond of, or prestigious elements of the monumental heritage, emblematic of the groups that claim them, or natural places that everyone can commit themselves to protect, the material world mobilizes the senses and affects. Based on various ethnographic surveys the author conducted in France since the 2000s on domestic conservation, emotional legacies and memories of migration that become heritage formations, this article analyzes the way in which individuals mobilize affects to craft a self-portrait. When their affective value appears, epiphanic things are involved in a sensory experience that creates a biographical event. However, grip of everyday things, the affordances and affects they provide also extends far beyond the individuals concerned. Their collective impact operates on two primary levels: claimed action to safeguard the passing of time, but also invisible or even unconscious action that leads to a perpetual reformation of the world. This invites us to consider the political significance of emotional links and their sensory interpretation from the perspective of a collective self-portrait, a mirror of an inhabited and malleable world.
ES:
Ya se trate de recuerdos familiares, de objetos íntimos y obsoletos con los cuales el individuo se siente ligado, o de elementos prestigiosos del patrimonio monumental, emblemáticos de los grupos que los reivindican, o aun de la naturaleza en peligro, en nombre de la cual todos pueden sentirse comprometidos, el mundo material activa los sentidos y los sentimientos. Gracias a diversas investigaciones etnográficas realizadas en Francia desde los años 2000 sobre la conservación del patrimonio doméstico, las emociones patrimoniales y la patrimonialización de las memorias de las migraciones, este artículo analiza la forma en que los individuos movilizan los sentimientos para modelar su autorretrato. Las epifanías afectivas pasan por las experiencias sensoriales, verdaderos desafíos para los sentidos. Pero la influencia de las cosas cotidianas, su enactivación y el afecto que inspiran no se limita al individuo concernido y van más allá. Su dimensión colectiva se despliega en dos niveles: acción reivindicada de conservación del tiempo que pasa, por una parte, acción invisible, véase inconsciente de una reformulación perpetua del mundo por otra. Lleva a considerar el alcance político de las relaciones afectivas y de su interpretación sensorial desde el angulo de un autorretrato colectivo, espejo de un mundo habitado maleable.
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« Se sentir chez soi » : les sens et le sacré dans la culture matérielle domestique
Matteo Aria and Fabio Dei
pp. 75–93
AbstractFR:
Les objets ordinaires présents dans nos maisons peuvent être étudiés en tant qu’expression de catégories culturelles fondamentales : les relations familiales de filiation et de mariage, les formes de la distinction sociale et la construction d’identités sociales. On peut aussi voir dans ces objets l’engagement et le dévouement aux valeurs « sacrées » et aux « thèmes ultimes », au sens de ces termes dans la théorie de la « religion invisible » de Thomas Luckmann. Cet article propose de fusionner cette théorie avec les « new material culture studies » (« nouvelles tendances de la recherche en culture matérielle »), en analysant la « singularisation » (Igor Kopytoff) ou la « densification » (Annette Weiner) des objets ordinaires de la culture de masse. Plus précisément, certains résultats d’une recherche ethnographique menée dans des foyers de la classe moyenne et de familles populaires de certaines villes de Toscane sont discutés. En particulier, l’analyse se concentre sur les « objets d’affection » ou « reliques personnelles », sur les « archives de la mémoire » et sur les différentes manières dont les photographies sont présentées dans l’environnement domestique.
EN:
Ordinary objects in our homes can be studied as an expression of deep cultural categories familial relations of descent and marriage, forms of social distinction and the construction of social identities. We can also see in them the commitment and devotion to “sacred” values and “ultimate themes,” in the sense that these terms assume in Thomas Luckmann’s theory of “invisible religion.” This article proposes to merge this theory with the “new material culture studies,” analyzing the “singularization” (Igor Kopytoff) or “densification” (Annette Weiner) of ordinary objects of mass culture. In particular, we discuss some results of an ethnographic research carried out in the homes of middle class and families in some cities of Tuscany. In particular, our analysis focuses on “objects of affection” or “personal relics,” on “memory archives” and on the various ways in which photographs are present in the domestic environment.
ES:
Los objetos ordinarios presentes en nuestras casas pueden ser estudiados en tanto que expresión de categorías culturales fundamentales: las relaciones familiares de filiación y de matrimonio, las formas de distinción social y de construcción de las identidades sociales. Se puede también ver en dichos objetos la adhesión y lealtad a valores «sagrados» y a «temas últimos» en el sentido en que dichos términos fueron concebidos en la teoría de la «religión invisible» de Thomas Luckmann. Este artículo se propone fusionar dicha teoría con los «new material cultural studies» analizando la «singularización» (Igor Kopytoff) o la «densificación» (Annette Weiner) de los objetos ordinarios de la cultura de masa. Más precisamente, se discuten ciertos resultados de una investigación etnográfica realizada en los hogares de clase media y de familias populares de ciertas ciudades de Toscana. El análisis se concentra más específicamente en los «objetos de afección» o «reliquias personales», en los «archivos de la memoria» y sobre las diferentes maneras en que las fotografías se presentan en el entorno domestico.
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Dans la lumière des foyers bédouins
Mikkel Bille
pp. 95–116
AbstractFR:
Cet article se penche sur l’éclairage et l’architecture domestiques chez des Bédouins sédentarisés du sud de la Jordanie. Il analyse la façon dont la lumière est utilisée pour protéger certains espaces dans le cadre des pratiques d’hospitalité qui occupent une place centrale dans la culture bédouine. En avançant que les choses sont « extatiques » dans le sens où elles transcendent leur propre tangibilité, cet article montre de quelle façon des objets tels que des vitres teintées, la peinture et des ampoules électriques s’imposent aux autres objets pour façonner la présence visuelle souhaitée du monde. Une telle présence extatique est analysée par le biais de la notion d’« atmosphère » en tant que perception du monde à travers une concomitance d’émotions, d’idéaux culturels et de phénomènes affectifs tangibles. Cet article montre que si les limites entre l’intérieur et l’extérieur peuvent être délimitées par des murs, des fenêtres et des portes, ces frontières peuvent simultanément être perméables à des phénomènes moins tangibles afin de préserver certains aspects moraux et spirituels de la vie.
EN:
This article explores domestic lighting and architecture among a group of settled Bedouin in southern Jordan. It analyzes how light is used to safeguard spaces as part of hospitality practises central to Bedouin culture. By arguing that things are “ecstatic” in the sense that they transcend their own tangibility, the article shows how objects, such as tinted windows, paint and lightbulbs, impose themselves on other objects to shape the preferred visual presence of the world. Such an ecstatic presence is analyzed through the notion of “atmosphere” as the perception of the world through a concomitance of emotions, cultural ideals, and affective material phenomena. The article shows that while boundaries between interior and exterior may be upheld by walls, windows and doors, these boundaries may also simultaneously be permeated by less tangible phenomena to safeguard moral and spiritual aspects of life.
ES:
Este artículo analiza la iluminación y la arquitectura domésticas entre los beduinos sedentarizados del sur de Jordania. Se analiza la manera en que se utiliza la luz para proteger ciertos espacios en el marco de las prácticas de hospitalidad que ocupan un lugar central en la cultura beduina. Suponemos en este artículo que las cosas son «extáticas» en el sentido en que trasciende su propia materialidad, y mostramos de qué manera los objetos como los vidrios tintados, la pintura y los focos eléctricos se imponen a los objetos para dar forma a la presencia visual deseada del mundo. Se analiza tal presencia extática a través de la noción de «atmósfera» en tanto que percepción del mundo a través de emociones, de ideales culturales y de fenómenos materiales afectivos. Este artículo muestra que los límites entre interior y exterior pueden delimitarse par las paredes, las ventanas y las puertas, fronteras que simultáneamente pueden ser permeables a fenómenos no menos tangibles con el fin de preservar ciertos aspectos morales y espirituales de la vida.
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Penser le sensible avec la danse contemporaine
François Laplantine
pp. 117–134
AbstractFR:
La danse contemporaine, née avec Merce Cunningham d’une rupture avec le ballet classique, permet de rendre visible ce que nous ne percevons habituellement pas dans la vie quotidienne : l’enchaînement et l’enchevêtrement de micromouvements et de minuscules interactions. Mais elle réalise aussi des possibilités du corps en mouvement que nous n’avions pas imaginées. Sensible à l’état du monde, elle montre souvent le chaos mais préfigure également, à travers les relations entre les danseurs, de nouvelles formes de lien social. S’imprégner de l’acte de danser permet de réintégrer dans la connaissance une dimension du sensible largement méconnue de l’anthropologie occidentale : le souffle ou la respiration. Les chorégraphies contemporaines, à l’instar des traditions artistiques asiatiques, ne consistent pas tant à exprimer des formes qu’à capter des forces. Elles sont animées par une énergie d’incorporation et d’extériorisation qui entretient des liens privilégiés avec notre environnement et chacun des éléments. Mais cette énergie n’est rien sans une relation singulière entre des danseurs et des spectateurs. C’est le phénomène social créé par la rencontre de la scène et de la salle qui importe le plus et conduit à cette interrogation : comment l’acte de se mouvoir peut-il provoquer de l’émouvoir et créer de la pensée ?
EN:
Contemporary dance, which arose out of Merce Cunningham’s break from classical ballet, makes it possible to see what we don’t habitually perceive in everyday life: the succession and imbrication of micro-movements and minuscule interactions. But it also brings about possibilities of bodily movement that we would never have imagined. Alert to the state of the world, contemporary dance often shows us chaos but also prefigures, through the ways it brings dancers into relation, new social ties. Immersion in the act of dancing makes it possible to bring back into knowledge a dimension of sensory experience which has largely gone unrecognized by Western anthropology, that of breath or respiration. Contemporary choreographies, like Asian artistic traditions, aim not so much to express forms as to capture forces. They are animated by an energy of incorporation and exteriorization which maintains privileged connections with our environment and each of the elements. But this energy is entirely dependent upon creating a specific relation between dancers and spectators. It is the social phenomenon engendered by the encounter between the stage and the auditorium which counts most and leads to this question: how can an act of motion elicit emotion and produce thought?
ES:
La danza contemporánea, que surge con Merce Cunningham de una ruptura con el ballet clásico, permite revelar lo que no percibimos normalmente en la vida cotidiana: el encadenamiento y entrelazamiento de micro-movimientos y de minúsculas interacciones. Mas ella logra así mismo posibilidades del cuerpo en movimiento que no se habían imaginado. Sensible al estado del mundo, con frecuencia muestra el caos pero prefigura asimismo nuevas formas del vinculo social a través de las relaciones entre los danzantes. Impregnarse del acto de danzar permite reintegrar el conocimiento de una dimensión de lo sensible ampliamente desconocida por la antropología occidental: el aliento o respiración. Los coreógrafos contemporáneos, al igual que las tradiciones artísticas asiáticas, no buscan tanto expresar formas sino captar fuerzas. Están animadas por una energía de incorporación y de exteriorización que sustentan vínculos privilegiados con nuestro entorno y con cada elemento. Pero esta energía no es nada sin una relación singular entre los danzantes y los espectadores. Es el fenómeno social que se crea en el encuentro entre la escena y la sala que realmente importa; y surge la interrogación: ¿cómo el acto de moverse puede suscitar emociones y crear pensamiento?
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Quand les odeurs se font images (note de recherche)
Eléonore de Bonneval
pp. 135–154
AbstractFR:
Photographe du monde sensible, passionnée par l’univers olfactif et les émotions qu’il appelle, Eléonore de Bonneval recueille témoignages et récits de vie odorants depuis plus de dix ans. Ces histoires ont conduit à la création de plusieurs expositions : Anosmie, vivre sans odorat (2012), Le sens sentimental (2016), Voyages olfactifs (2017) et L’odorat, sens invisible (2018). Dans cette note de recherche, l’auteure-photographe fait dialoguer ses rencontres, partageant sa quête insolite au coeur du quotidien et des petites choses, apparemment, ordinaires.
EN:
Photographer of the sensate, fascinated by olfactory perception and the emotions associated with it, Eléonore de Bonneval has been collecting testimonials and olfactory life stories for over ten years. These stories led to the creation of several exhibitions: Anosmia: Living Without A Sense of Smell (2012), The Sentimental Sense (2016), Olfactory Journeys (2017) and Smell: Invisible Sense (2018) In this research note, the author-photographer recounts numerous individual and intimate stories, and lets us in on her unusual quest into the recesses of everyday life and seemingly ordinary little things.
ES:
Fotógrafa del mundo sensible, apasionada por el universo olfativo y las emociones que sugiere, Eléonore de Bonneval recoge testimonios y relatos de vida olorosos desde hace más de diez años. Esas historias han llevado a la presentación de varias exposiciones: Anosmia, vivir sin olor (2012), El sentido sentimental (2016), Viajes olfativos (2017) y El olor, sentido invisible (2018). En esta nota de investigación la autora-fotógrafa hace un diálogao de sus encuentros, compartiendo su exploración insólita en el seno de lo cotidiano y de las pequeñas cosas, aparentemente ordinarias.
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Ouvrir les fenêtres : écrire des poèmes ethnographiques sur la matérialité et la sensorialité de l’agoraphobie à Oslo
Roseline Lambert
pp. 155–176
AbstractFR:
Cet article réflexif porte sur les deux ancrages de mon projet doctoral. D’abord, il présente une ethnographie de l’expérience de l’agoraphobie à Oslo, en Norvège, le pays européen avec la plus grande prévalence de ce trouble. Je porte attention à la matérialité et à la sensorialité de cette expérience de souffrance. En parallèle, je développe ma démarche en anthropologie de la poésie qui convoque à la fois ma propre écriture ethnographique et la mise en forme de poèmes sur l’agoraphobie et la panique. Je présente d’abord ma discussion des définitions de l’agoraphobie. Souvent défini en sciences sociales comme une « peur de l’espace public », ce trouble de santé mentale convoque un concept central : l’« espace ». Je porte plutôt mon attention sur les « choses » (au sens de Bruno Latour) avec lesquelles les personnes souffrant d’agoraphobie sont en relation dans les espaces qu’elles habitent ou traversent tout en m’inscrivant dans une anthropologie médicale des sensations telle qu’elle a été conçue il y a un peu plus de dix ans par Devon Hinton, David Howes et Lawrence Kirmayer (2008). Je fais également référence à un agoraphobe célèbre sur mon terrain, le peintre Edvard Munch (1863-1944), qui a vécu les trente dernières années de sa vie en isolement dans son atelier à Oslo.
EN:
This article focuses on two subjects which are central to my PhD research-creation project. First, I present an ethnography of the experience of agoraphobia in Oslo, Norway, the European country with the highest prevalence of this disorder. I investigate the materiality and sensoriality of this experience of suffering. In parallel, I advance an approach grounded in the anthropology of poetry that involves both ethnographic writing and the writing of poems on agoraphobia and panic. I first present a discussion of the definitions of agoraphobia. Often defined as a “fear of public space,” the definitions of this mental health disorder in social sciences are based on a central concept: “space.” In place of this, I focus on the “things” (in the sense of Bruno Latour) with which people suffering from agoraphobia are related in the spaces they inhabit or cross. My theoretical framework is derived from the medical anthropology of sensations as envisioned a little over a decade ago by Devon Hinton, David Howes and Lawrence Kirmayer. I also refer to a famous agoraphobe in my field of study: the painter Edvard Munch (1863–1944), who lived the last thirty years of his life in seclusion in his studio in Oslo.
ES:
Este artículo reflexivo aborda dos anclajes de mi proyecto de doctorado. Por principio presenta una etnografía de la experiencia de la agorafobia en Oslo, Noruega, el país europeo con la más grande incidencia de dicho trastorno. Me concentro en la materialidad y la sensorialidad de esta experiencia dolorosa. Paralelamente, desarrollo mi planteamiento en antropología de la poesía que convoca al mismo tiempo mi escritura etnográfica y la configuración de poemas sobre la agorafobia y el pánico. Presento primero mi discusión de las definiciones de agorafobia. Con frecuencia definida en las ciencias sociales como un «miedo del espacio público», dicho trastorno de salud mental convoca un concepto central: el «espacio». Me concentro más bien en las «cosas» (en el sentido de Bruno Latour) con las cuales las personas que sufren de agorafobia se vinculan con el espacio en donde habitan o circulan al mismo tiempo que me inscribo en una antropología médica de las sensaciones tal y como fue concebida hace un poco más de diez años por Devon Hinton, David Howes y Lawrence Kirmayer. Asimismo hago referencia en mi investigación a un celebre agoráfobo, el pintor Edvard Munch (1863-1944) quien vivió los últimos treinta años de su vida aislado en su taller en Oslo.
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Sentir le monde : analyse critique, esthétique et juridique de la construction matérielle du sensorium moderne
David Howes
pp. 177–202
AbstractFR:
Cet essai se penche sur la normalisation de la perception dans la modernité en prenant pour axe la construction matérielle et juridique de l’environnement bâti. Il commence par une analyse de l’ambiance sensorielle du gratte-ciel et du bungalow et de leur impact sur la formation des subjectivités de ceux qui y habitent. Il examine ensuite le problème de la sensation excessive — à savoir les bruits et les odeurs indésirables et les autres effluves qui sont l’inévitable sous-produit de la vie en société dans des concentrations de population toujours plus importantes. Quelles sont les limites du tolérable ? Comment la loi intervient-elle dans la gestion du sensible ? Nous explorons ces questions en faisant référence en particulier à la notion d’« obligations de voisinage » dans le droit civil québécois. Nous concluons que tout compte rendu de la perception de l’environnement doit être au diapason de la normalisation de l’expérience des sens au sein d’un régime sensoriel particulier — ou de l’indissociabilité du social, du matériel et du sensible.
EN:
This essay is a study in the normalization of perception in modernity centring on the material and juridical construction of the built environment. It begins with an analysis of the sensory ambiance of the skyscraper and the bungalow and their impact on the formation of the subjectivities of those who dwell within them. It goes on to consider the problem of excessive sensation—that is, the unwanted sounds and smells and other effluvia which are an inevitable by-product of living together in society in ever-greater concentrations. What are the limits of toleration? How does the law intervene in the management of the sensible? These questions are explored with particular reference to the notion of the “obligations of neighbourliness” in the civil law jurisdiction of Quebec. It is concluded that any account of the perception of the environment must be attuned to the normalization of sense experience within a particular sensory regime—or, the indissociability of the social, the material and the sensible.
ES:
Este ensayo examina la normalización de la percepción en la modernidad teniendo como eje la construcción material y jurídica del entorno edificado. Se inicia con un análisis del ambiente sensorial del rasca-cielos y del bungalow y de su impacto en la construcción de las subjetividades de quienes ahí habitan. En seguida examina el problema de la sensación excesiva —a saber, los ruidos y los olores indeseables y los otros efluvios que son el inevitable subproducto de la vida en sociedad en concentraciones de población cada vez más importantes. ¿Cuáles son los límites de los tolerable? ¿Cómo interviene la ley en la gestión de lo sensible? Exploramos estas cuestiones refiriéndonos en particular a la noción de «obligaciones de buena vecindad» en el derecho civil quebequense. Concluimos con que toda descripción de la percepción del medio ambiente debe estar en diapasón con la normalización de la experiencia de los sentido en el seno de un régimen sensorial particular —o de la indivisibilidad de lo social, lo material y lo sensible.
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Rêves de béton et ontologies relationnelles dans une banlieue mozambicaine (note de recherche)
Julie Soleil Archambault
pp. 203–214
AbstractFR:
Cette note de recherche se penche sur les expériences sensorielles de jeunes Mozambicains tandis qu’ils négocient la relation entre bâtir et habiter. J’estime que ces expériences sont intéressantes en soi ainsi que pour ce qu’elles révèlent de la relation entre le monde matériel, les subjectivités et le contexte sociohistorique. Dans ce projet de recherche, j’appréhende, à travers le prisme du ciment, les transformations socioéconomiques en cours dans un continent contentieusement décrit comme étant en plein essor et les implications de ces discours sur la vie de tous les jours des Mozambicains. Inspirée par la lignée croissante des anthropologues qui ont tenté de concevoir les relations entre humains et objets en termes d’ontologies relationnelles, je m’attarde ici à la relation de mutualité entre la maison et l’individu. Comme nous l’enseigne l’anthropologie sensorielle, c’est aussi à travers le dwelling (l’habiter) que l’on forge normes et valeurs culturelles, de sorte qu’une attention particulière portée aux expériences sensorielles met en relief ce à quoi on accorde valeur et importance. Si bâtir et habiter sont souvent conçues comme des activités fondamentalement politiques, l’accent mis sur la relation entre matérialité, temporalité et sensorialité ajoute texture et complexité aux aspirations qui les sous-tendent.
EN:
This research note examines the sensory experiences of young Mozambicans as they negotiate the relationship between building and living. Such experiences are not only interesting in themselves, but also for what they reveal about the relationship between the material world, subjectivities and the socio-historical context. In this research project, I use cement as a lens to examine the socio-economic transformations underway in a continent contentiously described as rising and the implications of such discourses on the everyday life of Mozambicans. Inspired by the growing body of anthropologists who have attempted to conceive the relationships between humans and objects in terms of relational ontologies, I focus here on the mutual relationship between the house and the individual. As sensory anthropology teaches us, cultural norms and values are also forged through dwelling, and paying attention to sensory experiences therefore helps highlight what we value. While building and dwelling are often conceived as fundamentally political activities, a focus on the relationship between materiality, temporality and sensoriality adds texture and complexity to the aspirations that underpin them.
ES:
Esta nota de investigación aborda las experiencias sensoriales de jóvenes mozambiqueños mientras negocian la relación entre edificar y habitar. Pienso que dichas experiencias son interesantes en sí mismas pero también porque muestran la relación entre el mundo material, las subjetividades y el contexto sociohistórico. En este proyecto de investigación abordo, a través del prisma del cemento, las transformaciones socioeconómicas en marcha en un continente polémicamente descrito como si estuviera en pleno auge y las implicaciones de dichos discursos sobre la vida cotidiana de lo mozambiqueños. Inspirada por una corriente creciente de antropólogos que tratan de concebir las relaciones entre humanos y objetos en términos de ontologías relacionales, aquí me centro en la relación de mutualidad entre la casa y el individuo. Como nos muestra la antropología sensorial, es a través del dwelling (habitar) que se forjan las normas y valores culturales, es por ello que ocuparse de las experiencias sensoriales pone de relieve a lo que se le da valor o importancia. Si construir y habitar con frecuencia se conciben como actividades fundamentalmente políticas, enfatizar la relación entre materialidad, temporalidad y sensorialidad agrega texturas y complejidades a las aspiraciones subyacentes.
Hors thème / Off Theme / Al margen
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Changement climatique et extraction minière chez les Q’ero des Andes péruviennes
Geremia Cometti
pp. 215–240
AbstractFR:
Les modifications de l’environnement induites par des facteurs mondiaux, comme le changement climatique, ou par des facteurs locaux, comme l’extraction minière, affectent plusieurs populations andines, comme les Q’ero (Andes péruviennes). Les enjeux entraînent nombre de controverses, tant dans le domaine politique que théorique. Bien que des liens existent par exemple entre le discours scientifique sur l’évolution du climat et les observations autochtones relatives à l’environnement naturel, de nombreux acteurs aux réalités spécifiques cohabitent. Au moyen d’une approche d’ontologie politique, cet article entend montrer qu’il existe non seulement des points de vue différents concernant les solutions attendues, mais aussi, à un stade beaucoup plus précoce, des manières différentes de comprendre les facteurs impliqués, leurs causes et leurs effets. En effet, seule une partie du problème peut être nettement mise en évidence par la dichotomie conceptuelle entre nature et culture ou, en d’autres termes, entre faits physiques et interprétations culturelles. Dans de telles situations controversées, les dualismes stricts et imperméables ne durent pas longtemps.
EN:
Changes in the environment due to global causes, such as global warming, or local causes, such as mining, affect several Andean populations, such as the Q’ero (Peruvian Andes). The issues involved lead to numerous controversies in both the political and academic fields. Although links exist for example between the scientific discourse on climate change and the observations of native populations concerning their ecological environment, numerous players with specific realities coexist. Based on a political ontology approach, this article intends to show that there are not only different points of view concerning the expected solutions but, at a far earlier stage, different ways of understanding the factors involved, their causes and their influences. Indeed, only a part of the problem can be clearly shown by means of the conceptual dichotomy between nature and culture or, in other words, physical facts and cultural interpretations. In such controversial situations, strict and impervious dualisms do not last long.
ES:
Las modificaciones del medio ambiente producto de causas mundiales como el cambio climático, o par causas locales, como la extracción minera, afectan a varias poblaciones andinas, como los Q’ero (Andes peruanos). Estos retos provocan controversias, tanto en el campo político como teórico. Aunque hay vínculos entre, por ejemplo, el discurso científico sobre la evolución del clima y las observaciones autóctonas relacionadas con el entorno natural, muchos actores con realidades especificas cohabitan. Mediante un planteamiento de la ontología política, este artículo trata de mostrar que no solamente hay puntos de vista diferentes sobre las soluciones esperadas, sino que también, en un estado aun más precoz, hay maneras diferentes de comprender los factores implicados, sus causas y sus efectos. Efectivamente, sólo una parte del problema puede ponerse claramente en evidencia por la relación dicotómica conceptual entre naturaleza y cultura o, en otras palabras, entre hechos físicos e interpretaciones culturales. En tales circunstancias controvertidas, los dualismos estrictos e impermeables no perduran.
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Manger au Ferlo (Sénégal) : les charmes risqués des « goûts de la ville »
Abdou Ka
pp. 241–258
AbstractFR:
Les villages où l’auteur a recueilli les données alimentaires dont il est question dans cet article se situent dans la zone sylvopastorale et semi-aride du Ferlo, au nord du Sénégal. Les projets de développement et de lutte contre la désertification s’y suivent depuis les années 1970. La population est majoritairement peule, mais certaines familles sont également wolofs ou maures. À partir d’une enquête ethnographique approfondie, l’auteur met en lumière les tensions que suscite l’introduction de produits alimentaires industriels venus de Dakar ou de l’étranger dans ce Ferlo autrefois habitué à l’autosubsistance (mil, lait, plantes alimentaires sauvages). Il insiste sur la valeur symbolique de ces produits, mais aussi sur leurs ambivalences. Ainsi, le riz et le bouillon cube venus de l’extérieur sont tous deux porteurs de risques sanitaires compte tenu de leur apport excessif en sucre et en sel. L’auteur s’interroge en creux sur les nouvelles formes de dépendance alimentaire que cette situation induit.
EN:
The villages where the author collected the facts about food discussed here are located in the sylvo-pastoral and semi-arid area in northern Senegal (Ferlo). From 1970, several projects for development and against desertification have been conducted. The Fulani make up most of the population but some families are also Wolof or Moorish. Based on an intensive ethnographic survey, the author clarifies the tensions raised by the introduction of industrial foodstuffs from Dakar or elsewhere into this Ferlo once used to self-sufficiency (millet, milk, Wild food plants). The author insists on the symbolic value that surrounds these products but also in their ambivalences. Thus, the rice and the bouillon cube coming from the outside are both carriers of health risks given their excessive intake of sugar and salt. He questions the new forms of food dependence that this situation induces.
ES:
Los pueblos en donde el autor recogió los datos alimentarios que aquí se tratan se sitúan en la zona silvopastoral y semi-árida del norte de Senegal: el Ferlo. Ahí, los proyectos de desarrollo y de lucha contra la desertificación se han llevado a cabo desde los años 1970. Los Peuls constituyen la mayoría de la población pero hay algunas familias Wólof o Moros. A partir de una investigación etnográfica profunda, el autor muestra las tensiones que provoca la introducción de productos alimenticios industriales provenientes de Dakar o del extranjero en ese Ferlo antes habituado a la autosuficiencia alimentaria (mijo, leche, plantas comestibles salvajes). Se subraya el valor simbólico que envuelve a dichos productos, pero también a sus ambivalencias. Así pues, el arroz y el cubo de consomé provenientes del exterior son ambos portadores de riesgos sanitarios, debido a su excesivo aporte de azúcar y sal. El autor cuestiona las nuevas formas de dependencia alimentaria que esta situación provoca.
Essais bibliographiques / Bibliographical Essays / Ensayos bibliográficos
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René Devisch : au coeur de l’intériorité d’un anthropologue / Devisch René, 2017, Body and Affect in the Intercultural Encounter. Bamanda, Langaa Research and Publishing Common Initiative Group et Leiden, African Studies Center, 308 p., bibliogr., index, illustr., cartes. / Devisch René, 2018, Corps et affects dans la rencontre interculturelle, préface de Wim van Binsbergen. Louvain-la-Neuve, Éditions Academia-L’Harmattan, coll. « Anthropologie prospective », no 18, 310 p., bibliogr., index, illustr., cartes.
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L’Afrique francophone peut-elle passer pour universelle ? / Amselle Jean-Loup et Souleymane Bachir Diagne, 2018, En quête d’Afrique(s). Universalisme et pensée décoloniale, préface d’Anthony Mangeon. Paris, Albin Michel, coll. « Itinéraires du savoir », 320 p.
Comptes rendus / Book Reviews / Reseñas
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Arcand Bernard, 2019, Les Cuivas. Une ethnographie où il sera question de hamacs et de gentillesse, de Namoun, Colombe et Pic, de manguiers, de capybaras et de yopo, d’eau sèche et de pêche à l’arc, de meurtres et de pétrole, de l’égalité entre les hommes et les femmes. Montréal, Lux Éditeur, coll. « Mémoire des Amériques », 359 p., illustr., cartes, ann.
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Ssorin-Chaikov Nikolai, 2017, Two Lenins: A Brief Anthropology of Time. Edinburgh, Hau Books et Chicago, University of Chicago Press, coll. « The Malinowski Monographs », 256 p., illustr., bibliogr., index.
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Sibona Bruno (dir.), 2017, Rituels en action. Louvain-la-Neuve, EME Éditions, coll. « Esthétique Spiritualité », 350 p.
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Fabre Daniel et Christine Laurière (dir.), 2018, Arnold Van Gennep. Du folklore à l’ethnographie. Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, coll. « Le regard de l’ethnologue », 374 p., illustr., bibliogr.
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Pachirat Timothy, 2017, Among Wolves. Ethnography and the Immersive Study of Power. New York, Routledge, 174 p., index, bibliogr.
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García-Acosta Virginia et Alain Musset (dir.), 2017, Les catastrophes et l’interdisciplinarité. Dialogues, regards croisés, pratiques. Louvain-la-Neuve, Academia-L’Harmattan, coll. « Investigations d’anthropologie prospective », 228 p., bibliogr.
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Müller Bernard, Caterina Pasqualino et Arnd Schneider (dir.), 2017, Le terrain comme mise en scène. Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. « Nouvelles écritures de l’anthropologie », 188 p.
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Piette Albert, 2017, Le volume humain. Esquisse d’une science de l’homme. Lormont, Le Bord de l’eau, 322 p., illustr., bibliogr.
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Adell Nicolas et Jérôme Lamy (dir.), 2016, Ce que la science fait à la vie. Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, coll. « Orientations et méthodes », 416 p., bibliogr.
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Barrera-González Andrés, Monica Heintz et Anna Horolets (dir.), 2017, European Anthropologies. New York et Oxford, Berghahn Books, coll. « Anthropology of Europe », 288 p., illustr., tabl., bibliogr., index.