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Journal des traducteurs
Translators' Journal
Volume 50, Number 3, August 2005 Le prisme de l’histoire The History Lens Guest-edited by Georges L. Bastin
Table of contents (29 articles)
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Éditorial
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Introduction
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Translation, History, Narrative
Lawrence Venuti
pp. 800–816
AbstractEN:
Every stage in the production, circulation and reception of a translation is profoundly marked by its historical moment, tracing a history that is distinct from the history of the foreign text. The historical nature of translation is apparent in the succession of varying methods that define it within a single culture, not only standards of accuracy, but the interpretation of the conceptual categories on which that standard is based, not only discursive strategies and the very linguistic texture of translations, but the conceptual discourses that translators inscribe in foreign texts as interpretations. Translation traditions can be sketched in which specific practices are repeatedly performed for decades, centuries, even millennia. The relations between translation universals and norms are subject to historical variation. A history of translation, like any history, endows translation practices with significance through a narrative form or mixture of forms, depending on the factors that the historian selects to describe the chronological succession of practices.
FR:
Les étapes de production, de circulation et de réception d’une traduction sont profondément marquées par leur moment historique ; elles tracent une histoire différente de celle du texte étranger. Le caractère historique de la traduction est révélé par l’évolution des méthodes diverses qui la définissent au sein d’une même culture ; non pas tant les critères de fidélité que l’interprétation des catégories conceptuelles sur lesquelles reposent ces critères ; non pas tant les stratégies discursives et la texture purement linguistique des traductions que les discours conceptuels inscrits par les traducteurs dans les textes étrangers en tant qu’interprétations. On peut esquisser des traditions traductives dans les pratiques particulières qui ne cessent de se répéter au fil des décennies, des siècles, voire des millénaires. La variation historique est au coeur des rapports entre les universaux et les normes de traduction. Comme toute histoire, l’histoire de la traduction confère aux pratiques de traduction une forme ou plutôt un ensemble de formes narratives, selon les aspects que l’historien choisit pour décrire la suite chronologique de pratiques.
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A Marginal(ized) Perspective on Translation History: Women and Translation in the Eighteenth Century
Mirella Agorni
pp. 817–830
AbstractEN:
Translation was a prestigious activity in Britain in the Eighteenth Century, and the field was divided into two distinct areas: translation from the classics (focusing on Latin and Greek authors) which was a male-dominated territory, and translation from modern languages (French, German, Italian and Spanish) which was one of the few literary genres open to women. Yet, there were some significant exceptions in the area of the classics. I will analyze the case of Elizabeth Carter (1717-1806), the celebrated translator of Epictetus from the Greek, who developed a particularly original approach to translation, by adopting an ingenious form of proto-feminist collaboration with her friend Catherine Talbot (1721-70).
FR:
Au dix-huitième siècle, la traduction était une activité prestigieuse en Grande-Bretagne. Elle comprenait deux secteurs bien distincts, selon les langues traduites : d’une part le latin et le grec, d’autre part les langues vivantes (français, allemand, italien et espagnol). Les classiques des littératures latine et grecque étaient le domaine des hommes, tandis que la traduction des langues vivantes représentait un des rares genres littéraires ouverts aux femmes. Parmi les exceptions significatives dans le domaine des classiques, nous analyserons le cas d’Elizabeth Carter (1717-1806), connaisseuse du grec et célèbre en tant que traductrice d’Épictète. Carter a développé une approche particulièrement originale de la traduction, basée sur une forme ingénieuse de collaboration protoféministe avec son amie Catherine Talbot (1721-1770).
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Les nouvelles règles de traduction du Vatican
Jean Delisle
pp. 831–850
AbstractFR:
Après avoir rappelé brièvement l’attitude de l’Église catholique à l’égard des traductions et des traducteurs au cours de son histoire et en particulier aux ive et xvi e siècles, nous examinons les principaux documents émanant du Vatican depuis 1943 afin de dégager la conception de l’Église à l’égard de la traduction. Nous analysons en détail la cinquième instruction post-conciliaire, Liturgiam authenticam (2001), véritable « traité de traduction » dans lequel Rome édicte des règles précises et contraignantes pour la traduction de la Bible et des textes liturgiques. En conclusion, nous portons un jugement critique sur la vision de la traduction qui se dégage de ce traité.
EN:
After a brief look at the attitude of the Catholic Church towards translation and translators throughout history, and particularly in the 4th and 16th centuries, we will examine the key Vatican documents published since 1943, with the intention of showing the Church’s notions of translation. Particular attention will be given to the fifth post-Vatican II instruction, Liturgiam authenticam (2001), which is actually a treatise on translation, in which Rome has laid down precise and stringent rules for translating the Bible and liturgical texts. We will conclude by casting a critical eye on the conceptions (or misconceptions) of translation found in the treatise.
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A Promising Research Ground: Translation Historiography in Brazil
Lia Wyler
pp. 851–857
AbstractEN:
In Brazil, studies in Translation History began in the late eighties and expanded to the extent that by 1998 they had become an area per se in translation fori. The theories by Lefevere, Toury and Holmes are being applied to large corpuses of translations produced from the forties to the seventies in an effort to disclose publishing practices affecting the translation of fiction and the formation of a readership for this genre. New trends in the field include the pooling of human resources to deal with larger projects and an interest in how market demands affect the work of translators.
FR:
Au Brésil, les études d’histoire de la traduction ont débuté à la fin des années 1980 et leur développement a été tel qu’elles formaient déjà, en 1998, un champ autonome dans les congrès de traduction. Les théories de Lefevere, de Toury et de Holmes sont aujourd’hui appliquées à de grands corpus de traductions produites entre les années 1940 et 1970, pour chercher à dévoiler les pratiques éditoriales ayant influencé la traduction d’oeuvres de fiction et la formation d’un public de lecteurs pour ce genre. Les nouvelles tendances dans ce domaine incluent le recours à un plus grand nombre de ressources humaines pour mener à bien des projets d’envergure, et un intérêt sur la manière dont les contraintes du marché influent sur le travail du traducteur.
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Autotraducciones: Una perspectiva histórica
Julio César Santoyo
pp. 858–867
AbstractFR:
Malgré l’opinion presque unanime selon laquelle « les exemples d’autotraduction sont rarissimes », une longue tradition d’autotraductions jalonne l’histoire du dernier millénaire. À ce propos, citons Tho. More, Du Bellay, Calvin, John Donne, Goldoni, Mistral, Tagore, Beckett, Aitmatov ou Julien Green. De plus en plus fréquent, ce phénomène mérite une analyse bien plus approfondie que celles qui lui ont été consacrées jusqu’à présent.
EN:
In spite of today’s almost unanimous opinion on the subject (“Historically, few authors have dared to translate their own works”), a long tradition of self-translations runs through the history of the last millennium. It is enough to think of Tho. More, Du Bellay, Calvin, John Donne, Goldoni, Mistral, Tagore, Beckett, Aitmatov or Julian Green. A cultural and linguistic phenomenon which is increasingly frequent, it deserves much more attention than it has been received to this date.
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Making Otherness Accessible Functionality and Skopos in the Translation of New Testament Texts
Christiane Nord
pp. 868–880
AbstractEN:
After describing a translation process under the condition of “split competence,” the article analyzes cases of cultural distance, drawing on the author’s experience in the translation of New Testament texts. A functional translation which strives after making the otherness of these texts accessible to modern readers, has to carefully define the skopos and the addressed audience, in order to give translation decisions a solid foundation. After the discussion of a number of examples from the New Testament, the author ventures to conclude that the functional translation of these texts can be considered a paradigmatic case of translation in general and that translation competence is not essentially linked to a language-and-culture pair.
FR:
Après la description du processus de traduction collective au moyen de « compétences partagées », le présent article examine des exemples d’éloignement culturel tirés de la version allemande de textes du Nouveau Testament par l’auteure. Une traduction fonctionnelle qui cherche à rendre l’étrangeté de ces textes accessible aux lecteurs d’aujourd’hui se doit de cerner très précisément son skopos et ses destinataires. Sur la base des exemples étudiés, l’auteure conclut que la traduction fonctionnelle de ces textes peut devenir un paradigme de la traduction en général et que la compétence traductive n’est pas indissolublement associée à une quelconque paire de langues et de cultures.
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Traduire l’Angleterre sous la Restauration : Gibbon et Shakespeare de Guizot
Gabriel Louis Moyal
pp. 881–905
AbstractFR:
La carrière de François Guizot – historien, théoricien du libéralisme, premier ministre – a laissé dans l’ombre ses travaux de traducteur. Angliciste reconnu, Guizot a traduit l’Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain de Gibbon ainsi que les oeuvres complètes de Shakespeare. Chacune de ces traductions lui servait aussi à transmettre son idéologie. La traduction de l’ouvrage de Gibbon instaurait des normes épistémologiques pour la traduction : la nécessité d’expliciter pour produire une traduction précise. L’introduction à la traduction de Shakespeare, en liant l’histoire du théâtre à l’évolution politique, proposait le modèle constitutionnel anglais comme solution politique viable pour la France de la Restauration.
EN:
François Guizot’s parallel careers as political theorist, prime minister of France and major historian have nearly eclipsed his contributions as a translator. An eminent anglicist, Guizot translated both Gibbon’s Decline and Fall of the Roman Empire and Shakespeare’s complete works into French. These translations served to convey Guizot’s predominant ideological concerns. The Gibbon translation established epistemological norms for translation: the necessity of erudite elaboration to produce accurate translation. The Shakespeare translation’s introduction bound comparative history of the theatre with political evolution to subtly promote the British constitutional model as a credible political alternative.
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Juan de Betanzos, the Man Who Boasted Being A Translator
Lydia Fossa
pp. 906–933
AbstractEN:
This article draws the linguistic profile of a sixteenth century Colonial translator in the Andes, Juan Díez de Betanzos. This profile covers his linguistic background, and the knowledge of the languages he was in contact with when overseas. The identification and analysis of his translation techniques and strategies form the core of the article. What appears then is the image of the cultural translator of the times, a translator who was also a colonizer, and thus, a linguistic agent of colonization.
FR:
Cet article offre le profil linguistique d’un traducteur du xvie siècle dans les Andes, Juan Díez de Betanzos. Le profil comprend sa formation linguistique ainsi que sa connaissance des langues parlées dans les nouveaux territoires américains. L’analyse de sa technique et de ses stratégies de traduction constitue l’essentiel de cette étude. Ce qui en ressort est l’image du traducteur culturel de l’époque, un traducteur qui a aussi été un colonisateur et, par conséquent, un agent linguistique de la colonisation.
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Clefs pour une histoire de la traductologie soviétique
Christian Balliu
pp. 934–948
AbstractFR:
La traduction est une activité sociologiquement déterminée. On peut dire qu’une traductologie « nationale » s’est développée en Union soviétique, avec une véritable planification des oeuvres à traduire. Cet article s’attachera à poser les jalons historiques de cette recherche théorique.
EN:
Translation is a sociologically-related activity. Translation studies can be said to have developed on a national level in the Soviet Union, with central planning of works to be translated. In the present article, an attempt will be made to put this theoretical research in a historical perspective.
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Translation Activities in the Ottoman Empire
Berrín Aksoy
pp. 949–956
AbstractEN:
In the Ottomans, translation activities took place without much significance until the 18th century. Due to the dominance of religion and the closed society structure, mostly texts on Islamic civilization and arts from Arabic and Persian were translated in the form of commentaries, explanations and footnotes. The only contribution of translation then may be said to be the promotion of written Ottoman Turkish which was used in Anatolia as well as among the Court circles. With the beginning of Westernization efforts in the 18th and largely in the 19th centuries, translation activities gained momentum and proliferated in kind and quantity. A large amount of books from the West and the East in the fields of science, literature, arts, social sciences, etc. were translated during that time. Although these activities were disorganized and inconsistent, they still helped the development of similar sciences and Modern Turkish Literature which was to reach its peak in the Modern Turkish Republic established in the 20 th century.
FR:
Dans l’Empire ottoman, l’activité traduisante n’a acquis sa véritable signification qu’à partir du 19e siècle. Du fait du régime islamique et de la structure sociale fermée de la société, l’Empire ottoman n’avait que peu de rapports avec l’Occident, ce qui explique que la traduction ait évolué de façon limitée et désorganisée, sans beaucoup d’influence sur l’activité culturelle et littéraire de la société, si ce n’est l’écriture de la langue turque ottomane. Les textes les plus souvent traduits de l’arabe et du persan étaient interprétés ou traduits sous une forme abrégée et concernaient en grande partie les textes islamiques. La traduction des oeuvres d’art et de la culture occidentale n’est apparue qu’au 19e siècle avec la réforme et les efforts d’occidentalisation. Bien qu’il fut accordé beaucoup d’importance aux traductions littéraires, scientifiques et philosophiques à cette époque, l’activité traduisante ne gagne de l’ampleur qu’avec la fondation de la République au 20e siècle.
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Esquisse d’une histoire de la traduction en Afrique
Paul F. Bandia
pp. 957–971
AbstractFR:
Cet article a pour but de dresser l’esquisse d’une histoire de la traduction en Afrique subsaharienne qui couvre les périodes-clé de son histoire ainsi que les principales régions du continent. De l’époque précoloniale à l’époque néocoloniale actuelle, la traduction et l’interprétation ont toujours aidé à faciliter la communication entre divers groupes, que ce soit pour faire le lien entre les souverains et leurs sujets, entre les colonisateurs et les colonisés ou encore, aujourd’hui, entre les communautés linguistiques d’une Afrique hautement multilingue et multiculturelle. La traduction a touché tous les secteurs d’activité en Afrique au cours des siècles, tant sur le plan politique qu’administratif, culturel et religieux. Dans ce contexte, la traduction s’est faite entre diverses combinaisons de langues : arabe, langues africaines et langues européennes. On peut compter aussi des formes traditionnelles de traduction intersémiotique. Tracer une histoire de la traduction en Afrique c’est présenter l’histoire riche et complexe de ce continent, de tous les échanges et contacts qui ont forgé son identité et défini son destin.
EN:
This paper aims to present an overview of the history of translation in Sub-Saharan Africa, and attempts to cover the major periods of its history and the main regions of the continent. From precolonial times to today’s neocolonial period, translation and interpreting have always played a major role in enabling communication between disparate groups such as between kings and their subjects, colonizers and colonized, or in more contemporary times, between linguistic communities in a highly multicultural and multilingual Africa. Over the centuries, translation has been involved in many key sectors of activity in Africa ranging from politics and administration to culture and religion. Translation in this context has involved a great variety of language combinations between African languages, European languages and Arabic, as well as some traditional forms of intersemiotic translation. The history of translation in Africa reflects the rich and complex history of the continent and the various linguistic and cultural contacts and exchanges that have shaped and defined its destiny.
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Contribution à l’histoire de l’interprétation consécutive : le metourguemane dans les synagogues de l’Antiquité
Francine Kaufmann
pp. 972–986
AbstractFR:
La littérature rabbinique de l’Antiquité (les deux Talmuds et le Midrach) atteste de l’existence d’une profession bien définie, celle du metourguemane, interprète attitré ou occasionnel d’un rabbin, d’un maître, d’un prédicateur, d’un tribunal ou d’une synagogue. Bien que composite et non dépourvu d’éléments légendaires, ce corpus de plusieurs milliers de pages permet à l’historien de la traduction de se faire une idée relativement détaillée de la fonction et de la pratique de la traduction qui n’a cessé d’évoluer durant plus d’un millénaire. L’étude présentée ici évoque d’abord les précurseurs du metourguemane : le mélits (celui qui parle bien, et « en bien ») et le balchane (maître du langage et polyglotte). Elle se concentre alors plus particulièrement sur les règles et les anecdotes qui illustrent les modalités de l’interprétation consécutive qui accompagne la lecture publique de la Bible hébraïque dans le rituel synagogal et les évalue à la lumière des normes contemporaines.
EN:
A corpus of ancient rabbinic literature (the two Talmuds and the Midrach) gives account of the existence of a well-defined professional, the meturgeman, the ad hoc or appointed interpreter of a Rabbi, a master, a preacher, a tribunal or a synagogue. Regardless of the heterogeneity of this corpus (several thousand pages) and the presence of some mythical elements, the translation historian can have a rather detailed idea of the way the function and practice of translation evolved in a period of more than a thousand years. This study brings to memory the predecessors of the meturgeman: the melits (the one who speaks well, and “in favor of”) and the balchane (a language master and a polyglot). The central point of the study is to analyze, according to some contemporary norms, the rules and anecdotes related to the modalities of consecutive interpretation in public readings of the Hebraic Bible in the synagogue ritual.
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Conference Interpreting in the First International Labor Conference (Washington, D. C., 1919)
Jesús Baigorri-Jalón
pp. 987–996
AbstractEN:
Conference interpreting began at the 1919 Paris Peace Conference, where the League of Nations (LN) and its offsprings, the Permanent Court of International Justice and the International Labour Organization (ILO), were designed as tools of a new diplomacy by conferences. This meant the end of the virtual monopoly of French as the language of diplomacy and the presence of interpreters mediating between languages. This paper examines the context of the 1919 Washington International Labor Conference (ILC), the interpreting services, the interpreters’ working conditions, and proposes some conclusions. Sources include published records of the plenary meetings of the Washington ILC and unpublished documents from the Personnel files and other material from the archives of the ILO and the LN in Geneva.
FR:
L’interprétation de conférence a débuté en 1919 à la Conférence de la paix de Paris où la Ligue des Nations (LN) et ses organes, la Cour permanente de justice internationale et l’Organisation internationale du travail (OIT), ont été conçus comme les instruments d’une nouvelle diplomatie qui exercerait désormais au moyen de conférences. C’est alors qu’a pris fin le quasi-monopole du français comme langue de la diplomatie et que sont apparus les interprètes, médiateurs interlinguistiques. Cet article examine le contexte de la Conférence internationale du travail (CIT) à Washington en 1919, les services d’interprétation et les conditions de travail des interprètes, et propose quelques conclusions. Les sources consultées comprennent les procès-verbaux publiés des réunions plénières de la CIT et une série de documents non publiés issus des fichiers du personnel et des archives de l’OIT et de la LN à Genève.
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Interpreters as Historians in China
Rachel Lung and Donghui Li
pp. 997–1009
AbstractEN:
Subsequent to the western effort in researching the history of interpreting, Chinese scholars have also shown initial interest in the subject. Since China has always valued the recording of history, it seems that historical resources would offer the data required for such an investigation. Interestingly, some historical data relating to interpreting events seem to display a regular linguistic device: the use of dialogues to document exchanges between Chinese and foreign envoys. According to Li Nanqiu (2002), this observation suggests that interpreters’ words were put down in writing as part of historical records. Such a claim, however, is not entirely conclusive. Based on examples drawn from primary historical records, this article analyzes discourse features of historical records of interpreting events, and shows the possible role of interpreters as historians, or consultants, in the recording of history in the early diplomatic history of China.
FR:
À la suite des efforts réalisés par les chercheurs occidentaux en histoire de l’interprétation, les chercheurs chinois commencent à s’intéresser à ce sujet. La Chine ayant toujours accordé une grande importance aux archives, les ressources historiques nécessaires à une telle recherche ne manquent pas. Il est intéressant d’observer que certaines données historiques liées à l’interprétation laissent apparaître une tendance linguistique régulière : la compilation de dialogues échangés entre envoyés chinois et étrangers.
D’après Li Nanqiu (2002), les interventions des interprètes ont été retranscrites pour faire partie des archives historiques. S’appuyant sur des exemples extraits d’archives primaires, cet article analyse les discours d’événements interprétés, et montre le rôle des interprètes en tant qu’historiens, ou consultants, dans la compilation d’archives historiques dès les débuts de l’histoire diplomatique en Chine.
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Brief History of Science Translation in China
Xu Jianzhong
pp. 1010–1021
AbstractEN:
Science translation is a new branch of learning in China, but its practice can be traced back to about 200 BC. It includes all the practical fields but literary translation. It is the translation activity that mainly conveys science information, especially a thought activity and extra-language activity of the translator’s using target language to express the science information of source language so as to pursue the similar information. This paper briefly examines its history chronologically, and explores its gradual movement from practice to theory, from written translation to oral interpretation, from general theory to discipline studies. The history of science translation is composed of human translation and machine translation, but this paper only deals with the former.
FR:
La traduction de la science est une discipline nouvelle en Chine, mais sa pratique remonte à l’an 200 avant J.-C. Elle contient tous les domaines pratiques à l’exception bien sûr de la traduction littéraire. L’objet de cette activité est essentiellement la transmission de l’information scientifique, soit une activité de la pensée, activité cognitive, de la part du traducteur qui assure le transfert de l’information de la langue source en langue cible. Selon une approche chronologique, cet article explore son évolution de la pratique à la théorie, de sa forme écrite à sa forme orale et de la théorie générale à la recherche disciplinaire. Cette étude se limite à la traduction humaine.
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English/Arabic/English Machine Translation: A Historical Perspective
Muhammad Raji Zughoul and Awatef Miz’il Abu-Alshaar
pp. 1022–1041
AbstractEN:
This paper examines the history and development of Machine Translation (MT) applications for the Arabic language in the context of the history and machine translation in general. It starts with a discussion of the beginnings of MT in the US and then, depending on the work of MT historians, surveys the decline of the work on MT and drying up of funding; then the revival with globalization, development of information technology and the rising needs for breaking the language barriers in the world; and last on the dramatic developments that came with the advances in computer technology. The paper also examined some of the major approaches for MT within a historical perspective. The case of Arabic is treated along the same lines focusing on the work that was done on Arabic by Western research institutes and Western profit motivated companies. Special attention is given to the work of the one Arab company, Sakr of Al-Alamiyya Group, which was established in 1982 and has seriously since then worked on developing software applications for Arabic under the umbrella of natural language processing for the Arabic language. Major available software applications for Arabic/English Arabic MT as well as MT related software were surveyed within a historical framework.
FR:
Cet article examine l’histoire et l’évolution des applications de la traduction automatique (TA) en langue arabe, dans le contexte de l’histoire de la TA en général. Il commence par décrire les débuts de la TA aux États-Unis et son déclin dû à l’épuisement du financement ; ensuite, son renouveau suscité par la mondialisation, le développement des technologies de l’information et les besoins croissants de lever les barrières linguistiques. Finalement, il aborde les progrès vertigineux réalisés grâce à l’informatique. L’article étudie aussi les principales approches de la TA dans une perspective historique. Le cas de l’arabe est traité dans cette perspective, compte tenu des travaux effectués par les instituts de recherche occidentaux et quelques sociétés privées occidentales. Un accent particulier est mis sur les recherches de la société arabe Sakr, fondée dès 1982, qui a mis au point plusieurs logiciels de traitement de langues naturelles pour l’arabe. Ces divers logiciels de TA arabe-anglais-arabe ainsi que des applications associées sont présentés dans un cadre historique.
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Dynamique historique des (re)traductions du Quijote en français : questions méthodologiques et premiers résultats
Clara Foz and María Sierra Córdoba Serrano
pp. 1042–1050
AbstractFR:
Après avoir présenté un bref état de la question touchant aux traductions françaises du Quijote de Cervantes, nous présentons la base de données que nous sommes en train de construire et qui nous permettra de tracer la dynamique de l’ensemble des (re)traductions françaises du Quijote, depuis la première publiée en 1614 par César Oudin à la dernière, publiée sous la direction de Jean Canavaggio dans la collection La Pléiade en 2001. Nous analysons les possibilités méthodologiques offertes par la base et proposons un premier aperçu de ses applications possibles.
EN:
After a brief look at the existing resources on the French translations of Don Quixote by Cervantes, we introduce the data base that we are presently building in order to trace its dynamics. This base will treat all French translations, from the first one, published in 1614 by César Oudin, to the most recent one, prepared under the direction of Jean Canavaggio for the La Pléiade collection in 2001. We analyze the methodological assets that such a base offers and show briefly what applications could be derived from it.
Comptes rendus
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Lépinette, B. y A. Melero (eds.) (2003) : Historia de la traducción, Valencia, Quaderns de Filología, Estudis Lingüístics VIII, Universitat de València, 311 p.
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Lafarga, F. y L. Pegenaute (eds.) (2004) : Historia de la traducción en España, Salamanca, Editorial Ambos Mundos, 872 p.
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Wyler, L. (2003) : Línguas, poetas e bacharéis – Uma crônica da tradução no Brasil, Rio de Janeiro, Rocco, 158 p.
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Milton, J. (2001) : Emerging Views on Translation History in Brazil (édition spéciale), São Paulo, Humanitas, FFLCH/USP, 286 p.
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Willson, P. (2004) : La Constelación Sur. Traductores y traducciones en la literatura argentina del siglo XX, Buenos Aires, Siglo veintiuno editores, 293 p.
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Cáceres Würsig, I. (2004) : Historia de la traducción en la Administración y en las relaciones internacionales en España (s. XVI-XIX), [Histoire de la traduction dans l’administration et dans les affaires internationales en Espagne (XVIe-XIXe s.)], Soria, Éditeur Excma, Diputación provincial de Soria, 230 pages.
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Baigorri Jalón, J. (2004) : De Paris à Nuremberg: Naissance de l’interprétation de conférence, traduit de l’espagnol sous la direction de Clara Foz, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 289 p.
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Baigorri Jalón, J. (2004) : Interpreters at the United Nations: A History, Salamanca, Ediciones Universidad de Salamanca, 181 p.
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Pinilla, J. A. y M. D. Valencia (Dirs.) (2003) : Seis estudios sobre la traducción en los siglos XVI y XVII (España, Francia, Portugal, Italia) [Six études sur la traduction aux seizième et dix-septième siècles (Espagne, France, Portugal, Italie)]. Granada, Editorial Comares, 242 p.
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García Garrosa, M. de J. y F. Lafarga (2004) : El discurso sobre la traducción en la España del siglo xviii: Estudio y Antología [Le discours sur la traduction en Espagne au xviiie siècle : Étude et anthologie], coll. « Problemática literaria 61 », Kassel, Reichenberger.